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Premier grand recueil d'apollinaire, Alcools, compilant 15 ans ..., Schémas de Poétique

Le thème de l'amour impossible avec, en toile de fond, la figure de la femme inaccessible, sont une constante inspiration à la création poétique d'Apollinaire.

Typologie: Schémas

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Tom_Gun
Tom_Gun 🇫🇷

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Télécharge Premier grand recueil d'apollinaire, Alcools, compilant 15 ans ... et plus Schémas au format PDF de Poétique sur Docsity uniquement! Premier grand recueil d'apollinaire, Alcools, compilant 15 ans d'écriture poétique rend compte de tout un pan de l'existence de son auteur, de sa sensibilité et de son époque. Sa poésie est façonné tout à la fois par son expérience personnelle, ses nombreux voyages, ses déboires amoureux, le rapport même qi’il entretient avec la poésie et par une culture livresque gargantuesque : la mythologie, les histoires bibliques, les contes et la littérature médiéval sont autant de domaine participant de l’imaginaire collectif et dans lequel Apollinaire puise continuellement son inspiration. Ces 2 grandes sources d'inspirations ne sont pas pour autant cloisonnés, chez Apollinaire, les frontières entre le réel et l'imaginaire sont poreuses et sa poésie est marquée par une nette propension au vagabondage. Comment Apollinaire fait-il se goupiller les éléments du réel, tout ce qui à trait à la réalité objective, notamment les faits-bruts de son histoire personnels, avec les éléments qui tiennent à l’imaginaire, ? Qu’est ce que l’imaginaire ? Notons d’abord une importante veine mythologique qui est loin de se borner à la seule mythologie Grec allié à l’imaginaire au sens strict, non collective, à savoir ce qui est le produit pur de l’esprit et de la subjectivité d’Apollinaire.. Cette osmose entre ces 2 univers est présente dans l’ensemble du recueil mais ressort de manière particulièrement frappante à travers certaines thèmes forts du recueil. Celui de l’impossibilité de l’amour en premier lieu, de la souffrance qui l’accable en conséquence, et celui du voyage, à travers les régions et les villes, qui sont également l’occasion d’un voyage intérieur pour le poète.. I / Apollinaire face à lui-même I / La quête de l’amour Le thème de l'amour impossible avec, en toile de fond, la figure de la femme inaccessible, sont une constante inspiration à la création poétique d'Apollinaire. Une inspiration qu'il tire de son propre vécu : son amour à sens unique avec Annie Playden, qui l'éconduit à plusieurs reprises avant de fuir en Amérique, sera un crève-coeur impitoyable pour Apollinaire. Et pour mettre en relief son abattement, et appuyer son malheur, Apollinaire, plutôt que l’épanchement sentimental, va allier celui-ci à de grands épisodes mythologiques ou religieux. Aussi la poursuite d'Annie à Londres dans La Chanson du Mal Aimée est assimilée à celle des Hébreux par Pharaon, mais là où ce dernier finit par s’engloutir dans la mer, le poète lui s’enlise dans sa douleur. Une douleur qui trouvent ses racines dans la nature même de la femme. Il convoque la fidélité et la loyauté qu'observait sa femme et son chien à Ulysse « Lorsqu’il fut de retour enfin/ Dans sa patrie le sage Ulysse/Son vieux chien de lui se souvient/Près d’un tapis de haute lisse/Sa femme attendait qu’il revint ». Des qualités qu'il attribue à la femme dans le mythe et l'imaginaire pour mieux les lui renier dans la réalité car pour Apollinaire, la quête de l’amour n’est jamais menée qu’en pure perte. Cette quête impossible va constituer une hantise pour le poête, ses souvenirs vont devenir un fardeau qui pèse sur une grande partie de son œuvre. 2/ Un passé lancinant : la poésie comme un viatique C'est de la réalité de ses souvenirs douloureux, provoqué notamment par cet amour contrarié, qu'il entend faire le deuil dans Le Brasier. Un peu à l’image d’Orphée qui devint poête en faisant le deuil de sa bien-aimée, et de qui Apollinaire se réclame, il va s’employer à se débarrasser de ses vieux démons et faire le deuil de ses amours impossibles. Par le mythe du feu purificateur, qui ici renvoie notamment à Hercule lorsque,, en proie au supplice de la tunique de Nessus, consumé par le feu, il finit par accéder au statut de demi- dieu, Apollinaire s’immole symboliquement dans Le Brasier de sorte que "il n'y a plus rien de commun" entre lui et "ceux qui craignent les brûlures". Il consacre ainsi son statut de poète, et s’attribuant les pouvoirs que la mythologie leur conférait, il se compare à Amphion, celui qui déplaçait les pierres et avait fabriqué les remparts de Thèbes grâce à sa seul lyre « Le fleuve épinglé sur la ville/T’y fixe comme un vêtement/Partant à l’amphion docile/Tu subis tous les tons charmants/Qui rendent les pierres agiles). Il évoque enfin un "troupeau de sphinx" qui vivrait dans une sphingerie, s'inspirant lointainement de la créature fabuleuses. Lesquelles ici semblent posséder la clé de son destin. Cette vision du poête capable de produire des prodiges par la seul force de son art est un motif récurrent chez Apollinaire puisqu’on le retrouve également dans des poèmes comme La Maison des Morts où celui-ci, invitant les morts à une promenade, les ramène à la vie, ou encore Merlin et la vieille dame où par la magie (l’art poétique) il rallume une passion ancienne avec son amie « Morgane » rajeunie mais où ces « béatitudes » ne « sont rien qu’un pur effet de l’Art ». Les pouvoirs qu’Apollinaire prête à la poésie outrepassent donc sans peine le cadre de la réalité rationnelle. 3/ La femme vénéneuse. Apollinaire va également avoir recours à l'imaginaire pour brosser un portrait de la femme à l'origine de ses malheurs, une créature tour à tour fascinante et dangereuse, en tout cas inaccessible, à l'image de celles que dépeignaient KLIMT. Ainsi Marie Laurencin, mais surtout Annie, trouvent leur pendant imaginaire dans certains poêmes, quelquefois dans les hauteurs des montagnes (mai) ou dans les profondeurs de l'eau (Lorelei) mais toujours hors de portée du poète. On trouve déjà ses différentes facettes dans un des refrains de la "Chanson du mal aimée", elle est reine, murène, sirène. Balayant par là même toutes ses caractéristiques : inaccessible, séduisante et dangereuse. C'est cette première facette que décrit Apollinaire dans "1909", en s'inspirant de la réalité de la mode de son époque, il dresse le portrait d'une femme parée de toutes les grâces, "si belle que tu n'aurais pas osé l'aimer" le danger qu'elle représente n'est laissé suggérer que par la couleur violine de sa "robe ottoman". Couleur qui fait écho au poème "colchiques", plante vénéneuse (dans le même registre, il parlera aussi de "fausse oronge"). Apollinaire reprend ici le mythe de la femme-fleur de Ronsard mais l'inverse pour la rendre conforme à sa propre vision, bien plus noire. On entre enfin définitivement dans le mythe sous la forme de la Lorelei, cette sirène légendaire qui par la beauté de ses chants distrayait les bateliers qui finissait par s’emboutir dans un récif pour enfin sombrer. II/ Apollinaire et le monde 1/ Le voyageur
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