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Racine: Bérénice - Commentaire composé, Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

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Téléchargé le 12/11/2021

Clemence
Clemence 🇫🇷

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Télécharge Racine: Bérénice - Commentaire composé et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Etude du monologue de Titus, IV, 4 Introduction Racine (1639-1699) : tragédien (Phèdre, Andromaque, Iphigénie), rival de Corneille. Bérénice : tragédie qui repose sur une esthétique sobre, sur la simplicité extrême de l’intrigue. La pièce est construite autr d’une interrogation : comment Titus parviendra-t-il à expliquer à Bérénice qu’il a décidé de la renvoyer en Orient ? Titus aime Bérénice, la reine de Palestine. Or, devenu empereur de Rome depuis quelques jrs en succédant à son père, il voit son amr s’opposer à son devoir d’état puisque le Sénat et Rome lui interdisent tt mariage avec une reine étrangère. Il a de décidé, depuis le début de la pièce, de lui annoncer cette rupture. Prtant, malgré ses affirmations péremptoires et résolues, Titus s’est avéré incapable de dire la vérité en face de celle qu’il aime. Il s’est finalement décidé à l’acte III à voir Bérénice pr lui annoncer sa résolution : ms avant cette entrevue qu’il sait décisive, Titus repousse encore le moment de la confrontation et demande à rester seul pr réfléchir une dernière fois sur la conduite à tenir. problématique : étudier en quoi ce long monologue est un monologue délibératif. Scène 4 Titus, seul TITUS Hé bien ! Titus, que viens-tu faire ? Bérénice t'attend. Où viens-tu, téméraire ? Tes adieux sont-ils prêts ? T'es-tu bien consulté ? Ton coeur te promet-il assez de cruauté ? Car enfin au combat qui pour toi se prépare Cest peu d'être constant, il faut être barbare. Soutiendrai-je ces yeux dont la douce langueur Sait si bien découvrir les chemins de mon coeur ? Quand je verrai ces yeux armés de tous leurs charmes, Attachés sur les miens, m'accabler de leurs larmes, Me souviendrai-je alors de mon triste devoir ? Pourrai-je dire enfin : «Je ne veux plus vous voir ?» Je viens percer un coeur que j'adore, qui m'aime. Et pourquoi le percer ? Qui l'ordonne ? Moi-même. Car enfin Rome a-t-elle expliqué ses souhaits ? L'entendons-nous crier autour de ce palais ? Vois-je l'Etat penchant au bord du précipice ? Ne le puis-je sauver que par ce sacrifice ? Tout se tait ; et moi seul, trop prompt à me troubler, J'avance des malheurs que je puis reculer. Et qui sait si, sensible aux vertus de la reine, Rome ne voudra point l'avouer pour Romaine ? Rome peut par son choix justifier le mien. Non, non, encore un coup, ne précipitons rien. Que Rome, avec ses lois, mette dans la balance Tant de pleurs, tant d'amour, tant de persévérance, Rome sera pour nous... Titus, ouvre les yeux ! Quel air respires-tu ? N'es-tu pas dans ces lieux Où la haine des rois, avec le lait sucée, Par crainte ou par amour ne peut être effacée ? Rome jugea ta reine en condamnant ses rois. N'as-tu pas en naissant entendu cette voix ? Et n'as-tu pas encore ouï là renommée T'annoncer ton devoir jusque dans ton armée ? Et lorsque Bérénice arriva sur tes pas, Ce que Rome en jugeait, ne l'entendis-tu pas ? Faut-il donc tant de fois te le faire redire ? Ah ! Lâche, fais l'amour, et renonce à l'empire. Au bout de l'univers va, cours te confiner, Et fais place à des coeurs plus dignes de régner. Sont-ce là ces projets de grandeur et de gloire Lepus un jus je iogue | et jusque a ee juut, Qu'ai-je fait pour l'honneur ? J'ai tout fait pour l'amour. D'un temps si précieux quel compte puis-je rendre ? Où sont ces heureux jours que je faisais attendre ? Quels pleurs ai-je séchés ? Dans quels yeux satisfaits Ai-je déjà goûté le fruit de mes bienfaits ? L'univers a-t-il vu changer ses destinées ? Sais-je combien le ciel m'a compté de journées ? Et de ce peu de jours, si longtemps attendus, Ah ! Malheureux, combien j'en ai déjà perdus ! Ne tardons plus : faisons ce que l'honneur exige : Rompons le seul lien. I Le monologue d’un homme tourmenté confronté à un dilemme 1) le profond désarroi de Titus a) une situation d’énonciation pathétique - scè est un monologue : didascalie « seul » (v.1) accolée au nom du pers « Titus ». De seul pers présent sur scè, sur lequel va se concentrer l’attention des spectateurs. - met en scè un héros face à lui-même, qui recherche la solitude (annonçait à la fin de la scè précédente qu’il désirait ê seul). - émotion se manifeste par la présence de pts d’exclamation (v.38, 52), d’interjections (« hé bien » v.1 renforcé par l’adv, « ah » v.38, 52). b) une rupture à envisager - désarroi de Titus s’explique par la nécessité de rompre avec Bérénice (« adieux » v.3). Le renvoi de la reine est ainsi présenté comme un « combat » (v.5, placé à la césure) à livrer avec celle qu’il aime. Titus se met lui-même en scène comme un bourreau face à sa victime. Il utilise ainsi des termes particulièrement forts appartenant au chp lexical de la violence guerrière : « cruauté » v.4 (qui fait réf par son étymologie au sang qui coule), « barbare » v.6, « percer » v.13, 14 qui renvoie aux blessures infligées. - séparation est mise en relief par la formulation de la phrase de rupture au discrs direct : «Je ne veux plus vs voir » v.12 (utilisation d’un vbe de vlonté accpagné de la négation). - paradoxe de cette situation souligné par le v.13: opposition entre la souffrance infligée (« percer » ds le 1° hémistiche) et l’amr réciproque éprouvé (« que j’adore, qui m’aime », ds le 24 hémis avec 2 vbes exprimant cette passion). - cela entraîne l’expression de la souffrance, que ce soit celle de Titus ou de Bérénice (« larmes » v.10 placé à la rime, « malheurs » v.20, « pleurs » v.26). — ce monologue met donc en scè un homme qui vit une situation pathétique à cause de la rupture qu’il doit imposer à celle qu’il aime. Bérénice étant une tragédie, cela renvoie au principe de ce genre qui doit faire éprouver de la pitié au spectateur (associée à la terreur). Cette situation difficile est l’occasion d’une véritable prise de conscience. 2) une douloureuse prise de conscience a) le vertige devant sa propre liberté - Titus fait l’exp de sa toute-puissance puisque c’est de lui seul que va dépendre cette décision. Cela est visible avec la présence de la 1° pers du sing (v.7, 8,9, 10...). Le v.14 insiste sur cet aspect en mettant en relief la réponse à la question posée ds le 24 hémis : «moi-même » placé à la rime, pronom renforcé par «même », réponse lapidaire, ss vbe. - insiste sur le fait que c’est lui-même qui s’est placé ds cette situation : « moi seul » v.19 (le pronom ouvre la phr, ce qui le met en valeur, et est renforcé par l’adj qui le suit). Sujet des vbes v.20 : « J’avance des malheurs que je puis reculer » (il a la possibilité de faire chger les ch, cô l’indique l’antithèse «avance » / « reculer »). - de l’utilisation de cette liberté va dépendre le sort de tt un peuple, représenté par Le plur « yeux » v.47, et même du monde entier (« L'Univers a-t-il vu changer ses destinées ? » v.49, termes sing et plur). - observation des tps confirme que les choix faits par Titus ne seront pas sans incidence sur son entourage et ds son rôle de chef d’État. C’est le cas pr le futur qui indique un acte à venir si Titus en décide 2
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