Docsity
Docsity

Prépare tes examens
Prépare tes examens

Étudies grâce aux nombreuses ressources disponibles sur Docsity


Obtiens des points à télécharger
Obtiens des points à télécharger

Gagnz des points en aidant d'autres étudiants ou achete-les avec un plan Premium


Guides et conseils
Guides et conseils

Texte 1 : Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco, 1990, extrait ..., Notes de Droit

Texte 1 : Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco, 1990, extrait de la scène 2 Meurtre de la mère, de. ZUCCO. - "Je suis venu chercher mon treillis". à la fin ...

Typologie: Notes

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Caroline_lez
Caroline_lez 🇫🇷

4.3

(104)

1K documents

1 / 5

Toggle sidebar

Documents connexés


Aperçu partiel du texte

Télécharge Texte 1 : Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco, 1990, extrait ... et plus Notes au format PDF de Droit sur Docsity uniquement! 1 Texte 1 : Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco, 1990, extrait de la scène 2 Meurtre de la mère, de ZUCCO. - "Je suis venu chercher mon treillis". à la fin de la scène, pages 15 à 18. ZUCCO. - Je suis venu chercher mon treillis. LA MÈRE. - Ton quoi ? ZUCCO. - Mon treillis : ma chemise kaki et mon pantalon de combat. LA MÈRE. - Cette saloperie d'habit militaire. Qu'est-ce que tu as besoin de cette saloperie d'habit militaire ? Tu es fou, Roberto. On aurait dû comprendre cela quand tu étais au berceau et te foutre à la poubelle. ZUCCO. - Bouge-toi, dépêche-toi, ramène-le moi tout de suite. LA MÈRE. - Je te donne de l'argent. C'est de l'argent que tu veux. Tu t'achèteras tous les habits que tu veux. ZUCCO. - Je ne veux pas d'argent. C'est mon treillis que je veux. LA MÈRE. - Je ne veux pas, je ne veux pas. Je vais appeler les voisins. ZUCCO. - Je veux mon treillis. LA MÈRE. - Ne crie pas, Roberto, ne crie pas, tu me fais peur ; tu vas réveiller les voisins. Je ne peux pas te le donner, c'est impossible : il est sale, il est dégueulasse, tu ne peux pas le porter comme cela. Laisse-moi le temps de la laver, de le faire sécher, de le repasser. ZUCCO. - Je le laverai moi-même. J'irai à la laverie automatique. LA MÈRE. - Tu dérailles, mon pauvre vieux. Tu es complètement dingue. ZUCCO. - C'est l'endroit du monde que je préfère. C'est calme, c'est tranquille, et il y a des femmes. LA MÈRE. - Je m'en fous. Je ne veux pas te le donner. Ne m'approche pas, Roberto. Je porte encore le deuil de ton père, est-ce que tu vas me tuer à mon tour ? ZUCCO. - N'aie pas peur de moi, maman. J'ai toujours été doux et gentil avec toi. Pourquoi aurais-tu peur de moi ? Pourquoi est-ce que tu ne donnerais pas mon treillis ? J'en ai besoin, maman, j'en ai besoin. LA MÈRE. - Ne sois pas gentil avec moi, Roberto. Comment veux-tu que j'oublie que tu as tué ton père, que tu l'as jeté par la fenêtre, comme on jette une cigarette ? Et maintenant, tu es gentil avec moi. Je ne veux pas oublier que tu as tué ton père et ta douceur me ferait tout oublier, Roberto. ZUCCO. - Oublie, maman. Donne-moi mon treillis, ma chemise kaki et mon pantalon de combat même sales, même froissés, donne-les-moi. Et puis je partirai, je te le jure. LA MÈRE. - Est-ce moi, Roberto, qui t'ai accouché ? Est-ce de moi que tu es sorti ? Si je n'avais pas accouché de toi ici, si je ne t'avais pas vu sortir , et suivi des yeux jusqu'à ce qu'on te pose dans ton berceau, mon regard sur toi sans te lâcher, et surveillé chaque changement de ton corps au point que je n'ai pas vu les changements se faire et que je te vois là, pareil à celui qui est sorti de moi dans ce lit, je croirais que ce n'est pas mon fils que j'ai devant moi. Pourtant, je te reconnais, Roberto. Je reconnais la forme de ton corps, ta taille, la couleur de tes cheveux, la couleur de tes yeux, la forme de tes mains ces grandes mains fortes qui n'ont jamais servi qu'à caresser le cou de ta mère, qu'à serrer celui de ton père, que tu as tué. Pourquoi cet enfant, si sage pendant vingt-quatre ans, est-il devenu fou brusquement ? Comment as-tu quitté les rails, Roberto ? Qui a posé un tronc d'arbre sur ce chemin si droit pour te faire tomber dans l'abîme ? Roberto, Roberto, une voiture qui s'est écrasée au fond d'un ravin, on ne la répare pas. Un train qui a déraillé, on n'essaie pas de le remettre sur ses rails. On l'abandonne, on l'oublie. Je t'oublie, Roberto, je t'ai oublié. ZUCCO. - Avant de m'oublier, dis-moi où est mon treillis. LA MÈRE. - Il est là, dans le panier. Il est sale et tout froissé. (Zucco sort le treillis.) Et maintenant va-t-en, tu me l'as juré. ZUCCO. - Oui, je l'ai juré. Il s'approche, la caresse, l'embrasse, la serre ; elle gémit. Il la lâche et elle tombe, étranglée. Zucco se déshabille, enfile son treillis et sort. 2 Texte 2 : Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco, 1990, extrait de la scène 3 Sous la table de "Au bout d'un moment, la Gamine sort de dessous la table, s'approche de la fenêtre, l'entrouvre, fait entrer Zucco." à La Gamine.- " Cache-toi sous la table ; voilà du monde", pages 23 à 27. Au bout d'un moment, la Gamine sort de dessous la table, s'approche de la fenêtre, l'entrouvre, fait entrer Zucco. La Gamine : _ Enlève tes chaussures. Comment t'appelles-tu ? Zucco : _ Appelle-moi comme tu veux, et toi ? La Gamine : _ Moi, je n'ai plus de nom. On m'appelle tout le temps de noms de petites bêtes, poussin, pinson, moineau, alouette, étourneau, colombe, rossignol. Je préfèrerais que l'on m'appelle rat, serpent à sonnettes, ou porcelet. Qu'est-ce que tu fais, dans la vie ? Zucco : _Dans la vie ? La Gamine : _Oui, dans la vie : ton métier, ton occupation, comment tu gagnes de l'argent, et toutes ces choses que tout le monde fait ? Zucco : _Je ne fais pas ce que fait tout le monde. La Gamine: _Alors justement, dis moi ce que tu fais. Zucco: _Je suis agent secret. Tu sais ce que c'est un agent secret ? La Gamine: _Je sais ce que c'est qu'un secret. Zucco: _Un agent secret, en plus d'être secret, il voyage, il parcourt le monde, il a des armes. La Gamine _Tu as une arme ? Zucco: _Bien sûr que oui. La Gamine: _Montre-moi. Zucco: _Non. La Gamine: _Alors tu n'as pas d'arme. Zucco: _Regarde. Il sort un poignard. La Gamine: _Ce n'est pas une arme, ça. Zucco _Avec ça, tu peux tuer aussi bien qu'avec n'importe quelle autre arme. La Gamine: _En dehors de tuer, qu'est-ce qu'il fait d'autre, un agent secret ? Zucco: _Il voyage, il va en Afrique. Tu connais l'Afrique ? La Gamine: _Très bien. Zucco: _Je connais des coins en Afrique, des montagnes tellement hautes qu'il y neige tout le temps. Personne ne sait qu'il neige en Afrique. Moi, c'est ce que je préfère au monde : la neige en Afrique qui tombe sur les lacs gelés. La Gamine: _Je voudrais aller voir la neige en Afrique. Je voudrais faire du patin à glace sur les lacs gelés. Zucco:_ Il y a aussi des rhinocéros blancs qui traversent le lac, sous la neige.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved