Questions malade imaginaire, Exercices de Français

Télécharge Questions malade imaginaire et plus Exercices au format PDF de Français sur Docsity uniquement! LE THÉÂTRE DU XVIIe AU XXIe Molière, Le Malade imaginaire - Parcours : Spectacle et comédie LE RIDICULE DE LA MÉDECINE La médecine offre une matière comique très riche, qui du grotesque à la philosophie la plus profonde, du bas corporel au tragique de la condition humaine. C’est une réserve d’effets comiques : hiérarchie et autorité inversées, infantilisme, rites très formels, mots savants et scatologie, humour noir, puissance d’intimidation. Avant et après Molière, il y a une grande tradition satirique au sujet de la médecine. La connaissance du corps humain et le savoir des médecins ont considérablement évolué depuis le XVIIe siècle, mais la pièce a-t-elle pour autant perdu de son actualité ? Le Malade imaginaire a-t-il encore quelque chose à nous dire ? Notre rapport à la maladie, à la médecine et aux médecins est-il radicalement différent de celui d’Argan ? N’éprouvons-nous pas le besoin de « croire » en quelque chose ? N’avons-nous pas tendance à penser que la médecine guérira tous nos maux ? N’aurions-nous pas de goût pour ce que Béralde nomme le « roman de la médecine » (III, 3) ? Souffrons-nous encore de « la maladie des médecins » (Béralde, III, 4) ? Activité 1 : nos représentations des médecins, des médicaments, de la maladie Chaque groupe de 3-4 élèves choisit quelques questions dans la liste ci-dessous et prépare une interview (fictive), avec un animateur et des invités. On la joue ensuite à la classe, de manière plus ou moins improvisée. – Quelle nombre de visites chez le médecin par an ? – Quelle fréquence de consommation de médicaments ? – Quelle confiance dans les médicaments ? – Quelle confiance dans les vaccins ? – Quelle confiance dans les médecins ? – Nombre d’expériences d’hospitalisation ? – Quelle confiance dans l’hôpital ? – Un adjectif pour qualifier la pratique actuelle de la médecine ? – Désir de devenir médecin ? Activité 2 : Argan vs. Béralde Les élèves se placent en cercle, chacun a une réplique d’Argan ou de Béralde, toutes extraites de la scène 3 de l’acte III. Sans ordre préétabli, chaque élève adresse sa réplique à un autre élève du cercle en le regardant ; l’élève qui a reçu la réplique adresse ensuite la sienne à un autre camarade, et ainsi de suite jusqu’à ce que tous aient pris la parole. Puis, les élèves se rapprochent des camarades qui défendent la même position qu’eux pour former un chœur d’Argan et un chœur de Béralde. Face à face, les deux chœurs énoncent à nouveau leurs répliques en accentuant leur intention (étonnement, agacement, colère, incrédulité, etc.). ARGAN 1. « Vous ne croyez donc point à la médecine ? » 2. « Quoi ! vous ne tenez pas véritable une chose établie par tout le monde, et que tous les siècles ont révérée ? » 3. « Les médecins ne savent donc rien, à votre compte ? » 4. « C’est cela [les médecines qu’il a prises] qui me conserve. » 5. « Mais toujours faut-il demeurer d’accord que [pour ce qui est de guérir] les médecins en savent plus que les autres. » 6. « […] dans la maladie tout le monde a recours aux médecins. » 7. « […] il faut bien que les médecins croient leur art véritable, puisqu’ils s’en servent pour eux-mêmes. » 8. « Que faire donc quand on est malade ? » 9. « […] vous voulez en savoir plus que tous les grands médecins de notre siècle. » BÉRALDE 1. « […] [votre médecin] prendra tant de soin qu’il vous enverra en l’autre monde. » 2. « […] je ne vois pas que pour son salut, il soit nécessaire de croire [à la médecine]. » 3. « […] je trouve [la médecine], entre nous, une des plus grandes folies qui soit parmi les hommes. » 4. « […] je ne vois rien de plus ridicule qu’un homme qui se veut mêler d’en guérir un autre. » 5. « […] les ressorts de notre machine sont des mystères, jusques ici, où les hommes ne voient goutte […]. » 6. « […] pour ce qui est de les guérir, c’est ce que [les médecins] ne savent point du tout. » 7. « [Les médecins] savent parler en beau latin, savent nommer en grec toutes les maladies […]. » 8. « [Les médecins] savent ce que je vous ai dit, qui ne guérit pas de grand-chose […]. » 9. « […] toute l’excellence de leur art consiste en un pompeux galimatias […]. »