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Une identité singulière ; sa définition La notion de cadre Interne, Résumés de Arts

Ainsi pour que le processus de création soit thérapeutique il est nécessaire que l'Art- thérapeute établisse un cadre spécifique à la fois matériel et psychique ...

Typologie: Résumés

2021/2022

Téléchargé le 03/08/2022

Emile_Montpellier
Emile_Montpellier 🇫🇷

4.5

(29)

89 documents

Aperçu partiel du texte

Télécharge Une identité singulière ; sa définition La notion de cadre Interne et plus Résumés au format PDF de Arts sur Docsity uniquement! 1 ORGANISME DE FORMATION PROFAC 19 avenue Layette 13200 Arles Jennifer Guiraud « Art-thérapeute » Une identité singulière ; sa définition La notion de cadre Interne Sous la direction de Jean-Pierre Royol Docteur en psychologie clinique Directeur de l’institut de Psychologie Appliquée PROFAC Décembre 2015 2 Plan 1) Art-thérapeute : un métier  "Une identité singulière"  « Dispositions favorables » :  « Le cadre du cadre » : le cadre interne de l’art-thérapeute  « Les racines de l’arbre » : une nourriture appropriée 2) Des savoirs théoriques : a) De la « psychopathologie » à la psychanalyse b) Une art-thérapie éclairée par la psychanalyse :  Un travail permanent avec l’inconscient  Un transfert triangulaire  L’objet thérapeutique : une trace psychique  Le temps psychique  La notion de norme  Entretien préliminaire  La guérison 3) Savoir-faire relationnels :  Relation patient /Art-thérapeute  Relations interdisciplinaires 4) Savoir-faire artistique :une créativité en mouvement 5) Savoir-faire méthodologiques de l’Art-thérapeute  Le cadre externe  « Un dispositif adapté »  Trouver la bonne clé Conclusion 5 Mais il me semble que pour atteindre et acquérir cet état demandé, cela implique de la part de l’Art-thérapeute un certain travail ou plutôt l’intégration d’une nourriture appropriée.  « Les racines de l’arbre » : une nourriture appropriée Je donnerai une définition particulière à ce cadre interne de l’Art-thérapeute sous la forme d’une métaphore. Ainsi si je peux me permettre de donner à l’Art-thérapeute la forme d’un « arbre », je représenterai son cadre interne (psychique) par ses « racines ». Eléments indispensables, solides qui soutiennent le tronc, qui donnent l'axe et l'inclinaison possible pour tenir droit, les racines permettent à la forme globale son déploiement pour accueillir ses fruits et « ceux » dont il a la charge. Ces « racines » se construisent au fil du temps mais nécessitent une nourriture appropriée pour se développer et créer un ancrage suffisamment solide et sain afin de résister aux « vents et marées » et inspirer stabilité, neutralité, confiance et paix. Nos « racines » font échos à notre mémoire, au temps et raconte notre histoire dessinant notre individualité. Dans cette symbolique de l'arbre, nous avons une image inversée, ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. Ce qui est caché [implicite] (cadre interne) est aussi important que ce qui est visible [explicite] (cadre externe). Ce qui implique de l’Art-thérapeute dans la relation thérapeutique d’avoir cette proportion satisfaisante, structurée et équilibrée. Car inévitablement « ….son [holding], son [contenant psychique], son [appareil à penser la symbolisation], ses [capacités de rêverie], son [moi-peau] contiennent, voilent et dévoilent à la fois son propre [monde fantôme], sa [partie la plus primitive], ses [points aveugles], ses [alliances inconscientes] que la rencontre avec un autre sujet, individuel ou groupal, remettront en tension, ou au contraire, laisseront en sommeil » 4 . Ainsi dans la relation thérapeutique, c’est ce premier élément –les racines- qui seront sollicitées et dont la solidité dépendra de la nourriture qu'elles ont reçue (passé) et reçoivent (présent). Cette nourriture permettra ou pas une évolution, comme nous le dit la psychanalyste, A.M. Alizade : « le cadre interne s’améliore, se perfectionne ou bien se désarticule petit à petit tout au long de la vie de l’analyste, selon les vicissitudes de sa 4 Extrait (2.4.17) thèses ; Université Lyon 2. Source internet 6 propre histoire personnelle et analytique » 5 . Cette nourriture participe et garantit le processus de transformation de soi, comme notre capacité à être un contenant psychique stable pour l’autre. Ainsi il y a deux composants aussi indispensables l’un que l’autre ; La première parle de notre propre analyse ; où en sommes-nous dans notre histoire ? Qu’avons-nous reçu ? Qu’avons-nous compris de nos racines ? Comment on- t-elles étés construites ? Par qui ? De quelle manière ? Qu’avons-nous fait de nos succès, de nos échecs, des relations passées/présentes, qui ont participé à notre processus d'évolution et d'apprentissage ? C’est ici aussi que nous interrogeons notre désir d’exercer cette profession, les motivations conscientes et inconscientes d’être « Art-thérapeute », notre sinthome. Autant de points qui nous permettent de comprendre, notre propre organisation psychique, la manière dont nous avons reconstitué cette genèse psychique de ses fondations jusqu'à son édification. Ils forgent notre force de vie et reflètent notre identité, notre humanité, notre regard sur le monde comme notre « mode d’être ». Et c’est « ce mode d’être » qui va faire notre manière « d’être avec » et « faire avec » lorsque nous rentrons dans la relation thérapeutique. Ainsi c’est par ce travail d’analyse, auquel j’ajouterai celui de la super-vision que nous pouvons mieux interroger et rendre intelligibles nos propres mouvements contre-transférentiels. Ces mouvements sont aussi facilités par le deuxième composant : l’intégration de connaissances en psychopathologie et les notions spécifiques de l’Art-thérapie (jeu, dispositif, médium, objet thérapeutique) qui sont régies par un ensemble de règles établies au travers de notre code déontologique. Elles nous guident vers une éthique sans failles que l’Art-thérapeute ne doit jamais perdre de vue. Ainsi ce n’est me semble-t-il qu’à partir de cette intégration de nourriture appropriée (analyse et connaissances) que l’Art-thérapeute pourra s’ouvrir à sa position interne, à son propre cadre pour atteindre, cet état de neutralité nécessaire à l’accueil et à cet état de vacance psychique « à la manière d’un acteur-sachant qu’un acteur a de la présence 5 Extrait (2.4.17) thèses ; Université Lyon 2. Source internet 7 quand il est capable de s’absenter de lui-même », 6 se faisant il ouvrira cet espace des possibles pour le sujet. Au travers de mon développement des savoir-faire nécessaires de l’Art- thérapeute qui définiront sa profession, je reviendrai de manière ponctuelle sur les moments où son cadre interne est sollicité. 2) Des savoirs théoriques : a) De la « psychopathologie » à la psychanalyse : Dans ce savoir théorique, il est nécessaire à l’Art-thérapeute d’avoir intégré des connaissances de l’appareil psychique et de ses activités, afin de comprendre les relations profondes qui existent entre la création et celles-ci, des mouvements tel que le refoulement, la jouissance, la sublimation et la notion de plaisir-déplaisir qui seront à l’œuvre en séance d’Art-thérapie. A ce savoir s’ajoute celui de la « psychopathologie » qui nous permet d’identifier une pathologie comme certains dysfonctionnements du comportement qu’elle induit. Au travers de celles-ci, nous déterminerons notre posture, une attitude juste et adaptée à la structure repérée, à ses contraintes comme certains phénomènes dans notre contre- transfert. Autant d’informations devenues aujourd’hui des outils, des repères pour « … mieux comprendre les impasses dans lesquelles nous pouvons nous trouver dans notre travail d’Art-thérapeute » 7 qui nécessite des ajustements de notre part. Un fait que j’ai pu vérifier lors de mon stage en psychiatrie ; notre posture ne peut être identique face à la névrose, la psychose ou à la perversion, car chacune d’elles a un rapport particulier à la parole et ont des mécanismes de défenses différents. Edith Kramer nous souligne dans le champ qui est le nôtre que, l’observation, le rôle et le respect de celles-ci sont fondamentales pour l’Art-thérapeute, à la fois pour la protection de celui-ci mais surtout celle de son patient, dans la prise en considération de sa fragilité, de son intimité et de sa singularité. Cela souligne un point d’honneur dans 6 J-P Royol, «Art-thérapie, quand l’inaccessible est toile », Dorval editions2012 7 Cours formation. 10 libéré d’un « idéal de création ». « L’Art-thérapeute a conscience que c’est l’objet psychique qui est mis au travail et non l’objet concret » 14 , il devient un objet d’échange. Notre formation comme cette profession, nous incite toujours à nous interroger sur le statut et les en-jeux de cet objet en Art-thérapie, impliquant de nous une position et une consigne claire dans chaque rencontre. La question du désir y est interrogée du coté de tous les protagonistes, patient(s) et Art-thérapeute. Larcanche-Noel C parlera de « trans-faire » J-p Royol nous rappelle qu’il est porteur d’un « fond intentionné » et nous devons le remettre « à sa juste et incertaine place de produit trouble » 15 , car il prend naissance dans l’articulation de deux désirs : c’est en tant que désir du sujet qui se rapporte au désir de l’art-thérapeute que va se constituer le transfert.  Un temps psychique : Nous travaillons le processus thérapeutique, qui a un début, un corps et une fin où chaque séance est indépendante et nous demande d’ «« Etre au moment de la rencontre, ce que l’heure exige » 16 , c’est-à-dire dans le ici et maintenant en répondant dans l’immédiateté de la relation puisque accueillir le sujet, c’est accueillir le sujet de l’inconscient, tel qu’il est le jour de la séance. Si notre [contenant psychique] est interrogé nous l’avons vu, il y aussi notre capacité à réagir dans cet instant, à ce qui se joue de manière adéquate, tout en continuant à maintenir réalité interne et externe.  Notion de la « norme » : L’Art-thérapie est un moyen de pouvoir sortir de la notion de norme, si elle se range comme nous le dit J-p Royol du côté de la psychanalyse. Car elles ont ce point commun « le désir de ne jamais céder à la facilité qui consiste à réduire le sujet au concept d’individu prôné par tout discours normatif» 17 . C’est-à-dire qu’elles se situent du côté du sujet et non pas du côté de celui qui parle. Tout le travail de l’Art-thérapeute sera d’accueillir le style et la position de chacun, comme il accueillera son symptôme en veillant à honorer le point essentiel de cette profession à « ….ne pas s’organiser autour 14 Code de déontologie 15 J-P Royol, « Au fil de l’éphémère », 16 Citation de M-A Séchéhaye, source internet 17 J-P Royol, « Le souffle du neutre », Profac Editions,2014 11 du déficit mais s’organiser autour de la valeur créatrice liée à ce déficit en tant que, mis à sa place, vient nourrir le désir et l’activité propre à chacun » 18 .  Entretien préliminaire : « Aucun suivi art-thérapeutique ne peut s’engager sans entretien préliminaire » 19 ; un autre point que nous empruntons à la psychanalyse. Il nous permet de cerner à la fois, la demande du patient mais aussi son désir à partir duquel tout son travail sera de lui proposer une ouverture sur celui-ci, sur lui-même et sur le monde qui l’entoure. Cet entretien nous permettra de cerner comment le patient comprend sa situation, puis au fur et à mesure des séances, nous pourrons trouver les moyens physiques et psychiques dont il dispose pour résoudre ses problèmes et pour évoluer.  La guérison : Ainsi en Art-thérapie comme en psychanalyse, il n’y a pas de guérison ; elle est de surcroit. Dans sa plus simple définition, elle est le passage d’un état à un autre, en Art-thérapie, elle pourra s’entrevoir sous plusieurs formes : rétablissement, soulagement, libération. C’est un processus qui interroge aussi la notion du désir, celui du patient comme celui de l’Art-thérapeute. En premier lieu, ce positionnement, est lié à notre mission qui n’est pas de traiter une pathologie ou le symptôme mais de permettre « d’aider à mobiliser les forces positives chez une personne en souffrance » 20 afin de dépasser « des difficultés personnelles ». Ainsi nous ouvrons par l’intermédiaire de diverses médiations à un espace d’expériences où nous offrons l’occasion au sujet de pouvoir renouer avec ses clefs, avec sa singularité par une nouvelle mise en forme de lui- même. A charge bien entendu pour l’Art-thérapeute de lui permettre cela, de re-tisser ses « causes », des évènements, dans le but d’une meilleure acceptation de sa part de manque, d’ombre, dont nous sommes tous porteurs. Nous ne sommes pas des médecins, nous travaillons sur les conséquences sans remèdes miracles. 18 Citation Charles Melman, « Au fil de l’éphémère »,J-P Royol, éditions Dorval 19 Code de déontologie 20 J-P Royol,« Au fil de l’éphémère »,J-P Royol, éditions Dorval 12 La guérison est de surcroît car elle dépend avant tout du désir du patient à obtenir cet état. L’expérience de la psychiatrie m’a enseigné que nous ne pouvons pas aller à l’encontre de quelqu’un qui ne veut pas guérir, qui éprouve un besoin de rester ou de jouir dans un mode d’être particulier, dont parfois ils ne veulent pas sortir. Néanmoins accepter l’impuissance, comme l’échec thérapeutique me semble un point qui doit être intégré lorsque l’on veut exercer ce métier. La supervision et la co-vision seront nos outils pour remettre les choses à leur juste place. Cependant si le travail de l'Art-thérapeute est de guider et encourager là où se situent les besoins et les demandes de son patient, il pourra néanmoins difficilement le mener plus loin que le point qu'il a lui-même atteint dans son évolution. Cela implique de lui un travail permanent et une mise à jour de ces connaissances dans les domaines qui le concerne ainsi qu'une pratique permanente et je reviens ici à la nourriture appropriée de ces racines. Pour moi, la guérison fait écho à la réconciliation ; elle est liée au temps, encore à ce temps psychique que l’Art-thérapeute ne doit pas oublier mais qui-là ne dépend plus de lui, hors des séances, ce temps n’est pas le sien ; c’est l’après coup Nous connaissons par notre thérapie cet après coup des séances, et devons respecter celui des patients, sans nous y inviter. Il n’appartient qu’à lui, avec la mise en route d’autres processus, où des mots, des phrases reviennent. Comme en Art-thérapie il y aura, des images, des ressentis, qui n’ont pas fait écho tout de suite mais qui vont s’éclairer dans cet après coup, se révéler par ces « sauts de surprise » de Lacan, par des « mais oui c’est ça », « je comprends maintenant » et nous donnons un autre sens à quelque chose, à quelqu’un, à notre existence, en acquérant une autre partie de notre vérité. C’est aussi dans cet après coup des séances que l’Art-thérapeute va aussi vivre des mouvements psychiques, où il pourra identifier son transfert comme son contre- transfert par la supervision. Cette derniére nous permet de soulager d’exprimer, ce qui fait résistance, ce qui nous a échappé ou dérangé, de dénouer d’éventuelles [alliances inconscientes]. Par ce devoir d'éthique nous garantissons, une non-invasion de l’espace psychique des patients comme la sécurité et la continuité de nos interventions de manière pérenne et juste. 15 en aucun cas être utilisées à des fins d’évaluation et/ou d’interprétation » 26 et que sa mission est avant tout «….faire reconnaitre et respecter la personne dans sa dimension psychosomatique et psychique » 27 d) Savoir-faire artistique : Une créativité en mouvement C’est ici que l’Art-thérapeute est en lien à l'autre domaine qui caractérise son identité professionnelle, celui de "l'Art", tant dans sa pratique que dans ses connaissances. Un nouveau dialogue avec l'Art, qui va prendre une autre définition, entendu ici comme un mode d'expression qui se met au service du soin où l’Art-thérapeute doit cultiver sa propre créativité et laisser émerger « l'artiste » qui est en lui, qui cherche, qui se cherche . En ouvrant son propre champ créatif il ouvre de manière interne comme externe celui de ses patients. Accompagner, postuler et inviter à ce voyage analytique, symbolique nécessite de notre part l’exercice de cette communication intime avec nos émotions. Si nous devons interroger régulièrement notre pratique en supervision, il est nécessaire aussi d'interroger notre pratique artistique de manière continue. Elle deviendra source de modèles, tout en restant vigilant à ne pas les induire et laisser le sujet pouvoir faire son chemin seul mais en présence d’un autre, car lui aussi a un savoir-faire. Notre travail n'est-ce pas redonner à l'autre l'opportunité d'habiter son corps comme ses émotions d'une nouvelle manière ? Sous différentes possible mises en forme. La compréhension de leurs transformations, à quoi elles font écho, comme les mouvements psychiques qui sont à l'œuvre vont souligner et participer à la singularité du lien thérapeutique comme nous le dit Bernard Chouvier où, « Il importe que les Art- thérapeutes manifestent leur intérêt constant pour la médiation artistique choisie qui demeure par principe, le vecteur d’attachement, d’unité et de sens » 28 . Alors au travers de cette pratique, nous conscientisons et intégrons ce qui se passe au travers du processus créatif. Cette source d'élaboration devient régénérante et porteuse pour comprendre ce qui agit. 26 Code de déontologie 27 Code de déontologie 28 Bernard Chouvier, « Carnet psy », N°141,2010 16 En travaillant sur nos sens, nous facilitons l’ouverture et l’éveil de ceux de l'autre, que ce soit par le toucher, l'ouïe, la vue ou l'odorat. Cette maîtrise, cet entretien intime avec la matière offre à l’Art-thérapeute la compréhension de l’effet et l'impact des différents médiums. Ils seront susceptibles de devenir des outils dans l’élaboration de ses dispositifs thérapeutiques. Ses choix sont aussi construits par la prise en compte de la structure ou la problématique de son patient, afin de l’amener vers une rééducation soit, sensorielle, cognitive, psychomotrice ou relationnelle. 5) Savoir-faire méthodologiques de l’art-thérapeute :  Le cadre externe Ainsi pour que le processus soit thérapeutique, il est nécessaire que l’Art- thérapeute d’établisse un cadre spécifique dont il est le garant, à la fois psychique (interne) mais aussi un cadre externe (matériel), tous deux sont complémentaires pour les interventions. Néanmoins la réussite de ce second dépend avant tout du premier car, peu importe l’externe si le cadre interne sait en même temps se soumettre et résister aux « vents et marées ». Nous admettons que c’est la personne de l’Art-thérapeute qui est avant tout interpellée par les patients. S’il n’a pas suffisamment nourri ses racines, toutes les balises de son cadre externe (consignes, horaires, outils….) seront très vite écartées du jeu, ou les patients y établiront leurs propres règles et risquent d’entrer dans des processus de fusion, d’indifférence ou de confusion. Un fait que j’ai pu constater lors de mon stage en psychiatrie nécessitant de la part de l’Art-thérapeute une posture rigoureuse. Dans ces « conditions favorables » que nous devons poser, il y a aussi le lieu de la rencontre ; l’atelier. Un espace qui me semble important pour permettre d’avoir « l’esprit ailleurs », qui se doit d’être construit de manière sécurisante et à l’abri de toutes intrusions, devenant un autre cadre contenant. L’imagination doit être stimulée avec le matériel qui permettra l’éveil de la créativité et de l’expression, car c’est ici que le patient sera invité à représenter ce qu’il aura imaginé. Le cadre de ce lieu est 17 constitué en référence avec le cadre psychique de l’Art-thérapeute, une proposition qui restera toujours singulière.  "Un dispositif adapté » A cette pratique personnelle féconde et communicante, vient s’ajouter celle que nous devons penser pour nos interventions d'Art-thérapie et qui interroge notre créativité comme notre désir. « Pour l’Art-thérapeute, chaque séance est considérée comme autonome, avec un dispositif différent » 29 . Ce que nous appelons dans ma formation « le dispositif », est la proposition créative que nous proposons aux patients. C'est elle qui donne, un cadre et permet l'émergence de l'objet « d’échange » 30 dit transférentiel et qui structure la rencontre en ouvrant l’espace de ré-création. Cette proposition implique que nous informions « …des modalités, des objectifs et des limites de (notre) intervention » 31 Si « la relation du sujet » est « à l’infini » 32 , il en est de même pour ces propositions créatives qui permettront au sujet « de s’offrir une négociation poétique avec l’éphémère de la vie » 33 pour se re-créer. Leurs choix sont dépendants, du contexte, de la structure rencontrée, mais aussi de la spécificité ou compétence de chaque art-thérapeute dans un domaine particulier 34 qu'il soit plastique, sonore ou corporel.... C'est d'ici que nous démarrons le train pour ce co-voyage, où nous établissons les règles du « jeu» et les outils mis à disposition. Les paramètres doivent être clairs, stables, tout au long de l'intervention ; ils sont destinés à contenir la rencontre. Les consignes sont des paramètres qui balisent et garantissent l’intervention tant dans, la mise en place, le déroulement et l’esprit de tous les intervenants. Elles définissent aussi les limites du dehors et du dedans. Nous y trouvons : les règles de respect, de non-violence, de confidentialité, les interdits fondamentaux, ainsi que l’énoncé et le temps d’élaboration de la proposition créative. A ces points s’ajoute la non-interprétation comme la finalité de ce qui sera 29 Code de déontologie 30 J-P Royol,« Au fil de l’éphémère »,J-P Royol, éditions Dorval 31 Code de déontologie 32 J-P Royol,« Au fil de l’éphémère »,J-P Royol, éditions Dorval 33 J-P Royol,« Au fil de l’éphémère »,J-P Royol, éditions Dorval
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