Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

LettreResistance44 #6, Slides de Histoire

Les bio- graphies étaient nombreuses, comme celle ... Roger Bourderon, historien et auteur d'une bio- ... célèbres d'Anna Marly, notamment Le Chant.

Typologie: Slides

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Christophe
Christophe 🇫🇷

4.2

(100)

488 documents

1 / 16

Toggle sidebar

Aperçu partiel du texte

Télécharge LettreResistance44 #6 et plus Slides au format PDF de Histoire sur Docsity uniquement! N° 44 -mars 2006 -4,50 € Reconnue d’utilité publique par décret du 5 mars 1993. Sous le Haut Patronage du Président de la République 2 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 En couverture : 8 décembre 2005, cérémonie d’intégration à la Fondation de la Résistance de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistances et de l’Association Nationale des Résistants de 1940 Photo DMPA - JP Le Padellec. Fruit d’une convention entre la Fondation de la Résistance et la Société Nationale des Chemins de Fer Français, et d’une coopéra- tion avec l’Association pour l’Histoire des Chemins de Fer en France et le Mémorial Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris-Musée Jean Moulin (Ville de Paris), cette exposition est destinée à circuler dans toute la France après avoir été présentée à Paris de novembre 2005 à avril 2006. Après la dissolution de l’association Résistance-Fer en 2000, la Fonda- tion avait hérité de l’exposition réali- sée par celle-ci il y a plusieurs décennies ainsi que de nombreux documents ayant concouru à sa pré- paration. Il est aussitôt apparu que l’importance de ce patrimoine jus- tifiait de concevoir une nouvelle exposition, profitant des travaux les plus récents des historiens et des nouveaux fonds documentaires permettant aujourd’hui d’illustrer l’histoire de l’engagement des che- minots dans la Résistance, son contexte professionnel, social ainsi que ses enjeux mémoriels. Initié par une rencontre entre les présidents Jean Mattéoli et Louis Gallois, le partenariat entre la Fondation et la SNCF a fait l’objet en janvier 2003 d’une convention prévoyant, entre autres initiatives, le soutien financier de la SNCF pour la préparation scientifique de l’exposition et le pilotage par elle de sa réalisation muséographique. Grâce à cette aide généreuse, la Fondation a pu embaucher pendant quatorze mois une chargée de mission : Cécile Hochard, docteur en histoire. Celle-ci a élaboré le plan et rédigé les textes de l’exposition en commun avec Bruno Leroux, directeur historique de la Fonda- tion, et effectué toutes les missions documentaires pendant que Frantz Malassis, responsable archives et documentation de la Fondation de la Résistance prenait en charge le catalogue de l’exposition tout en menant des recherches iconogra- phiques. Chacune des étapes de leur travail ainsi que les options muséogra- phiques ont bénéficié du concours et du contrôle d’un comité scien- tifique composé d’universitaires spécialistes de la Résistance (Laurent Douzou, Serge Wolikow) et des cheminots (Christian Chevandier, Georges Ribeill), ainsi que de l’aide des partenaires de l’exposi- tion, notamment Marie-Noëlle Polino, secrétaire scientifique de l’AHICF, et Christine Levisse- Touzé, directrice du Mémorial- Musée. Ces deux ans de préparation ont permis de réunir des documents en grande partie inédits, provenant notamment du Centre d’archives historiques de la SNCF (Le Mans), des Archives de France, de plusieurs musées de province (Ascq, Bondues, Besançon, Champigny-sur-Marne, Joigny, Lyon) et de nombreux par- ticuliers qui ont généreusement autorisé la reproduction de docu- ments ou photographies leur appar- tenant. L’exposition a été inaugurée à Paris le 29 novembre 2005, au Mémorial Leclerc-Musée Jean Moulin, par Louis Gallois, président de la SNCF, Pierre Sudreau, vice- président de la Fondation, et Mme Anne Hidalgo, adjointe au maire de Paris. Elle restera jusqu’en avril 2006 dans ce lieu à forte charge symbolique puisque situé au- dessus de la gare Montparnasse, où le général Leclerc avait établi son PC lors de la libération de Paris, le 25 août 1944 et où il reçut la red- dition du général von Choltitz. Puis, la Fondation la mettra à dispo- sition des villes, des musées, des éta- blissements scolaires qui souhaite- ront l’accueillir. Les cinquante panneaux qui com- posent l’exposition s’organisent en sept points, suivant un itinéraire chronologique et thématique: 1) Le contexte : la SNCF dans la France en guerre ; 2) L’engagement che- minot dans la Résistance : pour- quoi? au nom de quoi?; 3) Des for- mes d’action multiples ; 4) Les cheminots et la résistance organi- sée ; 5) Les cheminots dans la Libération ; 6) Les cheminots face à la répression ; 7) Les cheminots et la mémoire de la Résistance. Ces panneaux se composent dans la plupart des cas d’un texte histo- rique général et de documents pourvus chacun d’un commentaire spécifique. Ils peuvent être complé- tés par la projection de deux courts métrages (un documentaire de 1943 sur la journée d’une équipe de roulants, et des témoignages de cheminots résistants) et celle de quatre diaporamas présentant des collections de documents d’époque: affiches de la SNCF, ordres du jour de la SNCF relatifs à la résistance, photographies de la cité cheminote et des installations ferroviaires de Lens, photographies des Ateliers de Quatre-Mares à Sotteville-lès-Rouen. Le catalogue de l’exposition est constitué par un numéro spécial de La Lettre de la Fondation de la Résistance, de 32 pages, où sont repris tous les textes historiques généraux et une partie des docu- ments présentés. La Fondation espère que cette exposition permettra au grand public et aux jeunes générations de mieux connaître la Résistance, en découvrant le rôle d’une commu- nauté professionnelle qui a été sol- licitée pour à peu près toutes les for- mes d’action clandestine. Elle a également conçu cette initia- tive comme un état des lieux des- tiné à inciter témoins et historiens à aller encore plus loin. D’ores et déjà, à l’occasion de la présentation à Paris de l’exposition, l’AHICF a organisé le 3 décembre 2005 un colloque sur « les cheminots dans la Résistance», avec des contribu- tions d’universitaires membres du comité scientifique de l’exposition mais aussi de jeunes chercheurs. La Fondation souhaite que des initiatives analogues accompagnent la circulation de l’exposition dans les régions. En particulier, dans l’esprit de la campagne pour la sau- vegarde des archives privées de la Résistance et de la Déportation menée depuis plusieurs années, elle compte inciter les acteurs et les témoins locaux de la Résistance che- minote à préserver les archives qu’ils possèdent encore et qui permet- tront aux historiens du futur de ren- dre encore mieux justice à leur action. Bruno Leroux L’EXPOSITION «LES CHEMINOTS DANS LA RÉSISTANCE» La vie de la Fondation de la Résistance © c ol l. Yv es P er ro nn et . La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 5 large part et le Concours National de la Résistance et de la Déportation, créé en 1958, à notre initiative. Ce n’est là que la partie appa- rente de la contribution de notre Confédération à la mémoire de la Résistance, tant intérieure qu’extra-métropolitaine. Reste la partie discrète, mais combien fon- damentale, que nous entendons conserver et c’est pourquoi, nos cœurs vieillissants ont recher- ché la meilleure voie pour transmettre aux jeu- nes générations ce pan de notre Histoire natio- nale, et ce que faisant, défendre et pérenniser l’esprit et les valeurs de la Résistance qui sont éternelles et universelles car elles sont le fon- dement de la démocratie. Certes, le passé ne recommence jamais tel qu’il fut, mais quel que puisse être l’avenir, nous avons recherché avant tout à garantir, dès maintenant, la défense de l’esprit et de la mémoire de nos camarades résistants. C’est pourquoi, la Fondation de la Résistance poursuivant le même objectif, nous avons ouvert des négociations qui, de proche en pro- che, ont amené notre Comité directeur à demander à l’Assemblée Générale Extraordi- naire, réunie à Metz le 16 septembre 2005, son accord pour parapher aujourd’hui les termes de la Convention négociés entre les deux parties. Cette métamorphose de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance permettra de passer, de l’éphémère d’aujourd’hui à la continuité de demain. Enfin, je terminerai par ces paroles que le géné- ral de Gaulle prononçait le 11 octobre 1945 : « Quand on pense d’où nous venons, par où nous sommes passés, où nous en sommes, on peut admettre qu’au total, nous n’avons pas trop mal travaillé. » Allocution de M. Edmond Pilat, président de l’Association Nationale des Résistants de 1940. Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur, Messieurs les Présidents, Mes chers camarades, L’Association des Résistants de 1940 a été fon- dée à Toulouse en 1945 par le colonel Bonneau et le professeur Rivet qui était le responsable d’un groupe parisien qu’il réunissait au Musée de l’Homme. Très occupé par ses nombreuses fonc- tions il transmit très tôt la charge à maître René Sanson. En 1952, l’Association prit le nom d’Asso- ciation nationale et établit son siège social, Palais de Chaillot, au Musée de l’Homme. René Sanson en restera président jusqu’en 1999. Cette année-là, vu son grand âge il demanda au Bureau d’élire un remplaçant. Mes camarades me firent l’honneur de me choisir, sans doute parce que j’étais un ancien du réseau Hauet Vildé. Pour être membre de l’association, il fallait satisfaire à l’article II des statuts, c’est-à-dire avoir accompli son premier acte effectif de Résistance avant le 1er mars 1941 et avoir persévéré jusqu’à la libération dans l’action contre l’occupant et le gouvernement. De fait cette règle n’a jamais été enfreinte. Nos effectifs s’élevaient à environ 350 noms mais diminuaient chaque année pour notre plus grande tristesse, de façon marquée. En 2005 avant l’As- semblée Générale Extraordinaire de dissolution nous avons moins de trente adhérents. L’association comptait de très nombreuses personnalités venant de tous les horizons, nous n’en citerons que quelques-unes : Pierre Mendès France, René Pleven, Maurice Schumann, Jacques Soustelle, le général de Boissieu, le géné- ral de Bénouville; mais elle comptait en bien plus grand nombre des résistants répartis dans toute la France, ayant participé à toutes les formes de résistance et dont les noms ne sont jamais venus à la connaissance du public. L’association éditait un bulletin mensuel et pendant les 45 années de sa présidence, René Sanson n’a jamais cessé de combattre dans ses éditoriaux tous les déviationnismes, tous les révi- sionnismes. J’en viens maintenant à une caractéristique essentielle du point de vue de la mémoire : le fait d’avoir son siège social sur les lieux mêmes où était né le réseau de Résistance du Musée de l’Homme, l’un des touts premiers, sinon le premier des réseaux de Résistance de la zone occupée. Tous les résistants qui avaient un lien avec ce réseau et qui avaient survécu se rattache- ront à cette Association Nationale des Résis- tants de 1940. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que quelques-uns à avoir été recrutés par Vildé, Mme Germaine Tillon, Grand croix de la Légion d’honneur, M. Jean Jaudel, l’un des membres fondateurs du réseau, et moi-même qui avait été chargé d’établir une liaison avec le consulat anglais de Barcelone. Nous nous sommes donc toujours sentis investis d’un devoir de mémoire plus exigeant à l’égard de ces hommes qui nous avaient montré le chemin. Il me paraît donc approprié que le dernier acte de notre association avant sa dissolution soit de transmettre cette responsabilité à la Fondation de la Résistance et de rappeler encore une fois les noms de ceux qui furent exécutés ensemble au Mont-Valérien le 23 février 1942 : Boris Vildé, Anatole Lewitzky, Léon Maurice Nordman, Pierre Walter, Jules Andrieu, René-Georges Ithier René Sénéchal (18 ans). VOLONTAIRES DE LA RÉSISTANCE 940 REJOIGNENT LA FONDATION DE LA RÉSISTANCE Ph ot o DM PA - J P Le P ad el le c. Ph ot o DM PA - J P Le P ad el le c. M. Edmond Pilat Vue de l’assistance Cérémonie de signature. 6 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 La vie de la Fondation de la Résistance Depuis une dizaine d’années, la CNCVR enregistrait une diminution brutale de ses effectifs, due aux handicaps et au décès de ses adhérents. Alors qu’en 1990 la CNCVR comptait 12000 adhérents, le nombre de ses cotisants n’était plus que de 9000 en 1994 pour tomber à près de 4000 cotisants en 2005. Déjà en 1995, à l’occasion du 40e Congrès national de Neuilly, cette «érosion» avait amené le préfet Paul Cousseran, vice-président de la CNCVR, à interpeller ses camarades en ces ter- mes: « les associations, elles aussi, sont mortelles. La nôtre, hélas, n’échappe pas à la règle. Cinquante ans après notre victoire, nos effec- tifs fondent à vue d’œil (...) inexorablement, nos rangs s’éclaircissent et nous allons peu à peu, chacun à notre tour, quitter cette terre. Déjà nous nous courbons, notre mémoire faiblit, notre démarche devient incertaine. Dans quelques années, ce sera fini. » Les premiers signes des difficultés vécues par les Unions départementales se sont manifestés au Congrès de Dijon en 1998 où des situations particulièrement difficiles, ayant même entraîné la dissolution de certaines d’entre elles, ont sen- sibilisé les dirigeants de la Confédération. Une enquête a donc été lancée auprès de toutes les Unions départementales pour connaître la réalité sur le terrain et leur demander de faire des suggestions face aux problèmes rencontrés. Les résultats de cette enquête, à laquelle participèrent la quasi-totalité des Unions dépar- tementales, furent exposés lors du Congrès de Saint-Flour en octobre 2003. Il en ressortait que les Unions départementa- les souhaitaient se maintenir le plus longtemps possible pour continuer à assurer la transmis- sion de la Mémoire de la Résistance notamment en animant localement le Concours National de la Résistance et de la Déportation. Pour ce faire une structure allégée, appelée Comité Dépar- temental de la Résistance a été mise en place qui pouvait intégrer des «membres alliés»: ensei- gnants, lauréats, fils ou filles de résistants ou de déportés. Malgré la mise en place de ces nouvelles dispo- sitions renforçant les structures de la CNCVR, la dégradation de la situation s’est amplifiée dans certains départements avec la disparition de nom- breux adhérents et de responsables d’Unions départementales dont les fonctions n’ont pas été reprises par de nouvelles équipes. Qui plus est, le Congrès de Reims en 2004 a révélé que la situation financière de la Confédération s’altérait sérieusement par l’effet combiné de la diminution des cotisations, de la réduction des subventions et de l’accroissement des charges. Tout cela a amené la CNCVR à engager des négociations avec la Fondation de la Résistance, en vue de son intégration après dissolution. Le 27 octobre 2004, le Conseil Confédéral a décidé d’étudier une possibilité de rappro- chement, voire d’intégration, entre la Confédération nationale et la Fondation de la Résistance. MM Jean Rousseau, président ; Jacques Vico, président-adjoint et René Joffrès, trésorier ont ainsi été mandatés. La première entrevue officielle eut lieu le 8 novembre 2004 avec M. Pierre Sudreau, vice-président de la Fondation de la Résistance, le Dr Pierre Morel, vice-président, M. Ervin Rosenberg, trésorier ainsi que le préfet Convert, directeur général. Ces négociations correspondaient à une dou- ble volonté. D’une part prolonger l’action de la CNCVR, qui tout en disparaissant sur le plan national, permet aux Unions départementales de pour- suivre leurs missions, notamment en ce qui concerne l’organisation locale du Concours Du 15 au 19 septembre 2005, s’est déroulé à Metz le 50e Congrès de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance qui marquait le 50e anniversaire de la création de cette Confédération par le général Jean Ginas, Compagnon de la Libération. Ce congrès marque un tournant dans l’histoire de la CNCVR puisqu’une large majorité des membres de l’Assemblée Générale Extraordinaire a pris la décision de s’intégrer à la Fondation de la Résistance, lui laissant ainsi le soin et la charge de transmettre la mémoire de ce que furent la Résistance et les combats pour la libération de la France. HISTORIQUE DE LA FUSION DE LA CNCVR AVEC LA FONDATION DE LA RÉSISTANCE La mise en place du Comité d’animation et de suivi L’article 8 des statuts de la Fondation de la Résistance stipule que les associations, dont les intérêts moraux rejoignent ceux de la Fondation, peuvent participer à la vie de la Fondation. Ces associations rattachées à la Fondation par une convention, sans être pleinement intégrées, ni adhérentes, sont réunies une fois par an. Un des résultats directs des négociations avec la CNCVR a été la création d’un Comité d’animation et de suivi où toutes les associations qui ont signé une convention avec la Fondation désigneront deux membres chargés de les représenter. Désormais, ce Comité est animé par un règlement intérieur qui précise qu’il est possible aux associa- tions membres de faire des propositions sur les orientations de la Fondation. À la tête de ce Comité un président et un vice-président qui coordonnent les actions et peuvent sug- gérer des initiatives au profit des associations représentées en son sein. Deux réunions plénières se tiendront chaque année où seront invités tous ces délégués. Ainsi a été remise en route une dynamique qui devrait s’enrichir avec la participation des associations issues de la Résistance et de la Déportation. D’ores et déjà une vingtaine d’Unions départementales des combattants volontaires de la Résistance sont conventionnées avec la Fondation, représentant près de 2000 adhérents de la CNCVR. Cinquantième congrès de la CNCVR à Metz. Vue des congressistes. © B . G og en de au . La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 7 National de la Résistance et de la Déportation. D’autre part, permettre à la Fondation de la Résistance, par cet apport de forces encore vives, d’étendre son rayonnement et de développer ses actions dans les départements. Ce constat établi, le rapprochement des points de vue a fait l’objet de plusieurs réunions durant lesquelles a été mis au point un projet de proto- cole d’accord entre la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance et notre Fondation comprenant en corollaire la création du Comité d’animation et de suivi. Dans cet accord, il est prévu entre autres que : • la Confédération est représentée au sein de la présidence d’honneur, auprès du Conseil d’Administration et au Comité d’animation et de suivi, pour pérenniser l’Esprit et les Valeurs de la Résistance, et garantir l’avenir du Concours National de la Résistance et de la Déportation. • les Unions départementales, conservant leur autonomie juridique, peuvent adhérer à la Fondation en passant une convention, en appli- cation de l’article 8 de ses statuts. Ainsi, elles pourront continuer à agir dans le cadre du Comité d’animation et de suivi réuni à l’occa- sion de deux séances plénières annuelles qui pour- raient se tenir l’une à Paris, l’autre en province. Fort de ces avancées, le 22 juin 2005 à Paris, le Conseil Confédéral, après avoir approuvé à une très large majorité le contenu de ce projet ainsi que le texte du règlement du Comité d’animation et de suivi, a décidé de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire lors du Congrès de Metz, pour délibérer sur le devenir de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance et décider son inté- gration au sein de la Fondation de la Résistance. Ainsi le 16 septembre 2005, plus des deux tiers des membres assistant à l’Assemblée Générale Extraordinaire se sont prononcés pour la dissolution de la CNCVR et son intégration à la Fondation de la Résistance. Jacques Vico salua cette décision en soulignant que c’était « un acte de sagesse, un engagement volontariste, pour que nous sortions de la scène publique dans l’Honneur et la dignité, car l’importance des Valeurs de la Résistance ne tolère pas que leur transmission soit amoindrie par le “naufrage de la vieillesse” ». Frantz Malassis Le Concours National de la Résistance et de la Déportation : une idée de la CNCVR ! Ce Concours est né de la volonté de la CNCVR de participer à la formation civique des jeunes générations en les amenant à réfléchir sur les valeurs qui motivaient l’action des résistants. En novembre 1955, la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance réunie en Assemblée Géné- rale Ordinaire, à Paris, a adopté une motion qui notamment «demandait aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures nécessaires à la rénovation de l’enseignement civique et moral à tous les degrés de I’Éducation nationale » et « appelait toutes les Unions départementales à promouvoir l’organisa- tion d’un prix de civisme et de morale devant récompenser les élèves des établissements scolaires qui se seront distingués dans l’étude des questions civiques et morales. » Cette motion a été à l’origine de la création, dans un certain nombre de départements, du « Prix de la Résistance». En mai 1958, lors du 3e Congrès national à Lyon, le général Jean Ginas, président de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance, constatant qu’il n’existait qu’une trentaine de prix départementaux, demanda aux Unions départementales de généraliser, dans toute la France, l’organisation de ces prix et réclama la création d’un « Prix National de la Résistance». Enfin, en 1961, le ministre de l’Éducation nationale, Lucien Paye, donna à ce prix un caractère officiel et une dimension nationale à ce qui est devenu aujour- d’hui le Concours National de la Résistance et de la Déportation. Ce concours scolaire national est de loin le plus important en terme de par- ticipation, puisqu’il mobilise chaque année plus de 40000 candidats. Dans les prochains numéros de La Lettre de la Fondation de la Résistance, nous reviendrons sur d’autres moments marquants de l’histoire de la CNCVR et de ses principaux acteurs. Co ll. C N CV R. DR. Remises des prix aux lauréats du Concours National de la Résistance et de la Déportation. En haut : Une lauréate, Louis Repessé et Henri Bailly, secrétaire général de la CNCVR. En bas : Assis à la tribune (de gauche à droite) : Jean-Jacques de Bresson, Lucie Aubrac, Jean-Pierre Lévy, André Jarrot, président de la CNCVR et le révérend-père Riquet. 10 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 De tout temps, les vivants ont fait face à la mort brutale apportée par la guerre avec des exactions dont sans cesse l’horreur s’est amplifiée à l’é- gard des populations qui n’avaient aucune rai- son de ne pas connaître l’anti-guerre, la Paix seule gardienne du travail et de la vie. Le XIXe et le XXe siècle avec 1870, 1914-1918, 1939- 1945 ont porté au maximum de l’insoutenable des conflits meurtriers au niveau de toute notre planète. Il fallait dire non : créer le camp du refus en face d’un mal plus qu’apocalyptique. Il fallait, pour que l’homme vive, simplement, en vertu d’un droit aussi ancien que l’espèce, qu’il se lève pour la Paix et la Liberté. Cette tranche d’Histoire constitue la Résistance. Les combattants alliés venus de tous les méri- diens et dans chaque pays occupé et martyr, les résistants sur place ont été les soldats de cette lutte sans limite au-delà des terres, des eaux et du ciel. Ces hommes ont puisé souvent aux tréfonds d’eux-mêmes des valeurs pour agir et pour vain- cre. Comme de l’hoplite grec au poilu de 14- 18, ceux qui répondirent «oui » en 1940 pour formaliser le «non» au tortionnaire ont décou- vert en eux des forces, des sagesses, qui s’étaient un peu oubliées dans le quotidien, car souvent elles s’étaient recouvertes de brouillards jour- naliers et de poussières d’un temps qui ne per- met plus le nécessaire nettoyage que procure la lucidité. Quand on peut se retourner sur soi-même jus- qu’à son coin caché, les valeurs enfouies se révè- lent présentes. Quand l’événement motive l’action et même le sacrifice, on voit apparaître le courage. Le cheminot qui installe son déto- nateur est un «chevalier sans peur et sans repro- che» comme celui de l’histoire. Il ne se donne pas cette description, mais il l’accomplit de son intérieur. Quand le radio ou le membre d’un réseau sous la torture ne parle pas, c’est tout ce qui est à la «pointe» de son âme qui répond pour lui, ou le soutient dans l’épreuve où sa vie risque de basculer. Nous avons connu autour de nous, mais aussi en nous cet «engagement» qui devait nous com- mander toutes ces valeurs quelque peu endor- mies dans l’indéfini des temps et de l’espace dévoreur de nos jours. Ces valeurs remises en état d’accomplissement ont permis à la France Libre, les mouvements, les réseaux, les corps francs, les maquis et, au bout du long chemin, la lumière et la victoire. Marc Bloch dans son Étrange défaite gardait dans sa tristesse l’espérance d’une renaissance. Mais pour beaucoup, l’événement révélateur n’a fait que remettre le résistant dans son habit d’homme. Beaucoup de résistants, malgré, surtout pour les déportés, des santés amoindries ou même cruel- lement atteintes, ont conduit leur vie dans l’élan et ont accompli des carrières réussies au-delà du combat. Il y a en effet dans les valeurs du résistant clan- destin des forces qui peuvent s’exprimer chaque jour pour des réalisations, y compris en priorité celle de soi-même. La patience et le silence, le dévouement porteur s’il le faut de l’abnégation, le travail simplement bien fait vont conduire à un fil éclairé de la vie qui ne redeviendra cou- rage, que si l’événement l’exige. La solidarité qui fut l’union des résistants est la source indispensable du respect de l’autre. Pourquoi aujourd’hui les gravats ne se nettoient pas et recouvrent trop souvent le bâti où se cachent les qualités réelles de nos jeunes ? Il faut trouver des révélateurs qui permettent d’être, pour chacun, le vrai moi-même. Volonté et constance valaient autant que l’héroïsme pour former « l’armée des ombres » et aller toujours plus loin. Cela n’est sans doute pas facile. Souvent les reli- gions, les spiritualités, la foi en une idéologie supérieure aident, comme elles ont aidé le résis- tant dans sa détermination et face à la souffrance subie. Mais il y a différents moteurs à l’acqui- sition de la «force d’âme» et celle qu’il faut pour aller au-delà du bout du quotidien n’est peut- être pas la plus aisée. Pourtant l’espoir existe pour que les jeunes géné- rations de toutes origines dévoilent leurs valeurs. Découvrir ou retrouver les valeurs trans- L’activité des associations partenaires Association pour des Études sur la Résista De tous les temps qui constituent l’histoire du Monde et des hommes, ceux-ci ont affronté des difficultés de toutes natures, aussi bien quo- tidiennes qu’au coeur d’événements majeurs. Le marin rencontre le vent contraire, le montagnard la foudre et l’avalanche, le paysan le froid polaire ou l’inondation. Mais pour tous, le pire fléau c’est la guerre. LA RÉSISTANCE : VALEURS D’HIER, VALEURS D ANNA MARLY NOUS A QUITTÉS Née à Saint-Pétersbourg le 30 octobre pen- dant la Révolution de 1917 au cours de laquelle son père fut fusillé, Anna Bétoulinsky quitte la Russie pour la France au début des années vingt. Elle se réfu- gie avec sa mère, sa sœur aînée et leur fidèle nounou dans la communauté russe de Menton. À l’âge de treize ans on lui offre une guitare dont elle ne se séparera jamais. « C’est à cette période que j’ai découvert la magie des sons, influencée par Charles Trénet. » En 1934, Anna rejoint Paris et débute une carrière artistique sous le pseudo- nyme d’Anna Marly, patro- nyme choisi dans l’an- nuaire. Elle danse tout d’abord dans les Ballets rus- ses de Paris qui l’entraînent en tournée à tra- vers l’Europe, puis ce sont les Ballets Wronska qui l’engagent comme danseuse étoile. Pour autant, Anna n’en oublie pas la musique. Après un passage au conservatoire de Paris pour travailler sa voix, elle se pro- duit dès 1935, avec sa guitare et un petit répertoire qu’elle s’est créé, au Shéhérazade, cabaret parisien, puis au théâ- tre des Variétés à Bruxelles et au Savoy Club de La Haye. Lors de son séjour en Hol- lande, elle rencontre celui qui deviendra en avril 1939 son mari, le baron van Doorn. La même année, Anna connaît une grande satisfac- tion professionnelle en deve- nant la benjamine de la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et des Éditeurs de Musique). Le 13 juin 1940, Paris est déclarée ville ouverte. Anna et son mari quittent la capi- tale. Après avoir transité par l’Espagne et le Portugal, ils s’installent à Lon- dres en 1941 où Anna s’engage comme volontaire à la cantine des Forces Françaises Ce disque, voulu par Anna Marly et édité par l’AERI, est dédié à Pierre Brossolette, professeur et journaliste , résistant de la première heure. © A ER I La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 11 nce Intérieure (AERI) Renseignements Pour toute information, contacter l’AERI (association loi 1901d’intérêt général) Association pour des Études sur la Résis- tance Intérieure, affiliée à la Fondation de la Résistance Siège social et bureaux : 16-18 place Dupleix 75015 Paris Tél. : 0145666272 Fax : 0145676424 E-mail : contact@aeri-resistance.com Site internet : www.aeri-resistance.com D’AUJOURD’HUI Libres. Se séparant bientôt de son mari, elle devient alors projectionniste, puis s’enrôle au théâtre aux Armées et chante au micro de la BBC dans l’émission «Les Français parlent aux Français ». De cette époque datent les chansons les plus célèbres d’Anna Marly, notamment Le Chant des partisans . Un jour, fin 1942, ayant lu dans les journaux britanniques le récit de la bataille de Smolensk, son âme russe se réveille. Un mot lui revient à l’esprit, ce mot de «parti- sans ». « Bouleversée, je prends ma guitare, je joue une mélodie rythmée, et sortent tout droit de mon cœur ces vers en russe : Nous irons là-bas où le corbeau ne vole pas / Et la bête ne peut se frayer le passage./ Aucune force ni personne/ Ne nous fera reculer. » Appelée initialement La marche des partisans , cette chanson sera interprétée en russe par son auteur jusqu’à ce que Joseph Kessel s’ex- clame en l’entendant pour la première fois « Voilà ce qu’il faut pour la France ! » et qu’il en écrive la version française avec son neveu Maurice Druon. Sifflé comme indicatif de l’émission de la BBC «Honneur et Patrie », Le chant des partisans (intitulé Guerilla song en anglais) s’impose rapidement comme l’hymne de la Résistance et sera chanté par Germaine Sablon, Yves Montand, Johnny Hallyday… La complainte du partisan est écrite dans la même période. Emmanuel d’Astier de la Vigerie, chef du mouvement Libération-Sud, en signe les paroles, chanson reprise plus tard par Joan Baez et Léonard Cohen. À son retour en France en 1945, Anna Marly connaît la gloire. Toutefois, elle décide de s’ins- taller en Amérique du sud et devient ambas- sadrice de la chanson française. C’est au Brésil, en 1947, qu’Anna rencontre son second mari, le russe Yuri Smiernow. Elle sillonne l’Afrique, toujours accompagnée de sa guitare, puis vit aux États-Unis où elle se consacre à l’écriture de fables, de poèmes tis- sés de souvenirs. Anna Marly, que l’on surnomma le «Troubadour de la Résistance» et dont le général de Gaulle écrivit qu’ : « elle fit de son talent une arme pour la France », a composé plus de trois cents chansons. Certaines d’en- tre elles se sont élevées au rang de patrimoine national. L’enseignement obligatoire dans les années soixante du Chant des partisans avec La Marseillaise et Le chant du départ n’en est pas la moindre preuve. Écrites dans le contexte de la guerre, les chansons d’Anna Marly constituent un témoignage vivant de l’Histoire de France. Elle nous a quittés le 15 février 2006 en Alaska où elle vivait depuis plusieurs années. mises, c’est aussi être prêt, en cas, à nouveau d’extrême nécessité telles les catastrophes natu- relles, éruptions volcaniques, tsunamis, ouragans, mais aussi si la bête immonde, qui est devant notre porte se manifeste. Elle s’appellera asser- vissement par l’extrême pauvreté, terrorisme, dic- tatures, et sera fondée sur la haine et la violence et ignorera la Paix, la Joie et la Liberté. Un déclic déclenché par leurs anciens n’est-il pas une possibilité ? On nous dit souvent : la motivation n’est pas la même, mais dans une classe d’un lycée profes- sionnel de banlieue, les élèves ont choisi d’aller plus loin sur les thèmes Paix et Solidarité, c’est- à-dire les conditions de base pour aboutir. C’est la mise en œuvre des idées généreuses de notre ami Serge Ravanel, qui, après la mise en place d’expositions et l’édition de cédéroms régionaux avec Maurice Plantier et Marie-Claire Scamaroni, a inauguré dans les lycées une opération dans ce cadre avec des professeurs dévoués, des psychologues, et des témoins issus de la Résistance et de la Déportation. Organisé par l’AERI, le tour de Paris est en cours, il va devenir Tour de France, mais les témoins seront- ils encore là pour réveiller les petites lumières qui ne devraient que demander à s’éveiller ? Merci, chers camarades, merci de tenir encore ! Souvent dans un lycée, on vous accompagne, respectueux et copain, par un silence intéressé et un Merci retentissant et collectif et pourquoi pas par ce mot du petit blond de Seconde, qui, surmontant sa timidité ose, soutenu par deux camarades, vous dire : « Merci de ce que tu as fait pour la France». On voit, à ce moment, que l’on peut aller plus loin, que l’espoir nous guide et qu’une foi nous encourage. Bon vent à vous les jeunes et à vous les témoins, la voile se gon- fle et la vague pousse ensemble vers la Paix, le travail et la vie. Il faut y croire. C’est la première des valeurs humaines. Claude Ducreux Secrétaire général du CAR Membre de la Commission nationale Consultative des Droits de l’Homme Le cédérom La Résistance dans l’Orne est paru en décembre 2005. Le cédérom La Résistance en Lozère sera publié cou- rant mars 2006. La Seconde Guerre Mondiale, coffret de trois cédéroms, contenant en particu- lier La Résistance en France. Une épopée de la Liberté, cité dans la brochure pédagogique du Concours National de la Résistance et de la Déportation de cette année est disponible au siège de l’AERI, au prix de 30€. Actualités de l’AERI Co ll. A nn a M ar ly - D. R. © A ER I 12 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 Livres VIENT DE PARAÎTRE La présence de ces titres dans «vient de paraître» ne saurait constituer un conseil de lecture mais a pour but de tenir informé les abonnés de « La Lettre», des derniers ouvrages que nous avons reçus au cours du trimestre. La Fondation serait reconnais- sante à ses lecteurs de lui commu- niquer, le cas échéant, leur senti- ment sur le contenu de ces ouvrages, afin de pouvoir en recommander la lecture. À l’ombre des Justes. Marie Billet. Préface de Pierre Fugain. Elytis édition, 126 p., 14 €. Pour commander cet ouvrage contacter l’auteur au 0682442467. Corse des années de guerre 1939-1945. Hélène Chaubin. Éd. Tirésias-AERI, 134 p., 12 €. La Manche. Lieux de mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Michel Coupard, Jack Lecoq et Fabienne Richard. Éd. Alan Sutton (0247406600), 192 p., 23 €. François de Menton. Un catholique au service de la République. 1900-1984. Laurent Ducerf. Éd. du Cerf, 508 p., 43 €. L’itinéraire d’un jeune résistant français (1942-1945). Michel Fauquier. L’Harmattan, 368 p., 31 €. Opération Paddle. La bataille pour la Seine. 17 août-20 août 1944. Eddy Florentin. Perrin, 665 p., 24.50 €. Opération Aquatint. 12-13 septembre 1942. Le raid d’un commando britannique à Saint-Laurent-sur-Mer. Gérard Fournier et André Heintz. Préface de Jacques Vico. OREP éditions (023108 31 08), 336 p., 24 €. Dora-Harzungen. La marche de la mort. Francine Galliard-Risler. Éd. Alan Sutton (0247406600), 128 p., 19.90 €. Amyot d’Inville. Quatre frères pour la France. Patrick de Gmeline. Préface du général de Boissieu. Éd. Charles Herissey (15 rue Saint-Thomas – 27000 Évreux), 225 p., 20 €. Ohrdruf, le camp oublié de Buchenwald. Un survivant témoigne. Marcel Lanoiselée. Préface de Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication. Éd. Jean Picollec (0145897304), 158 p., 14.50 €. Des ambulancières dans les combats de la Libération. Avec les soldats de la 9e division d’infanterie coloniale. Suzanne Lefort-Rouquette. L’Harmattan, 186 p., 16.50 €. Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance. Patrice Miannay. Le Cherche Midi, 356 p., 19.50 €. Mourir en Provence. Le destin brisé de trois héros de la Libération. Colette Michel. Éd. Alan Sutton (0247406600), 160 p., 11 €. Lieux de mémoire en Essonne. 1939-1945. Sous la direction de Patrick Morisi, directeur du CDDP de l’Essonne et la coordination pédagogique de Jacques Longuet, professeur agrégé d’histoire-géographie. SCÉRÉN (Service Culture Éditions Ressources pour l’Éduca- tion Nationale), CRDP académie de Versailles, CDDP de l’Essonne et le Conseil général de l’Essonne, 322 p. Cet ouvrage a été réalisé à partir du travail collectif, primé au Concours National de la Résistance et de la Déportation 1998-1999, d’Émilie Lemaitre, d’Élodie Pécart et de Jennifer Régis, élèves du lycée Vilgénis à Massy encadrées par leur professeur Mme Métier. Un été sous les bombes. Givors-Grigny-Chasse 1944. Évelyne Py. Éd. Alan Sutton (0247406600), 160 p., 21 €. Les Invalides, ou la Mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Témoignages de pensionnaires. Henri-Alexandre Sautreuil. Préface du général d’armée Hervé Gobillard, gouverneur des Invalides. Éd. Alan Sutton (0247406600), 192 p., 21 €. Le lycée Descartes pendant les années noires 1939-1945. Dr Jack Vivier. Éd. La Simarre (0247535366), 108 p., 15 €. La Shoah à l’épreuve de l’image. Jacques Walter. Presse universitaire de France, 286 p., 24 €. A LIRE Parmi les livres reçus nous choi- sissons quelques titres qui nous ont particulièrement intéressés et dont nous vous conseillons la lecture. Vous pouvez retrouver d’autres comptes rendus de lecture sur notre site www.fondationresis- tance.org à la rubrique «Nous avons lu». Et la lumière fut. Jacques Lusseyran. Préface de Jacqueline Pardon. Éditions du Félin (10, rue de la Vacquerie – 75011 Paris), collec- tion Résistance-Liberté-Mémoire, 2005, 284 p., 18.90 €. L’association Liberté-Mémoire publie Et la lumière fut de Jacques Lusseyran, l’histoire extraordinaire d’un résistant aveugle déporté à Buchenwald. Jacques Bloch, qui fut son compagnon de déportation, nous apporte son témoignage. « Le 9 septembre 1944, accoste sur un quai de la gare spéciale de Buchenwald ce qui devait se révé- ler être le dernier train de détenus venant de France : deux wagons à bestiaux insérés jusqu’à la Forêt Noire dans un impressionnant convoi de canons de marine avec leurs équipages, provenant du mur de l’Atlantique. J’étais l’un de ces prisonniers. Au milieu des hurlements des SS, des aboiements et des morsures de leurs chiens excités contre nous, on nous fait débarquer dans la violence et, en colonne, au pas de course emprunter le célèbre « Karacho We g » qui mène de cette gare… sans gare à l’entrée du camp. Fondus au milieu de plusieurs cen- taines de déportés descendus de différents trains sur d’autres quais, nous suivons cette sorte d’allée plantée d’arbres aux branches des- quelles pendent encore les gue- nilles de ceux qui sont morts déchiquetés quelques jours plus tôt au cours d’un bombardement aérien. Certaines abritent encore des lambeaux de chair humaine. C’est ainsi que nous parvenons à la célèbre grille en fer forgé « Jedem das Seine », surmontée de la Tour de commandement SS ; solidement encadrés nous la fran- chissons sous les injures, les coups de crosse et de matraque. Malgré le caractère dramatique d’une interminable semaine dans les griffes de la Gestapo de Montluçon, d’un séjour de trois mois à plusieurs mètres sous terre dans un cachot de la prison mili- taire allemande de Moulins, mal- gré le supplice d’un voyage de douze jours en wagon à bestiaux depuis Moulins et Belfort, je res- sens le passage de cette porte comme un signe de l’irréversible. Nous mettons un terme à tout ce qui a pu précéder dans nos vies antérieures aussi diverses qu’elles aient pu être. Jamais sans doute il ne nous sera donné de la franchir dans l’autre sens : c’est comme si on posait sur nous une dalle de béton ou de pierre de plusieurs tonnes. Je passe rapidement sur nos pre- mières semaines de camp : elles ressemblent trop à ce qui a pu être cent fois décrit et narré par d’autres : la déshumanisation pré- vue et organisée par les Nazis est en marche à des cadences et selon des modalités variées mais inexora- bles. Ça et là, avec des fortunes diverses assez souvent fatales, certains ten- tent d’y résister. La mort, notre mort est, elle aussi, déjà en marche… Et soudain un choc se produit. Je ne me souviens pas des conditions précises de notre première rencon- tre sans doute favorisée par le contact avec un intermédiaire commun. Toujours est-il que je suis comme fasciné par ce garçon. Nous avons le même âge, nous sommes étu- diants tous les deux, à cette diffé- rence près que je suis un simple bachelier ayant pris le maquis et que, plus précoce et sans doute plus doué pour les études, il a déjà fait une année de préparation au La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 15 Le Palmarès national Les établissements sont classés par ordre alphabétique de l’académie. Première catégorie. Classes de tous les lycées. Devoirs individuels : • Pauline Comte-Bellot, lycée ITEC-Boisfleury (enseignement privé sous contrat, général et technologique), Corenc (Isère) ; • Pierre Jakubowicz, lycée Édouard Herriot, Lyon (Rhône) ; • Pierre Eugène Graber, lycée Jules Ferry, Paris ; • Julie Ramage, lycée du Sacré Cœur, La ville du Bois (Essonne). Deuxième catégorie. Classes de tous les lycées. Travaux collectifs : • 12 élèves du lycée Jeanne d’Arc, Argentan (Orne) ; • 22 élèves de première PMA/PMS (Produc- tique métier d’art/Productique matériaux souples - Habillement Création, travaux sur tout ce qui est matériaux souples) du lycée professionnel André Malraux, Béthune (Pas-de-Calais) ; • Charlène Dos Reis, Pauline Guerchoux, Julie Frymyer, lycée Charles de Gaulle, Chaumont (Haute-Marne) ; • Émilie Nho, Suzanna Koch, Marion Denesle, Karen Vaney, Émilie Ribero, lycée Montesquieu, Herblay (Val d’Oise). Troisième catégorie. Classes de troisième. Devoirs individuels : • Claire Cécile Hermet, collège Jules Ferry, Chambéry (Savoie) ; • Mathilde Brigitte Marie Joseph Lambert, collège Sainte Thérèse, Laval (Mayenne) ; • Marie Delforges, collège La petite lande, Rezé (Loire-Atlantique) • Thomas Tricot, Terres Rouges, Épernay (Marne). Quatrième catégorie. Classes de troisième. Travaux collectifs : • 37 élèves du collège Le Ferronay, Cherbourg Octeville (Manche) ; • 32 élèves du collège Jean Monet, Bénévent l’Abbaye (Creuse) ; • Nassibe Abdalah, Marine Ancelin, Mina Behladi, Alexandra Chretien, Aurore Dussault, Sandra Thirant du collège Pierre Brossolette (SEGPA Section d’Enseignement Professionnel Adapté), La Chapelle-Saint-Luc (Aube) ; • Vincent Estadieu, Pauline Fabries, Samuel Malfettes, Typhaine Malfettes du collège Louisa-Paulin, Réalmont (Tarn). N.D.L.R. : Faute de place les mentions n’ont pu être portées à la connaissance de nos lecteurs. Ces informations sont en ligne sur notre site Internet (www.fondationresistance.org). À 18 heures, après la visite du Sénat, les lauréats, les professeurs et de nombreux dirigeants d’asso- ciations issues de la Résistance et de la Déportation se sont retrou- vés, à la salle Clemenceau du Palais du Luxembourg pour assister à la remise officielle des prix en pré- sence de M. Christian Poncelet, président du Sénat, de M. Gilles de Robien, ministre de l’Éduca- tion nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de M. Hamlaoui Mékachéra, minis- tre délégué aux Anciens Combat- tants et Mme Marie-José Chombart de Lauwe, présidente de la Fon- dation pour la Mémoire de la Déportation. La Fondation de la Résistance était représentée par le Dr Pierre Morel, président du Comité d’Action de la Résistance et vice-président de la Fondation de la Résistance et par MM Jacques Vistel et François Archambault, respectivement vice-président et secrétaire géné- ral de la Fondation de la Résistance. Après que M. Christian Poncelet ait souhaité la bienvenue aux élèves et aux professeurs, Mme Joëlle Dusseau, inspectrice générale d’Histoire-Géographie et présidente du jury national a donné des indi- cations très utiles sur l’évolution du concours. Elle a noté une progression très importante du taux de participation passant de 45243 candidats pour l’édi- tion 2003-2004 à 63368 en 2004-2005, soit un accroissement d’un peu plus de 40 %. Elle a pré- cisé que cette participation, sans précédent dans l’histoire de ce concours, s’explique par le choix du thème qui, correspondant au 60e anniversaire de la libération des camps, a bénéficié d’un sou- tien médiatique rarement connu. Mme Marie-José Chombart de Lauwe a remercié et félicité les élèves et les professeurs s’impliquant dans ce concours et, à l’annonce de cette partici- pation exceptionnelle elle a estimé qu’« il est réconfortant de constater que la réflexion sur la déportation et le système concentrationnaire reste, soixante ans après, un facteur de mobilisa- tion des esprits et des cœurs ». Cependant, elle a manifesté son inquiétude quant à la pérennité de ce concours « depuis que la commission des pro - grammes du ministère de l’Éducation nationale a renvoyé en fin d’année des classes de première l’é- tude de la Seconde Guerre mondiale, privant du même coup les élèves de ces classes de la possibi- lité de participer valablement à un concours pro - grammé au mois de mars ». M. Hamlaoui Mékachéra, a rappelé l’importance du travail de Mémoire et la nécessité de défendre ce concours initié par la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance. M. Gilles de Robien quant à lui a souligné l’ori- ginalité et la portée civique du concours national de la Résistance et de la Déportation qui est « une œuvre de mémoire, de lucidité, une œuvre de conscience et de responsabilité pour l’avenir ». Il a conclu son discours par une telle belle défi- nition d’une des vertus de l’Histoire à savoir la constitution d’une Mémoire collective, porteuse de valeurs civiques, assurant la cohésion de notre Nation: « rien dans l’Histoire nationale ne doit être caché, ni occulté ; les pages sombres et les pages glorieuses doivent être lues avec la même appli- cation. Mais les unes comme les autres, doivent nous donner des raisons d’aimer la France. Les pages glorieuses parce qu’elles ont fait la gran- deur du pays tout entier et peuvent l’unir autour d’une légitime fierté ! Les pages sombres parce qu’il y eut toujours, même dans ces périodes, des résistants, des esprits libres, des patriotes qui ont sauvé l’honneur.» Puis lecture fut faite du palmarès. Les élèves et les professeurs se sont alors succédés à la tribune pour recevoir leur prix aux applaudissements de l’assistance. À la fin de la cérémonie de remise de prix, Raymond et Lucie Aubrac ont offert le prix spécial de la Fondation de la Résistance à quatre lauréats. Ce prix spécial a été créé en 2001 par Lucie et Raymond Aubrac qui ont versé à la Fondation de la Résistance l’intégralité des dommages et intérêts qu’ils avaient perçus à l’issue d’un procès. Chaque année, grâce aux revenus de cette somme, la Fondation de la Résistance peut récompenser plus particuliè- rement quelques lauréats nationaux. Le lendemain, les lauréats ont enchaîné de nom- breuses visites pédagogiques dans des hauts lieux parisiens de la Résistance et de la Déportation. Ils purent ainsi se recueillir au Mémorial de l’Île de la Cité et au Mémorial de la Shoah et découvrir les salles consacrées à la Seconde Guerre mondiale du Musée de l’Armée. Frantz MALASSIS CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2004-2005 Remise des prix le mardi 7 février 2006 au Sénat. Le jury du Concours National de la Résistance et de la Déportation a désigné les lauréats pour l’année scolaire 2004-2005 dont le thème était : « 1945 : libération des camps et découverte de l’univers concentrationnaire ; crime contre l’humanité et génocide». Ce thème a inspiré 63 368 candidats, ce qui représente une participation exceptionnelle dans l’histoire de ce concours. Ph ot o DM PA - Ja cq ue s Ro be rt - Concours 2004-2005 M. Christian Poncelet, président du Sénat, M. Gilles de Robien, ministre de l’Éducation nationale, M. Hamlaoui Mékachéra, ministre délégué aux Anciens Combattants et Mme Marie-José Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation entourés des lauréats nationaux. 16 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 - mars 2006 E n mars 2005, pour la septième année consé- cutive, les Fondations « de la Résistance», «pour la Mémoire de la Déportation » et «Charles de Gaulle» avaient lancé une nou- velle édition du concours de la meilleure photo- graphie d’un lieu de Mémoire. Ce concours ouvert à tous les candidats du Concours National de la Résistance et de la Déportation de l’année en cours leur offre la pos- sibilité d’exprimer leur sensibilité aux aspects artis- tiques et architecturaux des lieux de Mémoire au travers de l’usage des techniques photogra- phiques. Cette année, nous avons reçu 35 photogra- phies (1) qui ont été soumises au jury de ce concours le mercredi 8 février 2006. Le jury, que présidait, cette année, M. Dany Tétot, président de l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, était composé de : - M. François Archambault, président de l’asso- ciation «Mémoire et Espoirs de la Résistance», secrétaire général de la Fondation de la Résistance ; - M. Yves Lescure, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ; - M. Frantz Malassis, responsable archives et documentation à la Fonda- tion de la Résistance ; - M. Jacques Moalic, résistant-déporté; - M. Jacques Ostier, conseiller en illustration à qui l’on doit notamment l’illustration des Mémoires de guerre du général de Gaulle chez Plon ; - M. Alain Plantey, ambassadeur, membre de l’Institut de France, conseiller d’État honoraire, membre du conseil d’administration de la Fon- dation Charles de Gaulle ; - M. Jacques Vistel, vice-président de la Fon- dation de la Résistance ; Aux termes d’un examen minutieux des réali- sations et de nombreux échanges entre les mem- bres du jury, M. Dany Tétot, président du jury a proclamé le palmarès du concours 2004-2005 tout en soulignant que la qualité des œuvres reçues ne peut qu’inciter à promouvoir ce concours qui permet aux élèves d’exprimer leur sensibilité au travers de la technique photogra- phique en prolongement de leur participation au Concours National de la Résistance et de la Déportation. Vous pouvez retrouver le règlement de ce concours ainsi que les photographies primées et celles des deux mentions spéciales accompa- gnées du texte intégral de présentation des can- didats sur les sites Internet de la Fondation de la Résistance (www.fondationresistance.org), de la Fondation pour la Mémoire de la Déporta- tion (www.fmd.assoc.fr) et de la Fondation Char- les de Gaulle (www.charles-de-gaulle.org). Concours 2004-2005 Le deuxième prix a été attribué à Julie BIZOUERNE, élève de troisième au collège Alphonse Daudet à Draveil (Essonne), pour son cliché «Un toit pour l’éternité » représentant une tombe du cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados). Voici un extrait du texte traduisant son émotion : « […] Lorsque j’ai pénétré dans ce lieu de recueillement, je me suis réellement rendu compte des conséquences drama- tiques de la guerre […]. Ici reposent les corps de 9 387 soldats venus des États-Unis pour participer au débarquement de Normandie […] Ils sont morts pour notre liberté. […] J’ai choisi de ne photographier qu’une tombe, celle d’un sol- dat de religion juive, venu en Europe, défendre son peuple. L’opposition entre cette unique tombe et les 10 millions de morts dans les camps de concentration me paraît très émouvante. C’est le combat de David contre Goliath, le combat des justes contre l’oppression nazie. Une amie et moi-même, avons joint nos mains juste au-dessus d’une branche de l’é- toile de David. Nos mains représentent un toit et sont ainsi le symbole de la protection que nous devrions tous offrir aux opprimés. Nous ne devons pas tolérer que des peuples soient mis à l’écart pour leurs différences. Chaque être est en effet différent et c’est ce qui rend chaque personne précieuse. Pour éviter que de telles atrocités ne se reproduisent, nous devons accepter nos différences, sources de richesse. » CONCOURS DE LA MEILLEURE PHOTOGRAPHIE d’un lieu de mémoire Le premier prix a été décerné à Claire RENAUD, élève de première scientifique du lycée Alfred Mézières de Longwy (Meurthe-et-Moselle), pour sa photographie, prise au Mémorial de la Shoah à Paris, intitulée « Le mur du souvenir ». Cette candidate l’avait accompagné des réflexions que lui inspira ce lieu : «Une infinité de noms, de plus en plus petits, mais toujours là, toujours visibles et gravés dans la pierre, car jamais personne ne pourra les faire disparaî- tre de quelques manières que ce soit, et trois bou- gies, symbole du souvenir qui ne doit pas s’é- teindre. […] » Le troisième prix est revenu à Audrey WENCLAWSKI, élève de troisième du collège George Sand à Avord (Cher), pour son cliché réalisé dans les ruines du village martyre d’Oradour-sur-Glane. Deux mentions spéciales du jury ont été décernées à : • Nelson MAUREL élève en première comptabilité du lycée professionnel François d’Assise de Bourail en Nouvelle Calédonie pour une photographie prise au cimetière néo- zélandais de Bourail, en Nouvelle Calédonie. • Fanny MORISSET, élève de troisième du collège George Sand à Avord (Cher) pour une photographie prise à Oradour-sur-Glane. (1) 31 candidats ont participé à ce concours : 24 lycéens et 7 collégiens (16 filles et 15 garçons) de 10 établissements scolaires. Les départements d’origine des travaux sont : le Cher, la Loire-Atlantique, la Manche, la Meurthe-et-Moselle, Paris, les Vosges, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, le Val d’Oise et la Nouvelle Calédonie.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved