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The Story of a Detective Novel Entitled “Pars Vite et Reviens Tard” Written by Fred Vargas, Essai de Littérature

Typologie: Essai

2018/2019

Téléchargé le 14/10/2019

Sylvestre_Or
Sylvestre_Or 🇫🇷

4.2

(32)

240 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge The Story of a Detective Novel Entitled “Pars Vite et Reviens Tard” Written by Fred Vargas et plus Essai au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! 08 The Story of a Detective Novel Entitled “Pars Vite et Reviens Tard” Written by Fred Vargas (L’histoire romanesque du roman policier Pars vite et reviens tard de Fred Vargas) Penlak Wongchongchaiharn เพ็ญลักษณ์ วงศ์จงใจหาญ* * อาจารย์ประจำาสาขาวิชาภาษาฝรั่งเศส ภาควิชาภาษาตะวันตก คณะโบราณคดี มหาวิทยาลัย ศิลปากร เรื่องราวในนวนิยายแนวสืบสวนสอบสวนเรื่อง ปาร์ส์ วิต เอ เรอเวียงส์ ตาร์ด์ ของ เฟรด วาร์กัส 196 196 A b s t r a c t This article is an examination of a detective novel entitled “Pars Vite et Reviens Tard” written by Fred Vargas. Firstly, the paper looks at kinds of stories told in this novel and Secondly, whether or not these stories conform to traditional models of detective novel. The first is the crime story, according to Tzvetan Todorov’s ideas. The second is the detective story as expounded by Frank Evrard. Thirdly there is the love story as found in Fred Vargas’ novel itself. We can use Paul Larivaille’s “quinaire schema”, mentioned by Yves Reuter, to analyze the plot and how it unfolds in this novel. In conclusion we found that “Pars vite et reviens tard” broadly conforms to the model of the traditional detective story. For example, the criminal story is absent from the recital and its detective story constitutes the discourse of the novel. The criminal story shows the signals, the deaths, the suspects and conforms to Todorov’s “curiosity” and the plot follows every step of the “schema quinaire”. Although there are certain pertinent details which deviate from this model such as its love story. Keywords: histoire, roman policier, Pars vite et reviens tard, Fred Vargas 199 199 P e n l a k W o n g c h o n g c h a i h a rn 200 200 actuellement une des plus célèbres auteures françaises de romans noirs. Pour analyser la fiction du roman policier Pars vite et reviens tard de Fred Vargas, il faut, de prime abord, que nous nous concentrions sur l’histoire romanesque qui se divise en actions, intrigues et séquences selon Yves Reuter. Gérard Genette définit le terme d’« histoire » comme une succession d’événements, réels ou fictifs, et leurs relations d’enchaînement ou de répétition (Genette 1972: 72). De même, Yves Reuter propose lui aussi une analyse portée sur l’histoire romanesque, en partant de l’idée que « toute histoire est composée d’états et d’actions. ». Celles-ci sont en nombre plus ou moins important. C’est ainsi que l’analyste arrive à distinguer le récit d’actions du récit « psychologique » : dans le premier, les actions sont plus nombreuses et tournées vers l’extérieur de la psychologie du personnage ; le pôle inverse est représenté par le second (Reuter 2001: 19). Dans Pars vite et reviens tard. Les actions sont d’emblée nombreuses et importantes. Leur nature est interne de la part de l’enquêteur et externe de la part du coupable. On peut conclure que les actions de ce livre sont tendanciellement autant un récit d’aventures, dans 201 201 lequel le coupable commet des crimes au fur et à mesure, et au cours duquel l’enquêteur présume un coupable, qu’un récit psychologique où les actions se développent à force de réflexions de l’enquêteur sur des crimes avant une arrestation immédiate d’un suspect. Et puis une autre coupable, le vrai, révèle son dessein criminel dans une lettre. Il est possible par ailleurs que Pars vite et reviens tard soit classé dans le roman noir tel que le propose Tzvetan Todorov dans « Typologie du roman policier ». En effet, Todorov précise que dans un roman dit policier, il existe « deux formes d’intérêt tout à fait différentes ». La première consiste à ce qu’il nomme la curiosité : on part d’un certain effet (un cadavre et certains indices) et on trouve sa cause (le coupable et ce qui l’a poussé au crime). La deuxième forme est le suspense : on nous montre d’abord les causes, les données préalables, et « notre intérêt est soutenu par l’attente de celui qui va arriver, c’est-à-dire des effets (cadavres, crimes, accrochages) » (Todorov 1971: 60). Ce récit s’appuie donc sur cette notion de curiosité. Ainsi, on parle d’abord des étranges annonces et des cadavres. Ensuite, arrive une lettre révélant quelques éléments clés. Cependant, l’intrigue ne se résout qu’au fur et à mesure grâce à l’enquête du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg. Dans un roman policier, on peut établir une distinction entre l’histoire du crime et celle de l’enquête. C’est ainsi que nous parlerons, dans les lignes qui suivent, de l’histoire du crime, de celle de l’enquête et enfin de celle de l’amour. 204 204 2. L’histoire de l’enquête Au cours de l’enquête qui ne commence qu’au chapitre VI, Adamsberg s’intéresse aux indices. Cependant, il ne peut lui- même les élucider qu’au chapitre XXXI où il arrête Damas, le semeur de peste. L’auteure donne au fur et à mesure des indices au lectorat tandis que l’histoire du crime, après la préparation du semeur de peste, ne se met en place qu’au chapitre XVI où le premier cadavre est présenté. Evrard propose l’histoire de l’enquête : « […] l’enquêteur et le narrateur témoin n’ayant pas assisté au meurtre, ils permettent d’exposer de façon brève et efficace le crime et les premiers constats de l’enquête policière de décrire les différents indices et témoignages recueillis. (Evrard 1996: 77-78) » Et l’enquête de ce roman comprend bien des indices et des témoignages qu’on analysera plus tard. Avant que ne commence le crime, il y a des indices tels que les annonces spéciales criés par Joss, le chiffre quatre et CLT peints sur la porte des immeubles dont l’un est dévoilé par Decambrais et l’autre par Marc Vandoosler. L’enquête est menée par l’ignorance d’Adamsberg sur ces indices. Tantôt, il consulte Decambrais sur les annonces spéciales, de temps en temps il interroge Camille sur l’histoire des quatre, quelquefois il interroge Vandoosler sur l’histoire ancienne de la peste, épisodiquement encore le médecin Ferez sur le meurtrier potentiel et sur l’enquête qu’il mène. En ce qui concerne les indices, Yves Reuter en distingue trois catégories. La première incarne « les indices fictionnels » 205 205 qui sont soit matériels (objets, anomalie liés au crime), soit circonstanciels (les hypothèses que le lecteur peut construire à partir du portrait physique ou psychologique des personnages). La deuxième catégorie, « les indices linguistiques » placés dans les dialogues (implicites, lapsus…) ; et enfin « les indices scripturaux », plus accessibles au lecteur qu’au détective : ils sont constitués « d’anagrammes, de symétries, de dissémination du signifiant (Reuter 1997: 42) ». Si l’on parle des indices dans Pars vite et reviens tard, on ne peut pas nier toutes les annonces spéciales, les puces ou la peste, et le chiffre quatre. Indices linguistiques, les annonces spéciales, d’abord, créent un mystère, dans la mesure où elles n’ont ni queue ni tête dans le roman. De tels indices sont également étudiés par Decambrais. Celui-ci s’intéresse aux textes anciens qui n’ont de sens que pour lui (Vargas 2001: 69). Il s’ensuit que l’auteure nous annonce comme indices les puces des rats ou de la peste dans les chapitres XIV et XXIII où Arnaud (le vrai nom de Damas) se rend chez Mané pour les prendre (Vargas 2001: 118-119). Un autre indice linguistique est ensuite découvert sous les traits des chiffres quatre et CLT peints à la porte des immeubles, dans un dialogue entre Adamsberg et Maryse, jeune femme qui s’occupe des enfants et qui s’inquiète elle aussi du mystère. D’abord, Adamsberg ne s’intéresse pas assez à l’angoisse de Maryse, ni aux chiffres quatre en disant à son collègue : « Une jeune femme à bout de nerfs, rien de plus. Une mauvaise blague dans son immeuble, ou simplement quelques tags. Elle n’a 206 206 besoin que d’un peu de soutien. » (Vargas 2001: 42) Mais plus tard, Adamsberg doit être plus sérieux en interrogeant la jeune femme pour diminuer l’anxiété de celle-ci. Malgré l’insistance de Maryse, le commissaire Adamsberg ne s’intéresse pas à cette histoire de 4 dans le 13e arrondissement, avenue d’Italie, ainsi qu’au CLT. Il lui apprend que ce sont des tags, en plus, « après le départ de Maryse, Adamsberg arrache les feuilles du calepin et les jeta en boule à la corbeille » (Vargas 2001: 45) sans intérêt. Pourtant, l’histoire des quatre ne s’arrête pas. Maryse revient le lendemain avec l’histoire des 4 trouvés dans deux autres immeubles dans le 18e arrondissement, rue Poulet et rue Caulaincourt (Vargas 2001: 53). Ce sont des indices que l’auteure nous montre à l’incipit avant l’enquête. Passons à l’histoire de l’enquête. Présentée par un cadavre, cette histoire n’est pas moins intéressante. Dans notre roman, en effet, ceux qui font l’enquête sont les personnages principaux. D’abord, Decambrais s’intéresse aux annonces spéciales et les étudie. Ces messages renforcent les actions. Plus Decambrais s’y intéresse, plus ils deviennent des éléments importants et qu’ils doivent être pleinement considérés. Il attend que Joss crie ces annonces spéciales qui concernent uniquement des « histoires » de bestioles », et en les entendant il « griffonn[e] rapidement sur sa feuille (Vargas 2001: 30)». C’est pourquoi Decambrais dévoile de plus en plus le mystère, en notant : « Avicenne. Le grand Avicenne, médecin et philosophe persan, tout début du XIe siècle, mille fois recopié d’Orient en Occident. Rédaction latin semée de locutions arabes. Maintenant, il tenait la piste. (Vargas 209 209 par courrier (Vargas 2001: 180). A la fin de la conférence de presse, Adamsberg reçoit l’information de Danglard concernant le cadavre de Mlle Laurion qui a été « fourré sous une camionnette avec ses habits en tas (Vargas 2001: 192)». Après que Decambrais l’a informé de l’annonce du jour, Adamsberg téléphone à Marc Vandoosler pour la démystifier. Marc lui raconte l’histoire de la peste qui se répand à Marseille. Adamsberg a rendez-vous avec le médecin Ferez. Il lui raconte le fléau de la peste et il assume que le semeur ou sa famille était atteint de la peste. Mais Ferez croit au contraire que c’était une famille sauvée. (Vargas 2001: 226-227) A part la conversation entre ces personnages, le narrateur hétérodiégétique nous transmet la pensée d’Adamsberg avec sa vision interne. Celui-ci n’avance toujours pas sur l’enquête. Les cadavres ne cessent de s’accumuler. La prochaine mort est prévue, mais il ne sait rien faire d’autre que « se planter sur ce carrefour pour regarder, et regarder quoi, il ne le savait même pas » (Vargas 2001: 230). Adamsberg reste place Edgar-Quinet toute la journée du dimanche. Il n’attend pas l’annonce parce que le facteur ne travaille pas ce jour-là. Mais il y surveille des auditeurs à la criée du soir. L’éclair d’un diamant le choque avant que l’enquêteur ne quitte la place en silence. (Vargas 2001: 237) A Marseille, Adamsberg rencontre Masséna qui l’amène pour voir le cadavre de Sylvain Jules-Marmot. Le modus operandi est identique à celle de Laurion. Dans la nuit à Marseille, 210 210 Adamsberg s’assoit seul et, en jetant une pierre dans l’eau, il a une intuition. Pour lui, l’éclair d’un diamant, projeté par le mouvement d’une main, pendant la criée est peut être un indice incontournable. (Vargas 2001: 259) C’est pourquoi Adamsberg va au Viking, et il attend la criée du soir où il aperçoit un coup d’éclair du diamant au doigt de Damas. Sans tarder, Adamsberg arrête Damas. Il l’interroge mais Damas ne lui dit rien. Adamsberg découvre que le nom Damas Viguier est faux. Il s’appelle Arnaud Damas Heller-Deville. En fait, après avoir été accusé d’homicide volontaire – même si sa petite amie était passée par la fenêtre –, Damas a fait cinq ans de prison à Fleury et il en est sorti il y a deux ans et demi. Adamsberg confirme que les puces sont infectées, et il demande à Damas d’ôter sa bague de diamant. Damas ne bouge pas. Adamsberg lui demande de se déshabiller. Il trouve des boutons de piqûre de puces sur le corps de Damas. Damas n’ouvre toujours pas la bouche. Adamsberg donne des habits de Damas à Martin pour l’examen. Et il y a des puces dans ses habits. Un homme vient à la Brigade pour obtenir une protection. Il s’appelle Roubaud Kévin. Il a une trentaine d’années. Kévin raconte l’histoire de la torture de Damas et de sa petite amie. Adamsberg confronte Damas à Kévin pour être sûr qu’il ne l’a pas arrêté pour rien. Kévin est enfin piqué par des puces tandis que Damas est en prison. Adamsberg comprend que Damas a un complice à l’extérieur. Depuis la cabine publique de la rue 211 211 de la Gaîté, Adamsberg trouve le numéro de téléphone de Clémentine Courbet, la grand-mère de Damas. Chez Clémentine, Adamsberg découvre toutes les choses préparatoires au semeur de peste. C’est Clémentine qui lui indique l’endroit où on cache les bacilles de la peste et des volumes de livres anciens. (Vargas 2001: 301) Elle confesse tout à Adamsberg pendant sa déposition à la Brigade. Par la suite, Adamsberg va raconter l’histoire de Damas à tout le monde au bar le Viking et surveille Marie-Belle qui se dit malade mais elle a rendez-vous avec son jeune frère, Antoine Hurfin. Cette nuit-là, celui-ci veut tuer Decambrais mais il échoue parce qu’Adamsberg intervient et l’arrête. Quant au commissaire, il dort chez lui en réfléchissant au crime. Il croit cette fois que Damas n’est sûrement pas l’auteur du meurtre, et que quelqu’un d’autre a opéré réellement à sa place. Du coup, il pense à Hurfin qui est, selon lui, soupçonné, car celui-ci haït assez Damas. (Vargas 2001: 329) Adamsberg demande donc à Danglard d’aller à Romarantin pour enquêter sur Antoine Hurfin et Rodolpe Messelet. L’affaire finit par la confession de Marie-Belle sous forme d’une lettre. Marie-Belle est partie en laissant ses deux frères en prison. Pour ce qui est du cas de Damas et de Clémentine, Adamsberg les laisse sortir de prison. Quant à Damas et Antoine, il les oblige à consulter le docteur Ferez. Il prévient Interpol pour arrêter la coupable, Marie-Belle, qui a ordonné à son petit frère de tuer les victimes, ce que Damas lui raconte avec confiance. 214 214 fenêtre, Lizbeth est son second, mais seulement en secret. Le seul épanchement entre les deux protagonistes se résume au moment où Damas s’endort sur l’épaule de Lizbeth. Ni plus, ni moins, ce couple est évanescent, rien de tangible, uniquement un amour courtois et respectueux. Ces histoires d’amour font écho à l’intrigue d’une certaine manière, dans le fait qu’Adamsberg montre crument sa relation aux femmes, il est vrai, il est nu face à la vérité, il l’affiche. A l’inverse, Damas, lui a des secrets, il se cache, il garde pour lui tout autant la vérité sur les tenants et les aboutissants du mystère qui l’entoure que son amour secret pour Lizbeth. Après l’histoire du crime, celle de l’enquête et celle de l’amour, on va maintenant analyser l’intrigue 4. L’intrigue Dans L’analyse du récit, Yves Reuter mentionne le « schéma quinaire » de Paul Larivaille pour analyser l’intrigue. (Larivaille 1974: 368-388) Il s’agit du schéma canonique du récit ou schéma quinaire (en raison de ses cinq grandes « étapes »). Actions Complication Résolution État initial État final Dans ce modèle, le récit se définit fondamentalement comme la transformation d’un état (initial) en un autre état (final). Cette transformation est elle-même constituée : d’un 215 215 élément (complication) qui permet d’enclencher l’histoire et de sortir d’un état qui pourrait durer ; puis, de l’enchaînement des actions (dynamique) ; enfin, d’un autre élément (résolution) qui « conclut le processus des actions en instaurant un nouvel état qui perdurera jusqu’à l’intervention d’une nouvelle complication. » (Reuter 2001: 22-23) Certes, dans les romans policiers, les actions sont très importantes et nombreuses. Mais, dans Pars vite et reviens tard, au lieu de commencer l’incipit avec des cadavres ou un crime, Fred Vargas nous cite un message à énigme archaïque : « Et puis, quand les serpents, chauves-souris, blaireaux et tous les animaux qui vivent dans la profondeur des galeries souterraines sortent en masse dans les champs et abandonnent leur habitat naturel ; quand les plantes à fruits et les légumineuses se mettent à pourrir et à se remplir de vers […] » (Vargas 2001: 9) Cet état initial suscite la curiosité des lecteurs et les amène du hors-texte au texte. Comme d’autres auteurs de romans noirs suscitent l’intérêt de leurs lecteurs dès le début de l’histoire par certains indices, Vargas commence elle aussi son premier chapitre par un message spécial qui désigne un état anormal et énigmatique. Si l’on y demande quelque chose de noir, ce sont les animaux noirs et sales. L’auteure montre le mystère dès ce chapitre qui ne contient que six lignes. Ce message donne une impression épouvantable en présentant des faunes et des flores naturellement pourries et désagréables. 216 216 Et l’état continue dans le deuxième chapitre. Ici, le narrateur introduit un personnage principal Joss Le Guern qui était marin breton au Guilvinec et qui vit maintenant à Paris. Le Guern ne donne pas la date exacte en ne mentionnant que « Ce lundi » dans le matin à l’avenue du Maine au 14e arrondissement près de la place Edgar-Quinet. Il y a le retour en arrière de trois anecdotes de Joss. La première anecdote, celle avec le marc de café, vient d’avoir lieu ce matin-là. La seconde, la noyade du bateau, s’est passée il y a 14 ans. Et la troisième concerne le dialogue avec son arrière-arrière-grand-père quand ce dernier lui a proposé le métier de crieur sept ans auparavant. Pour cette description, le narrateur qui accompagne Joss est le focalisateur interne. Gérard Genette a défini cette vision : « […] En focalisation interne, le foyer coïncide avec un personnage, qui devient alors le « sujet » fictif de toutes les perceptions, y compris celles qui le concernent lui- même comme objet : le récit peut alors nous dire tout ce que ce personnage perçoit et tout ce qu’il pense […] » (Genette 1983: 49-50) Le passé et toutes les pensées de Joss sont focalisés par le narrateur à une focalisation interne. Le narrateur sait tout ce qui lui est arrivé. Cependant, ce narrateur n’est pas omniscient à cause de sa méconnaissance du vrai coupable qui ne se dévoile qu’à la fin de l’histoire. Dans cet état initial, les personnages principaux sont présentés successivement : Hervé Decambrais et Damas ainsi que Lizbeth et Bertin, voire le commissaire Jean-Baptiste 219 219 poursuit Camille, son amoureuse, qui s’enfuit à Lisbonne. Dans ce cas-là, on peut mettre toute l’intrigue en schéma quinaire ci-dessous : En conclusion, ce roman noir, que nous avons divisé et étudié à travers l’histoire du crime et l’histoire de l’enquête, est conforme aux canons habituels. Nous avons montré que l’histoire du crime est absente du récit mais que c’est l’histoire de l’enquête qui constitue le discours romanesque. L’histoire du crime décline et énonce des indices, des cadavres, des coupables et surtout sa cause axée sur « la curiosité » tel que Todorov l’a dépeint. L’enquêteur, selon Evrard, n’assiste pas au meurtre, Adamsberg non plus, et celui-ci travaille sérieusement jusqu’à réussir à arrêter les coupables et il en a pitié. L’intrigue de l’ouvrage suit toutes les étapes du schéma quinaire. L’état initial commence par la présentation du crieur Joss. Le chiffre 4 et l’intérêt du message mystérieux perturbe l’état normal. Des 4 crimes renforcent dynamiquement la suspense jusqu’à l’arrestation de Damas. La lettre révélatrice de Marie-Belle est la résolution. Et l’histoire reprend l’état final et normal au Viking. Néanmoins, dans ce roman noir dit « conformiste », les histoires d’amour sont pertinentes dans le sens qu’elles font écho à l’intrigue générale. Elles sont également exceptionnelles et originales car elles touchent des personnages atypiques. De fait, cet article permet de poursuivre le travail d’analyse qui entoure le travail de Fred Vargas – que ce soit les livres et 220 220 les films issus de ses romans – mais également de lier tous ces enquêteur-types tels que l’on en retrouve dans l’œuvre de Georges Simenon et de son célèbre Jules Maigret. La filiation entre ces deux enquêteurs apparaît comme évidente tels que leurs caractères, sa méthode de travail, sa sympathie envers les coupables et sa déduction. Bibliographie วัลยา วิวัฒน์ศร, รองศาสตราจารย์ ดร. (แปล), 2541. กำรอ่ำนนวนิยำย. พิมพ์ครั้งที่ 3 : สำานัก พิมพ์แห่งจุฬาลงกรณ์มหาวิทยาลัย. Evrard, Frank., 1996. Lire le roman policier. Paris : Dunod. Genette, Gérard., 1972. Figures III. Paris : Seuil, coll. Poétique. ______., 1983. Nouveau discours du récit. Paris : Seuil, coll. Poétique. Larivaille, Paul., 1974. « L’analyse (morpho) logique du récit », Paris : Seuil, Poétique n°19. Reuter, Yves. (2001). L’analyse du récit. Paris : Nathan/HER. ______., 1997. Le Roman policier. Paris : Edition Nathan. Todorov, Tzvetan., 1971. « Typologie du roman policier », Poétique de la prose. Paris : Editions du Seuil. Vargas, Fred., 2001. Pars vite et reviens tard. Paris : Viviane Hamy.
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