Texte 1, analyse linéaire lettre Mme de Sévigné, Lectures de Français

Télécharge Texte 1, analyse linéaire lettre Mme de Sévigné et plus Lectures au format PDF de Français sur Docsity uniquement! Texte 1, Mme de Sévigné : “Lettre à M. de Pomponne” (extrait) 1. Introduction : En 1671, la fille aînée de Madame de Sévigné, Françoise-Marguerite, part rejoindre son époux dans le Midi. Cette séparation fut pour Mme de Sévigné un véritable déchirement, mais fut l'occasion d'une correspondance célèbre entre la mère et la fille, ininterrompue de 1671 à 1696. Cependant l’épistolière s’adresse également dans ses lettres à d'autres destinataires. Les quelques 764 lettres représentent un témoignage savoureux des mœurs de son époque. Observatrice perspicace, véritable chroniqueuse de la vie de cour, Mme de Sévigné relate les événements marquants qui ont eu lieu à Paris. Ainsi, dans cette lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, M. de Pomponne, l'épistolière met en scène une anecdote illustrant l'état d'esprit qui règne dans l'entourage de Louis XIV. L'intérêt majeur de cette lettre réside dans la mise en scène du roi qui met à l'épreuve la sincérité d'un courtisan. 2. Problématique : Comment à travers cette scène vivante Mme de Sévigné dénonce-t-elle les ridicules de la Cour de Versailles ? 3. Mouvements : - M1 : introduction/situation d’énonciation - M2 : l’anecdote racontée - M3 : conclusion et morale de l’histoire 4. Partie 1 (lignes 1 à 4), introduction/situation d’énonciation :  Ligne 1 : - Situation d’énonciation, elle introduit le contexte au lecteur et permet de planter le décor de Versailles - Phrase “Captatio benevolentiae” c’est à dire qu’elle capte directement l’attention du lecteur - Champ lexical de la narration : “je vous conte”, “historiette” qui montre la double fonction de l’auteur de la lettre : celle de l’expéditeur et du narrateur - Dès le début de la lettre, Madame de Sévigné emploie un ton désinvolte, léger on remarque cela par un double pléonasme : “petite historiette” (le suffixe “iette” indique déjà le fait que l’histoire sera courte) / “très vraie” (la vérité ne se quantifie pas mais cela permet d’insister sur la véracité de l’anecdote) - Madame de Sévigné indique déjà la finalité de son histoire qui est d’instruire, c’est à dire d’enseigner quelque chose de “très vraie” et de divertir “et qui vous divertira”, faisant alors écho à la devise classique “Plaire et Instruire”  Ligne 2 : - Dimension théâtrale avec un dialogue rapporté au discours direct et la ponctuation pour plus de dynamisme, le destinataire a l'impression d'être immergé dans la scène/de la vivre - Le verbe pronominal “se mêle” a pour but de montrer que la poésie n’appartient pas au rôle du Roi  Ligne 4 : - “Pas trop joli” est une litote (= figure de rhétorique qui consiste à atténuer l'expression de sa pensée) qui signifie en réalité médiocre - “Un matin” marque le passage à l’anecdote - Dans sa demande au Maréchal, le Roi expose le jugement qu’il attend de celui-ci sur le madrigal : “et voyez si vous n'en avez jamais vu un si impertinent.” 5. Partie 2 (lignes 4 à 14), anecdote racontée :  Ligne 5 : - “Lisez” et “voyez” sont à l’impératif montrant la supériorité du Roi  Ligne 6 : - “Parce qu’on sait que depuis peu j’aime les vers, on m’en apporte de toutes les façons” montre que le Roi est le centre de toutes les attentions à la Cour comme le souligne les pronoms “j’’” et “m’”  Ligne 8 : - L’apostrophe “Sire” et la périphrase “Votre majesté” soulignent la flatterie excessive du courtisan - L’adverbe “divinement” élève au niveau de Dieu le jugement du Roi et le roi lui-même ce qui prouve encore sa supériorité mais aussi son caractère de droit divin  Ligne 9 : - “Le plus sot et le plus ridicule madrigal que j’aie jamais lu” est une hyperbole soulignant la réaction exagérée et fausse du courtisan qui s’empresse d’acquiescer (donc de flatter) les propos du Roi  Ligne 10 : - “N’est-il pas vrai que celui qui l’a fait est bien fat ?” est une interro négative qui dévoile le stratagème du Roi où il met à l’épreuve la