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Analyse critique de La Bruyère : Les Caractères, Dissertation de Français

Ce document présente une analyse critique de La Bruyère, un écrivain français du XVIIème siècle, sur son œuvre Les Caractères. Il est détaillé les caractéristiques des personnages Giton et Cimon et Clitandre, ainsi que leur influence sur la société de l'époque. Le document est extrait d'un parcours universitaire sur la littérature du XVIIème au XXIème siècle, qui comprend également Marivaux et le théâtre.

Typologie: Dissertation

2022/2023

Téléchargé le 22/01/2024

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marguerite-lion-1 🇫🇷

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Télécharge Analyse critique de La Bruyère : Les Caractères et plus Dissertation au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LISTE EAF 1ère 4 La littérature d’idées, du XVIème au XVIIIème siècle La Bruyère, Les Caractères 1. Livre V, De la société et de la conversation, 7 Que dites-vous ? comment ? Je n’y suis pas ; vous plairait-il de recommencer ? J’y suis encore moins. Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu’il fait froid ; que ne disiez-vous, il fait froid ? Vous voulez m’apprendre qu’il pleut ou il neige : dites, il pleut, il neige. Vous me trouvez bon visage, et vous désirez de m’en féliciter. Dites : je vous trouve bon visage. Mais, répondez-vous, cela est bien uni et bien clair, et d’ailleurs qui ne pourrait pas en dire autant ? Qu’importe, Acis, est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ? Une chose vous manque, Acis, à vous et à vos semblables les diseurs de phoebus. Vous ne vous en défiez point, et je vais vous jeter dans l’étonnement. Une chose vous manque, c’est l’esprit. Ce n’est pas tout : il y a en vous une chose de trop, qui est l’opinion d’en avoir plus que les autres. Voilà la source de votre pompeux galimatias, de vos phrases embrouillées et de vos grands mots qui ne signifient rien. Vous abordez cet homme, ou vous entrez dans cette chambre ; je vous tire par votre habit et vous dis à l’oreille : ne songez point à avoir de l’esprit, n’en ayez point, c’est votre rôle. Ayez, si vous pouvez, un langage simple, et tel que l’ont ceux en qui vous ne trouvez aucun esprit ; peut-être alors croira-t-on que vous en avez. 2. Livre VI, Des biens de Fortune, 83 Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l’œil fixe et assuré, les épaules larges, l’estomac haut, la démarche ferme et délibérée. Il parle avec confiance, il fait répéter celui qui l’entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu’il lui dit : il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit. Il crache fort loin, et il éternue fort haut ; il dort le jour, il dort la nuit, et profondément, il ronfle en compagnie. Il occupe à table et à la promenade plus de place qu’un autre : il tient le milieu en se promenant avec ses égaux, il s’arrête et l’on s’arrête, il continue de marcher et l’on marche, tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole : on ne l’interrompt pas, on l’écoute aussi longtemps qu’il veut parler, on est de son avis, on croit les nouvelles qu’il débite. S’il s’assied, vous le voyez s’enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l’une sur l’autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite et découvrir son front par fierté et par audace. Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps. Il se croit des talents et de l’esprit : il est riche. 3. Livre VIII, De la Cour, 19 Ne croirait-on pas de Cimon et Clitandre qu’ils sont seuls chargés des détails de tout l’Etat, et que seuls aussi ils en doivent répondre ? L’un a du moins les affaires de terre, et l’autre les maritimes ; qui pourrait les représenter exprimerait l’empressement, l’inquiétude, la curiosité, l’activité, saurait peindre le mouvement. On ne les a jamais vus assis, jamais fixes et arrêtés ; qui même les a vus marcher ? On les voit courir, parler en courant, et vous interroger sans attendre de réponse ; ils ne viennent d’aucun endroit, ils ne vont nulle part, ils passent et ils repassent. Ne les retardez pas dans leur course précipitée, vous démonteriez leur machine ; ne leur faites pas de questions, ou donnez- leur du moins le temps de respirer et de se ressouvenir qu’ils n’ont nulle affaire, qu’ils peuvent demeurer avec vous et longtemps, vous suivre même où il vous plaira de les emmener. Ils ne sont pas les Satellites de Jupiter, je veux dire ceux qui pressent et qui entourent le prince, mais ils l’annoncent et le précèdent ; ils se lancent impétueusement dans la foule des courtisans, tout ce qui se trouve sur leur passage est en péril ; leur profession est d’être vus et revus, et ils ne se couchent jamais sans s’être acquittés d’un emploi si sérieux et si utile à la République ; ils sont au reste instruits de toutes les nouvelles indifférentes, et ils savent à la cour tout ce que l’on peut y ignorer. Il ne leur manque aucun des talents nécessaires pour s’avancer médiocrement. Gens néanmoins éveillés et alertes sur tout ce qu’ils croient leur convenir, un peu entreprenants, légers et précipités : le dirai-je, ils portent au vent, attelés tous deux au char de la fortune, et tous deux fort éloignés de s’y voir assis. 4. Parcours : La comédie sociale. La Cour du Lion Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître De quelles nations le ciel l’avait fait maître. Il manda donc par députés Ses vassaux de toute nature, Envoyant de tous les côtés Une circulaire écriture, Avec son sceau. L’écrit portait Qu’un mois durant le Roi tiendrait Cour plénière, dont l’ouverture Devait être un fort grand festin, Suivi des tours de Fagotin. Par ce trait de magnificence Le Prince à ses sujets étalait sa puissance. En son Louvre il les invita. Quel Louvre ! un vrai charnier, dont l’odeur se porta D’abord au nez des gens. L’Ours boucha sa narine : Il se fût bien passé de faire cette mine, Sa grimace déplut. Le Monarque irrité L’envoya chez Pluton faire le dégoûté. Le Singe approuva fort cette sévérité ; Et flatteur excessif, il loua la colère, Et la griffe du Prince, et l’autre, et cette odeur : Il n’était ambre, il n’était fleur, Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie
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