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Télécharge préparation de texte et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! OI4 : Gargantua de RABELAIS EL3 Ce passage se situe durant la deuxième partie du roman, l’épisode de la guerre Picrocholine. À la fin de la guerre, alors que les troupes de Grandgousier ont remporté des victoires décisives, Frère Jean se rend auprès de Grandgousier accompagné de pèlerins rencontrés lors d’un chapitre précédent. Cette rencontre est l’occasion de critiquer les faux prophètes et la superstition à travers un dialogue. On y trouve les principes essentiels des …………………….qui souhaitent une pratique de la religion plus conforme aux textes fondateurs et plus morale. Problématique : …………………………………………………….. Premier mouvement : ………………………………….. Pendant ce temps, Grandgousier demandait aux pèlerins de quel pays ils étaient, d’où ils venaient et où ils allaient. Lasdaller répondit au nom de tous: un passage narratif qui permet d’introduire l’échange à travers trois ……………………... Le patronyme du pèlerin évoque de façon comique le caractère nomade de ceux qui parcourent la France abandonnant leurs familles afin d’obtenir d’hypothétiques secours. – Seigneur, je suis de Saint-Genou en Berry. Celui-ci est de Palluau, celui-ci est d’Onzay, celui-ci d’Argy, et celui-ci est de Villebernin. Nous venons de Saint-Sébastien, près de Nantes, et nous rentrons par petites étapes. La réponse de Lasdaller localise l’origine des pèlerins à travers différents toponymes renvoyant à des lieux de pèlerinage effectifs et connus du temps de Rabelais. Par exemple, on se rendait en pèlerinage à Saint-Sébastien en cas d’épidémie de peste ou pour guérir ou prévenir les morsures de serpent. – D’accord, dit Grandgousier, mais qu’alliez-vous faire à Saint-Sébastien ? La réplique de Grandgousier correspond à une démarche argumentative qui permet, à travers une ignorance feinte de mettre au jour une opinion qui va être ensuite critiquée dans une intention polémique. On peut y déceler une forme de ……………….avec le renversement …………….à partir de la conjonction de coordination « mais » – Nous étions partis lui offrir nos vœux contre la peste. La réponse du pèlerin est concise et présente une définition-description du principe du pèlerinage. Il s’agit d’un échange « offrir…contre » entre les fidèles « nous » et un saint « lui » qui repose sur un voyage « étions partis » associé à des prières « nos vœux ». Le but est d’obtenir un secours contre une situation grave ou une maladie, ici, la peste. Deuxième mouvement : ……………………………………….. – Oh, pauvres gens, répondit Grandgousier. Pensez-vous que la peste vienne de saint Sébastien ? L’interjection « oh » marque la …………..et la……………, et l’…………… « pauvres gens » présente une dimension à la fois pathétique et critique. L’adjectif « pauvres » n’est pas à prendre au sens matériel mais plutôt spirituel « pauvres d’esprit ». L’interrogative directe qui suit correspond à une interrogation oratoire (on entend le « vraiment » sous-entendu après « pensez-vous »). Cela met en avant l’absurdité de cette croyance et critique la superstition. – Oui, assurément, déclara Lasdaller. Nos prédicateurs l’affirment. La réponse du pèlerin est sans équivoque, le « oui » étant renforcé par l’adverbe « assurément ». La deuxième phrase est juxtaposée et on peut y percevoir une……………. La deuxième phrase est la ………. de la première et montre toute la force de conviction des hommes d’église « prédicateurs » dont la parole « l’affirment » est incontestable. La crédulité des pèlerins et des fidèles catholiques est ainsi dénoncée dans une perspective humaniste, qui pousse l’homme à exercer son esprit critique et son intelligence (cf formule de MONTAIGNE : « que sais-je ») – Oh, dit Grandgousier, les faux prophètes vous annoncent-ils de telles absurdités? Ici commence une longue réplique de Grandgousier, petit discours polémique. On retrouve l’interjection et le recours à l’interrogative directe, mais cette fois la condamnation est explicite à travers l’adjectif «  faux » qui caractérise les « prédicateurs » (même sens mais avec étymologie différente) catholiques et le nom « absurdités » intensifié par l’adjectif exclamatif « telles » qui montre que de telles croyance ne sont pas conformes au bon sens. Est-ce ainsi qu’ils blasphèment contre les justes et les saints de Dieu, les rendant semblables aux diables, qui propagent le mal entre les hommes? Encore une interrogative directe à valeur oratoire contenant une condamnation polémique. Grandgousier ne remet pas en question l’existence des saints qu’il associe aux « justes », mais le discours et les croyances qui leur sont associés. Il utilise le verbe très virulent « blasphémer », le blasphème étant une « Parole, discours outrageant à l'égard de la divinité, de la religion, de tout ce qui est considéré comme sacré. ». La notion de blasphème est justifiée par un argument énoncé dans la proposition participiale qui suit : il est absurde de penser que les saints puissent être responsables de maux, cela reviendrait à les comparer à des diables, ce qui est paradoxal. Ils me font penser à Homère, qui écrit que la peste fut répandue dans l’armée des Grecs par Apollon, et à ces poètes qui imaginent une multitude de Vejoves et autres dieux malfaisants. En bon……….., Grandgousier fait référence à des sources ………..pour créer une …………« ils me font penser à » et illustrer son propos. Un cafard prêchait ainsi à Cinais. Il prétendait que saint Antoine met le feu aux jambes, que saint Eutrope rend hydropique, que saint Gildas rend fou et saint Genou goutteux. Passage à une phase narrative de l’argumentation. Utilisation d’une ………………très virulente, le prédicateur étant assimilé à un animal malfaisant, nuisible et répugnant. L’utilisation du verbe « prétendre » contribue à mettre en cause la véracité de ses propos rapportés au discours indirect. Énumération d’exemples d’associations saint catholique/ maladie, correspondant à des superstitions effectives. Caractère très subversif du passage. Mais, bien qu’il m’ait fait une réputation d’hérétique, la proposition ……………..à valeur d’……………..correspond à une réalité effective. L’hérétique est coupable d’hérésie qui est une « Doctrine, opinion qui diffère des croyances établies, condamnée par l'Église catholique comme contraire aux dogmes. ». Attitude très dangereuse à l’époque de Rabelais (et dans les siècles qui suivront). je l’ai puni de façon si exemplaire que, depuis ce temps, plus aucun cafard n’a osé entrer sur mes terres. La fin du récit de Grandgousier inverse les rôles : c’est celui qui est taxé d’hérésie qui procède au châtiment et fait régner la peur. Reprise de la …………..qui permet d’assimiler le royaume de Grandgousier à un territoire d’où la superstition a disparu.