Télécharge secc81ance-3decc81nouement-de-badine.pdf et plus Lectures au format PDF de Principes de conception du théâtre sur Docsity uniquement! Séquence ... L’aveu sur scène Problématique : quelles formes prend l’aveu au théâtre ? Quels sont les fonctions et les enjeux dans l’intrigue et dans la représentation ? Objet d’étude : Le texte théâtral et sa représentation, du XVIIème siècle à nos jours. Séance .... Lecture analytique : Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, acte III, scène 8 (dénouement) Objectifs : ! Aborder la complexité du dialogue théâtral (la double énonciation et le témoin caché). ! Montrer que l’aveu n’est pas seulement une délivrance pour celui qui le profère, mais qu’il a un impact sur les autres. - Introduction : interrogation d’élèves (Musset et le drame romantique ; action d’On ne badine pas avec l’amour et présentation de l’extrait.) Rappel des fonctions d’un dénouement (1) Résoudre le noeud de l’intrigue (la question du mariage qui ne satisfait pas Camille). 2) Régler le sort des personnages. 3) Donner le genre de la pièce.) et de la double énonciation au théâtre (Rosette cachée)/ Questions possibles : toutes questions tournant autour d’un dénouement à la fois heureux et malheureux ; d’un dénouement heureux pour les amoureux mais cruel pour les êtres manipulés comme Rosette ; d’un dénouement tant attendu par les deux principaux protagonistes car l’aveu se réalise enfin. - Éléments pour analyser ce dénouement au regard de la problématique du groupement : ! Bien repérer qu’il s’agit d’un dénouement et que tous les obstacles doivent être levés ce qui n’est pas le cas ici. Par « orgueil » mais aussi par « vanité, bavardage et colère » comme le souligne Perdican dans l’une de ses tirades, les deux amoureux se sont fait du mal. Le dénouement s’annonce mal. En effet, il n’y a pas de dialogue mais deux monologues, d’abord celui de Camille puis celui de Perdican. - Camille se rend seule à l’oratoire pour s’entretenir avec Dieu à qui elle pose des questions dont elle ne peut recevoir de réponse (= questions rhétoriques) ce qui renforce son désespoir. La réponse de Dieu est absente de cette scène mais elle apparaîtra de manière cruelle à la fin soulignant ainsi que l’amour divin n’est pas compatible avec l’amour humain. La didascalie « Elle se jette au pied de l’autel » met également en lumière l’importance de Dieu dans son choix. Son monologue constitue déjà un 1er aveu puisqu’en s’adressant à Dieu elle révèle implicitement qu’elle aime Perdican : « quand j’ai refusé de devenir l’épouse d’un autre que vous, j’ai cru parler sincèrement ». - De même, Perdican recherche la solitude dans l’oratoire et tient un monologue où il évoque sa relation avec Camille qu’il nomme péjorativement « cette fille ». Il exprime ses regrets de ne pas pouvoir s’unir à elle, comme le montre l’emploi du conditionnel : « Elle aurait pu m’aimer, et nous étions nés l’un pour l’autre ». - C’est le hasard qui va les faire se rencontrer et s’avouer leur amour : « Insensés que nous sommes. Nous nous aimons. » Cet aveu s’accompagne de gestes significatifs, comme le montrent les didascalies : « Il la prend dans ses bras » ; « Il l’embrasse ». - La courte réplique de Camille constituée de trois questions met fin aux monologues. Dès lors, la parole se libère et Camille et Perdican peuvent enfin s’avouer leur amour.