LXXVIII, Baudelaire, Les Fleurs du mal, section « Spleen et Idéal, Slides de Histoire de la Musique

Télécharge LXXVIII, Baudelaire, Les Fleurs du mal, section « Spleen et Idéal et plus Slides au format PDF de Histoire de la Musique sur Docsity uniquement! « Spleen », « Quand le ciel bas et lourd… », LXXVIII, Baudelaire, Les Fleurs du mal, section « Spleen et Idéal » Odilon Redon, illustration pour Spleen, 1888 Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle 1 Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis 2 Et que de l’horizon embrassant tout le cercle 3 Il nous fait un jour noir plus triste que les nuits 4 Quand la terre est changée en un cachot humide 5 Où l’Espérance, comme une chauve-souris, 6 S’en va battant les murs de son aile humide, 7 Et se cognant la tête à des plafonds pourris ; 8 Quand la pluie étalant ses immenses trainées 9 D’une vaste prison imite les barreaux, 10 Et qu’un peuple muet d’horribles araignées 11 Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux, 12 Des cloches tout à coup sautent avec furie 13 Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, 14 Ainsi que des esprits errants et sans patrie 15 Qui se mettent à geindre opiniâtrement 16 - Et d’anciens corbillards, sans tambours ni musique, 17 Défilent lentement dans mon ame ; et, l’Espoir 18 Pleurant comme un vaincu, l’Angoisse despotique 19 Sur mon crane incliné plante son drapeau noir. 20 « Parfum exotique », Baudelaire, Les Fleurs du mal Paul Gauguin - Arearea Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, 1 Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, 2 Je vois se dérouler des rivages heureux 3 Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ; 4 Une île paresseuse où la nature donne 5 Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; 6 Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, 7 Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne. 8 Guidé par ton odeur vers de charmants climats, 9 Je vois un port rempli de voiles et de mâts 10 Encor tout fatigués par la vague marine, 11 Pendant que le parfum des verts tamariniers, 12 Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, 13 Se mêle dans mon âme au chant des mariniers. 14 15