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Lecture linéaire Juste la fin du monde le prologue, Lectures de Français

lecture linéaire type bac sur Juste la fin du monde. Cette lecture traite du prologue de la pièce.

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 22/10/2022

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Télécharge Lecture linéaire Juste la fin du monde le prologue et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LL n°1 - Le prologue: Introduction: Jean Luc Lagarce est un comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge. Alors qu’il apprend être atteint du sida et se sait condamné en 1988; il rédige Juste la fin du monde en 1990. Juste la fin du monde est une pièce de théâtre tragique pouvant s’apparenter à une tragédie grecque de Sophocle par sa structure quinaire; un prologue, 2 parties entrecoupées d’un intermède et enfin un épilogue. Les personnages annoncés dans la liste initiale sont Louis, Suzanne sa soeur, Antoine leur frére, Catherine la femme d’Antoine et La Mère. La pièce se déroule dans la maison de la mère, mais les indications de temporalités restent floues: “cela se passe un Dimanche évidemment, ou bien encore près d’une année entière. Ici, nous allons étudier le prologue (pros-logos en grec) qui est le discours prononcé avant la pièce. Il reprend la fonction de l’exposition avec l’idée du messager sauf qu’ici c’est Louis lui-même qui est messager, ce qui témoigne d’une modernité dans l’écriture même. La problématique retenue pour l’analyse de ce texte pourrait-être: En quoi la modernité de ce prologue réside-t-elle dans l’identité du messager ? Dans un premier mouvement de la ligne 1 à 11, nous étudierons le refus d’une mort inévitable. Ensuite, dans un second mouvement de la ligne 12 à 28, nous verrons la reprise en main du destin du protagoniste. Enfin, dans un dernier mouvement de la ligne 29 à 36, nous analyserons la démarche introspective. I Mouvement - Le refus d’une mort inévitable: Le prologue s’ouvre sur des indications de temporalité brouillées. Le pléonasme ligne 1 (plus tard, l’année d’après) et l’imparfait de “j’allais” sont coupés de la situation d’énonciation. Mais, à la ligne suivante, l’indice de temporalité “maintenant” plus le présent (j’ai) ancre l’énoncé dans la situation d'énonciation de plus l’emploi dans la même phrase du futur donne l’impression d’une distorsion temporelle. Ici, on ne sait pas vraiment s’il s’agit d’une prosopopée car Louis serait déjà mort. Ou bien s’il fait une prolepse, comme une prophétie en annonçant sa mort à venir, avec le polyptote de “mourrai, mourir” On comprend ainsi que Lagarce joue avec les temporalités et les brouillent, ce qui provoque la confusion des spectateurs. Par exemple l’anaphore “l’année d’après” crée un leitmotiv, une sorte de refrain qui souligne l'importance de la mort de Louis et du destin contre lequel il ne peut lutter. On retrouve notamment l’isotopie du temps “plus tard” “année” “ans” “nombreux mois” ce qui souligne l'implacabilité d’un temps dévorateur qui accule Louis à la mort. Ensuite, ligne 5 et 6 il y a un parallélisme de structure avec l’anaphore “de nombreux mois” et verbe “attendre” souligne son refus de la mort et de la réalité. Face à cette mort, Louis confie avoir été gagné par “l”immobilité”, il semble déjà gagné par une immobilité funeste. Les nombreuses négations “ne rien faire” tricher” “ne plus” “sans espoir”, “jamais” illustre bien ici que Louis est dans le déni de sa mort. L’anaphore “l’année d’après” scande le texte et perturbe la syntaxe de la tirade, comme la maladie et la mort venant parasiter chaque phrase, et empêche la parole. Louis développe ensuite sa crainte avec le rejet ligne 9 : “à peine” qui crée un effet d’attente, et utilise l’isotopie de la guerre pour qualifier la maladie et le temps en des ennemis:, comme pour Baudelaire dans l’horloge: “extrême” “violent” "réveillerait l’ennemi” “détruirait”. Louis exprime son impuissance à lutter contre la maladie car il n’est pas ici à arme égale. Enfin, l’emploi du pronom “on” permet de généraliser le propos, il montre ainsi qu’il n’est pas le seul à rejeter la maladie et l’annonce de la mort. II Mouvement - La Reprise en main de son destin: Il y a une rupture avec le 1er mouvement car ici, Louis décide d’agir. La répétition de “malgré tout” suggère en effet un retournement de situation. La structure en chiasme ligne 12 à 17 preuve d’une écriture très réfléchie, est le constat funèbre de Louis qui l’oblige à agir et à annoncer sa mort aux siens. Le terme épique “risque” suggère une action héroïque, mais Louis n’oublie pas la fatalité “sans espoir jamais de survivre”, avec l’adverbe “jamais” qui le condamne à une mort inévitable. Ensuite, ligne 18, il utilise un verbe au passé simple suivi de 4 verbes à l’infinitif pour annoncer sa décision de retour. Il y a ici une épanorthose car il reformule 4 fois la même idée, mais avec une gradation climaxe car il y a une dimension plus grande entre “retourner” et “faire le voyage”. Il utilise d’ailleurs ici les préfixes “re” qui annonce sémantiquement la volonté de retour. Ici, Lagarce joue avec le sens polysémique de “faire le voyage” car il peut s’agir du déplacement physique, ou du déplacement spirituel vers la mort. L’utilisation des déterminants défini “les” crée une attente du spectateur car on ne sait pas qui il va retrouver, même si on suppose que ce sont des personnes importantes pour Louis. La structure de la langue de Lagarce est particulière et repose sur des répétitions (chiasmes, anaphores et épanorthoses) soit syntaxique, soit sémantique, ce qui crée un vrai jeu de sonorité et ainsi une musicalité de la langue qui est ici très recherchée et complexe. Ensuite, Lagarce crée un effet de théâtre dans la théâtre car Louis devient metteur en scène de son annonce, encore ici répété plusieurs fois. Avec les adverbes de manières “lentement” et “calmement” et des termes “avec soin” et “précision” montre l’importance du tact. Il se rassure sur ses capacités à se contrôler et à se maîtriser. Il pose ici un regard sur lui-même et pense pouvoir dire les choses. On le remarque notamment à la question rhétorique ligne 23 qui marque la double énonciation.
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