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Venus Anadyomène Arthur Rimbaud, Examens de Français

Explication de texte linéaire de Venus Anadyomène d'Arthur Rimbaud

Typologie: Examens

2022/2023

Téléchargé le 05/04/2023

ichotard
ichotard 🇫🇷

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Télécharge Venus Anadyomène Arthur Rimbaud et plus Examens au format PDF de Français sur Docsity uniquement! VENUS ANADYOMENE Arthur Rimbaud, dans le poème « Vénus Anadyomène », issu des Cahiers de Douai, en 1870, propose une image absolument originale et inattendue de la déesse de la beauté et de l’amour, Venus\Aphrodite. Ce poème peut être considéré comme une parodie. (La parodie consiste dans l’imitation critique d’un texte ou d’une image, qui les détourne de leurs intentions initiales afin de produire un effet critique ou comique.) En effet, comme l’indique le titre, ce poème prend pour thème le mythe antique de la naissance d’Aphrodite : Vénus Anadyomène signifie « Vénus née des flots », thème universellement connu, notamment pour ses représentations picturales extrêmement idéalisées, comme celles de «  La Naissance de Vénus » de Botticelli, au 15ème siècle, qui montre la déesse aux cheveux blonds, dans un corps harmonieux, à la peau très blanche, où elle incarne à la fois la beauté et la pureté. De même, Cabanel au 19ème siècle, la représente de manière extrêmement idéalisée, notamment grâce au choix de couleurs pastels. Ces deux tableaux sont particulièrement représentatifs de la représentation traditionnelle de la déesse qui suscite chez les spectateurs une véritable admiration. Au contraire, ici Arthur Rimbaud prend le contre-pied de ce modèle en peignant Vénus sous des traits particulièrement laids et impurs et provoque ainsi un profond dégoût chez le lecteur. Forme du texte : Ce texte prend la forme traditionnelle d’un sonnet en alexandrins, mais un peu irrégulier. En effet, les rimes ne sont pas embrassées dans le 1er quatrain, mais seulement dans le second : omoplates / ressort / essor / plates. Il présente donc 7 rimes, et notamment 4 différentes dans les deux premiers quatrains, au lieu de deux rimes seulement. Les tercets, en revanche, suivent davantage la tradition du sonnet à la française et sont répartis en ccd ede. Enfin, le poème est constitué d’une seule phrase, ainsi quatrains et tercets sont syntaxiquement liés. Le choix de la forme révèle l’intention critique de l’auteur, car le sonnet fut beaucoup utilisé dans la poésie classique française, notamment dans la poésie amoureuse de la Renaissance qui célèbre la femme et l’amour. (Les sonnets de Ronsard sont très célèbres par exemple.) Quatrain 1 : Le premier vers débute de manière inattendue avec la comparaison d’un élément que l’on ignore avec « un cercueil vert en fer blanc ». Cette comparaison est particulièrement originale car on n’imagine pas un cercueil en fer de couleur verte. De plus, le verbe conjugué que commande le sujet « une tête » est rejeté au vers 3, ce qui crée un effet d’attente. Cette tête est décrite : ses cheveux sont bruns, contrairement à la représentation traditionnelle de Vénus, qui est blonde dans de nombreuses œuvres picturales, comme celles de Boticelli, Fragonard ou Cabanel. Ils sont également fortement pommadés, comme s’ils étaient pleins de gel, on peut donc même se demander s’ils sont propres. Cette tête est qualifiée de « lente et bête » qui sont des adjs qualificatifs péjoratifs. Le mot « lente » en particulier souligne la vieillesse de la femme, accentuée également par l’évocation de du cercueil au 1er vers. Par ailleurs, elle présente des « déficits assez mal ravaudés ». Cette expression présente une métaphore qui souligne que ces défauts sont mal cachés, malgré l’artifice du maquillage. Au vers 3, on découvre que l’objet qui est comparé à un cercueil est en fait une « vieille baignoire », un objet consacré à la toilette, à l’hygiène. Ainsi la conque de l’œuvre de Boticelli a été remplacée par une « vieille » baignoire. De même, on note le mouvement ascendant du personnage, que l’on découvre de haut en bas, car elle se lève, comme Vénus sortant des eaux dans l’œuvre de Boticelli. On constate donc une première inversion de la représentation mythique de la déesse : à l’image traditionnelle d’une Vénus jeune, belle et pure, Rimbaud oppose le portrait d’une vieille femme sale. Quatrain 2 : Dans le deuxième quatrain, le poète poursuit sa description : de la tête, il passe au cou. L’adverbe « puis » exprime l’addition, il sera répété au vers 7, comme si le poète faisait l’inventaire de tous les défauts physiques de cette femme. De même les pp subordonnées relatives, qui sont introduites toutes trois par le pronom relatif « qui » insistent sur l’accumulation de ses défauts physiques. Également, on remarque des allitérations en /gr/ qui renforcent l’idée de grosseur, de lourdeur : « le col gras et gris ». Dans ce quatrain, le rythme des alexandrins est particulièrement irrégulier, ce qui met en valeur la dislocation du corps de la Vénus. Ainsi, à la Vénus traditionnelle, qui incarne la beauté et la grâce du corps féminin, Rimbaud oppose le spectacle de la laideur. Tercet 1 : Le tercet 1 débute par l’évocation de l’échine de la Venus. Ce mot appartient au vocabulaire de la boucherie ce que vient renforcer l’adj qualificatif « rouge ». Un peu plus loin, nous relevons une synesthésie : « le tout sent un goût horrible ». Ainsi, le goût et l’odorat viennent compléter la vue et se superposent pour insister sur l’odeur désagréable et dégoûtante de ce corps. Au vers 10, l’adj « horrible » exprime l’intensité du dégoût face à ce corps. De plus, l’adverbe « étrangement » souligne le caractère extraordinaire de sa laideur. Les détails sont si laids et si rares qu’ils méritent que l’on s’approche pour les observer. On remarque aussi que Rimbaud crée un effet d’attente à la fin des vers 9 et 10 grâce aux enjambements qui placent le lecteur en position de voyeur, qui attend impatiemment d’être satisfait. De même, des points de suspension viennent clore le premier tercet et laissent le lecteur sur sa faim. Tercet 2 : Au vers 12, nous atteignons un premier sommet du poème avec l’expression en majuscules « CLARA VENUS » qui signifie « la célèbre venus ». Cette précision vient vivement contraster avec le portrait que l’on découvre, car il ne correspond du tout à ce que le lecteur attendait initialement. Par ailleurs, on décèle dans ces majuscules l’anagramme « ulcère à l’anus ». Ainsi Rimbaud se moque de la célèbre déesse Venus et renverse son image prestigieuse, puisqu’elle est atteinte d’un ulcère à l’anus. On relève également le mot « croupe » qui appartient au champ lexical de
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