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Qu'est-ce qu'un musée, Lectures de Arts

publier les résultats des recherches. enrichir la collection par des achats, en suscitant des dons ou des prêts. exposer les collections et organiser des ...

Typologie: Lectures

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Josette_Lo
Josette_Lo 🇫🇷

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Télécharge Qu'est-ce qu'un musée et plus Lectures au format PDF de Arts sur Docsity uniquement! Qu’est-ce qu’un musée ? Dossier destiné aux enseignants Service culturel des musées d’Orléans SOMMAIRE FICHE 1 : le musée · définition · missions · métiers · statut juridique FICHE 2 : l’idée de collection et le patrimoine · qu’est-ce qu’une collection ? · pourquoi collectionne-t-on ? · comment constituer une collection ? · variété des collections de musées · la constitution des collections des musées FICHE 3 : que faire au musée ? · imaginer · découvrir · regarder · faire parler les œuvres · réfléchir FICHE 4 : lecture d’œuvre · lecture des éléments plastiques · lecture iconographique et iconologique FICHE 5 : les fonctions du musée · le musée, lieu d’éducation · le musée, lieu de délectation · le musée, lieu culturel FICHE 6 : présentation des musées d’Orléans · musée des beaux-arts · musée historique et archéologique de l’Orléanais GLOSSAIRE BIBLIOGRAPHIE QUELQUES PISTES POUR ORGANISER UNE VISITE DÉCOUVERTE DU MUSÉE LE MATÉRIEL DU PEINTRE LE MATÉRIEL DU DESSINATEUR LE MATÉRIEL DU SCULPTEUR FICHE 3 Que faire au musée ? Imaginer des histoires autour des images fixes que sont la plupart des œuvres. Découvrir, rêver ou s’émerveiller devant un savoir-faire, un objet insolite... Regarder et voir En prenant son temps, en s’asseyant, en dessinant, en commentant oralement ou par écrit (à condition d’avoir pris la précaution d’emmener un petit carnet et un crayon de papier), pour garder le souvenir des sensations fugitives reçues devant les œuvres ou noter les questions restées sans réponse. Faire parler les œuvres Les tableaux utilisent un vocabulaire spécifique fait de jeux de couleurs, de lignes, de lumières... et une grammaire, c’est-à-dire qu’ils associent le vocabulaire en fonction du message à transmettre. Décrire, nommer ou croquer les couleurs, leurs nuances, la répartition de la lumière et de l’ombre, la disposition des éléments, le point de vue (place du peintre), les expressions et les gestes des personnages, les impressions personnelles... permet de s’approprier une peinture et d’en comprendre le sens. Les sculptures utilisent des moyens différents. Les effets liés à la matière et la manière dont elle est travaillée (polie, laissant voir des traces d’outils, brillante ou mate...) sont souvent très importants car le choix d’un matériau n’est jamais innocent. Le rôle de l’espace environnant, du jeu des pleins et des vides, des effets d’ombre et de lumière, des rapports des masses, des surfaces et des lignes sont autant d’éléments à prendre en considération. Réfléchir au message qu’à voulu transmettre l’artiste avec ses moyens propres (couleur, lumière, composition...). Tout cela se fera sans toucher les oeuvres ! FICHE 4 Lire une peinture Lecture des éléments plastiques Décrire  personnages, lieu, objets, saison, autres éléments. Observer  le support et son rôle, le format  la relation fond - forme,  le dessin (contours cernés, limités, flous ; répétition ou opposition de lignes...),  la couleur (dominante, richesse chromatique, contraste, équilibre, impression ressentie...),  la lumière (source interne et/ou externe, ombres propre et/ou portée, reflets, lumière égale ou incidente, chaude ou froide, impression ressentie...)  la touche (visible ou invisible, lisse ou épaisse, fluide ou empâtée, nerveuse, pointilliste, tachiste...),  la texture (mate ou brillante, sèche ou grasse, rugueuse ou lisse, quel médium est utilisé?...). Repérer le schéma de composition Composer, c’est mettre ensemble. La composition concerne les lignes, les surfaces, la répartition des couleurs, des ombres et des lumières. La composition donne du sens aux éléments/signes constitutifs de l’œuvre. Elle peut être centrée/décentrée, équilibrée/déséquilibrée, calme/agitée, théâtrale/naturelle, dynamique/statique. Observer la mise en espace : c’est un choix visant  à créer des effets de surface ou de profondeur par l’utilisation ou non de la perspective (géométrique et/ou atmosphérique) en s’appuyant sur les lignes et/ou sur les couleurs et les valeurs c’est- à-dire la luminosité des couleurs,  à indiquer une échelle relative par le jeu des proportions (mesure de l’espace),  à produire un effet sur le spectateur par le cadrage et/ou le point de vue (effets de domination, de proximité, d’espace, de mur, d’accessibilité...) Lecture iconographique et iconologique L’iconographie est l’étude du sujet représenté. Cette étape n’intervient que pour les œuvres figuratives. Elle nécessite souvent la connaissance des sources littéraires, des conventions de représentation (attribut, association de personnages, couleur conventionnelle des vêtements...). Ce sujet va s’inscrire dans un genre : peinture d’histoire, portrait, scène de genre, paysage ou nature morte. Le genre est un mode de classification établit en France par l’Académie royale de peinture et de sculpture au XVII e siècle. L’iconologie se propose d’étudier l’œuvre dans le contexte qui l’a vu naître en analysant les composantes historiques, politiques, sociales, religieuses, philosophiques, géographiques, artistiques et en la mettant en relation avec la biographie de l’artiste, son évolution artistique, les influences reçues... Sous l’effet de cette mise en relation, certains éléments vont devenir symboles : un œuf blanc dans une nativité deviendra le symbole de la promesse de rédemption. En Occident, notre sens de lecture et d’écriture, de gauche à droite, est également utilisé par les peintres ; quand une œuvre se lit de droite à gauche, il y a lieu d’en chercher la raison. Tout élément rare ou anachronique par rapport à l’époque et au lieu de la création, ou par rapport au sujet de l’image, a un sens (fruits, fleurs, personnages, costume...). L’iconologie a pour objet de donner du sens à l’œuvre et de comprendre quelle influence elle a pu, à son tour, avoir sur l’évolution artistique. Ce sens n’est pas toujours conventionnel, ni intentionnel, mais peut être lié à l’artiste et au moment de la création. On ne peut pas analyser une œuvre sans connaître le contexte historique contemporain. Mais on peut regarder une œuvre sans aucune connaissance particulière. C’est même une étape indispensable, car l’œuvre a plusieurs niveaux de lecture qui correspondent à plusieurs niveaux de plaisir. Si on regarde l’œuvre pour elle-même, pour sa plasticité et pour les échos qu’elle provoque en nous, on est à la recherche de la sensation personnelle et de la beauté (première finalité de l’œuvre d’art) et le plaisir sera subjectif et d’ordre esthétique. Si on regarde l’œuvre pour ce qu’elle représente (sujet, démarche de l’artiste...), on est à la recherche du sens (deuxième finalité de l’œuvre d’art) et le plaisir sera plus objectif et d’ordre intellectuel. FICHE 5 Les fonctions du musée Le musée, lieu d’éducation C’est, dès l’origine, la fonction dévolue au musée. Lieu de mémoire, il conserve le patrimoine collectif et doit permettre à tous d’y accéder. Le musée met à la disposition du public, et tout particulièrement des artistes, des œuvres patrimoniales qui sont proposées comme modèle. Cependant, il apparaît que les visiteurs des musées sont des personnes disposant de temps et d’un certain bagage culturel. Quand Zola fait entrer une noce au Louvre, il nous offre le spectacle, trop réel et toujours d’actualité, d’un public qui entre avec beaucoup d’espoir, qui voit mais n’ose regarder, qui se perd et s’angoisse et qui ressort avec soulagement et surtout avec la sensation d’avoir été bafoué. Ce constat a engendré l’idée, qui perdure encore aujourd’hui, d’un lieu poussiéreux, austère et ennuyeux, un lieu réservé à une élite possédant les clefs de la compréhension des œuvres. Si c’est bien autour de ces clefs que se joue l’avenir du musée, elles ne sont pas faites de ce qui est véhiculé par l’imaginaire collectif car l’œuvre n’est pas seulement constituée d’un contenu narratif. L’image est d’abord un vecteur d’émotions, elle parle à notre vécu, à notre imaginaire et à nos sens. En tant que lieu public, le musée, comme la bibliothèque, la salle de cinéma ou de concert, nécessite l’apprentissage d’un comportement. Comme pour lire ou pour écouter de la musique, il faut disposer de temps, de silence... pour pouvoir entrer en communication avec l’œuvre. La première finalité de toute activité culturelle est le plaisir et non l’acquisition de connaissances. Le musée, lieu de délectation Toutes les études statistiques confirment que les visiteurs de musées ont fréquenté les lieux culturels dès leur plus jeune âge et/ou ont un niveau d’études très élevé et que les comportements n’ont pas évolué depuis une vingtaine d’années, malgré la multiplication des services éducatifs et culturels. Le musée nécessite une éducation minimale qui comporte certes une culture de base, mais surtout une connaissance du langage des artistes, un apprentissage de la lecture d’image, une capacité à exercer son imaginaire, à utiliser ses sens, à être curieux et à faire quelque effort de réflexion. Une initiation à la lecture d’image est indispensable, comme l’est l’initiation au langage oral ou écrit, mais pas suffisante car d’autres comportements sociaux sont en jeu. En effet, la médiatisation de certaines œuvres ou expositions impose des normes de goût qui entravent la liberté individuelle et dévalorisent les autres œuvres. Les médias et le marché de l’art ont instauré un nouvel académisme en totale opposition à l’idée de délectation. Pour retrouver le simple plaisir du regard, encore faut-il que ce regard soit sans préjugé et sans attente particulière, simplement disponible pour s’émerveiller. Encore faut-il que la société autorise tout un chacun à exercer son droit au plaisir esthétique, individuellement et hors des chefs- d’œuvre commerciaux. Le musée, lieu culturel Lieu culturel par excellence, les musées ont un rôle important à jouer pour la diffusion de la culture car ils conservent les traces d’une mémoire collective indispensable à la compréhension de la société actuelle. La culture obéit à une démarche personnelle et volontaire, elle se construit au contact de personnes, de situations ou de lieux, elle ne relève pas uniquement de l’enseignement. Dans une visite de musée chacun prendra quelque chose de différent, correspondant à sa personnalité et contribuant à l’enrichir. figuratif : expression artistique produisant des représentations de choses identifiables. hygromètre : appareil permettant de mesurer le taux d’humidité dans l’air. œuvre originale : œuvre conçue et exécutée par l’artiste lui-même ou sous sa direction personnelle, par opposition aux copies et contrefaçons dont elle est le modèle. L’original peut servir de modèle à l’artiste lui-même, on parle alors de réplique. restauration : intervention rendue indispensable à la survie de l’œuvre dont l’objectif est de reconstituer les parties détruites ou endommagées pour lui redonner son unité et sa lisibilité. Toute restauration est une proposition qui doit pouvoir être remise en question par les générations suivantes (principe de reversibilité). ronde-bosse : œuvre sculptée sur toutes ses faces. signature : signe d’authentification qui peut prendre des formes variées (monogramme, nom, nom et prénom...) parfois suivi des mots latins “pinxit”(peint) ou “fecit”(fait). Certaines signatures jouent un rôle plastique, telle celle de Négroni (Vierge à l’Enfant entourée de saint André et de saint Jacques au 2 e étage du musée) inscrite sur un cartellino peint en trompe-l’oeil. support : élément qui soutient la couche picturale (mur, panneau de bois, toile, plaque de métal, de verre...). vernis : matériau obtenu par dissolution d’une résine naturelle ou synthétique dans un diluant volatile. Transparent, incolore, brillant ou mat, le vernis définitif protège la couche picturale du milieu ambiant. Il renforce l’intensité et la cohésion des couleurs et accentue leur transparence. BIBLIOGRAPHIE Comment parler d’art aux enfants par Françoise Barbe-Gall édition Adam Biro, Paris, 2002 L’atelier du peintre (dictionnaire de termes techniques) édition Larousse, collection Références, Paris, 1998 L’art et la manière de le regarder par Hubert Comte édition Volets verts, Paris, 1996 La France du patrimoine. Les choix de la mémoire par Marie-Anne Sire édition Gallimard, collection Découvertes, Paris, 1996 L’invention des musées par Roland Schaer édition Gallimard, collection Découvertes, Paris, 1993 Qu’est-ce qu’un chef-d’oeuvre ? Beaux-arts magazine n°165 février 1998 (p. 82-89) De la collection au musée Education enfantine n°5 janvier 1998 (p. 61-76) Le musée personnel in Daniel Lagoutte, Enseigner les arts plastiques (p.71-77) édition Hachette, collection Education, Paris, 1994 Quelques pistes pour organiser une visite découverte du musée des beaux-arts Organiser la visite au musée Prendre rendez-vous soi-même et préciser le thème de la visite ou les étages choisis Faire des repérages dans les salles avant de venir avec les élèves. Munissez-vous d’un plan du musée à l’accueil et notez l’emplacement des tableaux choisis. Choisissez des œuvres qui vous plaisent, qui ont un lien avec un sujet abordé en classe, une poésie, un livre, une période historique pour les plus grands… Choisissez les tableaux en fonction des centres d’intérêts des enfants. Les enfants de cycle 2 sont très sensibles à la sculpture. Introduisez dans votre parcours une salle où il y en a. Faites les tourner autour, mimer la pose du personnage… La lecture de l’œuvre doit rester proche de l’imaginaire de l’enfant, ne vous souciez pas forcément du sujet du tableau. Privilégiez les grands tableaux, les couleurs nettement contrastées, des œuvres qui font appel aux autres sens que la vue (nature morte, animaux…), les personnages expressifs, une œuvre avec plein de détails. Limitez votre parcours à deux étages maximum et à quelques œuvres : 2 ou 3 suffiront pour les enfants de cycle 2 ; 4 ou 5 pour ceux de cycle 3. Noter 2 ou 3 questions à poser sur chaque œuvre du parcours pour lancer le dialogue au moment de la visite, la suite viendra naturellement en fonction des remarques des enfants. Dédramatiser ! en primaire, inutile de faire un cours d’histoire de l’art. Choisir un type de visite Vous pouvez utiliser l’un des carnets suivants (à nous demander par mail, ils seront mis à votre disposition le jour où vous viendrez préparer votre visite au musée et, quand votre choix sera fait, ils seront déposés en nombre pour votre classe à l’accueil du musée le jour de votre visite) : « les enfants du musée » ou « sur la trace des héros » ou « enfants ailés ». Vous pouvez également choisir l’un des contes (voir dossier conte), ou encore organiser cette visite découverte sous forme d’un dialogue avec les enfants. Quelques tableaux qui fonctionnent toujours Au 2e étage, collections étrangères : David et Goliath de Guido Reni, le Serpent d’airain de Lagorio, l’Arche de Noé de Brueghel, le Portrait de famille de Bisschop. Au 1er étage, collections 17e-18e siècles : la salle 1 pour l’espace, la taille des tableaux, mais attention l’acoustique est épouvantable, vous pouvez vous arrêter devant Saint Sébastien soigné par Irène de La Tour ou l’un des tableaux de Deruet (salle 2), si vous souhaitez leur montrer des objets d’art et des meubles rendez-vous salle 6, vous pouvez alors passer salle 8 pour regarder un pastel. Cet étage intéressera plus les élèves de cycle 3. Pour ceux de cycle 2, privilégiez la salle rouge à l’entresol inférieur. Entresol, collections 19e siècle : le Massacre des Innocents de Cogniet (entresol supérieur), entresol inférieur : Jeanne d’Arc de Etty et le Triomphe de la canaille de Boutet de Monvel (salle rouge), cette salle offre l’avantage de pouvoir aborder le classement par genre de peinture (sauf nature morte), de montrer des œuvres de formats très différents, de présenter des sculptures en marbre, plâtre et terre cuite. Dans la galerie adjacente, vous pouvez aller voir au fond de la salle la Nourrice de Michel-Lévy et le Père de l’artiste de Dinet, ces tableaux et d’autres permettent d’évoquer la vie d’autrefois. Sous-sol, collections du 20e siècle : Etude de Hantai, Portrait dans les bras de ma mère de Fleury, Choses vues en mai de Hélion, Meurtre n°14 et 5h35 un jour de plus de Rancillac… il vous faudra faire un choix car beaucoup d’œuvres vont les attirer, c’est le moment d’expliquer qu’on ne peut pas tout voir en une fois et qu’ils peuvent revenir en famille. Aider les enfants à anticiper en leur expliquant le but et les modalités de cette visite ainsi que les spécificités du lieu qu’ils vont visiter. Le musée est un lieu particulier qui génère des contraintes : se déplacer en groupe en marchant, s’exprimer en parlant doucement car les salles sont sonores et d’autres personnes visitent le musée, ne pas toucher les œuvres. Les consignes concernant le déplacement, le niveau sonore et l’interdiction de toucher les œuvres devront être rappelées juste avant la visite. Vous pouvez emprunter une quinzaine de jours avant la visite le diaporama du musée ou une mallette (voir liste dans le programme du service culturel). Retrouver certaines œuvres vues en classe peut constituer la trame de la visite, cela permet d’aborder les différences entre la reproduction et l’œuvre originale, entre ce que les enfants avaient imaginé et le lieu réel… Si certaines œuvres que vous avez choisies évoquent une histoire précise (Arche de Noé par exemple), vous pouvez la raconter avant en classe, en utilisant un album ou des documents. Le jour de la visite, les enfants auront ainsi plaisir à reconstituer eux-mêmes l’histoire, à faire des comparaisons entre les détails évoqués dans le tableau et ceux de l’histoire racontée ou lue en classe. Il en est de même pour les références à des lieux ou à des personnages évoqués lors de leçons. Informer les adultes qui vont accompagner la classe. Leur rôle est d’assurer la sécurité et la bonne tenue des enfants, ils doivent eux aussi connaître les consignes et le but de la visite. Mais vous ne pouvez pas leur demander d’assurer la visite à votre place. La classe doit donc restée groupée et non morcelée en petits groupes. Préparer le matériel qui sera nécessaire pendant la visite : feuilles ou carnets, crayons de papier et de couleur, support rigide… Objectifs d’une première visite L’objectif numéro 1 est de découvrir un lieu, d’y adapter son comportement, de réfléchir à ce qu’on peut y faire, y découvrir ou y apprendre. Apprendre au musée n’est pas apprendre à l’école, c’est plus aléatoire car lors du parcours, les enfants s’arrêteront devant des œuvres auxquelles vous n’aviez pas pensées : celles qui provoquent une réaction émotionnelle, parce qu’elles sont bizarres ou impressionnantes. Ce n’est pas l’histoire officielle du tableau qui intéresse les enfants, simplement le besoin d’exprimer leur ressenti, alors asseyez-vous devant, demandez leur ce qu’ils ressentent, s’ils aiment ou non et pourquoi, à quoi ça leur fait penser… L’objectif numéro 2 est d’apprendre à regarder. Pour cela il faut s’arrêter un moment devant une œuvre, s’asseoir devant, prendre le temps de la décrire, de se poser des questions, de faire un croquis… N.B. : la plus grande partie des commentaires sera générée par les enfants eux-mêmes. Pendant la visite La durée sera adaptée à l’âge des enfants. La classe doit rester groupée et, en visite libre, les enfants restent sous votre responsabilité pédagogique. Ne scindez donc la classe en petits groupes que pour des activités ponctuelles de croquis par exemple. Il est important que les enfants puissent bénéficier de vos explications, qu’ils écoutent les remarques et questions de leurs camarades… La visite découverte a pour but de répondre à un certain nombre d’interrogations, non d’apporter des connaissances via un discours. Elle doit s’appuyer sur le dialogue, c’est avant tout un exercice d’expression orale que l’on peut combiner avec l’expression écrite (en CM) et graphique. C’est la dynamique du groupe qui va enrichir le discours et donc permettre d’apprendre des choses. Dès le cycle 2, mais surtout au cycle 3, on pourra aborder le classement par genre : portrait, tableaux racontant des histoires, nature morte, paysage, tableaux animaliers, marine. Une recherche à partir de reproductions aura pu être menée précédemment. On pourra aussi choisir de s’intéresser aux aspects plastiques : les couleurs (dominante, couleurs vives ou ternes, chaudes ou froides…), le support (l’espace pédagogique du 2e étage peut être utilisé à cet effet, pensez à le réserver au moment de la prise de rendez-vous ; voir fiches jointes ci-dessous sur le matériel du peintre et du sculpteur), le format (grand/petit ; vertical/horizontal), les plans, les matériaux de la sculpture (cycle 3, pour le cycle 2 selon ce qui est connu des enfants). Le matériel du sculpteur La sculpture Caractérisée par ses trois dimensions, la sculpture est un volume qui vit dans et par l’espace qui l’entoure. Le bas-relief est solidaire d’un fond. La manière dont les formes émergent de ce fond permet de classer les œuvres en bas et haut-reliefs. Le relief n’offre qu’un point de vue frontal, il est de ce fait propice à la narration. Ces œuvres sont généralement intégrées à une architecture ou à une sculpture monumentale. La ronde-bosse est autonome, elle vit et anime l’espace qui l’entoure. On peut tourner autour, sauf si elle est placée dans une niche ou s’il s’agit d’un buste dont on occulte la vision arrière en le plaçant contre un mur afin de privilégier les autres points de vue. La ronde-bosse induit l’idée de synthèse, de monumentalité et joue avec les pleins et les vides. Démarches de sculpteurs La taille s’applique à tous les matériaux solides (pierre, bois, ivoire) traités par enlèvement de matière. Il s’agit d’une démarche qui nécessite une conception mentale préalable car le repentir n’est pas possible. Les formes sont synthétiques du fait de la résistance de la matière ; c’est la beauté de cette dernière qui est mise en valeur. Le modelage s’applique aux matières ductiles comme la terre. Il s’agit d’une démarche centripète dans laquelle les mains jouent le rôle principal, les outils n’intervenant que de manière accessoire. Le travail par adjonctions et retraits successifs permet le tâtonnement et l’expression de la spontanéité du sculpteur. L’assemblage de matériaux identiques ou différents offre de grandes possibilités créatrices. Cette technique permet également le tâtonnement. Les vides, les couleurs, les textures jouent un rôle important. Le moulage et la fonte n’obéissent pas à des démarches de création, ils font suite à l’acte créateur lui- même. Ce sont des moyens techniques permettant soit de réaliser une œuvre dans un matériau pérenne, soit de la multiplier (voir les deux sculptures de Malfray dans la vitrine). Le temps et le coût des matériaux obligent souvent le sculpteur à produire plusieurs exemplaires d’une même œuvre. Matériaux et outils La pierre est un matériau abondant, pérenne, présentant une grande diversité de grains, de couleurs, de dureté (voir dans la vitrine les roches calcaires et le marbre). Le choix dépend souvent des ressources locales, mais la pierre la plus recherchée des sculpteurs est le marbre blanc. La pierre nécessite du temps et de la force. La forme du bloc et son aspect sont essentiels, ils guident l’artiste au cours de sa création. La pointe est l’outil de base, elle sert à enlever de la matière. La grosseur de la pointe est choisie en fonction de l’état d’avancement de la taille. La gradine est une tige d’acier dont l’un des bouts est aplati et dentelé. Elle permet, après le travail de dégrossissage avec la pointe, de dégager les formes. L’écartement des dents permet d’obtenir des effets de matière très variés. Le ciseau plat est constitué d’une tige dont l’une des extrémités est aplatie et forme un tranchant. Il sert à aplanir les surfaces, à gommer les traces laissées par la gradine et à créer des passages entre les plans. C’est un instrument de finition. Certains, plus petits que celui qui est présenté, servent à la sculpture des détails. Ces outils sont utilisés avec une masse en acier pour les pierres dures, un maillet en bois pour les pierres tendres. Ce travail de percussion permet de détacher la matière. L’angle que forme l’outil avec la surface de la pierre varie en fonction du degré d’avancement du travail. Avoisinant un angle de 45° au début, il est peu à peu réduit et l’outil se rapproche de la pierre pour dégager le modelé. Le sculpteur termine son travail avec des rifloirs (râpes). Pour le polissage, des abrasifs de plus en plus fins sont utilisés : papiers émeri, papiers de verre fins, pierre ponce... L’usure de la surface permet d’obtenir un aspect lisse et brillant. Le bois est un matériau abondant mais fragile et périssable. Il en existe une grande variété de dureté, de densité, de grains et de résistance différents. Le bois se caractérise par sa structure fibreuse hétérogène qui contraint le sculpteur à s’adapter au matériau. Comme pour la pierre, la matière première guide les choix de l’artiste. Seul le bois sec est propice à être sculpté. Le cœur de l’arbre et l’aubier sont écartés, on utilise généralement les cernes proches du cœur. Le ciseau est constitué d’une lame d’acier biseautée dont le tranchant entame le bois tandis que le biseau le soulève. Les gouges sont des outils tranchants concaves et semi-circulaires. Ces outils sont utilisés avec un maillet en bois. Pour les finitions, on utilise des limes, des râpes... L’argile est un matériau abondant dans la nature, donc peu coûteux ; sa mise en œuvre ne nécessite pas de techniques ni d’outils complexes. Elle se caractérise par sa malléabilité et peut être utilisée sous forme de bloc de terre à modeler ou être liquéfiée et coulée dans un moule. Son grand inconvénient reste sa fragilité qui est atténuée par la cuisson. Celle-ci modifie l’aspect, la couleur et la sonorité de la matière. Le fil d’acier sert à couper la portion de terre désirée. Les mirettes sont constituées d’anneaux métalliques placés aux deux extrémités d’une tige de bois. Leurs formes sont très variées, elles permettent d’enlever les excédents de terre. Les ébauchoirs, en bois, servent à aplatir, amincir, modeler, lisser la matière et laissent souvent des traces sur l’œuvre. La spatule permet de réaliser des aplats et l’éponge sert à lisser. Les œuvres présentées L’enfant à l’oiseau de Pierre-Charles Bridan (1730-1805 ), marbre L’espiègle de Félix Sanzel (1829-1883 ), marbre Le thème de l’enfance dans l’art prend de l’importance à partir du XVIIIe siècle avec E. Vigée-Lebrun en peinture ou J. A. Houdon en sculpture. Au XIXe siècle, l’enfant acquiert un nouveau statut. Individu à part entière, il est reconnu comme futur citoyen par les lois scolaires de Jules Ferry. Sa représentation n’est plus liée à la maternité, mais exalte au contraire son individualité et son tempérament enjoué comme dans la savoureuse petite espiègle. La blancheur du marbre accentue le sentiment d’innocence qui émane de ces enfants. Trois enfants faisant de la musique de Clovis Monceau (1827-1892), terre cuite Ce concert champêtre, dont on notera l’étrange rassemblement d’instruments (violoncelle, biniou, triangle, tambourin et flûte de pan à l’arrière-plan), semble un heureux prétexte à l’évocation d’un univers enfantin, idéal et onirique qui cache peut-être une allégorie de la musique. Jeune femme de Charles Malfray (1887-1940), plâtre et bronze Il s’agit d’une étude pour une des figures d’angle située à la base du monument aux morts d’Orléans. Malfray aime les formes amples qui occupent l’espace. Le modelé vigoureux et le port de tête noble permettent à l’œuvre d’échapper au statisme qui pourrait résulter d’une plastique de masse. Renarde et ses petits et Laie et ses petits de Mathilde Soyer-Thomas (1858-1949), plâtre La sculpture animalière se développe à partir de l’époque romantique autour de Barye qui représente surtout des animaux sauvages et exotiques combattant ou luttant pour leur survie. Mathilde Soyer- Thomas a choisi de rendre compte de la vie des animaux sauvages dans leur milieu naturel. Vierge à l’Enfant, école néerlandaise, XVe siècle, bois. Cette petite sculpture de dévotion s’inscrit dans la continuité du culte mariale qui se développe à partir du XIIIe siècle. La Vierge regarde tendrement l’Enfant tout en lui tenant le pied. On peut observer le sens des fibres qui a guidé le travail du sculpteur pour le creusement des plis du manteau de la vierge. Jeune femme portant une lanterne chôchin, signé Gyokusan, Japon, début XIXe siècle, ivoire d’éléphant Cette sculpture représente une Geisha recevant son hôte, à la tombée du soir, une lanterne chôchin à la main et un petit chien (de type chin) à ses pieds. Très élégante, elle porte un riche kimono uchikake, des tabi aux pieds, ainsi que des épingles et un peigne dans les cheveux. Le modèle de cet okimono pourrait provenir d'une série d'estampes de Suzuki Harunobu figurant des jeunes femmes de petite taille et des scènes intimistes. L’okimono est une sculpture destinée à décorer le tokonoma, alcôve d’une pièce de réception. À partir de 1850, ces objets traditionnels sont exportés vers l’Occident. Matériel mis à disposition Au fond de la salle, vous trouverez différentes pierres qui peuvent être touchées. Vous pourrez comparer leur aspect tactile, visuelle et sonore, ainsi que leur poids et température. Pour les enseignants, une mallette peut être retirer à l’accueil du musée pour compléter la présentation et une valise pédagogique peut être empruntée pour une quinzaine de jours après réservation auprès du service culturel. À l’exception de ce matériel, les œuvres exposées ne doivent pas être touchées.
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