Mon rêve familier » La poésie lyrique - Verlaine, Schémas de Poésie

Télécharge Mon rêve familier » La poésie lyrique - Verlaine et plus Schémas au format PDF de Poésie sur Docsity uniquement! 1 Verlaine, « Mon rêve familier » La poésie lyrique 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 « Mon rêve familier » Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. VERLAINE, Poèmes saturniens, 1866 Révisions de métrique  Comment s’appelle ce type de poème ? Pourquoi ?  Ce poème est un sonnet car les 2 premières strophes ont chacune quatre vers (ce sont donc des quatrains) et les 2 strophes suivantes ont chacune 3 vers (ce sont donc des tercets).  Quel est le type de vers employé dans ce poème ? Si tu recomptes les pieds du dernier vers, que remarques-tu ?  Les vers de ce poème ont tous 12 syllabes prononcées, ce sont donc des alexandrins. Cependant, le dernier vers à première vue semble n’avoir que 11 syllabes prononcées. En fait c’est parce qu’il faut faire ce qu’on appelle une diérèse, c’est-à-dire prononcer inflexi-on et non inflexion. Le fait de mettre une diérèse dans le dernier vers permet de ralentir le rythme (il faut prendre le temps de prononcer les deux voyelles de façon articulée) et donc de mettre ce vers en valeur. On peut supposer qu’il y a ici un effet de chute puisque c’est la fin du poème.  Quelle est la disposition des rimes dans chaque strophe ? Attention : « disposition des rimes » = « type de rimes ». Il faut t’habituer aux deux formulations car elles sont toutes les deux possibles dans un sujet type-brevet. 2  ABBA – ABBA – CCD – EDE : 8 rimes embrassées + 2 rimes suivies ou plates + 4 rimes croisées.  Observe les rimes dans les 2 premières strophes. Que remarques-tu ?  Les rimes des deux premières strophes sont des rimes en « an » et des rimes en « èm ». On remarque que le son « èm » rappelle le mot « aime ». Cela annonce donc, au niveau des sonorités, que le poème va parler d’amour. De plus, on peut noter une assonance en « è » dans ces deux premières strophes, qui met en valeur l’unité et le thème du poème. A retenir Quand deux voyelles se suivent, on appelle cela un hiatus. Une diérèse est le fait de prononcer en deux syllabes distinctes deux voyelles qui se suivent. Exemples : suite ≠ su-ite, hia-tus ≠ hi-a-tus « Mon rêve familier » est un sonnet de Verlaine composé d’alexandrins. On peut noter la diérèse du dernier vers qui met en valeur la chute du poème. On remarque aussi le travail sur les sonorités dans ce poème dont le thème (l’amour → aimer) est rappelé tout au long des deux quatrains par le son « è », à la fois dans les rimes et les assonances. Comprendre le caractère insaisissable d’un idéal  Compare le vers 1 et le titre du poème. Que remarques-tu ? V.1 : « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant » Titre : « Mon rêve familier » On remarque que le v.1 développe le titre : on retrouve la première personne (mon dans le titre, je dans le v.1), le thème du rêve (répétition du mot rêve) et une idée d’habitude (l’adjectif familier qui ne veut pas dire « de la famille » mais « qu’on connaît bien car il revient souvent » ici est repris par l’adverbe souvent).  Quel autre élément du v.1 en revanche ne correspond pas au titre ? Comment s’appelle cette figure de style ? L’adjectif familier dans le titre s’oppose aux adjectifs étrange et pénétrant dans le v.1. C’est ce qu’on appelle une antithèse. On a donc une première impression de la femme décrite : elle est présentée comme impossible.  Par quel groupe de mots la femme dont parle le poète est-elle désignée pour la première fois dans le poème ? Par quel mot est-elle désignée ensuite ? Donne la nature grammaticale de ce mot.  La femme est d’abord désignée par l’expression « Une femme inconnue » (v.2) puis par le pronom relatif « qui », dont l’antécédent est « une femme inconnue ».  Etudie le portrait de cette femme d’après les tercets. Peux-tu faire une description précise d’elle ? Quelles impressions cela donne-t-il ?  Les éléments donnés sur la femme sont les suivants : - Elle est inconnue v.2