Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Quand vous serez bien vieille de Ronsard, Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

2020/2021

Téléchargé le 17/09/2021

Josephine_93
Josephine_93 🇫🇷

4.6

(41)

136 documents

1 / 4

Toggle sidebar

Souvent téléchargés ensemble


Documents connexés


Aperçu partiel du texte

Télécharge Quand vous serez bien vieille de Ronsard et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Dans ce poème, publié en 1578, Ronsard, poète vieillissant, s'adresse à une jeune femme, Hélène de Surgères. OBJECTIF (Horace) : dimension argumentative du texte = reprise d'un vieux thème épicurien (carpe diem) PROCEDE dominant : tableau inspiré du poète latin Tibulle = dimension descriptive FORME : sonnet (emprunté aux italiens = Pétrarque XIV) Ces 3 éléments sont caractéristiques de esprit HUMANISTE | PART D'INVENTION +_ transformation du tableau avec aidace de l'évocation (= dramatisatior) introduction thème gloire littéraire {# sur le plan de l'énonciation importance du « JE » + insistance sur la formule finale et surtout la formidable puissance d'évocation de la musique verbale. Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant!, Direz chantant mes vers, en vous émerveillant : «Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. » Lors vous n’aurez servante oyant’ telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant, Bénissant votre nom, de louange immortelle. Je serai sous la terre et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez,/ si m'en croyez,/ rattendez/ à demain : Cucillez/ dès aujourd'hui / les roses /de la vie. Voir dans les 2 derniers vers, les plus forts du poème, ceux qu’on retient le + facilement le formidable jeu phonique et rythmique Voir en particulier la Force que leur donne le jeu d'allitécation en «E», «d » ‘consonnes dentales & «k » qui sont toutes 3 des consonnes fortes parfaitement en accord avec la puissance de lexhortation. Sans compter la préparation du surgissement du mot «rose » par l’allitération en «2 » donnée par les liaisons + le yé final de auilez préparé par æoyeg ! Ce qui fait la beauté & la valeur du poème ? La question du charme : C'est bien entendu l'originalité et la puissance des images, leur force d'évocation puisées en partie à des sources prestigieuses et poussées à un haut degré d'accomplissement. Mais c'est aussi la subtilité d’une musique, qui par son caractère euphonique contribue à insinuer le propos du poète au plus profond de ité. Voir par exemple l'attaque en «an » «ou » et la Façon dont ce couple de sonorités sourdes est décliné dans les 2 quatrains. Or « an » et « ou » correspondent ici au couple Hélène et Le temps. («ou » servant à la désigner par le pronom, «an » étant associé à la série des participes présents à valeur durative + mot «temps » lui-même.) Voir aussi l'opposition plus marquée : an/à Voir le propos de Baudelaire : « La poésie touche à la musique par une prosodie dont les racines plongent plus avant dans l'âme humaine que ne l'indique aucune théorie classique » Projet de Préfaæ pour les Fleurs du Mal. + «le rythme et la rime répondent dans l'homme aux immortels besoins de monotonie de symétrie et de surprise. » notre sensil Pierre de Ronsard 1524-1585 SONNETS à HELENE TABLEAU Le | Extrait d'une élégie composée par le poète latin Tibulle (1: siècte avant J.C Mais toi, je t'en supplie, reste fidèle, et, pour garder le dépôt sacré de ta pudeur, que ta vieille mère demeure toujours attentive auprès de toi. Qu'elle te raconte des histoires en tirant, près de la lampe, les longs fils de sa quenouille bien garnie; cependant qu'à côté d'elle la jeune esclave, attachée à sa lourde tâche, cède peu à peu à la fatigue et au sommeil et laisse tomber l'ouvrage. Carpe diem Tu, ne quacsieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi Finem di dederunt, Leuconce, nec Babylonios Temptaris numeros. Ut melius quicquid erit patil Seu plures hiemes seu tribuit Juppiter ultimam, Quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare Tyrrhenum, sapias, vina liques et spatio brevi Spem longam reseces, Dum loquimur, fugerit invida Aetas: carpe diem, quam minimum credula postero. Traduction HORACE 1° siècle av. J.C. lui-même s'est inspiré des poètes grecs Toi, ne cherche pas (ça ne t'est pas permis) quelle fin Les dieux ont prévue pour moi et pour toi, Leuconce, et Ne t'essaie pas aux nombres babyloniens. Subis ce qui sera comme le meilleur! Que Jupiter ait accordé plusieurs hivers ou ce dernier Qui, maintenant, sur les rochers, brise les vagues de la mer, Penses-y: filtre ton vin et, puisque le temps est bref, Renonce aux longs espoirs. Tandis que nous parlons, le temps jaloux aura fui: Cueille Le jour, fie-toi le moins possible au lendemain. ! dévidant et filant la laine ? entendant À c'est-à-dire au royaume des morts introduction Annonce de méthode et de plan RONSARD : ETUDE ANALYTIQUE Problématique : Qu'est-ce qui fait l'originalité de ce poème ? Je vais expliquer un poème extrait des Sons à Hélène, publié par R. en 1578. Ce texte est un sonnet*, fome particulière empruntée par l’auteur aux italiens, plus précisément à Pétrarque et que les poètes français du XVI ont commencé à mettre à la mode. Dans ce sonnet donc qui est lun des plus célèbres de R. et qu'il a composé dans la dernière partie de son existence, R. s'adresse À une jeune fille d’une quinzaine d'années, Hélène de Surgères, qu'il a rencontré à la cour de France et dont il est apparemment tombé amoureux. L'ensemble du poème est destiné à persuader cette dernière de profiter sans plus tarder de sa jeunesse en répondant à l'amour du poète qu’elle a jusqu'ici repoussé, comme il le dit lui-même avec «un fier dédain » | Lecture expressive Je vais maintenant analyser ce poème en me demandant ce qui fait son originalité et sa force. Je montrerai au fur et à mesure du développement de ce texte (lecture linéaie*)ce que Ronsard emprunte ici à ses devanciers, en particulier aux poètes latins de l'Antiquité et ce qu’il leur ajoute de tout à fait personnel et qui fait de lui l’un des plus grands poètes français de tous les temps. Ce poème débute par une évocation pittoresque et saisissante : un tableau dans lequel R. représente Hélène non pas dans tout l'éclat de sa beauté, mais telle qu’elle se retrouvera lorsqu’elle sera devenue vieille. On remarque effectivement que la plus grande partie du texte, à l'exception donc des 2 vers de la fin qui contiennent l’exhortation* qu’adresse R à Hélène, est écrite au futur de lindicatift. Ce futur transporte immédiatement l'imagination de la jeune femme vers cette époque pour elle sans doute encore lointaine où elle sera devenue vieille, Lier rialle comme le dit d'emblée R Ce qui nest certes la plus réjouissante des perspectives et qui prête à réfléchir. Ce que cherche d’ailleurs notre poète. Ce tableau s'inspire directement d’un texte du poète latin Tibulle dont il peut paraître la traduction. On y retrouve en effet toute une série d'éléments, de motifs, tels que la présence d’une vieille femme, éclairée par une lampe et occupée à filer la quenouille. On y retrouve aussi le personnage de la servante pris dans la même attitude ensommeillée à la suite d’un travail particulièrement lourd. On dira donc que le caractère pittoresque* du tableau construit par R dans les 3 premières strophes du poème vient directement de son inspirateur Tibulle. Cette façon de s'approprier un texte écrit par un auteur antique n’est pas considéré par les poètes du XVI (ceux qu’on appelle aussi les Poètes de la Pléiade* dont R_. était le chef) comme un plagiat*. C'était au contraire tout à fait recommandé (voir la théorie de Pinnutrition*) D'ailleurs R est loin d’imiter servilement son modèle antique | Il en transforme audacieusement la perspective. La weille mise en scène par T. n’est que la mère de sa jeune maîtresse. Le texte de T. est écrit à l'impératif présent et concerne le futur proche : les 2 ou 3 semaines où le poète sera séparé de sa maîtresse à laquelle il recommande en fait de rester sage et fidèle | Chez R. c’est la jeune femme elle-même qui est d’un seul coup en l’espace d’un seul hémistiche*, le premier du poème, transformée en vieillarde. Mise devant l’image de ce qu’elle deviendra bientôt un peu comme dans ce conte d’A. France /a Leçon bien abprise où le confesseur d’une jeune femme trop coquette lui rapporte une tête de mort pour lui faire prendre conscience du sort qui l'attend bientôt. Une sorte de wemento mort * donc. Il s’agit là d’un geste audacieux surtout à l’intérieur d’un poème amoureux comme l'est celui-ci car il n’est pas de nature bien au contraire à flatter l’image de la personne à laquelle il s'adresse |
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved