Verlaine dans les Poèmes saturniens, Lectures de Littérature

Télécharge Verlaine dans les Poèmes saturniens et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Verlaine dans les Poèmes saturniens (Quels visages du poète Verlaine montre-t-il à son lecteur ?) Dans un premier temps, il est commode d'exploiter les trois poèmes étudiés en classe ; nous verrons ensuite comment d'autres poèmes de cette lecture cursive peuvent illustrer par d'autres exemples les pistes dégagées. 1. Un poète qui recherche "De la musique avant toute chose" (citation extraite de "L'Art poétique", poème dans lequel Verlaine définit sa conception de la poésie). IL. Un homme qui souffre. Il. Un homme à la recherche d'une consolation. 1. Un poète qui recherche "De la musique avant toute chose" (citation extraite de "L'Art poétique", poème dans lequel Verlaine définit sa conception de la poésie). > _ Dans "Chanson d'automne", on peut remarquer : ° Letitre. La métaphore des "violons de l'automne". Les allitérations en "l" (les sanglots longs des violons [...] blessent… Les assonances (chanson, sanglot.….). Le rythme : vers de 4 syllabes / de 3 syllabes. > Dans "Mon rêve familier" : °_ Rime intérieure : "étrange et pénétrant". + Importance accordée aux sons : le nom est "doux et sonore", la voix "lointaine, et calme, et grave”, "a l'inflexion des voix chères qui se sont tues”. > Dans "Monsieur Prudhomme" : + "Dans /un/rê/ve /sans / fin //flot / tent / in / sou / ci / eux". La diérèse in-sou-ci-eux ajoute une touche de ridicule au portrait. Poème complémentaire Soleils couchants Au-delà des éléments propres à un paysage “romantique” (coucher de soleil au bord de la mer), le paysage verlainien se caractérise par un ‘affaiblissement" des contours au bénéfice d'une confusion mélancolique, entre l'aube et le couchant, entre le rêve et la réalité, entre le monde réel et celui des fantômes. Les soleils sont semblables à de grandes figures indistinctes qui hantent l'imagination du poète. Un effet de douceur mélancolique se répand ainsi tout au long du texte. Une aube affaiblie Verse par les champs La mélancolie Des soleils couchants. 5 La mélancolie Berce de doux chants Mon cœur qui s'oublie Aux soleils couchants. Et d'étranges rêves, 10 Comme des soleils Couchants sur les grèves, Fantômes vermeils, Défilent sans trêves, Défilent, pareils 15 A des grands soleils Couchants sur les grèves. Paul Verlaine (Poèmes saturniens, "Paysages tristes", 1866.) De la musique avant toute chose : Le poème de Verlaine présente un jeu musical tout à fait particulier. Tout d'abord, le titre "Soleils couchants" fonctionne comme matrice puisque l'on retrouve le son [eil] ou le son [an] dans une rime sur deux. Le retour fréquent des mêmes sons à la rime est accentué par la brièveté même du pentasyllabe. La musicalité est également produite par la répétition des mêmes mots et de multiples combinaisons de sons : allitération en [b] dès le vers 1 ("Une aube affaiblie"), présence obsédante du son [an], accentuée par les rimes, sur l'ensemble du poème, reprise, dans le terme "mélancolie" au vers 8, des sons [o], [il et [an] repérables aux vers 1 et 2, utilisation de paronymes notamment à la rime ("couchants" et "doux chants", "verse" et "berce", "grèves" et "trêves"). Enfin, on peut relever la présence d'anagrammes ("rêves" constitue l'anagramme de "verse"), qui participent de cette musique du poème, tout comme le jeu combinatoire entre les lettres [v], [e] et [r] dans les mots "rêves", "verse", ‘vermeils"). IL. Un homme qui souffre. > Dans "Chanson d'automne" : e Sensibilité à la saison, tradition romantique et correspondance baudelairienne. Angoisse de la mort ("Sonne l'heure"). Manifestations physiques de l'angoisse : "suffocant", "blême". Regret d'un bonheur perdu (les "jours anciens"). Sentiment d'être soumis à un destin malveillant (le "vent mauvais"). > Dans "Mon rêve familier" :