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Question d'interprétation, Exercices de Littérature

Question d'interprétation sur Œdipe Roi de Sophocle.

Typologie: Exercices

2021/2022

Téléchargé le 26/06/2022

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Télécharge Question d'interprétation et plus Exercices au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Giraux 1e9 Ambre 28/12/2021 Question d’interprétation — Œdipe Roi de Sophocle Depuis l’antiquité, la parole divinatoire fascine et effraie. Des divins, parmi lesquels la Pythie (oracle de Dèlphes), décident de l’avenir. L’oracle désigne à la foi l’élu des Dieux qui transmet leurs messages tel les messagers des dieux et le message lui-même. Le personnage d’Œdipe hante, depuis des millénaires, l’imagination humaine. C’est ce qu’on appelle un mythe originel. En effet, il s’agit de l’une des premières paroles connues et est à l’origine de cette parole. De plus, tous les mythes constituent une parole fondatrice sur nous-même et notre monde (cosmogonie). L’autorité de cette parole fondatrice appartient à un mystère originel qui a pour faculté d’appartenir à tout le monde. Comme toutes les manifestations antiques, le théâtre grec fait fortement référence au coté spirituel et religieux. Cet aspect s’explique par son origine. En effet il est né des hymnes (le dithyrambe) en l’honneur de Dionysos (dans la mythologie grecque ou de Bacchus chez les romains), peu à peu transformés en pièces de théâtre : un chanteur se détache des autres et leur répond, puis un acteur donne la réplique au chœur (l’ensemble des chanteurs). Un deuxième acteur puis un troisième sont introduits par Eschyle puis par Sophocle. De cette origine religieuse, le théâtre conserve des scènes rituelles (scènes de deuil, de sacrifice d’un porcelet sur l’autel, de supplication) et des chants en l’honneur des dieux. — —1 Mais concentrons-nous plus en détails sur notre extrait. En effet, dans le mythe Œdipe Roi de Sophocle (dramaturge grec), plusieurs types de paroles y sont rapportés. Ainsi, nous sommes donc au cœur de l’autorité de la parole sacrée et de la parole humaine. Ce qui nous amène donc à se poser la question suivante : « Quels sont les enjeux portés par la parole dans cet extrait ? ». Ainsi, pour répondre à la question posée, dans un premier temps nous étudierons l’autorité de la parole sacrée présente dans cet extrait. Puis, dans un second temps, nous aborderons l’autorité de la parole, mais cette fois-ci, il s’agira de la parole humaine et d’une joute oratoire (ἀγών —> agôn). Ainsi, du début jusqu’à la fin de l’extrait, nous verrons deux personnes en quête de protection envers la cité de Thèbes : l’une désirant protéger les Thébains du meurtrier de Laïos afin de les préserver de la peste qui s’abattait sur la ville et l’autre voulant également protéger à tout prix la cité de Thèbes de la colère et de la démesure que pourrait avoir Œdipe s’il apprenait la vérité au sujet de l’assassin de l’ancien roi, Laïos et ainsi empêcher la prophétie de l’oracle de Delphes d’avoir lieu. * * * Mais pour commencer, nous allons définir le terme « autorité ». Le mot « autorité » vient donc du latin « auctoritas » et désigne le pouvoir présentant une efficacité sacrale car fondatrice. En ce qui concerne le mythe, on peut dire qu'il s'agit d'une parole fondatrice sachant que certains mythes et discours n'ont pas de nom d'auteur connu ou reconnu. On pourrait donc se demander d'où cette parole va tenir son autorité. Le mythe, en tant que discours répété et transmis par la tradition orale puis par des livres, font de l'organisation des communautés humaines. L'autorité de la parole du mythe provient justement de son origine. Le mythe est un récit fabuleux et imaginaire ayant pour fonction de raconter nos origines et de fournir une réponse possible à la question philosophique : « D'où venons-nous ? ». Étant un mythe, l’oeuvre Œdipe Roi de Sophocle traite donc de cette question. En effet, tout au long de l’histoire, Œdipe se demandra, tout en cherchant la vérité à propos du meurtre de Laïos, d’où il vient. La quête identitaire d’Œdipe débute donc à cause de l'épidémie de peste qui décime la ville de Thèbes. Le roi décide alors de protéger ses habitants en suivant la prophétie de l'oracle de Delphes : le — —2 également prisonnier de sa nature humaine. En effet, Tirésias est présenté comme un vieillard lorsqu’il dit : «Je ne l'ignorais pas mais je l'ai oublié » (p.22, scène d’agôn). Tirésias possède le don de la connaissance mais est conscient que son pouvoir peut lui nuire (il lui a déjà nui par le passé puisqu'il fut rendu aveugle par Héra et Zeus à cause d'un arbitrage entre les époux). Dans la deuxième partie de cet extrait, à cause des révélations qu'il a osé faire à Œdipe, il est soupçonné de fomenter un complot avec Créon (l. 37) et risque alors une peine de mort ou un exil. Tirésias est un personnage peu présent dans la pièce de Sophocle mais qui incarne un rôle important pour l'enquête sur l'identité de l'assassin de Laïos (celui qui possède le savoir) et pour permettre la fin de la peste. Les révélations qu’il fait donc à Œdipe mettent en évidence sa maîtrise de l’art de la divination mais pose également le problème de son pouvoir : il n’utilise pas son don à la manière d’un oracle envoyé et nominé par les dieux, comme un dialogue entre les dieux et les humains mais à des fins personnelles puisqu’il a été touché dans son orgueil par les reproches d’Œdipe. De plus, lorsque Tirésias devient de plus en plus colérique et qu’il dit la vérité brutalement cela peut représenter la colère des dieux face à Œdipe qui est trop orgueilleux pour comprendre que c’est lui « le criminel qui souille ce pays. » (Tirésias). Tirésias fait donc une révélation à Œdipe sur le coup d'une pulsion de colère, dans le premier épisode durant l'agôn entre lui-même et Œdipe. Nous pouvons également remarquer que le savoir est formulé de manière énigmatique et brutale Tirésias donne seulement quelques informations à Œdipe sur sa véritable identité et montre ainsi qu’il ne veut pas dire la vérité et qu’il se retient de le faire « Je dis que tu t'es uni très honteusement, sans le savoir, à ceux qui te sont le plus chers et que tu ne vois pas dans quel maux tu es ! ». Œdipe est le personnage qui ne quitte pas la scène. De plus, il est en constante confrontation et tient des propos virulent, véhément,… jusqu'à ce qu'il accepte la vérité. Selon Aristote, philosophe de la Grèce Antique, il a une parole qui correspond à celle du héros tragique car il tombe dans le malheur par ignorance. Œdipe est donc pas responsable de ce qui le pousse à réaliser cette malédiction (dans une famille maudite, tous les membres doivent ainsi disparaître pour qu'elle puisse être rompu). — —5 Œdipe est aussi, pour son malheur, obstiné, car malgré les conseils de sa femme et du berger, il continue son investigation jusqu’à sa propre perte. Œdipe agit toujours dans l’excès. En plus d’être la figure de la démesure, il est aussi celle du châtiment même de l’hubris (orgueil/démesure). Enfin, Œdipe veut dire « pieds enflés » ce qui signifie, au sens figuré , avoir trop d’estime de soi-même. L’hubris est un mot grec désignant l'excès, l'orgueil, la démesure, toute forme d'arrogance qui peut attirer la vengeance. Œdipe est un impulsif, il est tout entier emporté par direction brutale (retrouvée dès le départ). Sa colère provoque donc la mort de Laïos : « Pris de colère…, je frappe […], je les tue tous ! ». Il s'emporte également contre le berger épouvanté. La violence fait partie des décisions irréfléchie du passé « Sans prévenir ma mère et mon père, je pars […] je laisse -là Corinthe et son territoire, je m'enfuis ». Il ne mesure pas l'importance de certaines révélations avec Jocaste. La source fondamentale de sa susceptibilité est l'orgueil. Au début, quand il se présente, Œdipe dit de lui : « Œdipe au nom que nul n’ignore ». Œdipe va être « la victime » de Thèbes : tel un bouc émissaire, il est expulsé de la ville. Ainsi la souillure est éliminée, les risques contre la démocratie sont circonscrits. Thèbes se retrouve purifiée, protégée de toute survenue de l’autocratie et ainsi libérée de toute forme de peste. * * * Ainsi, pour conclure et répondre à la question posée étant « quels sont les enjeux portés par la parole dans cet extrait », Œdipe est donc celui qui a toujours voulu, envers et contre tous, savoir la vérité. La parole divine (celle de l'Oracle de Delphes) est basé sur une injonction « Connais-toi, toi-même » et va lui permettre de ne plus vivre au hasard de la pulsion est de dépasser leurs apparences. Œdipe est fier d'être d'origine royale, d'avoir conquis le trône de Thèbes, fier de son talent à deviner l'énigme. Il s'agit donc de l'orgueil qui le maintient sur la voie de la tragédie. De son orgueil et la violence dépendra le dénouement car il est une figure de la démesure. La grandeur suprême d’Œdipe c'est l'autorité de sa parole à la recherche de la vérité. À la fin de la pièce, il se regarde en face, se juge et se condamne : « J’apparaît aujourd'hui ce que je suis en fait, un criminel issu d'un criminel ». Son aveuglement l'enferme dans la vision intérieur de son passé et atteint la grandeur de l'homme responsable qui prend en charge la totalité de sa vie et de son destin. — —6
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