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Lecture linéaire bac de français, Lectures de Français

Lecture linéaire pour le bac de français

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 26/02/2024

aissa-eleroui-1
aissa-eleroui-1 🇫🇷

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Télécharge Lecture linéaire bac de français et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Lecture linéaire 7 : le conflit familial (première partie, scène 9) Introduction  Présenter la pièce et de l’auteur.  Situer le passage dans l’œuvre= retrouvailles entre Louis et sa famille = tension palpable + hésitations flagrantes. Les personnages peinent à communiquer > malaise perceptible + politesse liée au retour de Louis. Les reproches qu’on lui adresse sont discrets, et les personnages ne se livrent qu’à demi-mot. Mais la fin du repas (et de la première partie) sonne comme un déclenchement de la crise familiale.  « Je vais maintenant procéder à la lecture… » Problématique :  En quoi la présence quasi muette de Louis est-elle génératrice du conflit ?  En quoi ce passage cristallise-t-il la dislocation de la famille de Louis ?  Dans quelle mesure cette scène symbolise-t-elle à la fois la dislocation d’un repas de famille mais aussi de la famille de Louis ? Annoncer les mouvements I. Une fin du repas : un calme apparent qui prépare la tempête (v 1 à 6) A. un calme apparent La scène commence sur une apparente atmosphère de paix, qui est présentée à travers les propos de la mère et de Catherine : • La première ligne tente d’assimiler ce dimanche particulier aux autres dimanches. L’aphérèse « toujours été ainsi » > caractère apparemment habituel de ce repas. Les adverbes « toujours » et « longtemps » et le verbe « dure » > constat (ou un désir) de tranquillité pour ce repas de dimanche après-midi. • L’évocation de l’atmosphère paisible est aussi traduite par les didascalies indirectes qui suivent : « le repas dure [...] on étend ses jambes. » Entre habitude et description, les paroles de la Mère suggèrent une apparente tranquillité et un sentiment de bien-être en cette fin de repas. • La banalité de la question très polie de Catherine qui propose du café va dans le même sens. L’adverbe « encore » sous-entend qu’on reprend du café, et que le repas se passe bien jusque-là et se trouve à son achèvement. B. Une question rituelle qui déclenche le conflit La question adressée implicitement par Catherine à Louis est le déclencheur de la crise : • La réplique de Suzanne met en place une interrogative injonctive réitérée : « Tu vas le vouvoyer […] ils vont se vouvoyer ? Le premier signe de l’exaspération est là : la distance entre les protagonistes n’est pas abolie. Les repères temporels hyperboliques « toute la vie » et « toujours » insistent sur l’impatience de la jeune femme à voir disparaître les politesses embarrassées : cela crée manifestement un malaise chez Suzanne ; si la première question est explicitement adressée à sa belle-sœur, la deuxième question semble vouloir prendre les autres à témoin, ce qui justifie la prise de parole d’Antoine. • Antoine cherche à jouer le rôle de pacificateur en tentant de désamorcer la crise, mais le ton exclamatif et l’apostrophe « Suzanne » indiquent qu’il coupe peut-être la parole à sa sœur ou du moins qu’il la remet à sa place, lui signifiant qu’elle n’a pas à imposer le tutoiement, ce qui déclenche une crise fraternelle.⇒ Les propos de la Mère qui relèvent plus du désir que du constat sont vite remis en cause par l’évolution des dialogues. II. La crise violente entre Suzanne et Antoine : le ton polémique (v. 7 à 25) Explosion du conflit familial C’est entre le frère et la sœur que le conflit familial explose. Les deux premières répliques (celle de S. et d’A se font écho elles ont d’ailleurs le même nombre de vers. A. L’énervement de Suzanne • La réplique de Suzanne souligne à la fois sa colère et sa violence : outre l’exclamation familière et insultante dirigée contre Antoine « Mais merde, toi, à la fin ! », elle martèle dans un rythme ternaire son refus de lui parler « Je ne te cause pas, je ne te parle pas, ce n’est pas à toi que je parle ! » ; la tournure emphatique « ce n’est pas à toi... » laisse entendre que le ton monte ; quant aux tournures négatives, elles indiquent que l’avis d’Antoine est rejeté ; du reste, en prenant passant du « tu » (pronom de l’adresse) au « il », elle montre son désir de le tenir à distance, voire exprime une forme de mépris. • Cela va la conduire à critiquer sa volonté d’emprise sur elle « Il a fini de s’occuper de moi, comme ça, tout le temps », propos qu’elle semble adresser à Louis. Ce commentaire adressé à lui est ensuite repris et adressé sous forme de reproche à Antoine, reproche chargé de colère dont rend compte l’allitération en -t qui claque : « tu ne vas pas t’occuper de moi tout le temps, /je ne te demande rien, /qu’est-ce que j’ai dit ? » B. L’indignation d’Antoine • La réponse d’Antoine ne répond pas aux reproches de sa sœur mais porte sur sa manière de parler et sur son attitude. Il réagit avec la même colère et en utilisant les mêmes ressorts : - Le jeu sur les pronoms « Tu me parles » et « Elle veut avoir l’air » crée un effet de rejet assez similaire à celui de la réplique précédente. - Les répétitions en rythme ternaire « c’est parce que Louis est là, c’est parce que tu es là, //tu es là » engendrent là aussi un effet d’insistance sur le dépit, ce qui est encore amplifié par l’effet de chiasme propres aux paroles d’Antoine : « Elle veut avoir l’air […] Louis est là // tu es là [...] elle veut avoir l’air. Son discours tend à infantiliser Suzanne, en l’enfermant dans un rôle ridicule et en refusant d ‘être attentif à son vrai reproche. - La répétition de « tu es là » fait de Louis la cause du conflit ; derrière l’énervement vis-à-vis de Suzanne, on comprend que le déclencheur de la crise entre Antoine et Suzanne, c’est la présence de Louis. C. La gradation de la colère de Suzanne • La dernière réplique de Suzanne est l’aboutissement de la gradation de la colère. Là encore, elle réagit plus à ce qui précède qu’elle n’y répond : - La réplique est dominée par une série de questions de plus en plus décousues et elliptiques. Elles témoignent de l’animosité qui règne entre le frère et la sœur : l’anaphore « qu’est-ce que ça a à voir… que tu racontes… que tu dis ? » crée un nouvel enchaînement ternaire représentatif du conflit. - Suzanne tente d’ailleurs de faire basculer Antoine de celui qui parle à celui qui doit écouter : « Compris ? Entendu ? Saisi ? » Elle le place en situation d’infériorité en lui parlant comme à un demeuré. • Mais la réplique de Suzanne est affaiblie par la manifestation de sa puérilité : - loin de reprendre et d’expliciter son reproche (elle pourrait expliquer en quoi son frère Antoine a prétendu jouer avec elle le rôle du père), elle reprend les mots d’Antoine en se contentant de les nier « ce n’est pas parce que Louis est là » - Elle enchaîne les jurons : « Merde, merde et merde encore ! »
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