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Lecture linéaire - Perrette et le pot au lait, Lectures de Français

Lecture linéaire - Perrette et le pot au lait

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 14/03/2022

auxane-henriquez
auxane-henriquez 🇫🇷

3.7

(2)

3 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Lecture linéaire - Perrette et le pot au lait et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Perrette et le pot au lait Jean de La Fontaine est un auteur et poète français du courant classique dont l'histoire littéraire retient essentiellement les Fables. La plupart de ses fables nous donne des leçons de sagesse et morale. Composé à partir de 1878, le second recueil de fables, dédié à Madame de Montespan comporte 4 livres et plus de 70 fables. La laitière et le pot au lait : appartient au Livre VII des Fables. L'animal n'est plus ici le personnage central du récit : Dans « La Laitière et le Pot au lait », La Fontaine met en scène Perrette, jeune laitière qui se rend à la ville afin de vendre du lait. Sur le chemin, elle rêve de tout ce qu’elle pourrait acheter avec la recette de cette vente. Cependant, elle tombe et entraîne dans sa chute le pot au lait et ses espoirs de fortune. Nous nous demanderons, ainsi, en quoi, malgré son apparente condamnation, La Fontaine fait-il l’éloge de l’imagination. Pour cela, nous verrons, dans un premier mouvement, l’agilité de Perrette du vers 1 à 11, l’imagination de Perrette et ses conséquences du vers 12 à 29 et la morale inattendue du vers 30 à 43. Je vais à présent procéder à la lecture I/ L’agilité de (v 1 à 11) La fable commence par deux vers qui présentent le personnage de Perrette et le Pot au lait comme indissociables. L’accent est immédiatement porté sur le soin avec lequel la jeune femme a installé le Pot au lait sur sa tête en témoigne les deux compléments circonstanciels de manière et de lieu : « Bien posé sur un coussinet » (v 2) Cependant, le vers 3 crée un effet d’attente grâce au verbe : « prétendait » et fait comprendre au lecteur qu’un évènement inattendu va se produire. Les vers 4 à 6 montrent la vivacité de Perette. Les deux adjectifs : « Légère » (v 4) et « agile » (v 5) et le complément circonstanciel de manière : « à grands pas » (v 4) rendent visible sa cadence. Le rythme binaire du vers 6, quant à lui, témoigne de la simplicité de ses vêtements, vêtements qui participent à son agilité : « cotillon simple et souliers plats. » En outre, le choix d’un vers plus court puisque La Fontaine propose un octosyllabe, après deux alexandrins, permet de mimer l’agilité de Perrette. L’utilisation du déterminant possessif au vers 7 : « Notre laitière » installe, à la fois, une complicité entre ce personnage, le fabuliste et le lecteur et éveille également notre sympathie. Sa rapidité physique est à l’image de sa rapidité intellectuelle dans la mesure où elle pense à mille choses et, en particulier, à ce qu’elle pourrait s’acheter avec la vente du lait. L’adverbe : « déjà » (v 9) et le substantif : « pensée » révèlent que son imagination va entraîner sa perte. Obnubilée par l’argent comme le met en exergue le champ lexical du gain : « Comptait » (v 8), « prix » (v 9), « argent » (v 9), elle se laisse emportée par sa rêverie et pense aux bénéfices de ses investissements en témoigne la gradation ascendante : un cent d’œuf, faisait triple couvée » (v 10) II/ L’imagination de Perrette et ses conséquences (v 12 à 29) Le rêve de Perrette grandit dans ce second mouvement. Pour montrer les excès de son imagination, La Fontaine utilise le discours direct afin de nous donner accès à l’improbable monologue, voire même un soliloque du personnage. La présence de l’adjectif : « facile » : « Il m’est, disait-elle, facile » au vers 12 traduit l’empressement de Perrette qui se projette dans l’avenir alors qu’elle n’a pas encore vendu le lait. Son imagination n’a aucune limite puisqu’elle songe à acheter des animaux de plus en plus gros et de plus en plus chers comme le suggère la gradation : « poulets » (v 13), « cochon » (v 15), « porc » (v 16), « vache et son veau » (v 20), « troupeau » (v 21). Elle demeure prévoyante en envisageant à quelle menace elle devra, éventuellement, faire face, la proposition hypothétique le met en évidence : « Le Renard sera bien habile / S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon. » (v 15-14). Pourtant, elle oublie rapidement ce qui pourrait faire échouer ses projets. Elle pense à son investissement en témoigne le futur du vers 16 : « Le porc à s’engraisser coûtera peu de son » Elle est tellement envahie par sa rêverie qu’elle utilise le passé comme si celle-ci s’était déjà réalisée : « Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable » (v 17) L’argent du lait se transforme, se multiplie dans son esprit et devient une véritable fortune : « argent bel et bon. » (v 18) L’accès aux pensées de Perrette se clôt sur une question rhétorique : « Et qui m’empêchera de mettre en notre étable, / Vu le prix dont il est, une vache et son veau, / Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? » (v 18-19-20) qui montre que le rêve de la jeune femme est réalisable, suit une certaine logique et s’appuie sur un investissement réfléchi. Toutefois, les vers 22 et 23 signent un brutal retour à la réalité. Alors qu’elle imagine sa vache et veau sauter, extrêmement joyeuse, elle bondit, à son tour, le verbe d’action du vers 22 l’indique : « Perrette là-dessus saute aussi » ce qui entraîne sa chute, au sens propre comme au sens figuré. Cet effet de chute est rendu visible par la proposition courte : « le lait tombe » (v 23). L’énumération qui suit : « adieu : veau, vache, cochon » fait disparaître tous ceux dont Perrette avait rêvé. Il est intéressant de noter qu’ils s’effacent de l’esprit de la laitière dans le sens inverse de son imagination : de l’animal le plus imposant au moins coûteux : « veau, vache, cochon ». Ainsi, le rêve de posséder chaque animal est balayé par cette énumération. La déception de Perrette est mise en évidence par des vers courts qui traduisent son échec : « Sa fortune ainsi répandue / va s’excuser à son mari / En grand danger d’être battue » (v 25-26-27) La Fontaine fait rimer « l’œil marri » (v 24) c’est-à- dire la comédie, la farce avec les représailles éventuelles du « mari » (v 26) Nous pourrions alors croire que le fabuliste condamne l’imagination de Perrette. Néanmoins, la référence à la farce au vers 28 nous invite à lire la fable de façon comique. III/ Une morale inattendue (v 30 à 43) La morale de l’histoire donne lieu à un paragraphe complet et presque autonome. La Fontaine s’adresse directement au lecteur et propose un enseignement qui s’éloigne de celui que nous pourrions attendre après avoir lu cette fable. Il nous encourage, en premier lieu, à nous questionner sur notre tendance à la rêverie. Les deux interrogations qui introduisent la morale : « Quel esprit ne bat la campagne ? / Qui ne fait châteaux en Espagne ? » sonnent, en fait, comme des affirmations. Nous nous laissons tous gagner par notre imagination. Il cite, ainsi : « Pichrochole, Pyrrhus » (v 32) connus pour leur tendance à la rêverie. Il termine son énumération en évoquant Perrette, la plaçant au même rang que ces exemples célèbres, ce qui permet d’excuser ses actes, puis désigne l’Homme en général grâce au pronom indéfini : « tous » et à l’antiphrase : « Autant les sages que les fous » (v 33) Nous retrouvons l’idée d’universalité, dans le premier hémistiche du vers suivant, via un nouveau pronom indéfini : « Chacun songe en veillant ». La Fontaine valorise la rêverie parce qu’elle concerne tout le monde. En outre, le deuxième hémistiche du vers 34 : « il n’est rien de plus doux » est une hyperbole qui exprime le fait que le plaisir de l’imagination est si grand qu’il dépasse la désillusion de Perrette. A partir du vers 35, le fabuliste va, donc, faire l’éloge de celle-ci. L’oxymore : « flatteuse erreur » (v 35) témoigne d’un paradoxe : nous devons nous méfier de l’imagination mais elle n’en demeure pas moins agréable. Effectivement, la personnification : « emporte nos âmes » traduit son pouvoir. Il est vrai qu’elle permet d’atteindre un bonheur absolu comme le mettent en exergue les déterminants indéfinis : « Tout le bien du monde », « tous les honneurs, toutes les femmes » (v 36-37) L’apparition du pronom personnel « je » à partir du vers 38 montre l’intervention directe du fabuliste qui adopte le ton de la confidence pour célébrer l’imagination. La proposition circonstancielle de temps : « Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi » (v 38) rend compte des rêves de la Fontaine mais surtout de ses débordements. La gradation : « Je m’écarte, je vais détrôner le Sophi / On m’élit roi, mon peuple m’aime ; / Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant » (v 39-40-41) révèle à quel point l’imagination du fabuliste le mène loin jusqu’à penser devenir roi. Comme pour Perrette, le retour à la réalité est brutal pour La Fontaine dans les deux derniers vers. En se comparant à
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