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Roman d'Arthur Rimbaud - Explication linéaire pour l'oral du BAC de Français, Lectures de Français

Explication exhaustive du Poème pour l'épreuve Orale du BAC de français.

Typologie: Lectures

2023/2024

Téléchargé le 16/06/2024

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Aperçu partiel du texte

Télécharge Roman d'Arthur Rimbaud - Explication linéaire pour l'oral du BAC de Français et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Introduction Arthur Rimbaud, figure majeure de la poésie du XIXe siècle, se distingue par sa jeunesse révoltée et sa quête de liberté, exprimée par des fugues répétées, et sa une volonté de révolutionner le langage poétique. Son impact, notamment sur les symbolistes, est indéniable. Ce poème, issu des « Cahiers de Douai » explore les premiers émois amoureux dans une perspective ironique et décalée. Le titre, « Roman », évoque à la fois le genre romanesque et le lyrisme romantique. Pour analyser ce poème, nous nous demanderons comment Rimbaud use de l'autodérision pour se détacher de la poésie lyrique. Nous suivrons la trame narrative du texte : 1. le premier mouvement évoque l’escapade d’un adolescent en quête de sensations ; 2. le deuxième porte un regard ironique sur ses rêveries et ses émotions ; 3. le troisième raconte une rencontre amoureuse plus burlesque que romantique ; 4. enfin, le dernier mouvement mène au dénouement de l’intrigue. Mouvement 1 : Escapade d’un adolescent en quête de sensations. Dès le début, Rimbaud affiche sa volonté de se démarquer des règles poétiques traditionnelles. Le poème s’ouvre sur un aphorisme qui annonce le ton ironique du poème : v.1 « On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. » . L’emploi du pronom impersonnel « on » et le présent de vérité générale permettent de partager une expérience universelle et de rompre avec les normes lyriques qui privilégient le « je ». . De plus, le registre familier du premier quatrain lui confère une tonalité orale plus proche du récit que de la poésie. Rimbaud adopte une approche narrative expliquant comment il quitte son cadre habituel : v.2-4 « - Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! On va sous les tilleuls verts de la promenade » . Les vers 2 et 3 évoquent la situation initiale. Les « cafés tapageurs aux lustres éclatants », les « bocks » et la « limonade » suggèrent que le jeune homme a l’habitude de fréquenter les endroits festifs de la ville. . Le complément circonstanciel de temps « un beau soir » marque une rupture avec la routine, tandis que l’expression « foin de » exprime la lassitude et fait office d’élément perturbateur. . Le dernier vers du quatrain esquisse l'objectif du héros romantique qui s'évade « sous les tilleuls verts de la promenade » en quête d’émotions. La synesthésie des sensations rappelle l’évocation lyrique de la nature. . La vue est sollicitée par la couleur verte, puis : . l’odorat : v.5 « Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! » . le toucher : v.6 « L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ; » . l’ouïe : v.7 « Le vent chargé de bruits » Cependant, les sons et odeurs de la ville sont mêlés à ceux de la campagne : v. 7-8 « Le vent chargé de bruits, - la ville n'est pas loin, - A des parfums de vigne et des parfums de bière... » De plus, les répétitions (« tilleuls » « bon », « parfums »), introduisent une sorte de niaiserie ironique. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 Dans ce premier mouvement, Rimbaud opère une transition poétique. Il introduit des éléments de la vie urbaine dans son ode à la nature et insère une trame narrative qui ouvre de nouvelles perspectives. Mouvement 2 : Regard ironique sur les rêveries et les émotions de l’adolescent Dans le deuxième mouvement, Rimbaud porte un regard ironique sur ses rêveries d’adolescent. La phrase qui s’étend sur le troisième quatrain multiplie les images métaphoriques qui préfigurent la rencontre à venir et la dévalorise par des termes réducteurs ainsi que la répétition de l’adjectif « petit ». La nature, décrite de manière minimaliste est un décor artificiel et insignifiant : v. 9-10 « - Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon D'azur sombre, encadré d'une petite branche » . Rimbaud dépeint une nature domestiquée, limitée à l'espace urbain. Le déictique "Voilà," concentre l’attention sur des détails pour échapper à l'environnement bétonné. La suite de la phrase laisse présager une aventure qui ne comblera pas les attentes de l’adolescent : v. 9-10 « Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond Avec de doux frissons, petite et toute blanche... » . Le participe passé « piqué » évoque comme un pincement au cœur et accentue la dissonance entre l’« étoile », symbole de la femme idéale et son épithète « mauvaise ». . La proposition relative « qui se fond Avec de doux frissons » laissent présager une relation sentimentale fugace. . Enfin, l’apposition « petite et toute blanche » souligne le jeune âge et l’innocence de sa future rencontre, mais peut également suggérer le caractère platonique de cette relation. Dans le quatrième quatrain, Rimbaud adopte une attitude sarcastique envers les émotions typiques de l'adolescence : L'association du printemps et de l'adolescence est un thème lyrique fréquent : v. 13-16 « Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser. La sève est du champagne et vous monte à la tête... » . Ici, les phrases nominales exclamatives du premier hémistiche traduisent l’enthousiasme de la jeunesse tout en introduisant une distance ironique. . La comparaison de la « sève » au « champagne » mêle nature et vie urbaine tandis que le champ lexical de l'ivresse (« griser », « monte à la tête ») tourne en dérision cette euphorie hormonale et présente ses rêveries comme de simples divagations. . Le passage du pronom « on » à « vous » connecte le lecteur au poète, éloignant encore plus le poème de l'introspection lyrique traditionnelle. . Le désir d’un baiser, décrit comme « une petite bête » dénote une ironie moqueuse envers les élans sentimentaux de l'adolescence. En se penchant sur ses émotions juvéniles avec humour, Rimbaud remet en question la pertinence de ses rêveries romantiques et prépare le lecteur à l’ironie tragique du dénouement. 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 1
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