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Paul Verlaine, poète innovateur, Notes de Arts

appartient Paul Verlaine, mais aussi la particularité du langage qui ... concrétiser les notions abstraites mentionnées dans "Art poétique". Parmi ces.

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Liza91
Liza91 🇫🇷

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Télécharge Paul Verlaine, poète innovateur et plus Notes au format PDF de Arts sur Docsity uniquement! 727 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) Paul Verlaine, poète innovateur Dr. Mu’ayad A. Abdul-Hasan Au premier abord, nous rappelons au lecteur que ce qui nous intéresse dans cette recherche ce n'est pas seulement le Symbolisme auquel appartient Paul Verlaine, mais aussi la particularité du langage qui constitue le style du poète qui s'éloigne du langage neutre par un effet de différence; on va se mettre à la recherche de cette variété selon les critères réunis dans son "Art poétique". Ce poète tend-il à couler son langage dans un moule accessible à tout le monde? pense-t-i1 que la poésie doit être accaparée par une poignée de poètes s'adressant à un public d'élite? Quels sont les moyens prosodiques et lexicaux utilisés par le poète? Art poétique De la musique avant toute chose Et pour cela préfère 1'Impair, Plus vague et plus souple dans l'air, Sans rien en lui qui pèse et qui pose. Il faut aussi que tu n'ailles point Choisir tes mots sans quelque méprise Rien de plus cher que la chanson grise Où 1'indécis au Précis se joint. C'est des beaux yeux derrière des voiles C'est le grand jour tremblant de midi, C'est, par un ciel d'automne attiédi, Le bleu fouillis des claires étoiles! Car nous voulons la Nuance encor, Pas la Couleur, rien que la nuance! Oh! La nuance seule fiance 728 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) Le rêve au rêve et la flûte au cor! Fuis du plus loin la Pointe assassine, L'Esprit cruel et le Rire impur, Qui font pleurer les yeux de 1'Azur, Et tout cet ail de basse cuisine! Prends 1'éloquence et tords-lui son cou! Tu feras bien,en train d'énergie. De rendre un peu la Rime assagie Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où? On s'empresse à dire que Paul Verlaine utilise les moyens qui sont à la portée de "monsieur tout le monde" afin de communiquer ses idées au lecteur. D'après lui, la poésie doit être exprimée d'une façon simple et claire. Ayant beaucoup d'audace. P. Verlaine tâche de récupérer la liberté à la poésie; cette liberté dont jouissaient la poésie de Villon et de Ronsard. A partir du XVIIe s, on ne cesse d'accabler la poésie des chaînes de la rime. L'œuvre de Malherbe et de Boileau est imprégnée de restrictions de tous genres. Malherbe" bannit les licences admises par les poètes de la Pléiade: Hiatus, enjambement..; dans les Alexandrins, il exige la coupe à 1'hémistiche"( 1 ). P. Verlaine rompt avec le style un peu affecté qui caractérise "les Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire et les œuvres de V. Hugo ou de Leconte de Lisle. Verlaine est considéré comme le premier poète qui ait introduit le langage familier et les tournures populaires à la poésie française. Henri Peyre résume dans son livre "Qu'est-ce que le Symbolisme ?" les hardiesses langagières de P. Verlaine en ces termes: Paul Verlaine multiplie les "ça" au lieu de "cela", omet le pronom devant le verbe à la 3e personne du présent ("faut pas"), introduit les 1 -Le XVIIe siècle. pp. 40-64 737 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) prolongée, douce et durable. 732 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) La Césure Bien que sa perception soit affaiblie par 1'existence de coupes, et de très nombreux enjambements, elle ne passe à 1'intérieur d'un mot qu'une seule fois (le dernier vers): Et la fenêtre s'ou//vre au loin sur la campagne L'innovation Même si les contraintes de 1'alexandrin sont respectées, Verlaine rapproche le vers de la langue de tous les jours, le rend plus naturel; rejoignant ainsi la contestation amorcée par le Romantiques ( 1 ). Il abandonne le système syllabique en faveur des coupes et des accents rythmiques. La Césure est ainsi présente, mais masquée par 1'organisation syntaxique et sémantique, puisqu'elle passe à 1'intérieur de groupes syntaxiques: -entre 1'antécédent et le pronom relatif: Du grand chemin poudreux //où le pied (V.2) -entre le déterminant et le substantif: ...c'est la // marmite (V.12) - entre la préposition et le nom: avec // le Bonheur pour enseigne (V.3) -entre le substantif et 1'adjectif ou 1'inverse: dix marmots // roses (V.7) d'un bon // parfum (V.11) - entre le nom et le prénom: Maleck // Adel (V.10) - entre le nom et son complément: 1 - La Stylistique pp. 70-73 733 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) Plafond // de poutres (V.9) On note également les enjambements internes: La salle au noir plafond // de poutres, aux images Et externes: Murs blancs, toit rouge, c'est 1'auberge fraîche au bord Du grand chemin poudreux le pied brûle et saigne. L'hôte est un vieux soldat, et 1'hôtesse, qui peigne Et lave dix marmots roses et pleins de teigne, Parle d'amour, de joie et d'aise, et n'a pas tort ! Les plusieurs enjambements figures ci-dessus créent 1'impression du vers libre dont Paul Verlaine est le précurseur. Description de 1'auberge Dans la première strophe, le poète fait allusion à 1'aspect extérieur de 1'auberge grâce à des synecdoques tels: Murs blancs, toit rouge, enseigne. L'intérieur de 1'auberge fait contraste avec son extérieur; son nom reflète la gaieté et 1'hospitalite internes. A 1'opposée des Romantiques et des Parnassiens qui expliquaient, dissertaient, raisonnaient, Paul Verlaine préfère se laisser pénétrer par les paysages et les objets, refusant de les interpréter ou de leur demander leur secret. Il se refuse à organiser en un paysage ordonné les traits épars, mais parce qu'il veut seulement énumérer, juxtaposer, en omettant quelquefois les verbes nécessaires. Ex: L'auberge gaie avec le Bonheur pour enseigne, 736 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) pourrait signifier en vertu de connotation bleu = paix, vin apaisant. Cette anomalie sémantique pourrait être éclaircie en se référant au chapitre III de la Structure du langage poetique de Jean Cohen, intitulé: niveau sémantique, la prédication. Cohen précise qu'à partir du symbolisme, 1'usage de 1'épithète connaît une impertinence et note que cette pratique est prescrite par Verlaine en son "Art poétique" sous le nom de "méprise". J. Cohen pense qu'il y a un écart du premier degré et un écart du 2e degré. Si le rapport entre la couleur et 1'objet décrit est intérieur, 1'écart ou 1'impertinence ( 1 ) est du premier degré. Ex: -tresses d'ébène -herbe d'éméraude Mais si le rapport est extérieur, 1'écart est de second degré, Ex: -nuit verte -crépuscules blancs - bleus angélus C'est parce que "les couleurs sont différentes de celles que les objets possèdent par définition ( 2 ). Jean Cohen constate que 1'épanouissement de 1'écart du 2e degré commence avec le symbolisme, là où il y a lieu "le divorce entre la poésie et son public"( 3 ).Cet "univers déroutant" du symbolisme incite le poète à ne pas appeler les choses par leurs noms et invite le lecteur à méditer leurs significations véritables. La "méprise" de Verlaine n'est que la violation 1 - La structure du langage poétique, p.117 Figures II, p.184 2 - La structure du langage poétique, pp. 122-123 14- Ibid, p152 3 -Ibid, p.152 737 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) systématique du langage car le rapport chez lui entre le signifiant et le signifié est interrompu, voire rayé. Dans sa statistique, J. Cohen trouve que Verlaine réalise 36 d'épithètes impertinentes dans sa poésie. On rappelle qu'une autre impertinence syntaxique apparait au 9e vers "d'Allégorie", c'est 1'antéposition d'un adjectif de couleur, qui est d'habitude post posé: "La salle au noir plafond…" Verlaine et 1'impact du passé Le poème "Allégorie" prouve que Verlaine n'est pas tout à fait libéré de 1'influence parnassienne. Quand on lit ce poème, on se rappelle de celui de Leconte de Lisle, intitulé "Midi". Les deux poèmes possèdent un prologue métaphorique identique. "Le roi des étés" des parnassiens est remplacé par " le roi fainéant" des symbolistes. L'immobilité parnassienne se met à bouger chez le poète symboliste à 1'aide des verbes:s'étirer, bailler, sauter et voler. Le bœuf, le seul animal présent dans "Midi" reflète la torpeur animalier, alors que dans "Allégorie", 1'allouette, la cigale et la guêpe ont des signifiés symboliques. Lors de la chaleur estivale, l'alouette symbolise le silence, la cigale les sauts de la rivière et la guêpe (aux couleurs jaunes et noirs) évoque la rotation des couleurs changeantes et mouvementées. Comme les allégories se situent à mi-chemin entre les symboles et les métaphores, le sens qu'elles évoquent est réductible. Ainsi, chez P. Verlaine, il y a un passage du sens du dénotatif (intellectuel) au connotatif (émotionnel) car ce que attend le lecteur, c'est la libération du sens. Cela nous ramène a la définition de 1'expressivité comme une substitution du langage affectif (ou émotionnel) au langage 738 م4004هـ 8741(74/3آداب الرافدين ـ عدد خاص ـ مؤتمر كلية اآلداب العلمي الرابع العدد) intellectuel( 1 ). La mobilité et la vibration sont des éléments qui servent à embellir le poème français. Au dire de Verlaine,"la beauté ne se conçoit pas sans vibration. Dans "Clair de Lune", grâce à la vibration, la tristesse se mêle à la beauté pour constituer une unité harmonique; on lit à la 3e strophe de ce poème ce qui suit: Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres Et sangloter d'extase les jets d'eaux. Les grands jets d'eaux sveltes parmi les marbres Si Baudelaire est le poète de 1'angoisse et du remords, Verlaine est celui de la mélancolie et du regret. Cela se ressent dans "La Chanson d'automne" et dans "Il pleut dans mon cœur" où il souffre d'un échec sentimental"0 triste, triste était mon âme" et dans "Green" où il évoque sa peine de la laideur physique, "les femmes ne lui ont pas trouvé beau". En plus, le regret des beaux jours passés dans "Colloque sentimental" ou dans "Je suis venu, calme orphelin". Les mots les plus récurrents sous sa plume sont": Hélas, sanglot, peine, langueur, brise d'automne; les verbes sont: pleurer, sangloter, souffrir, exiler, pâlir, rêver et vibrer. Conclusion Paul Verlaine excelle à créer un langage poétique,à la portée de tout le monde, en introduisant dans sa poésie des mots familiers et des tournures populaires, tout en la libérant des restrictions imposés par Malherbe et Boileau. L'abandon du système syllabiques, en faveur des coupes,des accents rythmiques et des enjambements affaiblit la césure, marquée elle-même par 1 Figures II, p.184
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