Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Les Fables de la fontaine, Le Héron, Dissertation de Français

Lecture analytique de la fables le héron sous format tabulaire.

Typologie: Dissertation

2020/2021
En soldes
30 Points
Discount

Offre d'une durée limitée


Téléchargé le 31/05/2021

jassim-achit
jassim-achit 🇫🇷

4.8

(4)

5 documents

1 / 7

Toggle sidebar
Discount

En soldes

Documents connexés


Aperçu partiel du texte

Télécharge Les Fables de la fontaine, Le Héron et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! SII/7 : lecture linéaire de la fable « Le Héron », VII, IV Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où Le Héron au long bec emmanché d’un long cou. Il côtoyait une rivière. L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours ; Ma commère la Carpe y faisait mille tours Avec le Brochet son compère. Le Héron en eût fait aisément son profit : Tous approchaient du bord, l’Oiseau n’avait qu’à prendre ; Mais il crut mieux faire d’attendre Qu’il eût un peu plus d’appétit. Il vivait de régime, et mangeait à ses heures. Après quelques moments l’appétit vint ; l’Oiseau S’approchant du bord vit sur l’eau Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures. Le mets ne lui plut pas ; il s’attendait à mieux, Et montrait un goût dédaigneux Comme le Rat du bon Horace1. Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ? La Tanche rebutée2, il trouva du Goujon. Du Goujon ! c’est bien là le dîner d’un Héron ! J’ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise ! Il l’ouvrit pour bien moins : tout alla de façon Qu’il ne vit plus aucun poisson. La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise De rencontrer un Limaçon. Ne soyons pas si difficiles : Les plus accommodants, ce sont les plus habiles : On hasarde de perdre en voulant trop gagner. Gardez-vous de rien dédaigner ; Surtout quand vous avez à peu près votre compte. […] INTRODUCTION Auteur, œuvre : La Fontaine, second recueil des Fables, livres VII à XI, 1678-1679. Présentation de la fable : « Le Héron » est, avec « Le Lion », la seule fable du second recueil qui a pour titre le nom d’un animal unique. Cet oiseau ne fait pas non plus partie du bestiaire récurrent de La Fontaine. En diptyque avec « La Fille », « Le Héron » est l’un de ces personnages vaniteux qui dédaignent longtemps ce qui leur est offert avant de finir par devoir se contenter de peu. Composition de la fable : Le récit, raconté aux temps du passé dans les vers 1 à 26, précède la morale énoncée au présent de vérité générale dans les v. 27 à 31, selon un raisonnement inductif souvent privilégié par le fabuliste. Problématique : Nous verrons comment La Fontaine mobilise les ressources plaisantes de la fable animalière pour suggérer, a contrario, l’art de jouir du présent. Structure de l’explication : I – Portrait du Héron en majesté dans un lieu idyllique (v. 1 à 6) II – La critique de la vanité dédaigneuse du Héron (v. 7 à 22) III – Une chute cruelle (v.23-26) IV – Une morale de l’accommodation (v. 27 à 31) 1 Il s'agit du rat de ville de Horace (Satires, livre II), invité par le rat des champs, épisode que La Fontaine n'a pas repris dans sa fable 2 refusée, mise au rebut I – Situation initiale : Portrait du Héron en majesté dans un lieu idyllique (v. 1 à 6) Le récit s’ouvre sur le portrait du héron : La Fontaine y campe l’image d’un personnage dont les traits physiques annoncent le caractère Emploi aux v. 1-2 de l’enjambement et du sujet inversé Répétition de l’adjectif Assonance en « on » Personnification v. 1-2 « longs », (v.1) et « long » (v.2 : deux fois) « long(s) », « héron » « pieds » (v.1) Créer un effet d’attente, comme si le regard partait des « pieds » de l’animal pour remonter lentement jusqu’à son « cou » Souligner la majesté que l’oiseau doit à sa haute taille Aspect emblématique du personnage, révélateur d’un type humain Le récit se poursuit par la description de l’environnement naturel du héron Emploi d’un mot poétique Comparaison superlative « l’onde » (v.4) « ainsi qu’aux plus beaux jours » (v.4) Dessiner un cadre bucolique idéal, agréable aux sens, qui amplifiera par contraste le caractère du héron Le fabuliste accentue d’ailleurs l’agrément de ce lieu Déterminant possessif Personnification de la carpe et du brochet Leurs actions « ma » (v.5) « commère » et « compère » (v.5-6) « faisait mille tours » (v.5) Suggérer sa propre familiarité avec les poissons de la rivière comme s’ils étaient de bons amis de l’auteur Créer une harmonie pour dessiner l’image d’un lieu idyllique, sorte de jardin d’Éden. III – Situation finale : une chute cruelle (v.23-26) L’absurdité du refus du Héron trouve sa conclusion dans une situation dont l’ironie inflige un démenti cruel à son orgueil Parallélisme antithétique « Il l’ouvrit pour bien moins » (v.23) dresse un écho en négatif avec « J’ouvrirais pour si peu le bec » (v.22) Une situation précaire Ellipse « Tout alla de façon / Qu’il ne vit plus aucun poisson » (v.23-24) Faire sentir l’écoulement du temps, qui va de pair avec la raréfaction puis la disparition des produits de la pêche Construction en parataxe des deux propositions v. 23 et 25 Souligner la précarité a laquelle le Héron a été réduit Substitution du mot « faim » au mot « appétit » (v.10 et 12) « faim » (v.25) Montrer que l’oiseau se heurte désormais au besoin vital de manger pour survivre : il n’est plus temps de vivre « de régime » ni de faire le difficile Répétition à valeur d’hyperbole de l’adverbe « tout » « tout heureux et tout aise » (v.25) Contraste ironique avec la médiocrité de la nourriture que représente le « limaçon » par rapport aux mets précédemment dédaignés par le Héron IV - Une morale de l’accommodation (v. 27-31) A) Les derniers vers martèlent la morale de la fable à l’aide de caractéristiques stylistiques qui la distinguent du récit : L’adresse directe aux lecteurs Impératif Recours aux pronoms du discours « Ne soyons pas » (v.27), « Gardez- vous » (v.30) « on », « vous » (v.29-31) Les mises en garde et injonctions adressées au lecteur font explicitement du Héron un contre- modèle à fuir Les maximes, caractéristiques du discours moraliste Emploi du présent à valeur de vérité générale Pronoms à valeur totalisante Dénominations générales v. 27-31 « on », « vous » (v.29- 31) « Les plus accommodants », « les plus habiles » (v.28) B) Le fabuliste invite ses lecteurs à cultiver l’art de la modération : A ceux qui font les « difficiles » s’opposent ainsi « les plus accommodants » qui sont aussi « les plus habiles » Antithèse à la rime « difficiles », « habiles » (v.27-28) La modération, ou l’art de savoir se contenter de sa condition présente est présentée comme une marque d’intelligence et comme une règle de conduite sage, conformément à l’idéal de mesure de l’honnête homme à l’âge classique. Pour dénoncer les excès d’une prétention trop raffinée, la morale de l’histoire s’exprime en une maxime paradoxale Paradoxe « On hasarde de perdre en voulant trop gagner » (v.29) Cette formulation brève et paradoxale met en garde contre les dangers d’un désir trop excessif qui ne saurait pas s’accommoder de la réalité et reflète ici encore l’idéal de mesure propre à la conduite d’un « l’honnête homme » au XVIIè siècle. CONCLUSION « Le Héron » témoigne des atouts de la fable animalière : tout en amusant son lecteur par un récit à chute et le portrait pittoresque d’un animal personnifié, le fabuliste nous fait réfléchir sur les risques de la vanité dédaigneuse. Imbu de lui-même, le Héron devra se contenter de peu après avoir trop exigé. Il est incapable de jouir du présent et de ce que lui offre la nature. On reconnaît là une morale épicurienne que La Fontaine a souvent illustrée dans ses Fables, par exemple dans « Les Souhaits » ou un couple de bourgeois, enrichi par la magie d’un sort, se retrouve « malheureux par trop de fortune » et souhaite alors un retour à la juste mesure (« la médiocrité », au sens classique), garante de la sagesse. Lecture en lien avec « Le Héron » et la morale épicurienne : - « L’Homme qui court après la Fortune et l’Homme qui l’attend dans son lit » (XVII, 12), - « Le Savetier et le Financier » (VIII, 2), - « Les Deux Chiens et l’Âne mort » (VIII, 25), - « Le Loup et le Chasseur » (VIII, 27), - « Rien de trop » (IX, 13), - « L’Enfouisseur et son compère » (X, 4), - « Le Songe d’un habitant du Mongol » (XI, 4). ➔➔Question de grammaire Expliquez la construction et le sens de la phrase « Aux Dieux ne plaise ! » (v. 23). Cette exclamation rhétorique recourt a une formule héritée de la Chanson de Roland (sous la forme « ne placet Deu » : « que cela ne plaise pas a Dieu ! »). Le verbe est conjugué au présent du subjonctif qui exprime ici un souhait (proposition optative), et précédé de l’adverbe de négation « ne ». La formule signifie « pourvu que cela ne plaise pas aux Dieux, afin que cela n’arrive pas » et exprime une aversion.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved