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MARIAGE_FIGARO.pdf, Exercices de Droit

Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS, Le Mariage de Figaro, 1784, acte I, scène 7, fin, et scène 8. C'est le jour du mariage de Figaro et de Suzanne, ...

Typologie: Exercices

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Gabrielle89
Gabrielle89 🇫🇷

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Télécharge MARIAGE_FIGARO.pdf et plus Exercices au format PDF de Droit sur Docsity uniquement! Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS, Le Mariage de Figaro , 1784, acte I, scène 7, fin, et scène 8. C'est le jour du mariage de Figaro et de Suzanne, valet et servante du comte et de la comtesse Almaviva. Suzanne s'inquiète : le comte Almaviva veut obtenir ses faveurs dès le soir du mariage. Chérubin, le jeune page, annonce à Suzanne qu'il vient d'être renvoyé du château par le Comte. Amoureux de la Comtesse, le jeune garçon vient de voler à Suzanne le ruban de sa maîtresse et s'amuse à la séduire en lui courant après autour d'un fauteuil. Scène VII, fin SUZANNE, CHÉRUBIN. […] CHÉRUBIN - Fanchette1 est douce, elle m’écoute au moins : tu ne l’es pas, toi ! SUZANNE - C’est bien dommage ; écoutez donc monsieur ! (Elle veut arracher le ruban.) CHÉRUBIN - tourne en fuyant. Ah ! ouiche ! on ne l’aura, vois-tu, qu’avec ma vie. Mais si tu n’es pas contente du prix, j’y joindrai mille baisers. (Il lui donne chasse à son tour.) 5 SUZANNE tourne en fuyant. Mille soufflets2, si vous approchez ! Je vais m’en plaindre à ma maîtresse ; et, loin de supplier pour vous, je dirai moi-même à monseigneur : C’est bien fait, monseigneur, chassez-nous ce petit voleur ; renvoyez à ses parents un petit mauvais sujet qui se donne les airs d’aimer madame, et qui veut toujours m’embrasser par contre-coup. CHÉRUBIN - voit le comte entrer ; il se jette derrière le fauteuil avec effroi. Je suis perdu. 10 SUZANNE. Quelle frayeur ? Scène VIII SUZANNE, Le COMTE, CHÉRUBIN caché. SUZANNE aperçoit le Comte. Ah !… (Elle s’approche du fauteuil pour masquer Chérubin.) LE COMTE s’avance. Tu es émue, Suzon ! tu parlais seule, et ton petit cœur paraît dans une agitation… bien pardonnable, au reste, un jour comme celui-ci. SUZANNE, troublée. Monseigneur, que me voulez-vous ? Si l’on vous trouvait avec moi… 15 LE COMTE. Je serais désolé qu’on m’y surprît ; mais tu sais tout l’intérêt que je prends à toi. Basile ne t’a pas laissé ignorer mon amour. Je n’ai qu’un instant pour t’expliquer mes vues ; écoute. (Il s’assied dans le fauteuil.) SUZANNE, vivement. Je n’écoute rien. LE COMTE lui prend la main. Un seul mot. Tu sais que le roi m’a nommé son ambassadeur à Londres. J’emmène avec moi Figaro, je lui donne un excellent poste ; et comme le devoir d’une femme est de suivre son mari… 20 SUZANNE. Ah ! si j’osais parler ! LE COMTE la rapproche de lui. Parle, parle, ma chère ; use aujourd’hui d’un droit que tu prends sur moi pour la vie. SUZANNE, effrayée. Je n’en veux point, monseigneur, je n’en veux point. Quittez-moi, je vous prie. LE COMTE. Mais dis auparavant. 25 SUZANNE, en colère. Je ne sais plus ce que je disais. LE COMTE. Sur le devoir des femmes. SUZANNE. Eh bien ! lorsque monseigneur enleva la sienne de chez le docteur3, et qu’il l’épousa par amour ; lorsqu’il abolit pour elle un certain affreux droit du seigneur4… LE COMTE, gaiement. Qui faisait bien de la peine aux filles ! Ah ! Suzette, ce droit charmant ! si tu venais en jaser 30 sur la brune5, au jardin, je mettrais un tel prix à cette légère faveur… BASILE parle en dehors. Il n’est pas chez lui, monseigneur. LE COMTE se lève. Quelle est cette voix ? SUZANNE. Que je suis malheureuse ! LE COMTE. Sors, pour qu’on n’entre pas. 35 SUZANNE, troublée. Que je vous laisse ici ? BASILE crie en dehors. Monseigneur était chez madame, il en est sorti ; je vais voir. LE COMTE. Et pas un lieu pour se cacher ! Ah ! derrière ce fauteuil… assez mal ; mais renvoie-le bien vite. (Suzanne lui barre le chemin ; il la pousse doucement, elle recule, et se met ainsi entre lui et le petit page ; mais pendant que le comte s’abaisse et prend sa place, Chérubin tourne, et se jette effrayé sur le fauteuil, à genoux, et 40 s’y blottit. Suzanne prend la robe qu’elle apportait, en couvre le page, et se met devant le fauteuil.) Notes 1. Fanchette : cousine de Suzanne et fille d'Antonio, jardinier du château. Chérubin cherche à la séduire. 2. Soufflets : gifles. 3. Dans la pièce Le Barbier de Séville, de Beaumarchais, Figaro avait aidé le comte Almaviva à délivrer la jeune Rosine du vieux docteur Bartholo, et à l'épouser. 4. Le comte a aboli le « droit du seigneur », que se donnaient les seigneurs sur toutes les employées de leur maison : le seigneur pouvait obtenir les faveurs de toutes les femmes mariées de sa maison, la nuit de leurs noces. 5. En discuter à la tombée de la nuit. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro , Acte II, scène 21, extrait FIGARO, SUZANNE, LA COMTESSE, LE COMTE, ANTONIO. Le Comte le secoue avec colère. On a, dis-tu, jeté un homme par cette fenêtre ? Antonio. Oui, mon Excellence ; tout à l’heure, en veste blanche, et qui s’est enfui, jarni, courant… Le Comte, impatienté. Après ? Antonio. J’ai bien voulu courir après ; mais je me suis donné contre la grille une si fière gourde à la main, que je ne 5 peux plus remuer ni pied ni patte de ce doigt-là. (Levant le doigt.) Le Comte. Au moins tu reconnaîtrais l’homme ? Antonio. Oh ! que oui-dà !… si je l’avais vu, pourtant ! Suzanne, bas à Figaro. Il ne l’a pas vu. Figaro. Voilà bien du train pour un pot de fleurs ! combien te faut-il, pleurard, avec ta giroflée ? Il est inutile de 10 chercher, monseigneur ; c’est moi qui ai sauté. Le Comte. Comment, c’est vous ! Antonio. Combien te faut-il, pleurard ? Votre corps a donc bien grandi depuis ce temps-là ? car je vous ai trouvé beaucoup plus moindre et plus fluet. Figaro. Certainement ; quand on saute, on se pelotonne… 15 Antonio. M’est avis que c’était plutôt… qui dirait, le gringalet de page. Le Comte. Chérubin, tu veux dire ? Figaro. Oui, revenu tout exprès avec son cheval de la porte de Séville, où peut-être il est déjà. Antonio. Oh ! non, je ne dis pas ça, je ne dis pas ça ; je n’ai pas vu sauter de cheval, car je le dirais de même. Le Comte. Quelle patience ! 20 Figaro. J’étais dans la chambre des femmes, en veste blanche : il fait un chaud !… J’attendais là ma Suzannette, quand j’ai ouï tout à coup la voix de monseigneur, et le grand bruit qui se faisait : je ne sais quelle crainte m’a saisi à l’occasion de ce billet ; et, s’il faut avouer ma bêtise, j’ai sauté sans réflexion sur les couches, où je me suis même un peu foulé le pied droit. (Il frotte son pied.) Antonio. Puisque c’est vous, il est juste de vous rendre ce brimborion de papier qui a coulé de votre veste, en 25 tombant. Le Comte se jette dessus. Donne-le-moi. (Il ouvre le papier et le referme.) Figaro, à part. Je suis pris. Le Comte, à Figaro. La frayeur ne vous aura pas fait oublier ce que contient ce papier, ni comment il se trouvait dans votre poche ? 30 Figaro, embarrassé, fouille dans ses poches et en tire des papiers. Non sûrement… Mais c’est que j’en ai tant ! Il faut répondre à tout… (Il regarde un des papiers.) Ceci ? ah ! c’est une lettre de Marceline, en quatre pages ; elle est belle !… Ne serait-ce pas la requête de ce pauvre braconnier en prison ?… Non, la voici… J’avais l’état des meubles du petit château dans l’autre poche… (Le Comte rouvre le papier qu’il tient.) La Comtesse, bas à Suzanne. Ah ! dieux ! Suzon, c’est le brevet d’officier. 35 Suzanne, bas à Figaro. Tout est perdu, c’est le brevet. Le Comte, replie le papier. Eh bien ! l’homme aux expédients, vous ne devinez pas ? Antonio, s’approchant de Figaro. Monseigneur dit si vous ne devinez pas ? Figaro le repousse. Fi donc ! vilain, qui me parle dans le nez ! Le Comte. Vous ne vous rappelez pas ce que ce peut être ? 40 Figaro. A, a, a, ah ! povero ! ce sera le brevet de ce malheureux enfant, qu’il m’avait remis, et que j’ai oublié de lui rendre. O o, o, oh ! étourdi que je suis ! que fera-t-il sans son brevet ? Il faut courir… Le Comte. Pourquoi vous l’aurait-il remis ? Figaro, embarrassé. Il… désirait qu’on y fît quelque chose. Le Comte regarde son papier. Il n’y manque rien. 45 La Comtesse, bas à Suzanne. Le cachet. Suzanne, bas à Figaro. Le cachet manque. Le Comte, à Figaro. Vous ne répondez pas ? Figaro. C’est… qu’en effet, il y manque peu de chose. Il dit que c’est l’usage… Le Comte. L’usage ! l’usage ! l’usage de quoi ? 50 Figaro. D’y apposer le sceau de vos armes. Peut-être aussi que cela ne valait pas la peine. Le Comte rouvre le papier et le chiffonne de colère. Allons, il est écrit que je ne saurai rien. (À part.) C’est ce Figaro qui les mène, et je ne m’en vengerais pas ! (Il veut sortir avec dépit.)
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