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lecture linéaire manon lescaut, Dissertation de Français

lecture linéaire de la première rencontre entre De grieux et manon lescaut

Typologie: Dissertation

2023/2024

Téléchargé le 11/06/2024

mathis-levert
mathis-levert 🇫🇷

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Télécharge lecture linéaire manon lescaut et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! 1 L’abbé Prevost, Manon Lescaut Lecture linéaire 1 : la rencontre p26/28 lignes 204 à 231 (edition classico lycée) Intro : C’est la 2eme rencontre entre le marquis de Renoncour et Des Grieux et celui-ci va lui raconter ses aventures, qui ont commencé à Amiens : il a alors 17 ans, vient de terminer ses études et s’apprête à rentrer chez son père. Il aperçoit par hasard celle qui devient immédiatement une obsession de son cœur. Une fois posée le cadre de cette rencontre (l 204/210) , Des Grieux montre à quel point la vue de Manon le frappe(l210/220). Irrésistiblement attiré par elle, il engage la conversation (l220/231). La subjectivité de ce récit rétrospectif fait entendre l’importance de cet événement hors du commun qui bouleversera le cours de sa vie. Ce passage présente les caractéristiques d’une scène de première vue ; = topos romanesque. C’est aussi une scène programmatique. = qui annonce la suite Un récit rétrospectif (analepse) 1. Les circonstances de la rencontre (l.204 à 209) A. Le je narrant et le je narré : tout le récit repose sur un jeu de narrations enchâssées et de narrateurs différents. Mais le narrateur du passage (Je narrant) et aussi le personnage de son propre récit (Je narré) - « J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt ! » : nous constatons que le narrateur intervient en commentant ses actions passées. L’interjection « hélas !» (et la double exclamation !) témoignent de son jugement rétrospectif marqué par un regret puissant et annoncent la catastrophe à venir. La phrase qui suit explicite la raison du remords : le choix du jour du départ. Il faut comprendre qu’un autre choix ne lui aurait pas permis de croiser le chemin de l’aventure à venir. Avant même de raconter l’évènement en question, le narrateur procède à une dramatisation qui vise à susciter l’intérêt des auditeurs (et du lecteur) et à souligner l’importance de cet épisode. - « J’aurais porté chez mon père toute mon innocence » : l’emploi du conditionnel du passé traduit ici l’irréel du passé et souligne le caractère irréversible des conséquences associées à la perte de « l’innocence ». → un tel jugement rétrospectif du je narrant met en évidence les changements profonds qui ont affecté le personnage depuis cette date. Mais ce n’est qu’avec la connaissance des évènements à venir que le narrateur peut juger du caractère funeste de son choix de jour de départ. Des Grieux nous montre qu’ il n’était pas en mesure d’échapper à cette rencontre = œuvre du destin. B. Les informations donnent un cadre réaliste à l’histoire : « La veille » « Amiens », « la ville » « coche d’Arras » « hôtellerie »…. Des Grieux pose un cadre spatiotemporel précis qui ancre le récit géographiquement et chronologiquement. Le récit débute véritablement avec le passé simple « nous le suivîmes, nous vîmes ». L’évocation de détails : « le coche » et « l’hôtellerie », et le présent de vérité générale « où ces voitures descendent » renvoient la vie quotidienne d’une ville de province et contribuent à l’effet de réel. 2. La fascination de Des Grieux : une scène de première vue (l.209 à 220) « Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité » : cette remarque renforce le caractère purement fortuit de la rencontre et fait écho à la scène de l’incipit à Pacy. A. Les évènements semblent s’enchaîner très rapidement : le récit de Des Grieux traduit l’agitation qui règne. Les verbes au passé simple « il en sortit » « se retirèrent » signalent l’apparition des femmes et leur disparition presque immédiate. L’adverbe « aussitôt » renforce cet effet, de même que la phrase brève en 2 temps « Il en sortit quelques femmes (7 syllabes) , qui se retirèrent aussitôt (9 syllabes) ». B. L211à 213 : apparition de Manon « Mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu un homme âgé… paniers. » Dans cette phrase les deux actions se déroulent en même temps, comme le montre la proposition conjonctive circonstancielle de temps « pendant qu un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur….. paniers ». Le verbe « s’empressait » renvoie à une action rapide. →Au cœur de cette rapidité, le mouvement de Manon, arrêtée et isolée, la met puissamment en valeur par contraste. Cet isolement va faire écho au regard exclusif de Des Grieux. - Manon est exceptionnelle à travers le regard de Des Grieux : si elle se trouve avec les autres femmes, elle ne se confond pas avec elles comme le montrent les antithèses « quelques »/ « une » ou « se retirèrent »/ « une ». Mais il ne la décrit pas (pas de description réaliste dans un roman classique) et ne s’attarde même pas sur sa silhouette ni sur ses traits. L’impression qu’ elle suscite semble effacer les détails 2 factuels, si bien que le narrateur préfère les adjectifs peu précis qu’ il renforce par des adverbes d’intensité : « fort jeune » « si charmante ». C. des Grieux exprime avec force les émotions ressenties par deux moyens : en évoquant son inexpérience en matière de femmes et en soulignant la brutalité du changement qui se produit en lui : → il met en évidence avec insistance son innocence et sa tempérance, comme le prouvent : . les négations « qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention » .l’incise « moi dis-je » = insistance . et les tournures hyperboliques « tout le monde admirait la sagesse et la retenue », « excessivement timide ». La rencontre produit un véritable bouleversement dans la mesure où elle lui révèle la violence de la passion, un vécu qui lui était totalement inconnu jusque là. - Les deux phrases « je me trouvai…transport » et « je m’avançai …. Maîtresse de mon cœur » suivent une cadence mineure (= de moins en moins longue) qui met en relief les dernières propositions = attraction irrésistible. Le vocabulaire de la passion (« transport », « maîtresse de mon cœur », « enflammé ») est emprunté au lexique de la tragédie et suggère que Des Grieux est dépossédé de lui-même. → Tout le passage est construit pour mettre en valeur la brutalité et la violence qu’exerce sur le personnage une sentiment totalement nouveau. 3/Une rencontre marquée par un premier dialogue nourri :( L220 à A l’opposé de la plupart de scènes de première vue, celle-ci n’est pas muette mais au contraire, marquée par le dialogue. A-Le dialogue est lancé par le verbe de mouvement « je m’avançai » et le passage est ensuite marqué par les verbes paroles et d’échanges : « elle reçut mes politesses = elle écouta », « je lui demandai », « je lui parlai », « elle me répondit » et plus loin, « je combattis » « elle me dit » « en prononçant ces paroles », « je l’assurai »… : tout ceci marque le déroulement d’un dialogue nourri, intense même ce qui est un atteinte aux conventions de l’époque. Ils ne se connaissent pas, n’ont pas été présentés, et ne devraient pas se parler. - 2 modes de discours sont employés : le discours indirect « je lui demandai ce qui » / le discours narrativisé « je lui parlai d’une manière qui… → l’echange entre les deux personnages est nourri et varié. Le récit traduit bien le désir de contact du narrateur. → une impression de vitesse : - le discours direct permet de nourrir les questions et les réponses, ce qui donne l’impression que le dialogue va très vite à l’essentiel. (nouvel écart de comportement) - L’emploi des verbes au passé simple qui enchaînent les actions avec rapidité. « reçut, écoutai, parlai… ») B-une recherche d’intimité « Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens…. Religieuse » : ces deux phrases qui pourraient paraître pure politesse aboutissent en réalité à un début indirect d’intimité : il se renseigne en fait subtilement sur son état marital et sur sa famille. La franchise et la simplicité de la réponse permet à l’auteur de poser les bases dramatiques solides du roman : elle n’est ni mariée ni fiancée, destinée au couvent mais pas encore enfermée. La remarque « envoyée par ses parents » montre la solitude du personnage que personne n’accompagne vers un destin radical et peu enviable. Aucun des parents ne juge nécessaire de l’accompagner pour lui dire adieu. La réponse interroge aussi le lecteur : pourquoi le couvent ? Voilà qui peut laisser supposer soit la pauvreté, soit les écarts de conduite passés qui empêcheraient un mariage convenable. C – mise en place du portrait psychologique de Manon : une jeune femme expérimentée en amour. - elle accepte le dialogue facilement : > « Quoi qu’elle fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée » : elle ne craint pas la vérité et montre une certaine habitude des échanges avec les hommes, ce qui surprend pour l’époque. - Des Grieux informe ensuite le lecteur sur la raison de son départ pour le couvent : « son penchant au plaisir qui s’était déjà déclaré ». L’expérience qu elle a acquise est soulignée par le biais d’une comparaison : « bien plus expérimentée que moi ». On remarque la proposition subordonnée circonstancielle de concession : « Quoi qu’elle fût encore moins âgée que moi » qui met en place un paradoxe renvoyant à son comportement « sans paraître embarrassée » : tout cela souligne sa
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