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Marivaux, Les Fausses Confidences (1737), acte II, scène 15, Lectures de Français

c'est un texte corrigé de la lecture linéaire

Typologie: Lectures

2022/2023

Téléchargé le 23/06/2024

hajar-bouhabba
hajar-bouhabba 🇫🇷

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Télécharge Marivaux, Les Fausses Confidences (1737), acte II, scène 15 et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LL2. Marivaux, Les Fausses Confidences (1737), acte II, scène 15. Corrigé Les Fausses Confidences, pièce de théâtre de Marivaux représentée pour la première fois en 1737, mettent en scène Dorante, un jeune bourgeois ruiné qui devient l’intendant d’une jeune veuve fortunée, Araminte, dont il est épris. Le « projet » de Dubois s’est donc mis en place dans l’acte I pour surmonter les obstacles que constituent l’écart social, le souhait de Mme Argante de marier sa fille au Comte Dorimont, et la décision de Monsieur Remy de fiancer son neveu Dorante à Marton. Pas à pas, habilement, le valet a fait naître l’amour dans le cœur d’Araminte. Poussée par son désir d’entendre l’aveu de Dorante, celle-ci lui a dicté une lettre adressée au Comte pour accepter le mariage prévu entre eux. Mais Dorante, malgré sa douleur, résiste et se tait… Dans, la scène 12, Marton est venue demander à sa maîtresse de favoriser son mariage avec Dorante. Elle offre alors à Araminte un nouveau prétexte pour inciter Dorante à lui dévoiler ses sentiments. Ainsi, dans le début de la scène, Araminte a feint de croire à la sincérité d’un projet de mariage qu’elle encourage contraignant ainsi Dorante a avoué qu’il ne veut pas épousé Marton. (Lecture à voix haute du passage) Du début du passage jusqu’à « mon amour n’en augmente », on voit qu’Araminte mène un interrogatoire destiné à provoquer la déclaration de Dorante (jusqu’à « au dessus de toute comparaison ». Pourtant, dans la suite du texte, l’intendant résiste habilement et se contente d’un aveu masqué (jusqu’à « par le secours d’un autre »). Araminte doit alors se faire plus pressante pour qu’à la fin de l’extrait, Dorante finisse par dévoiler ses sentiments. Comment Araminte mène-t-elle le dialogue de manière à obtenir les confidences amoureuses de Dorante ? 1e partie. L’interrogatoire d’Araminte * Après avoir conduit Dorante a avoué qu’il ne veut pas épouser Marton, Araminte, en stratège, passe à un questionnement plus pressant, en jouant la surprise : « je ne vous interroge que par étonnement », « Voilà de l’incroyable ». Mais avec qui triche-t-elle, en réalité ? Avec Dorante, ou avec elle-même ? * Elle invite, en effet, Dorante à passer à l’action en déclarant son amour comme le montre la phrase interrogative : « Comment, avec tant d’amour, avez-vous pu vous taire ? ». Elle insiste sur son incompréhension et met ainsi Dorante au défi de prouver la force de son amour. Elle le pousse ainsi à la déclaration d’amour sans risque pour sa réputation, puisque Dorante ignore qu’elle a été mise au courant par Dubois. Ce qui serait interdit par les convenances, en raison de l’écart des conditions, être aimé par son intendant, un inférieur sans fortune, devient licite… * Elle légitime aussi la déclaration par l’expression « naturel et pardonnable ». L’amour transcende les obstacles sociaux et moraux, rien ne peut l’arrêter. L’utilisation du pronom « on » permet toutefois de masquer son jeu et de rester dans la bienséance que lui impose l’époque. * Mais Dorante, lui au contraire, continue à justifier l’impossibilité de l’amour en raison de l’écart des rangs. La distance sociale, qui le sépare de l’être aimé, l’amène à exprimer tout son respect : « Me préserve le ciel d’oser concevoir la plus légère espérance ! Être aimé, moi ! non, madame, son état est bien au-dessus du mien. Mon respect me condamne au silence, et je mourrai du moins sans avoir eu le malheur de lui déplaire. » La confidence amoureuse prend ici la dimension de critique sociale (« son état est bien au-dessus du mien »). Dorante représente la bourgeoisie méprisée, celle à qui les inégalités ôte la liberté d’aimer librement. Les exclamations et le lexique de victimisation (le ciel, espérance, condamne, mourrai) donnent à la réplique de Dorante un caractère tragique. Son désespoir est exprimé par des tournures précieuses et graves suscite à la fois la pitié mais aussi le rire du spectateur. * Araminte, qui sait que Dorante parle d’elle, semble ne pas croire en un tel amour comme le montre la répétition « Je n’imagine point de femme » / « je n’en imagine point ». L’hyperbole « une passion si étonnante » (intensif « si » + adjectif) confirme le doute et lui permet d’amener Dorante à un vibrant éloge, qui ne peut que la combler. 2 e partie. L’aveu masqué de Dorante * L’intensité de sa passion de Dorante se traduit alors par la prétérition (figure de style qui consiste à parler de quelque chose après avoir annoncer qu’on en parlerait pas) qui lui permet de louer la femme aimée tout en prétendant ne pas vouloir en parler : « Dispensez-moi de la louer, madame ; je m’égarerais en la peignant ». Ce procédé freine et masque son aveu, tout en accentuant l’éloge qui suit. Les tournures hyperboliques et superlatives soulignent alors un amour total et sans limite : « On ne connaît rien de si beau ni de si aimable qu’elle, et jamais elle ne me parle ou ne me regarde que mon amour n’en augmente. » Le pronom indéfini « on » impose l’éloge comme une vérité générale, encore amplifiée par la répétition de l’adverbe intensif « si », l’accumulation des négations et l’antéposition de l’adverbe « jamais » qui est ainsi mis en valeur. Toutefois, on peut aussi voir, avec l’emploi des verbes « regarder » et « parler », que Dorante avoue à demimots l’objet de son amour puisqu’Araminte et lui se trouve exactement dans la situation qu’il évoque. * La didascalie « baissant les yeux » traduit le trouble de la jeune femme face aux propos de Dorante. Ttefois, elle s’impatiente = répétition de « Que prétendez-vous » ? Elle remet directement en cause son intendant : « Mais votre conduite blesse la raison » et le presse de se dévoiler. La forme interrogative souligne ainsi qu’elle passe ) l’offensive : Que prétendez-vous avec cet amour pour une personne qui ne saura jamais que vous l’aimez ? Cela est bien bizarre. Que prétendez-vous ? » Vu l’insistance d’Araminte, Dorante ne peut plus s’enfermer dans le silence. * Pourtant l’intendant propose une réponse qui semble invraisemblable (« Le plaisir de la voir, et quelquefois d’être avec elle ») et qui provoque l’indignation et l’impatience d’Araminte. L’exclamative non verbale (« avec elle ! »)
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