Présentation oeuvre Les caractères, Jean de la Bruyère, Notes de Français

Télécharge Présentation oeuvre Les caractères, Jean de la Bruyère et plus Notes au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LES CARACTERES - 1688 – JEAN DE LA BRUYERE Parcours : La Comédie sociale « Le philosophe consume sa vie à observer les hommes », La Bruyère 1 - QUI EST JEAN DE LA BRUYERE ? Le Grand Condé – Duc de Bourbon Le Château de Chantilly Portrait de La Bruyère attribué À Nicolas de Largillière (1656–1746) Qu’est-ce qu’un « caractère » ? Au XVIIème siècle, le terme « caractère » est encore beaucoup employé dans son sens étymologique. Le mot grec dont il est issu sert à désigner une marque, un signe gravé ou distinctif. Les caractères pouvaient ainsi renvoyer aux empreintes empruntées apposées sur les bêtes d’un troupeau pour les différencier ou aux objets employés pour marquer quelque chose, comme les caractères d’imprimerie. Par abstraction, « caractère » s’emploie pour indiquer l’humeur ou les dispositions morales qui distinguent une personne. Avec les Caractères de Théophraste et ses continuateurs dont La Bruyère, le terme est aussi employé pour désigner une forme littéraire qui accorde une place essentielle à la peinture des individus à partir de leurs traits distinctifs. LES CARACTERES : UNE ŒUVRE EN TRAIN DE SE FAIRE Cette œuvre compte 1200 éléments (maximes, réflexions, portraits...) qui prennent place dans 16 chapitres. Dans sa préface, La Bruyère affirme qu’il préfère le terme de « remarque » à celui de « maxime » pour évoquer ses énoncés. Le terme de « remarque » renvoie au domaine de l’observation et du jugement, de la réflexion ce qui correspond bien à l’écriture des Caractères. L’ouvrage se démarque par sa diversité car l’auteur varie les formes, les modèles et les styles d’écriture. 3 – RAPPELS SUR LE CLASSICISME https://www.mediaclasse.fr/lectures/140 : regarder les 5 premières minutes Vidéo pour revoir la notion de classicisme (cours seconde) ❑ La population française évoquée dans Les Caractères : La société du XVIIème siècle repose sur un système social hérité de la féodalité. Elle est très hiérarchisée : -La population est paysanne à 90% : La Bruyère, éloigné de ce monde campagnard, n’en parle que très peu dans son œuvre. -On y croise en revanche, des habitants de Paris et ceux de Versailles : artisans, commerçants, bourgeois, procureurs, domestiques et laquais. Mais, son œuvre est surtout centrée sur les courtisans. -La Bruyère critique le comportement des parvenus. Il a observé que les courtisans manigancent pour se rapprocher des Grands ; les bourgeois imitent les nobles en tentant de se hisser à leur niveau par des mariages ou par l’achat de charges ; les grands fermiers chargés de collecter les impôts s’enrichissent scandaleusement et imitent les familles aristocratiques. -La Bruyère dénonce une société gouvernée par l’argent. 5 – LE XVIIÈME SIECLE : LE TEMPS DES MORALISTES « Nos grands auteurs sont tous plus ou moins des moralistes », Paul Valéry MORALISTES OU MORALISATEURS ? Les moralistes et moralisateurs s’intéressent à la morale et aux mœurs c’est-à-dire aux règles de conduite et aux comportements admis dans la société. Toutefois : - les moralisateurs : ils dictent ce qu’ils estiment convenable et prescrivent des manières d’être tout en condamnant sévèrement celles qu’ils jugent mauvaises ; - les moralistes : ils font preuve de dogmatisme. Ils ne décrètent pas une doctrine morale de manière théorique mais ils observent les hommes dans leurs pratiques et en tirent des réflexions (des « morales ») qu’ils notent pas écrit. Ils relèvent des ambiguïtés ou la fausseté des comportements humains. Les moralistes portent un regard lucide et critique sur l’infinie diversité du monde qui les entoure. Les moralistes ne forment pas un groupe défini comme tel en leur temps. Il s’agit d’un ensemble d’auteurs (principalement du XVIIème siècle) qui ont été identifiés moralistes car leur-s œuvre-s prennent pour sujet principal la morale et les mœurs. PASCAL (1623 – 1662) L'auteur des Pensées est un génie universel, mathématicien, inventeur, et théologien, suscitant l'admiration de ses contemporains et de la postérité. On trouve dans cet ouvrage parmi les plus belles pages de la littérature française, dont le célèbre pari de Pascal. Animé d'une foi ardente, mais souffrant de graves problèmes de santé, la vie de ce grand esprit fut aussi brève qu'intense. ECRITURES MORALISTES AU XVIIEME SIECLE Les écritures des moralistes privilégient les formes brèves car la forme lapidaire du fragment est plus propice à exposer les théories des moralistes. Grâce au fragment, les idées peuvent être formulées de manière très diverse comme : - les maximes ; les fables ; les remarques etc. Le choix du fragment correspond aussi au goût de l’époque pour le bon mot, le trait d’esprit, le paradoxe piquant. La Bruyère ambitionne que ses textes puissent être lus à haute voix dans les salons parisiens et dans les antichambres à Versailles. Le discontinu est une autre caractéristique avec des effets de juxtaposition ou de rapprochement afin d’exprimer de façon succincte une pensée parfois tranchante. Le choix de la brièveté est aussi un choix stratégique car l’écriture doit être sobre, mesurée et efficace pour frapper le lecteur. Le but est de séduire et d’instruire et les écritures moralistes veulent être pratiques. La Bruyère cherche à séduire un public galant avec des écrits simples. La Bruyère affirme : « On ne doit écrire que pour l’instruction ; et s’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire. » LES PORTRAITS DANS LES CARACTERES Dans l’œuvre de La Bruyère, ce sont avant tout les portraits qui ont retenu l’attention du public. Le lectorat est persuadé que de grands personnages se cachent derrière les descriptions à charge. Les contemporains de La Bruyère proposaient de décrypter les portraits en y associant les noms de leurs supposés modèles. A ce titre, la revue Le Mercure galant a fait le reproche à La Bruyère : « Vos portraits ressemblent à certaines personnes, et souvent on les devine. » La Bruyère s’est vivement défendu d’avoir voulu railler tel ou tel individu défendant son idée que son but était de tenir un propos général sur la nature humaine.