Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Lecture analytique rimbaud, Lectures de Français

Pour les élèves de première une lecture analytique de rimbaud

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 14/05/2024

melyssa-8
melyssa-8 🇫🇷

1 document

Aperçu partiel du texte

Télécharge Lecture analytique rimbaud et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! L’Abbé Prévost, Manon Lescaut (1731) Explication linéaire n°11 : La confrontation de Des Grieux avec son père à la prison de Châtelet I/ Introduction : Le roman de l’Abbé Prévost, connu aujourd’hui sous le titre de Manon Lescaut, s’intitulait lors de sa première parution en 1731, Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, et formait le tome 7 d’un ensemble plus vaste, Mémoires et Aventures d’un homme de qualité. Le passage se situe dans la seconde partie du roman. Manon et Des Grieux ont été surpris dans l’appartement du fils de G…de M, qu’ils voulaient duper et voler. Ils sont incarcérés une nouvelle fois, Manon à l’hôpital de la Salpetrière, et le chevalier à la prison du Châtelet. Le père de Des Grieux vient lui rendre visite, laissant éclater sa colère contre son fils et condamnant ses « friponneries ». Le jeune homme réaffirme alors sa passion amoureuse alors qu’elle est incompatible avec les attentes familiales et morales, la réputation et l’honneur de son rang social. II/ Lecture : III/ Problématique et mouvements : EN QUOI CETTE CONFRONTATION ENTRE UN FILS ET SON PERE RENFORCE-T- ELLE LA MARGINALITE DE DES GRIEUX   ? 1 er mouvement   : le réquisitoire d’un père en colère, qui se place sur le terrain des valeurs et de la moral (de « Comme je demeurais debout » jusqu’à « pour le plus honnête homme de sa race ? ») 2 ème mouvement   : la défense de Des Grieux avec la tentation de justifier sa conduite par l’amour et l’inexpérience de sa jeunesse. (De « Quoique je fusse obligé » jusqu’à « voilà mes crimes. ») IV/ Analyse linéaire : 1er mouvement :  Attitude de respect du jeune homme :  On remarque, grâce à l’adverbe spatial « debout », que DG adopte une posture physique de soumission, montrant ainsi qu’il a conscience de ses fautes aux yeux du père, notamment souligné par les 2 GN à l’impératif, « Asseyez-vous ».  Comme au théâtre, la position des corps est significative : l’opposition assis/debout, redouble l’opposition père/fils, tout en suggérant l’idée de hiérarchie, d’autorité. L’attitude du père est décrite par l’adverbe « gravement » qui fonctionne comme une didascalie.  Sarcasme culpabilisant du père :  Le père dans son discours, oppose :  Les conduites immorales du « libertinage » et des « friponneries ». Le terme employé « scandale » souligne que le personnage se place dans le domaine de la morale et condamne ces agissements.  Aux valeurs du « mérite » et de la « gloire » qui sont des fondements éthiques aristocratique. L’ironie domine son discours : « grâce au scandale », « l’avantage d’un mérite », « renommée », « la gloire ».  Le sarcasme du personnage peut traduire son amertume d’avoir un fils si peu vertueux, ne respectant pas les valeurs de son rang et échappant à son autorité. - Le blâme d’un père malheureux qui fait un portrait à charge de son fils : DG commence par se taire car il veut se montrer respectueux envers son père. Son silence, souligné par les négations, peut aussi traduire son attitude coupable, face au discours paternel accablant.  L’échange apparaît ainsi inégal : le père s’exprime, le fils se tait ; ce qui accentue la tension dramatique de la scène DG laisse donc exprimer la colère paternelle mais ce mutisme produit l’effet inverse. Le mécontentement du père semble stimulé par le silence de son fils et le ton se fait nettement accusateur.  Furieux, le père de DG exprime sa vive déception devant l’attitude de son fils, ce que Prévost laisse apparaitre par l’utilisation de la phrase exclamative, « il n’y trouve, à la fin, qu’un fripon qui le déshonore ! » et des 2 phrases rhétoriques, « mais quel remède contre un mal qui augmente tous les jours, tels que les désordres d’un fils vicieux qui a perdu tous sentiments d’honneur ? », « ne le prendrait-on pas pour le plus honnête homme de sa race ? », ce qui donne à la scène toute sa théâtralité. L’allusion au dénouement du roman : « il n’y trouve à la fin qu’un fripon qui le déshonore », apporte une dimension quasi-tragique à la scène, tout comme l’emploie d’un lexique à tonalité pathétique, avec l’adjectif « malheureux » et la métaphore du « mal qui augmente tous les jours », pour évoquer la souffrance paternelle.  M. Des Grieux laisse donc exploser sa colère face à ce fils qu’il accable de reproches et dont il trouve le silence hypocrite.  On note le glissement du vouvoiement au tutoiement avec l’apostrophe dévalorisante : « tu ne dis rien, malheureux » et ses références à la débauche, à l’immoralité, « fripon », « désordres d’un fils vicieux », traduisent son mépris accusateur.  La question rhétorique qui clôture sa tirade montre également son exaspération.  L’impératif « voyez » semble d’ailleurs prendre le lecteur à témoin comme un comédien sur scène le ferait avec le public.  Le père de Des Grieux prononce un véritable réquisitoire contre son fils. Face à son comportement qu’il juge immoral, il se positionne en tant que figure s’autorité paternelle et conscience morale, incarnation de la Loi et défenseur des valeurs aristocratiques. Faces aux plaintes, aux sarcasmes et aux récriminations du père, la culpabilité de DG est peu exprimée : le jeune homme cherche surtout à se justifier et à innocenter son comportement par l’amour, l’inexpérience et la fougue de la jeunesse. 2ème mouvement : - Une analyse rétrospective et orientée de ses choix pour préparer son discours : En tant que narrateur subjectif de la scène, le personnage livre le cheminement de ses pensées au lecteur.  L’emploi des modalisateurs, « il me parut » « je crus », rappelle qu’il est en train de se remémorer la conversation et que son récit est partial et orienté.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved