Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Lecture Linéaire Juste la fin monde Acte 2 scène 2 Lagarce, Dissertation de Français

Lecture linéaire de la scène 2 de l'acte 2 de "Je suis un peu brutal" à "Tu me touches: je te tue" de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce

Typologie: Dissertation

2021/2022

Téléchargé le 27/05/2022

fille-de-la-lune
fille-de-la-lune 🇫🇷

3.9

(7)

1 document

1 / 5

Toggle sidebar

Souvent téléchargés ensemble


Documents connexés


Aperçu partiel du texte

Télécharge Lecture Linéaire Juste la fin monde Acte 2 scène 2 Lagarce et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Introduction Jean-Luc Lagarce écrit Juste la fin du monde en 1990 alors qu’il se sait déjà atteint du sida et condamné à une mort prématurée. Il mourra en effet à l’âge de 38 ans, en 1995. Juste la fin du monde évoque le retour de Louis, 34 ans, dans sa famille pour annoncer sa maladie et sa mort prochaine. Mais la communication au sein de la famille est difficile. Le retour de Louis est un catalyseur qui réveille les souffrances des autres membres du clan familial. Dans cette scène 2 de la deuxième partie, Louis n’a toujours rien révélé et envisage son départ. Antoine, son frère, a organisé son départ mais Suzanne, sa sœur, vient hanger le plan initial, ce qui contrarie Antoine, qui manifeste sa mauvaise humeur. Suzanne reproche alors à Antoine d’être « désagréable » ce qui provoque une dispute. Le conflit s’envenime. Nous nous demanderons dans quelle mesure cette scène montre l’échec du langage qui ne parvient pas à réconcilier les individus . Nous étudierons dans un premier temps le déclenchement du conflit, puis dans un deuxième temps Antoine clamant son innocence et dans un troisième temps la rivalité fraternelle. Lecture du texte ANTOINE. - Je suis un peu brutal ? Pourquoi tu dis ça ? Non. Je ne suis pas brutal. Vous êtes terribles, tous, avec moi. LOUIS. - Non, il n’ pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. ANTOINE. - Oh toi ça va, “la Bonté même” ! CATHERINE. - Antoine. ANTOINE. - Je n’ai rien, ne me touche pas Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal, il faut toujours que je fasse mal, je disais seulement, cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire - toi, non plus, ne me touche pas ! - je n’ai rien dit de mal, je disais juste qu’on pouvait l’accompagner, et là, main- tenant, vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse, il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser penser cela, arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile ! il fait comme il veut, je ne veux plus rien, je voulais rendre service, mais je me suis trompé, il dit qu’il veut partir et cela va être de ma faute, cela va encore être de ma faute, ce ne peut pas toujours être comme ça, ce n’est pas une chose juste, vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre moi, cela ne se peut pas, je disais seulement, je voulais seulement dire et ce n’était pas en pensant mal, je disais seulement, je voulais seulement dire… LOUIS. - Ne pleure pas. ANTOINE. - Tu me touches : je te tue. Annonce des axes I. Le déclenchement du conflit II. Antoine clame son innocence III. La rivalité fraternelle éclate Commentaire littéraire I. Le déclenchement du conflit (de « Antoine : Je suis un peu brutal ? » à « Antoine : Vous êtes terribles, tous, avec moi» ) La dispute a déjà éclaté entre Antoine et Suzanne au sujet du mot « désagréable ». Et pour apaiser les tensions, Catherine a essayé de se poser en médiatrice de la relation entre Suzanne et Antoine. Cependant cela s’avère inefficace. Sa parole crée presque un effet comique car il y a un décalage entre l’intention de paix et la colère que son discours provoque chez Antoine. On assiste encore une fois à l‘inefficacité de la parole qui trompe celui qui l’utilise et dont les intentions ne parviennent pas à atteindre leur destinataire. Antoine rebondit sur le mot « brutal » sous forme de question (« Je suis un peu brutal ? ») pour développer sa tirade. Ce rebond est d’autant plus ironique que le terme a échappé de la bouche de Catherine dont l’intention initiale était de pacifier les relations. Lagarce nous montre l’essence fondamentalement polémique de la parole. La parole veut unir, réconcilier mais elle divise fatalement car l’incompréhension règne entre les individus. La phrase négative « Non » suivie de la négation totale « ne...pas » souligne cette opposition entre les individus : « Non. / Je ne suis pas brutal. » Antoine par sa fragilité – un seul mot le met hors de lui – se met en position de bouc-émissaire, comme le montre le jeu d’opposition sur les pronoms personnels : « Vous êtes terribles, tous, avec moi ». Le « moi » en fin de proposition place l’individu seul face à la collectivité comme dans la tragédie.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved