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Poème expliqué : La musique de Charles Baudelaire, Examens de Histoire de la Musique

Explication (sous forme de commentaire composé). Introduction. La Vie antérieure, douzième poème de la section Spleen et Idéal, succède à deux poèmes.

Typologie: Examens

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Celestine92
Celestine92 🇫🇷

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Aperçu partiel du texte

Télécharge Poème expliqué : La musique de Charles Baudelaire et plus Examens au format PDF de Histoire de la Musique sur Docsity uniquement! Poème expliqué : La musique de Charles Baudelaire Composition du poème - Un sonnet réparti en deux quatrains et deux tercets - Les vers sont des alexandrins et des quintiles → Signification et interprétation L’alexandrin est un vers ample et vigoureux. Il correspond à la force accrue et prolongée des émotions. Le mouvement est largement déployé d’autant plus qu’il se prolonge dans les quintiles. L’émotion provoquée par la musique est comme une houle, ce mouvement qui agite l’eau et qui soulève le poète. C’est l’élan initial. Le rythme est donc fort, dès le départ. Dans les deux tercets, le rythme change. Il est plus haletant (V. 9-10-11). Il se poursuit jusqu’aux vers 1é et 13. Voir le balancement vertigineux accentué par l’enjambement (« me bercent ») suivi d’une pause. À partir de cette pause, le vers se brise (vers 13). C’est comme un épuisement, un vide succédant aux élans toniques. Donc, le lien entre la mer et la musique est dans le rythme qui rend sensible l’émotion intérieure. C’est ce mouvement intérieur fait d’élans et de gonflements successifs qui donne naissance à une image « ma pâle étoile » (vers 2). C’est l’image implicite d’un bateau qui apparaît dès la première strophe. C’est une marine nocturne. Cette image se développe tout le long du poème : « je mets à la voile », « comme de la toile » (V.6), « j’escalade » (V.7). Cette image devient concrète par la comparaison : « les passions d’un vaisseau qui souffre » (V.9.10) + « vibrer » (V.9) → On entend les mâtures craquer. → Qu’est-ce qu’on atteint par ce jeu d’images ? La rêverie marine est un jeu d’images qui défilent devant l’amateur de musique. C’est une expérience de corps et d’imagination. Quelle est la mer du poète ? C’est celle qui a des contours illimités, celle qui le met d’emblée en plein ciel. Une mer violente (« flots amoncelés » V 7), avec sa tempête et ses convulsions. Cette mer est profonde. C’est un véritable abîme, un « immense gouffre » (V.12). Ainsi au « vaste éther » (V.3) répond l’immensité des profondeurs. Notons le contraste entre la violence du mouvement et la douceur rendue sensible par la force des mouvements, son effet libérateur et finalement apaisant. Notons également la correspondance entre le poète et la mer, la mer et la musique, la musique et la poésie, le ciel et la mer. Il s’agit d’un « grand miroir » (V.13). Ainsi les liens invisibles peuvent unir les parties immenses de l’univers. Ainsi l’écriture arrache du désespoir. Poème expliqué : La Vie antérieure de Charles Baudelaire Explication (sous forme de commentaire composé) Introduction La Vie antérieure, douzième poème de la section Spleen et Idéal, succède à deux poèmes sombres dominés par le spleen, le mal de vivre et l’angoisse : L’ennemi et Le Guignon. Accablé par l’ennui, le poète se met alors à rêver d’une vie antérieure qui est aussi un ailleurs meilleur ; Ainsi s’opère le passage du Spleen à l’Idéal. L’idéal dans notre poème revêt l’aspect d’un paradis exotique. Toutefois, ce bonheur se voit troublé à la fin, dans le dernier vers par une allusion à la souffrance du poète. Nous verrons d’abord les composantes du bonheur baudelairien. Nous dégagerons ensuite le caractère mystique de l’évocation poétique chez Baudelaire. Nous examinerons enfin le pouvoir qu’exerce l’art sur le poète. Développement 1- Le bonheur baudelairien : La Vie antérieure se présente comme l’évocation parfaite du bonheur baudelairien. Trois tableaux correspondant aux trois premières strophes révèlent les composantes de ce bonheur. Le paradis baudelairien se définit d’abord par : • Un espace dilaté qui semble agrandi aux dimensions de l’infini. Ainsi dans le poème, il est fait allusion aux « vastes portiques » (v.1), aux « grands piliers » (v.3). Cet univers est aussi empreint de grandeur au sens figuré. Les « grands piliers » sont encore « majestueux » (v. 3). Les accords musicaux sont « tout-puissants » (v. 7). Dans ce cadre somptueux, le poète, entouré d’ « esclaves nus » (v. 11) fait figure de l’oriental despote et puissant. • La majesté du paradis baudelairien est aussi sensible dans le rythme des vers, amples, réguliers et parfaitement équilibrés. Voir le vers 1 : « J’ai longtemps/ habité/ sous de vastes/ portiques 3 3 3 3 L’équilibre est renforcé par l’allitération en dentales (« longtemps », « habité », « des vastes portiques »). • L’intensité de la lumière : L’éclat du soleil est fécondé par ses multiples reflets sur la mer. L’abondance de la lumière est rendue sensible par les pluriels dans « vastes portiques », mille feux » et « soleils marins » qui, chez Baudelaire a toujours une valeur superlative. Cette lumière riche qui accompagne souvent la rêverie du poète apparaît enfin dans le mot « splendeurs » (v. 10) qui est en valeur par l’emploi du pluriel et sa position à la rime. • L’intensité des sons : la musique et ses sons (les sons des flots) fait écho à l’intensité de la lumière. (voir v. 7 et 9) Le tissu sonore est très dense. La forte musicalité est saisie dans : l’assonance en « ou » qui se combine avec l’allitération des liquides (« les houles en roulant » v. 5). Nous assistons à une symphonie à la fois musicale et picturale dont la force repose sur un jeu d’effets réciproques. La rumeur des flots s’enrichit de la symphonie en rouge et or du couchant du soleil. L’éclat du soleil est orchestré par la musique des houles. • La substitution de l’odorat à l’ouie et à la vie dans la troisième strophe (« tout imprégnés d’odeurs », v. 11) rend compte d’une autre caractéristique du bonheur baudelairien. C’est le climat de « voluptés » (v. 9) et se sensualité exotique. L’exotique est suggéré par la présence Explication du poème Mon rêve familier de Verlaine Premier quatrain : Sonnet apparemment classique dans s forme, mais original dans sa composition. On remarque une destruction interne dans les vers. v. 2-3- 4 : Rêve et mémoire se conjuguent pour dessiner la silhouette incertaine d’une femme dont la certitude de l’amour est égale à l’incertitude de l’identité et de la présence. Deuxième quatrain : S’agit-il d’une transparence et d’une compréhension dans le couple ? Peut-être oui, peut-être non. Car « hélas » peut renvoyer au terme qui précède comme à celui qui suit. Peut-être aussi parce que « comprendre » et « être compris » signifie être saisi, possédé et donc aliéné. En tout cas Verlaine se méfie de cette « transparence », justement parce que le poète symboliste préconise le « voilé », le camaïeux et l’ombrageux, contre les dessins trop clairs et trop précis. v. 7-8 . Soupçon et ambiguïté sont largement évoqués pour le couple amoureux. 1 er tercet : V.9 : une très forte césure 9/3. la question de l’identité saisit à la fois l’amante dans l’incertitude de sa physionomie et l’amant/narrateur dans l’ « ignorance » où il est plongé. S’interroger sur la femme, c’est évidemment s’interroger sur soi-même. L’impossibilité de la décrire correspond à l’impossibilité de se décrire, de s’écrire. Le poète serait-il en manque de paroles, de mots, d’images et de certitudes ? Verlaine est alors renvoyé à la forme de remémoration et pourtant précaire des sons « exilés », des syllabes perdus où l’amour et la vie s’étaient jadis tissés. 2 ème tercet V. 12 : absence de figuration réelle du visage « sans yeux » et comme absent. Les sons même paraissent s’éloigner (voir le fort contre-rejet v. 13-14) v. 1’ : vibration si ténue, jeu assonantique des diphtongues nasalisées, anaphore quasi bégayante du « et » de coordination. Des fragments de sons enchaînés dans la mesure, dans la cadence de l’alexandrin malmené. Voilà la métaphore de la poétique de Verlaine. Voir les correspondances avec la musique de Debussy et Ravel. Chanson d'automne de Paul Verlaine Explication 1- L’auteur Paul Verlaine est né à Metz en 1844 et meurt à Paris en 1896, dans la misère. Son existence est douloureuse et est dominée par la boisson. Des incidents graves marquent sa vie comme sa querelle avec Rimbaud à Bruxelles en juillet 1873 (il tire sur lui) et sa tentative d’étrangler sa mère, dix ans plus tard. En revanche, son œuvre poétique est abondante, riche et subtile. 2- Son œuvre : quelques recueils comme : Les Poèmes saturniens, Les Fêtes galantes, La Bonne chanson, Les Romances sans parole, Jadis et naguère, Sagesse. Les Poèmes saturniens constituent le premier recueil publié par le poète en 1866. composé de pièces qui, si on en croit l’auteur, furent écrites au lycée, ce recueil prouve un goût pour l’art très conscient, très calculé, mais aussi une sensibilité quelque peu douloureuse. Qui se révèle à travers une musique douce et triste comme dans Chanson d’automne. C’est sur cet aspect que opus nous pencherons pour notre analyse du poème. 3- Etude du poème : → Les strophes sont composées de six vers où alternent deux vers de 4 syllabes et un vers de 3. Le rythme est régulier, comme une chanson avec ses couplets et son refrain qui vient à intervalle calculé. → Le titre nous fait entendre les voyelles suivantes : an [ậ] on [] au [o] o : [] Toutes ces quatre voyelles sont présentes dans les vers. Dans les vers 1-3 (les sanglots longs des violons de l’automne). Puis elles apparaissent comme en écho dans : Blessent mon cœur D’une langueur Monotone Tout suffocant Et blême quand Sonne l’heure Je me souviens Des jours anciens Et je pleure Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte De ci de là Pareil à la Feuille morte Tandis qu’un autre son se fait entendre, que l’on retrouvera dans la seconde strophe, c’est le son (eur) : [œ]. C’est ce jeu de sons qui permet de parler de musique. • Monotone : (du grec mono-tonos), qui est sur un seul ton, et au figuré, qui lasse par son uniformité, par la répétition des mêmes sons. Les trois voyelles de ce mot à l’oral [mcnctcn] sont toutes semblables. Ainsi, par sa sonorité même, le mot évoque ce qu’il désigne ; à savoir ce qui se caractérise par la répétition de sons toujours semblables. Il va de soi que cet adjectif convient parfaitement pour traduire à la fois la sensation auditive et l’ennui du poète. • Le souvenir (vers 10 à 12) : C’est celui des heures heureuses, des saisons ensoleillées, de l’été, symbole de bon heur et de fête. Et ce qui éveille ce souvenir, c’est le rappel du temps qui passe par la pendule ou l’horloge : « quand/ sonne l’heure ».Cette heure, c’est aussi celle de la mort, la dernière, après laquelle se perdront les souvenirs du poète et son œuvre poétique. Il ne reste donc que le glas de la dernière heure. •Pareil à la / feuille morte (deux derniers vers) : le vent d’automne semble pousser les feuilles tombées des arbres n’importe où, sans qu’elles puisent se fixer sur une direction, tant elles sont soumises à cette force qui les pousse. Le poète se compare à ces feuilles. La tristesse l’a envahi et il n’a plus de but précis. Il erre sans intérêt particulier, dominé par cette nostalgie qui le pousse au hasard, comme le fait, pour les feuilles, le vent. • Mauvais : qui cause du mal, du désagrément, qui est désagréable. L’adjectif s’applique à la fois à des êtres animés et à ders objets inanimés. Le vent est à la fois animé et inanimé. Personnage invisible, on lui prête une intention méchante, une brutalité qui s’exerce sans retenue. Mouvement d’air frais, il provoque des sensations désagréables. Ici, c’est à la fois la réalité extérieure et le monde intérieur du poète qui sont évoqués. Les sensations physiques, mais aussi cette impression d’être dominé par une force incontrôlable, irrésistible et qui révèle un être méchant, car il cause des souffrances vives. • Pareil à la feuille morte : Il y a deux groupes. L’adjectif pareil et le groupe prépositionnel complément à la feuille morte dans lequel on peut distinguer la préposition à, le groupe nominal la feuille morte avec son article la, son nom feuille et son adjectif morte. C’est une façon tout à fait inattendue de couper ce groupe que de la faire entre l’article la et le reste du groupe nominal. → Par cette coupure inattendue qui brise un groupe qui a une forte unité, le poète traduit le désarroi dans lequel il se trouve.
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