Télécharge Manon Lescaut une analyse et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Analyse n°2 : L’évasion de Manon ,Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731. Manon et Des Grieux tentent d’escroquer un riche et vieux libertin, M.G...M mais ils sont arrêtés et incarcérés. Dans notre extrait, Des Grieux après s’être lui-même évadé de la prison de St Lazare, exécute, maladroitement le plan mis au point pour faire évader Manon Projet de lecture : En quoi cette évasion particulièrement romanesque prend-elle une tournure comique ? Nous retournâmes le matin à l’hôpital. J’avais avec moi, pour Manon, du linge, des bas, etc., et par-dessus mon justaucorps un surtout qui ne laissait rien voir de trop enflé dans mes poches. Nous ne fûmes qu’un moment dans sa chambre. M. de T*** lui laissa une de ses deux vestes. Je lui donnai mon justaucorps, le surtout me suffisant pour sortir. Il ne se trouva rien de manque à son ajustement, excepté la culotte, que j’avais malheureusement oubliée. L’oubli de cette pièce nécessaire nous eût sans doute apprêtés à rire, si l’embarras où il nous mettait eût été moins sérieux. J’étais au désespoir qu’une bagatelle de cette nature fût capable de nous arrêter. Cependant je pris mon parti, qui fut de sortir moi-même sans culotte. Je laissai la mienne à Manon. Mon surtout était long, et je me mis, à l’aide de quelques épingles, en état de passer décemment à la porte. Le reste du jour me parut d’une longueur insupportable. 1-Le travestissement de Manon : Des Grieux évoque les vêtements masculins qu’il apporte, cela ancre le récit dans la réalité du 18ème. Ce passage évoque une scène de théâtre , le travestissement étant un motif de la comédie.Dans ce contexte d’évasion nocturne, l’oubli de la culotte est le grain de sable qui vient perturber le plan soigneusement mis en place par Des Grieux ; sans ce vêtement, un partie de l’anatomie masculine est exposée contribuant à l’effet burlesque.Ce premier mouvement présente une unité thématique et temporelle. La gêne et l’angoisse sont implicitement suggérés par la périphrase Enfin, la nuit étant venue, nous nous rendîmes dans un carrosse un peu au-dessous de la porte de l’hôpital. Nous n’y fûmes pas longtemps sans voir Manon paraître avec son conducteur. Notre portière étant ouverte, ils montèrent tous deux à l’instant. Je reçus ma chère maîtresse dans mes bras : elle tremblait comme une feuille. Le cocher me demanda où il fallait toucher : « Touche au bout du monde, lui dis-je, et mène-moi quelque part où je ne puisse jamais être séparé de Manon. » 2-L’évasion : le 2ème mouvement marque une rupture narrative et temporelle;l’adverbe « enfin » souligne l’impatience de Des Grieux et recentre l’attention sur l’action. Une succession de phrases brêves contribue à donner l’impression que les actions s’enchaînent rapidement, impression appuyée par le passé simple. Les retrouvailles sont émouvantes, et le possessif témoigne du lien entre les amants ; la réponse de Des Grieux fait sourire ici car son lyrisme n’a pas sa place dans la mesure où le cochet demande une information pratique et non une
