Les fables de la fontaine, le coche et la mouche, lecture analytique, Dissertation de Français

Télécharge Les fables de la fontaine, le coche et la mouche, lecture analytique et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! SII/6 : « Le Coche et la Mouche », VII, 9 - lecture linéaire Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un Coche1. Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu. L'attelage suait, soufflait, était rendu2. Une Mouche survient, et des Chevaux s'approche ; Prétend les animer par son bourdonnement ; Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment Qu'elle fait aller la machine, S'assied sur le timon3, sur le nez du Cocher ; Aussitôt que le char chemine, Et qu'elle voit les gens marcher, Elle s'en attribue uniquement la gloire ; Va, vient, fait l'empressée ; il semble que ce soit Un Sergent de bataille allant en chaque endroit Faire avancer ses gens, et hâter la victoire. La Mouche en ce commun besoin Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin4 ; Qu'aucun n'aide aux Chevaux à se tirer d'affaire. Le Moine disait son Bréviaire5 ; Il prenait bien son temps ! une femme chantait ; C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait ! Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles, Et fait cent sottises pareilles. Après bien du travail le Coche arrive au haut. « Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt : J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine. Ça, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine ». Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S'introduisent dans les affaires : Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés. Introduction Auteur, œuvre : La Fontaine, second recueil des Fables, livres VII à XI, 1678-1679. Présentation du texte : Dans cette fable, une mouche est convaincue d’avoir été indispensable à la montée d’un coche dans un chemin ardu alors que son agitation n’a fait qu’importuner l’équipage. Intérêt du titre de la fable : Le titre de la fable qui juxtapose deux mots qui se réfèrent à deux réalités distinctes (un moyen de transport et un insecte) souligne d’ailleurs la disproportion de taille entre les deux. La mouche est reléguée à la seconde place alors qu’elle se voudrait l’héroïne de l’histoire. Composition du texte : La composition du texte correspond à la forme classique de la fable puisqu’il présente d’abord le récit avant d’en dégager une morale. Problématique : On verra comment les ressources plaisantes de la fable animalière permettent de critiquer la vanité des « importuns », ces inutiles qui se croient « nécessaires » et s’illusionnent sur eux-mêmes, confondant l’être et le paraître. Plan de l’explication linéaire : I – Situation initiale : l’embarras du coche II – L’entrée en scène de la mouche III – L’agitation dérisoire et absurde de la mouche IV – La morale : une critique des fâcheux 1 Voiture posée sur quatre roues, en forme de carrosse, conduite par un cocher et reliant une ville à l’autre 2 Epuisé 3 Longue pièce de bois à laquelle sont attelés les chevaux 4 Les efforts 5 Livre de prières I - L’embarras du coche (situation initiale - v.1 à 5) 1) Présentation du cadre de l’action : la montée d’un coche le long d’un chemin escarpé (v.1 à 3) Gradation des adjectifs Insistance Antéposition du complément de lieu « montant, sablonneux, malaisé » (v.1) « et de tous les côtés ». (v.2) Ensemble des vers 1 et 2 Souligner la difficulté de la montée du coche le long du chemin Créer un effet d’attente, de suspense, propre a éveiller la curiosité du lecteur : que va-t-il arriver sur ce « chemin » ? 2) Présentation de certains personnages : 2a) Les chevaux sont valorisés Adjectif qualificatif antéposé Sujets du verbe d’action « forts » « Six forts chevaux tiraient un Coche » Montrer que c’est à eux que reviennent tout l’effort et le mérite. 2b) Les vers 4 et 5 offrent une vision d’ensemble des personnages : α – les passagers β – les chevaux α -réunis par le pronom indéfini β - réunis par le nom « attelage » (v.5) Gradation des verbes (v.5) L’allitération en « s » « Tout » « suait, soufflait, était rendu » « suait, soufflait » Placer ironiquement sur le même plan le « moine » avec les « femmes » et les « vieillards » considérés comme inaptes à faire avancer le coche Emettre une discrète pointe anticléricale (critique traditionnelle de l’inutilité des moines) Souligner à nouveau la difficulté du voyage Suggérer l’essoufflement par un effet d’harmonie imitative.