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« Zone », vers 1 à 24, Slides de Poétique

Alcools d'Apollinaire, 1913. Lecture linéaire. « Zone », vers 1 à 24. Introduction : Le vrai nom d'Apollinaire (1880-1918), Wilhelm Apollinaris de ...

Typologie: Slides

2021/2022

Téléchargé le 08/06/2022

Andrea_Nancy
Andrea_Nancy 🇫🇷

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Télécharge « Zone », vers 1 à 24 et plus Slides au format PDF de Poétique sur Docsity uniquement! Poésie : Modernité poétique ? Alcools d'Apollinaire, 1913 Lecture linéaire « Zone », vers 1 à 24 Introduction : Le vrai nom d'Apollinaire (1880-1918), Wilhelm Apollinaris de Kostrowitsky, transformé en Guillaume Apollinaire dès le début de sa carrière littéraire, exprime le caractère cosmopolite de l'auteur dès sa jeunesse : il en tirera conscience de la diversité et instabilité. Après avoir été précepteur et employé de banque, il intègre à Paris le cénacle (réunion d'un petit nombre d'intellectuels, d'artistes) de l'avant-garde culturelle. La fréquentation des artistes cubistes tels que Picasso et Braque lui ouvre les portes d'une vie artistique dont il deviendra l'un des chefs de file : « l'esprit nouveau » est une expression trouvée par Apollinaire pour désigner le mouvement poétique qui partage avec les peintres cubistes la volonté d'être en accord avec le monde moderne. Après quelques publications, le succès d'Apollinaire est assuré par Alcools, recueil paru en 1913, qui contient 42 poèmes écrits entre 1898 et 1912. Le recueil paraît à première vue incohérent et sans unité, mais il évoque en réalité une nouvelle recherche, faite d'éclatements, inspirée en partie par le cubisme. Dans Alcools, le poète mélange passé, présent et futur de façon parfois désordonnée : il montre ainsi sa conscience d'un monde moderne, d'un nouvel esprit, tout en intégrant un monde ancien que l'on sent disparaître. « Zone » est le poème qui ouvre le recueil, bien qu'il soit le plus récent d'entre eux. Le mot « zone » évoque les terrains vagues qui entouraient Paris, la « zone » désigne de toute façon un lieu mal défini, qui n'appartient à personne, dans lequel on erre : donc, d'entrée de jeu, le recueil est placé sous le signe de l'errance, et en effet, « Zone » raconte une déambulation dans la ville, mais aussi dans les souvenirs du poète. A la première vue, « Zone » trouble les repères de la forme poétique traditionnelle : il commence par 3 monostiches, se poursuit par un tercet, un huitain, puis un dizain, et le poète a supprimé toute la ponctuation en dehors des majuscules. On peut lire « Zone » comme un poème-programme du recueil, car il se place sous le signe de la modernité et annonce certains de ses thèmes. Nous allons étudier les 24 premiers du poème, long de 155 vers. Mouvements de l'extrait : I. vers 1 à 10 : la revendication de la modernité II. vers 11 à 14 : la poésie dans la ville III. vers 15 à 24 : la ville poétisée Problématique : En quoi le poème inscrit-il l'écriture poétique dans la modernité ? Définitions utiles pour la lecture linéaire qui suit La poésie pastorale ou les romans pastoraux : poésie ou romans qui mettent en scène des bergers et des bergères dans leur univers, à la campagne. Un enjambement : une phrase ne correspond pas à un vers mais elle s'étire sur le vers suivant. I. vers 1 à 10 : la revendication de la modernité vers 1 : la scansion (le compte de syllabes) peut donner 11 ou 12 syllabes si l'on fait la diérèse sur anci-en => avec l'alexandrin (vers noble de la tradition poétique) et la diérèse qui met le mot « anci- en » en valeur, on a l'impression que l'ancien est remarquable, mais c'est l'inverse qui est dit dans le vers : « tu es las de ce monde ancien » : le poète est fatigué de la tradition. Il y a donc un paradoxe, une ambiguïté : on peut y voir de l'humour ou de l'ironie, comme pourraient l'exprimer les premiers mots : « A la fin », alors que nous sommes au début du poème. vers 2 : le paradoxe se poursuit dans ce vers : le poète vient de refuser le monde ancien, mais il commence par le nom « bergère » qui est un personnage d'une certaine littérature traditionnelle (poésie pastorale* depuis l'antiquité gréco-romaine ou les romans pastoraux* français du XVIIe siècle). Le nom « bergère » est apposé (placé à côté et s'y rapportant) à « tour Eiffel », monument symbole de modernité à l'époque (art industriel, construite entre 1887 et 1889 pour l'Exposition universelle, elle avait soulevé la protestation d'un collectif d'artistes qui se disaient amoureux de la beauté et la trouvaient atroce). La tour moderne est assimilée à la bergère traditionnelle grâce à une métaphore : Métaphore de la tour Eiffel bergère des ponts de Paris comparé points communs comparant La tour Eiffel surplombe de sa haute taille les ponts couverts de voitures qui klaxonnent. - le rapport de tailles entre la t o u r / l a b e r g è r e e t l e s voitures/les moutons - le bruit fort : les klaxons ou les bêlements La bergère domine par sa taille son troupeau de moutons qui bêlent. Il y a aussi personnification de la tour Eiffel et « animalisation » des automobiles : ainsi, la ville s'anime et prend vie, et les éléments du progrès sont rendus vivants par l'écriture poétique. On observe aussi une alternance entre les éléments anciens et les éléments qui évoquent la nouveauté (la modernité). : bergère//tour Eiffel ; troupeau//ponts ; bêle//matin* (*le matin peut être perçu comme un symbole de nouveauté ou de renouveau) => on ressent que la ville de Paris fascine le poète parce qu'elle entremêle différentes époques et crée ainsi quelque chose de totalement moderne. On remarque d'ailleurs que ce vers compte 16 syllabes et échappe ainsi à la tradition poétique. vers 3 : « Tu en as assez » reprend en langage courant l'expression synonyme « tu es las » du v.1 (langage soutenu) : la formule du vers 1 « ce monde ancien » est explicitée par « l'antiquité grecque et romaine » vers 4 : ce vers peut sembler paradoxal car les automobiles sont précisément un élément du monde moderne, citadin et industriel, et l'adverbe « ici » désigne Paris, capitale moderne : ce peut être un trait d'humour, en tout cas, Apollinaire provoque la surprise. vers 5/6 : évocation encore paradoxale de la modernité avec la religion catholique. Elle peut s'expliquer de 2 façons : – le catholicisme est plus récent que l'antiquité gréco-romaine au sens chronologique – le poète crée un parallèle entre la religion et l'aviation au vers 5 : comparaison avec les hangars de Port-Aviation : il peut y avoir en commun l'idée d'élévation (au sens physique avec les avions, au sens spirituel avec la religion)
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