Verlaine, "Monsieur Prudhomme": analyse, Lectures de Littérature

Télécharge Verlaine, "Monsieur Prudhomme": analyse et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! "Monsieur Prudhomme" Question d'oral : Etudiez la satire dans ce portrait. Introduction a) Cadre : Le Fin du XIX° : les bourgeois et symbolisme. Verlaine et les Poèmes saturniens. Le poète est fréquemment un marginal, qui déteste se moque de leurs idées étroites, de leurs préoccupations bassement matérielles. Verlaine n'a pas inventé "Monsieur Prudhomme" mais il reprend ce type littéraire, ce personnage fictif, représentatif de toute une classe sociale. b) Rappel de la question posée. c) annonce du plan. Plan possible : 1. Un bourgeois caricatural. 1. Le portrait physique. 2. Le goût du pouvoir. 8. Le portrait du Il gendre. . M. Prudhomme et la poésie. 1. Les poètes détestés. 2. Une vision de la nature. 3. Une esthétique. 1. Un bourgeois caricatural. 1. Le portrait physique. Citations Commentaires "ses pantoufles" Le côté "pantouflard" du personnage est suggéré ; le bourgeois aime son confort, c'est le contraire d'un homme d'action. "éternel coryza" Le "coryza" est un rhume. L'adjectif "éternel" appelle un commentaire : pourquoi ce rhume est-il permanent, chez un personnage qui doit justement être attentif à bien se couvrir ? Il s'agit peut-être d'un prétexte pour ne pas sortir, ou bien M. Prudhomme est un autre Argan, un "malade imaginaire". En tout cas, le personnage est dévalorisé par une maladie bénigne, permanente, qui souligne sa faiblesse physique. "Son faux-col engloutit son oreille" Le faux-col, rigide, est le symbole des certitudes du personnage, muré dans ses certitudes. En outre, si le "faux-col engloutit son oreille", M. Prudhomme devient sourd à tout ce que l'on pourrait lui dire - et, en particulier, au chant des poètes ! "Ses yeux" "Dans un rêve sans fin flottent insoucieux" Le "rêve" est dévalorisé par "sans fin" et l'adjectif "insoucieux (qu'il faut prononcer insouci-ieux, à cause de la diérèse). On imagine un regard terne, mort, qui reflète le vide des pensées. Le seul "songe" sera le mariage de sa fille, froidement calculé. Tous les détails physiques nous ont permis de faire le portrait moral du personnage. 2. Le goût du pouvoir. "ILest grave : il est maire et père de famille". “Monsieur Prudhomme songe à marier sa fille". Verlaine fait (délibérément) un mauvais jeu de mots, sur "maire" et son homophone "mère". La plaisanterie est mauvaise. mais elle est au niveau du personnage ! Elle suggère en outre une parenté entre les deux fonctions : pour Monsieur Prudhomme, exercer son autorité sur ses concitoyens et sur sa famille, c'est la même chose, une source de satisfactions béates et égoïstes, dans un statut reconnu par la société ; ce qui importe, c'est un état, et non des actes. Remarquons aussi le début du vers, "Il est grave", dont les trois syllabes se détachent ; la suite du vers apparaît comme une explication, et les deux points pourraient être remplacées par la conjonction de coordination "car" : cette gravité affichée, ce sérieux arboré fait partie du rôle que joue M. Prudhomme, celui de l'homme respectable, incapable de plaisanter, et qui inspire le respect. Dans son rôle de "père de famille", M. Prudhomme ne se soucie nullement des sentiments de sa fille : un mariage est pour lui une affaire sérieuse. c'est-à-dire une affaire d'argent ! 3. Le portrait du gendre. Citations Commentaires “monsieur Machin" Son nom importe peu, parce que ce n'est pas sa personnalité, son caractère qui comptent, mais tout ce qui le définit vraiment aux yeux du futur beau-père : son statut social, son argent, ses goût qui sont un résumé du conformisme bourgeois. "jeune homme cossu" La richesse est citée en premier, ce qui souligne son importante, dans ce mariage arrangé où les sentiments n'ont pas leur place. La richesse d'un jeune homme au XIX° s., est souvent le fruit d'un héritage : M. Prudhomme pourrait bien choisir un gendre dont les parents sont déjà morts | "juste-milieu" Le "cenirisme" est ici le signe d'un manque total de convictions politiques profondes, une répugnance pour les extrêmes (on connaît, en sens inverse, la sympathie de Verlaine pour la Commune). Un ‘juste-milieu" ne sera d'ailleurs jamais bien loin du pouvoir politique, quel qu'il soit, et cette position facilite les ralliements opportunistes. "botaniste" Le "botaniste" est un savant, qui classe les fleurs et las plantes sans se soucier de leur beauté ; il peut même les faire sécher, les classer dans un herbier… Le botaniste est ici le contraire du poète, capable d'éprouver une émotion esthétique devant la nature. "pansu" "Pansu", qui rime avec "cossu" achève le portrait, avec une note physique qui révèle un aspect moral : le bourgeois est sédentaire, casanier — les "pantoufles" de M. Prudhomme nous l'avaient déjà dit.