Lecture linéaire poème A une passante, Lectures de Français

Télécharge Lecture linéaire poème A une passante et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Lecture linéaire n°4 : Baudelaire, Les Fleurs du mal, A une passante. « A une passante » est un poème extrait de la sélection des « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal, recueil poétique publié en 1857 qui retraçe un itinéraire moral et spirituel, à la croisée des mouvements du Romantisme, du Parnasse et du Symbolisme. Ce sonnet (qui est une forme poétique popularisée au XVIe siècle par les poètes de la Pléiade, constitué de 14 vers) a pour sujet une rencontre amoureuse, le poète est ébloui par une inconnue qui passe sous ses yeux dans la rue. Celui-ci est construit sur un thème romanesque, celui de la rencontre. Mais il est traité dans une tonalité typiquement baudelairienne. On trouve l'éblouissement de l'attirance féminine, la recherche d'une nouvelle espérance pleinement heureuse et l'échec d'une relation qui laisse le poète désemparé. Mais, l’expérience vécue reste exaltante grâce à la forme du poème. Problématique : Ainsi, nous nous demanderons comment le poète exprime-t-il, par la forme du sonnet, le caractère hautement exceptionnel de cette rencontre amoureuse. Nous étudierons le poème selon sa construction. Dans les quatrains, l’expérience de la rencontre et dans les tercets, les sentiments du poète après la rencontre. 1er mouvement : Description d’une passante qui incarne l’idéal de beauté Baudelairien 2ème mouvement : Les sentiments du poète 3ème mouvement : La déploration du poète sur la rencontre ratée 1er mouvement : Description d’une passante qui incarne l’idéal de beauté Baudelairien - Vers 1 : pose le cadre et le décors : c’est une rue bruyante, le vacarme de celle-ci est exprimé : Personnification de la rue (« La rue...hurlait ») avec une certaine distance entre les deux mots et l’adjectif assourdissante entre qui accentue cette idée La « rue » : nouveau lieu d’inspiration poétique, caractéristique moderne. Allitération en « s » sur assourdissante accentue donc « hurlait » et souligne la cacophonie « moi » pronom personnel singulier : fait apparaitre le poète qui est au « centre » de l’action et est envahi par la sonorité autour, il est presque agressé Le point à la fin du premier vers semble emprisonner le lecteur dans la rue avec le poète. - Vers 2 : délimite les « parties du corps » de la passante Éléments négatifs (deuil, douleur) rime en tueuse : majestueuse et fastueuse (v.3) « en grand deuil » = Baudelaire rapproche la notion de beauté et de tristesse Oxymore « douleur majestueuse » = information psychologique et douleur embellie par son deuil Beaucoup d’adjectifs qualificatifs (longue, mince, grand, majestueuse) qui constituent une gradation : d’abord le physique et la silhouette puis l’attitude - Vers 3 : On attend ce vers pour comprendre que ces adjectifs qualificatifs sont destinés à « une femme » Emploi du passé simple ( passa ) : action soudaine de premier plan qui montre ici un surgissement, comme une apparition Diérèse « d’une main fastueuse » = attire l’attention sur le terme « tueuse » - Vers 4 : quatre groupes de trois syllabes qui expriment le rythme et l’harmonie de la passante ( rythme ternaire ). Elles soulignent la marche ou le geste, ce sont des éléments qui complètent sa silhouette et son vêtement ( feston et ourlet ) ; sa main est fastueuse ( luxueuse, adjectif décalé rarement employé pour parler d’une personne, femme riche/élégante ) Elle a une sorte de retenue de majesté, « une femme passa » : rapport au titre A une passante, il lui dédie ce poème « soulevant, balançant » = participe présent, l’action qui se déroule est suspendue dans le temps et apporte de la description - Vers 5 : Enjambement interne sur le deuxième quatrain pour élargir le portrait en apportant des éléments d'ordre moral. « agile et noble » : manière de se comporter et caractéristiques de la grâce qui renvoient au mouvement « jambe de statue » : exprime toute la majesté et la noblesse de la passante. Comparaison aux statues grecques mais fait aussi échos à la mort (froid), froideur de la beauté féminine, distante et froide Rime en tue : statue et tue (v.8) ll. Les sentiments du poète