Télécharge Rimbaud - Le dormeur du Val - Explication linéaire adaptée à l'oral du BAC de français et plus maturité tests effectués au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Introduction Arthur Rimbaud, figure majeure de la poésie du XIXe siècle, se distingue par sa jeunesse révoltée et sa quête de liberté, exprimée par des fugues répétées, et par une volonté de révolutionner le langage poétique. Son impact, notamment sur les symbolistes, est indéniable. Le dormeur du val est un sonnet issu des « Cahiers de Douai ». Ecrit peu après la défaite de Sedan (pendant la guerre franco-prussienne), il brosse le portrait d'un jeune soldat reposant en pleine nature. Pour analyser ce poème, nous nous demanderons comment la structure du sonnet cache une critique puissante de la guerre. Nous mettrons en parallèle les deux lectures en suivant le mouvement naturel du texte : - le premier quatrain dépeint une nature vive et lumineuse, - tandis que le deuxième évoque un soldat paisiblement endormi ; - le premier tercet fait apparaître des ambiguïtés, - confirmé par la chute tragique du tercet final. Premier quatrain : Une nature vive et lumineuse. Le sonnet s’ouvre sur un décor charmant évoquant une nature vive et lumineuse. « C’est un trou de verdure » qui semble protégé, à l'écart du monde, mais le substantif « trou » introduit une première dissonance car il peut évoquer une tombe. La rivière, est personnifiée. Elle « chante » et semble faire la fête en dansant. La structure des trois premiers vers imite la vivacité du cours d'eau avec un enjambement et un rejet. L'atmosphère festive est soulignée par l'adverbe « follement » et aussi par la métaphore des « haillons D'argent » qui compare les éclaboussures à des paillettes, dont le scintillement est mis en valeur par le rejet « D'argent ». Le rejet du verbe « Luit » insiste sur la position centrale du « soleil », qui illumine la scène du haut de la montagne personnifiée, « fière » d’abriter ce havre de paix. Le quatrain se termine par l'image d'un « […] petit val qui mousse de rayons » où la rivière et le soleil, tous deux symboles de vie, semblent fusionner dans une harmonie parfaite. Ainsi, ce premier mouvement semble exprimer la joie de vivre dans un cadre bucolique. Mais à la relecture on se rend compte que c’est un spectacle que le soldat ne pourra plus jamais apprécier. Les éléments naturels, animés par des qualités humaines, deviennent une métaphore de la jeunesse joyeuse et pleine de vie, brutalement interrompue par la guerre. Second quatrain : un soldat paisiblement endormi C’est ce que dénonce le premier vers du quatrain suivant, avec la postposition de l’adjectif dans : « Un soldat jeune ». La description qui suit « bouche ouverte, tête nue » évoque une figure enfantine, et le rejet du verbe « dort » au vers 7 suggère un sommeil paisible et insouciant. Cependant, cette quiétude est perturbée par des éléments troublants : la « nuque baignant » dans l’eau, et l'adjectif « pâle » introduisent des dissonances. A première vue, la couleur verte et l’association poétique du « frais cresson » au bleu du ciel lumineux (« la nue »), nous présente un tableau empreint de douceur et d’harmonie.
