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Verlaine, Romances sans paroles: analyse, Lectures de Littérature

Typologie: Lectures

2020/2021

Téléchargé le 27/08/2021

Estelle_87
Estelle_87 🇫🇷

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Télécharge Verlaine, Romances sans paroles: analyse et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! Paul VERLAINE : ROMANCES SANS PAROLES (1874) Lecture cursive des sections « Paysages belges » & « Aquarelle » Titre du recueil : Une romance est une courte chanson à thème sentimental et mélancolique. Le titre Romances sans paroles a été utilisé par plusieurs compositeurs, et notamment Félix Mendelssohn, pour de courts morceaux pour piano non chantés (1829-1845). Le choix de ce titre révèle donc que Verlaine a cherché ici, par la musique des vers, à créer une atmosphère sentimentale de rêverie et de douce mélancolie. Le titre de la première section du recueil, « Ariettes oubliées »reprend cette idée puisqu’une ariette est un air léger et court, soit chanté avec un accompagnement, soit purement instrumental. Structure du recueil : Il comporte quatre parties d’inégales longueurs. Seules la deuxième et la quatrième figurent sur votre descriptif, mais vous devez quand même avoir une idée générale des autres parties et de l’ensemble du recueil. 1) «Ariettes oubliées » : les poèmes de cette partie font souvent référence à la musique par leur sujet ou par leur forme. Les thèmes traités sont notamment le spleen, l’ambiguïté de l’amour qui apporte plaisir et souffrance. Verlaine y évoquerait indirectement ses relations avec sa jeune épouse, Mathilde. 2) « Paysages belges » : cette partie a été inspirée à Verlaine par son voyage en Belgique avec Arthur Rimbaud. 3) «Birds in the night » : le poète règle ici ses comptes avec sa malheureuse épouse qu'il accuse de ne l’avoir jamais compris. 4) «Aquarelles » : les poèmes de cette partie évoquent le séjour en Angleterre de Verlaine et Rimbaud. On voit ainsi que cette œuvre a une dimension autobiographique importante : elle est directement inspirée de la dégradation des relations entre Verlaine et sa femme, et de sa liaison avec Rimbaud en 1872. C’est à cette époque que les poèmes ont été écrits. Ce recueil ne rassemble donc pas les poèmes au hasard, il a une double cohérence : la recherche « musicale » à laquelle se livre Verlaine dans ses poèmes, et cette dimension autobiographique. « Paysages belges » 1) C’est la deuxième partie du livre ; il s’agit d’impressions recueillies par Verlaine lors de son voyage en Belgique avec Rimbaud en 1872. Les titres des poèmes sont des noms de villes belges par lesquelles Verlaine & Rimbaud sont passés. Cette dimension autobiographique est soulignée par les indications de lieu et les dates placées à la fin de certains poèmes. 2) Le titre (« paysages ») et l’épigraphe, qui renvoie à de « vieilles estampes », placent cette partie sous le signe des arts graphiques. On peut même rapprocher les descriptions auxquelles se livre Verlaine de la peinture impressionniste (ce mouvement pictural se développe à la même époque, et Verlaine a fréquenté des peintres qui y appartenaient) : ce qui compte, pour le poète, ce n’est pas de décrire un lieu avec exactitude et précision, mais de transmettre les impressions, les sensations que ce lieu a laissées en lui. Verlaine atteint cet objectif par différents moyens, selon les poèmes. « Walcourt » : Verlaine & Rimbaud sont passés par cette petite ville belge en allant en train à Bruxelles depuis Charleville-Mézières. Le texte est composé de vers courts (vers de 4 syllabes ou tétrasyllabes) et d’une suite de groupes nominaux qui sont autant de petites touches descriptives, de petits instantanés qui se succèdent comme lorsque l’on voit un paysage depuis un train (strophe 1 : de charmantes petites maisons où des amants doivent avoir plaisir à se retrouver ; st. 2 des champs de houblon et des vignes qui accueillent de bons buveurs ; st.3 des guinguettes, leurs serveuses et leurs clients en train de fumer). L'absence de verbes et de phrases véritablement structurées fait que la description n’est pas organisée, ordonnée, et c’est ainsi que la sensation produite passe au premier plan, et devient plus importante que la précision de la description. Cet objectif est également atteint par la présence systématique de points d'exclamation à la fin des strophes. Ce que le poème dégage alors, c’est une atmosphère de joie (cf. les termes à connotations positives : «charmants », « insignes », « claires »). La dernière strophe exprime ainsi le bonheur d’un voyage amoureux : les « gares prochaines » et les « gais chemins grands » évoquent avec enthousiasme la suite du voyage (« quelles aubaines (...) ! »). Les points de suspension du vers 14 expriment une ouverture sur l’avenir, l’élan du départ. L'expression « Bons juifs errants ! » est une métaphore qui désigne les amants voyageurs. « Charleroi » : cette ville est située également sur la ligne de train allant à Bruxelles. Le poème utilise le même procédé que « Walcourt » : même s’il y a cette fois quelques verbes, les phrases sont courtes et parfois nominales; les vers sont courts (4 syllabes), les exclamations et les interrogations sont abondantes ; le vocabulaire employé est connoté («bouges », «sinistres », « brutaux ») ; tout cela donne une série d’impressions visuelles subjectives très rapides. Mais contrairement à Walcourt, Charleroi laisse un sentiment de dégoût car il s’agit d’une ville industrielle sinistre que la sidérurgie (cf. vers 12 & 24) a rendue noire (strophes 1 & 7), nauséabonde (strophes 5 & 6), et bruyante (strophes 4 & 5). La référence aux Kobolds (des lutins de la mythologie germanique chargés de veiller sur les métaux précieux enfouis sous terre) transfigure même Charleroi en une cité chtonienne légendaire. La dernière strophe reprend la première, et le poème se referme ainsi sur lui-même, donnant un sentiment d’enfermement qui s’oppose à l’ouverture finale de « Walcourt ». Le voyage en train prend fin provisoirement avec l’arrivée à Bruxelles, ville évoquée dans les 2 poèmes suivants : « Bruxelles — simples fresques » & « Bruxelles — chevaux de bois ». Le poème en deux parties « Bruxelles — simples fresques » fait référence par son titre à la peinture ; les deux parties sont construites de la même façon : deux strophes de description puis une strophe qui met en avant l'émotion créée par ce paysage. Dans la première partie la contemplation de collines dans la lumière incertaine du soleil couchant («un demi-jour de lampe vient brouiller toute chose »; «l'or... s’ensanglante») mène à une douce mélancolie, à une humeur rêveuse (« Triste à peine », « toutes mes langueurs rêvassent »). Dans la deuxième, le cadre du parc d’un château vers lequel se dirigent des notables invite à l’amour, et fait regretter aux amants de ne pas y vivre. Dans « Malines », nous trouvons à nouveau une série de petits tableaux impressionnistes rapides avec la description d’un adorable paysage champêtre qui défile vu d’un train et charme les voyageurs (cf. dernière strophe). 3) Si cette section de Romances sans paroles est à dominante picturale, quel rapport a-t- elle avec le titre et la musique ? Tout d’abord, dans la mesure où les textes sont des poèmes ils conservent bien sûr une dimension musicale, sensible à travers le rythme des vers, les rimes et les effets de refrain.
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