Télécharge Lecture linéaire du prologue de Juste la fin du monde et plus maturité tests effectués au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LECTURE LINÉAIRE N°1 Parcours choisi : crise familiale, crise personnelle Oeuvre étudié : Juste la fin du monde de Jean Luc Lagarce Lecture linéaire : ● Intro : Jean-Luc Lagarce était un comédien, un metteur en scène et un directeur de troupe. En 1990, il crée la pièce Juste la fin du monde avant de mourir à l’âge de 38 du sida en 1995. Juste la fin du monde met en scène une réunion familiale, Louis retrouve son frère, sa sœur et sa mère après 10 ans d’absence pour leur annoncer sa mort prochaine. Cette pièce sera un succès, notamment en raison de la singularité de son écriture qui interroge sur la difficulté à s’exprimer, sur la crise du langage. Juste la fin du monde sera d’ailleurs adapté en film par Xavier Dolan en 2016. Nous allons aujourd’hui étudier le prologue de cette œuvre, qui fait notamment référence au théâtre antique et à la tragédie car en effet, dès le prologue, Louis annonce sa mort imminente dans un monologue. LECTURE TEXTE Fil directeur : Quel est l’objectif de ce prologue? Est-il traditionnel? Cette analyse sera divisée en 3 mouvements. Tout d’abord, le 1er mouvement, des lignes 1 à 15, portera sur l’annonce de la mort et le côté fataliste de Louis. Puis, le 2ème mouvement, des lignes 16 à 28, sera sur la décision de Louis de revenir auprès des siens. Enfin, le 3ème et dernier mouvement, des lignes 29 à la fin, portera sur le désir de Louis d'être son propre maître. ● 1er mouvement : ligne 1 à 15 : Annonce de la mort et côté fataliste de Louis Le prologue s’ouvre sur un groupe adverbial et un groupe nominal qui annoncent un futur “plus tard, l’année d’après” et s’opposent au présent d’énonciation qui suit “j’ai près de 34 ans maintenant”, ce qui brouille les repères temporels. Ainsi, même si les mentions temporelles sont précises dès le début du prologue, elles instaurent un flou. Les premières lignes du prologue expriment une tonalité prophétique qui rappelle la tragédie antique, car Louis annonce sa propre mort. Les allusions qui sont faites aux temps qui passe dans le parallélisme des lignes 5 et 6 et la répétition de l’affirmation “j’attendais” font allusion à une certaine inertie de la part du personnage : l’échéance est redoutée et se mettre en mouvement la ferait se précipiter, il le confirme d’ailleurs dans les lignes 8 à 11. Pourtant à la ligne 13, la locution adverbiale “malgré tout”, introduit l’idée d’une contradiction, celle de retourner voir les siens et leur annoncer qu’il va mourir, malgré sa peur. Cette décision est particulièrement compliquée pour le personnage, comme le montre le champ lexical du danger, avec par exemple “risque”, “peur”, et “sans espoir”. Ce danger, lié à l’annonce certaine de la mort, confère une tonalité tragique. ● 2ème mouvement : ligne 16 à 28 : la décision de Louis
