Prise de notes discours Bourzeys, Résumés de Français

Télécharge Prise de notes discours Bourzeys et plus Résumés au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Citazioni Bourzey Altro che pace Certes ce grand homme ayant fait Voir a toutes la terre ce que les anciens nous ont laissé de plus memorable en leurs Escritz, & ayant acquis aux François le lustre qu’il a fait perdre aux autres peuples, a deu souhaiter que l’histoire de son gouvernement n’eust pas besoin d’un langage estranger, & qu’elle n’empruntast point honteusement les parolles de ceux, dont elle obscurcira la mémoire. Il falloit que le mesme pais qui luy a donné la Naissance, luy donnast aussi l’Immortalité, & que sa naation escrivist sans ayde ce qu’il luy a fait executer sans exemples p. 230 En effet le beau langage a Je ne Sçay quoy de si charmant, et la barbarie au contraire a je ne Sçay quoy de Si desagreable que l’un donne de l’amour et du respect, et l’autre de la haine et du Mespris pour tout ce qui l’accompagne. On admire les conquestes des barbares sans en faire une Veritable estime, on les considere comme les Effetz d’une heureuse fureur, plustost que d’une Iudicieuse Valiance, et le progres de leurs Armes estonne comme le carnage de quelque beste farouche, le ravage d’une tempeste, et la desolation d’un deluge. Cella vient de ve que les hommes ordinairement croyent que l’on ne raisonne que comme l’on parle, que les belles pensées sçavent tousjours s’exprimer par des beaux termes, et qu’il n’y a point de lumiere en l’Esprit, quand Il n’y en a point au langage. Ainsi la rudesse diminue toujours la Majesté d’un Empire et les princes ne regnent jamais entierement quand ils ne regnent que sur des peuples barbares : Mais puisque les beautez qui luy manquent sont en plus grand nombre que celles qu’elle possede, quel est le merite de celluy qui veut la parer de touttes ses graces, et la porter au dernier degré de son excellence. P. 231-232 Aussy la fureur de la guerre la contraignoit de quitter les villes et de chercher de la sureté plustost que du loisir dans la solitude, enfin celle qui devoit regner n’avoit point de rang en l’estat, et nous eslevions en particulier celle qui est née pour le bien des Roys et des peuples. Mais a cette heure ce grand Cardinal la declare nostre princesse naturelle, la fait advouer au public et la loge au temple de la Paix Eternelle qu’il a moyennée a la France Il est impossible, Messieurs, qu’un seul homme aquiere l’Idée de la parfaite Eloquence (BALZAC !!) Les passions et les humeurs ont une si forte liaison avec la partie la plus pure de l’ame, qu’elle corrompent toutes ses actions, et deguisent toutes les Images qui luy representent les choses ... Il y en a qui veullent estre riches plustost par l’abondance que par le prix des parolles. Il y en a qui Iugent presque que pour escrire avec choix il faut estre sterile. Il y en a qui croyent que les ornemens ne sont que des superfluités supportables. Il y en a qui s’imagine que touttes les beauteéz sont subtiles, et qu’on ne sauroit se soustenir que sur des pointes. Il y en a qui se figurent que la gravité doit estre farouche. Et il y en a qui se persuadent que la majesté ne peut estre claire et que la diction n’est jamais nette quand elle est magnifique. Toutes ces maladies d’esprit sont des contagions necessaires de nostre naissance, et le dereiglement d’une humeur est le Demon qui les communqique. Mais comme l’habitude du Corps peche diversement en plusieurs, les Impressions differentes que l’esprit en recoit s’effancent dans la conference, les deffautz contraires se destruisent en se decouvrant et les maux se convertissent en remedes. La raison y recouvre sa pureté naturelle. La conversation est nécessaire pour affiner l’Eloquence et la transmettre, en prenant le meilleur des esprits particuliers p. 233 Car qui ne scait que chaque langue a son air et son genie particulier, que les unes refusent ce que les autres desirent et que la mesme parure releve les unes et charge les autres. Il faut donc qu’il y ayt une Eloquence particuliere aux François et Inconnue aux Anciens, et qu’elle attende ses plus doux mouvemens et ses plus aggreables couleurs de ceux qui scavent ses Inclinations et ses tendresses. Or cette nature differente des langues eestant universellement advouée il serait superflu de l’autoriser avecq beaucoup de raisons. C’est pourquoy , ie me contenterau de vous en donne une marque qui me semble curieuse et digne d’estre considerée avec soin On observe en chaque langue, Messieurs, une telle oppoistion entre la prose et les vers, que plus cella la s’approche d’une extremité, et plus ceux-cy s’approchent de l’autre, de sorte que la langue la plus simple et la plus modeste dans la liberté des harangues se monstre la plus Ambitieuse et la plus pompeuse dans la contrainte des poesies , de mesmes que les vertus degenerent en grandz vices p. 234 Langues orientales prose simples, poésie sublime Quant a nostre langue soit quelle garde ou neglige les rithmes, il semble qu’elle imite en cecy la conduitte de la latine et si l’Italienne n’estoit partout libertine et quasy temeraire, je n’apporterois point d’exception a la remarque que j’ay faite, quee les plus hardie dans la prose sont les plus modestes dans les Vers (LANGUE ITALIENNE HARDIE PARTOUT) CEPENDANT (L’ITALIEN EST VERITABLEMENT UNE EXCEPTION), il est indubitable, Meessieurs, que chaque languee a ses reigles et les mesures d’une certaine bienseance qui luy est particuliere, et que nous desdegnerions les graces estrangeres si nous voullions qu’elles ressemblassent aux nostres [...] nous dirions plustost qu’un Escrivain peut estre barbare et divin tout ensemble [...] ces expressions nous paroistoient plus violentes que fortes, et quand le Garin diroit des ames Vivantes, et le Tasse une grande Injuste proye, nous blasmerions la superfluitP de ces Italiesn. Ainsy nous souffririons bien avec quintilien que l’ondit en vers des dentz balnches, parce qu’elle peuvent ne l’estre pas, mais nous ne souffririons point avecq Aristote que l’on dit du laict blanc parce qu’il est tel necessairement [...] enfin nous condamnerions la meilleure partie des beauteex estrangeres, si nous n’en jugions que par les nostres DEF GENIE : jusqu’icy vous avez veu Messieurs que chaque langue a ses propriétéz et ses goustz, et s’il faut ainsi dire ses divertissemens et ses mœurs. Mais a cette heure je veux vous monstrer qu’il est aussy malaisé que necessaire de les reconnoistre et de les suivre. Car on remarque ce genie des langues, ou dans les ouvrages qu’il produit ou dans les causes qui le forment ; or il se cache si subtilement par tout, qu’il est impossible de l’apercevoir sans un jugement exquis, et sans apporter a ceste recherche autant d’assiduité que d’industrie. P. 235 Les loix de bien raisonner estans les mesmes par tout et tousjours, et celles de plaire differentes selon les temps et les lieux il s’ensuit que les premieres dependent de ce qu’il y a d’Immuable et d’Uniforme en noz ames, et les seconde de ce qu’il y a d’Inconstant et de dissemblable ; Or il est certain que l’Eloquence n’ajoute a l’art de raisonner que celluy de plaire. Il faut donq qu’elle suive ce qu’il ya en Nous de changeant et qu’elle proportionne ses graces aux divers Temperamment des regions et des peuples.