Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Les Animaux malades de la Peste, Schémas de Religieux

Les Animaux malades de la Peste » est une des plus célèbres fables de La. Fontaine. Elle l'est d'autant plus en temps de coronavirus qu'on cite souvent ce.

Typologie: Schémas

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Emile_Montpellier
Emile_Montpellier 🇫🇷

4.5

(29)

89 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Les Animaux malades de la Peste et plus Schémas au format PDF de Religieux sur Docsity uniquement! « Les Animaux malades de la Peste », « Un Animal dans la Lune » Une lecture par Yves Le Pestipon « Les Animaux malades de la Peste » est une des plus célèbres fables de La Fontaine. Elle l’est d’autant plus en temps de coronavirus qu’on cite souvent ce vers : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». On n’a pas tort : cette fable, nourrie du souvenir de la peste d’Athènes, telle que la raconte Thucydide, et de l’expérience multimillénaire des épidémies, entre en résonance avec ce moment terrible que nous vivons et où nous nous interrogeons sur les actions possibles face au mal. Comment le roi Lion, avec les autres puissances, se comporte-t-il ? Faut-il crier « haro sur le baudet » ? « Les Animaux malades de la Peste » introduit le second recueil des Fables. Le récit, relativement long, est mis en évidence, au tout début d’un ouvrage qui, en 1678, dix ans après le succès des premières fables, poursuit et enrichit l’entreprise de mettre en vers des récits moraux venus, pour la plupart, de la tradition ésopique. La Fontaine multiplie ses sources, donne plus d’ampleur à ses récits, rend plus diverse son écriture, donne une portée plus considérable à la réflexion politique et morale qu’il entend susciter. « Les Animaux malades de la Peste », avec ses sources qui mêlent Moyen-Âge, Orient, Antiquité, et même actualité du XVIIᵉ siècle, manifeste une première fois ce que sera ce nouveau recueil. La fable commence par la Peste, non une peste particulière, mais celle que chacun connaît, le plus souvent par mémoire transmise et par cauchemar. Elle ne la nomme qu’à son quatrième vers : « La Peste, puisqu’il faut l’appeler par son nom ». Ce mal qui « répand la terreur », le « Ciel » l’aurait « inventé pour punir les crimes de la Terre ». Il tue, supprime le désir, l’amour, et jusqu’à la joie : « Plus d’amour, partant plus de joie ». La joie n’est pas la gaieté et moins encore l’agitation souriante, sympa, qui plaît tant à notre époque. Elle émane de l’être tout entier, esprit et corps, et ouvre au monde. Elle procède naturellement de l’amour, et ne demeure malheureusement pas, quand il disparaît. Face au désastre, que faire ? Aucune initiative citoyenne chez les Animaux. Pas plus du côté des tourterelles, qui « se fuyaient », que des loups et des renards, qui ne guettaient plus « la tendre et l’innocente proie ». La terreur inhibe tout le monde. Seuls le Roi et le Conseil paraissent encore capables d’action dans le système politique pas démocratique, ni même républicain, qui organise la société animale : « Le Roi tint conseil, et dit ». Malgré la Peste, le Roi a encore la capacité de discours, et la capacité de réunir un organe important du système de pouvoir, qui existait au temps de Louis XIV : le Conseil. Le Roi peut parler, être entendu, voir sa parole relayée par des médiations diverses, liées aux puissances qui peuplent le Conseil. La question est alors de savoir quel peut être son plan. Il s’agit d’abord pour lui de constituer un « nous » : « Je crois que le Ciel a permis/, Pour nos péchés cette infortune ». Ce « nous » est d’emblée présenté comme égalitaire. Loin d’insister sur la hiérarchie, quand il s’adresse au Conseil, le Lion commence son discours par : « Mes chers amis ». Il y a donc entre les différents membres qui constituent le « nous » non seulement égalité mais sympathie, ces deux éléments rendant vraisemblable l’amitié, qui rend elle- même recevable le discours royal. Le Lion fait naître le « nous » de l’action du Ciel, dont il aurait acquis une connaissance, pas certaine (« je crois »), mais probable, nourrie par son intuition, comme l’atteste la mise en valeur de son « je », qui n’est pas n’importe quel « je » mais le « je » royal. Ce monarque se veut un individu amical assez informé des volontés du Ciel pour disposer d’une vérité probable. Loin de se présenter comme un prophète, ce qui pourrait choquer les membres les moins religieux du Conseil, il serait un intermédiaire prudent (« je crois ») entre le Ciel et les Animaux. En ne choquant ni les plus sceptiques ni les plus religieux, il offre au Conseil la possibilité d’une cohésion politique. Le Ciel n’est pas pour lui un furieux, qui viserait à « punir ». Le Ciel aurait « permis pour nos péchés cette infortune », et non « un mal qui répand la terreur ». Bienveillant, il voudrait sans doute guérir nos péchés, et favoriser notre salut, mais le Lion reste discret sur ce point : il ne prétend pas passer pour un prédicateur illuminé. Cet excellent orateur affirme que c’est l’histoire qui l’a instruit des volontés du Ciel : « L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents/, on fait de pareils dévouements ». Ce propos transforme la communauté politique en une classe
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved