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LE XVIIIème SIÈCLE – Riassunto contesto storico e personaggi del diciottesimo secolo, Sintesi del corso di Letteratura Francese

Sintesi diciottesimo secolo, personaggi storici, autori, opere e contesto storico letteratura francese. Argomenti: CONTESTO STORICO, BUFFON, L'ENCYCLOPÉDIE, SAINT-SIMON, LESAGE, L'ABBÉ PREVOST, CHARLES PINOT DUCLOS, CRÉBILLON FILS, LE THÉÂTRE, MARIVAUX, MONTESQUIEU, VOLTAIRE, DIDEROT, ROUSSEAU, BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, SENANCOUR, ANDRÉ CHÉNIER, LACLOS, RESTIF DE LA BRETONNE, SADE, BEAUMARCHAIS

Tipologia: Sintesi del corso

2022/2023

In vendita dal 20/02/2023

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Scarica LE XVIIIème SIÈCLE – Riassunto contesto storico e personaggi del diciottesimo secolo e più Sintesi del corso in PDF di Letteratura Francese solo su Docsity! AVANT LA RÉVOLUTION Depuis le Moyen Age, l’économie française connaît une progression constante. Il y a aussi une progression en ce qui concerne la littérature qu’intéressent passionnément les problèmes ruraux, de Jean Jacques Rousseau aux physiocrates, qui estiment que seule la terre crée la véritable richesse. • Au début du siècle, les penseurs les plus hardis sont d’origine aristocratique – tels Montesquieu, Fénelon ou Hénault –, attaquant l’absolutisme royal et une religion que discrédite la querelle entre Jansénistes et Jésuites. Ces critiques se diffusent par les journaux, dans les cafés, les clubs, les cabinets de lecture, les académies et surtout les salons. Vers le 1750 le ton change : l’élite intellectuelle se tourne toute vers la politique. La grande bourgeoisie, à travers l’Encyclopédie ou Voltaire, critique l’absolutisme monarchique et religieux et souhaite un despotisme tolérant et éclaire. Mais Louis XVI à son avènement rappelle les parlements, ne sait choisir entre l’alliance nobiliaire et l’alliance des Lumières. Pendant ce temps, un penseur apporte une vision politique nouvelle, radicalement révolutionnaire, républicaine et égalitaire : Rousseau. Il est encore peu entendu mais beaucoup lu, et c’est lui qui entrevoit le mieux ce qui sortira de l’éclatement révolutionnaire. LES LUMIÈRES DU XVIIIe SIÈCLE A l’honnête homme immuable du XVIIIe siècle succède un personnage ondoyant et fortement individualisé auquel le « libertin » a ouvert la voie : le Philosophe, qui porte sur toute chose un regard neuf. L’esprit philosophique se manifeste essentiellement dans l’ouvrage qui est «  l’œuvre de tous »  : l’Encyclopédie, véritable témoignage des progrès accomplis par l’esprit de raison dans sa lutte contre les abus politiques, les superstitions religieuses et les injustices sociales d’un monde marchant lentement vers son terme. L’INTELLIGENCE ET LE CŒUR A l’origine de la démarche philosophique se trouve un ouvrage contemporain du Cid (Corneille) : le Discours de la méthode (1637) dont l’influence commença de se faire sentir dans les dernières années du règne de Louis XIV. La tradition présente un XVIIIe siècle nettement divisé entre un rationalisme hérité des classiques et une sensibilité annonciatrice des romantiques. C’est dépassant cette attitude critique que les hommes des Lumières firent de la raison un guide irremplaçable pour l’homme : ainsi réduit à lui- même, ne trouvant l’explication de son bonheur que dans son travail et rentrer en soi pour connaître sa nature. On voit se développer une nouvelle littérature morale qui aborde les problèmes sous l’angle utilitaire : à partir des thèmes majeurs (luxe, liberté, vertu…) s’élabore une politique qui essaye d’unir le bonheur et le sentiment (attitude personnelle), mais également le bonheur et la raison (attitude sociale). Il s’agit maintenant de substituer une littérature passive une littérature active : le bonheur ne doit plus être un sujet d’étude, mais un mode de vie. RÉNOVATIONS ET DÉCOUVERTES Le XVIIIe siècle ait situé l’homme dans un devenir historique libéré de toute intervention divine  : il plaçait l’expérience morale au cœur même de l’individu. Significatif est le rôle de la littérature au XVIIIe siècle. En ce qui concerne la religion, le christianisme s’est transformé en une institution politique qui repose sur le fanatisme. Progressivement s’est donc installée une morale de l’incroyance dont la source se trouve « au cœur de tous les hommes raisonnables, et non ailleurs » (Voltaire). Parallèlement à la critique religieuse se développe une véritable analyse politique qui revêt les formes littéraires les plus diverses  : contes et romans, satires et pamphlets contiennent de violentes attaques contre la collusion du clergé et du pouvoir politique. L’économie se dirige vers le libéralisme d’échange, les luttes s’engagent pour la libération de la femme (La colonie de Marivaux), la suppression de l’esclavage, l’élaboration d’une véritable pédagogie pour les enfants (l’Emile) et même les citoyens (le Contrat social). Les romanciers proposent des aventures libertines ou licencieuses qui témoignent de la libéralisation générale des mœurs. Mais c’est avec Montesquieu et Rousseau qui naît réellement la science politique moderne : le premier par sa méthode et son attachement à la réalité des conditions, le second par ses intuitions et la dialectique de sa pensée ont essayé d’établir scientifiquement les conditions idéales qui régissent les rapports du pouvoir et du gouverné. HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE – XVIIIe SIÈCLE Savant et philosophe, jardinier et homme d’affaires, Buffon est l’exemple même de ces esprits universels que le XVIIIe siècle produisait et admirait. Sa vie illustre d’abord une grande réussite intellectuelle et sociale. Georges- Louis Leclerc, qui deviendra comte de Buffon, est issu d’une famille bourguignonne aisée. Il compose alors des Mémoires pour l’Académie des Sciences et traduit des traités anglais (La Statique des végétaux, 1739). Entre-temps, il a été nommé intendant du jardin et du cabinet du roi auquel va donner une extension considérable en augmentant ses collections et en assurant un encadrement scientifique nombreux et compétent. Parallèlement, il a entrepris de rédiger une Histoire naturelle, illustrée, projet qui allait remplir de sa vie : Théorie de la Terre (1749) au dernier tome de l’Histoire naturelle des minéraux (1788) en passant par l’Histoire naturelle des oiseaux (1770-1783), ce sont trente-six volumes qui vont proposer de nouvelles hypothèses sur ce que nous appellerions aujourd’hui les sciences de la vie. Bien qu’élu à l’Académie française en 1753 – occasion pour lui de prononcer pour sa réception son fameux Discours sur le style – Buffon ne quitte plus guère son comté de Montbard, ses maisons et ses forges : c’est là qu’il accomplit son œuvre, là qu’il reçoit à l’égal des plus grands du siècle. Le valeur philosophique et littéraire des livres de Buffon demeure intacte : entre les éléments, entre les espèces, entre les parties d’un animal, il règne une harmonie que les « lois de la nature » ont dégagé du chaos. Un ordre existe donc qui régit la nature, ordre lui-même soumis au principe de hiérarchie, explication de tout : l’homme règne ainsi sur le reste de la création. De tous ces textes se dégage une vision poétique du monde où l’imagination relaie souvent – et heureusement pour le lecteur – l’examen froid des êtres et des choses. Il y a chez Buffon textes à l’opposé de la pure description, textes où l’écriture se fait l’instrument d’une création qui prétend rivaliser avec le Créateur. LE TESTAMENT DES LUMIÈRES : L’ « ENCYCLOPÉDIE » La tentation encyclopédique ne date pas du XVIIIe siècle  : Rabelais voulait que l’on ouvrît à l’homme «  le vrai puits et abîme de encyclopédie  ». Mais c’était là l’ambition d’un érudit. Cet «  énorme appétit de savoir  » s’organisa à l’aube des Lumières : Bayle avec son Dictionnaire historique et critique (1695-1697) avait tenté de faire une histoire objective de l’esprit humain en montrant la continuité du progrès et en dénonçant les superstitions et les folies des hommes. Bayle ouvrait la voie aux Encyclopédistes dont l’œuvre ambitieuse entend « rassembler les connaissances éparses à la surface de la terre  », mais également rendre les hommes « plus instruits, plus vertueux et plus heureux ». Simple entreprise de librairie à l’origine, l’Encyclopédie devint très vite sous la conduite de Diderot le témoignage d’une époque « hardie ». Mais pour mener à bien l’édition complète des 28 volumes, il ne fallut pas moins de 27 années de travail et de fois. De la foule des collaborateurs de l’Encyclopédie, il est possible de distinguer, à côté de Diderot et d’Alembert, ceux qui les secondèrent tout au long de leur travail et ceux qui travaillèrent occasionnellement, « chacun à sa partie ». Les grands écrivains du siècle (Montesquieu, Voltaire, Rousseau) ne participèrent qu’épisodiquement à l’Encyclopédie, soit par manque de temps, soit pour des raisons plus personnelles. Buffon, malgré ses promesses initiales, se récusa, sans doute par excès de prudence. L’Encyclopédie est un monument élevé au génie humain. Elle est surtout originale dans la manière d’aborder les problèmes, c’est-à-dire dans l’ «  intérêt général du genre humain ». D’Alembert, dans le « Discours préliminaire » s’efforce de montrer en quoi l’ouvrage est un pont jeté entre le passé et l’avenir. Après avoir défini l’entreprise sous le double aspect d’une Encyclopédie et d’un dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, l’auteur divise son exposé en trois parties. Il aborde en premier « la généalogie et la filiation de nos connaissances » pour étudier ensuite « l’histoire des progrès de l’esprit » depuis la Renaissance. • Enfin, en présentant l’ouvrage, il montre comment s’est effectué le travail d’équipe et conclut sur la supériorité de l’Encyclopédie face aux travaux similaires. Si l’on ajoute à ce «  Discours  » les «  Avertissements  » placés par Diderot en tête de certains volumes, ainsi que son article « Encyclopédie » on se trouve devant un véritable corpus théorique qui assigne aux sciences historiques une place prépondérante. En affirmant que l’homme était soumis à l’histoire, les philosophes ouvraient l’ère des sciences humaines. BUFFON (1707-1788) : L’ORDRE ET LE GÉNIE Son œuvre est marquée du sceau de l’authenticité, celle que lui confère la présence de l’auteur, l’un des plus attachants qui soient. • 1721 : il a été admis chez les Bénédictins de Saint-Maur, il semble pourtant se soumettre, et il est ordonné prêtre. • 1728 : il quitte son couvent en octobre sans avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires, après avoir publié les deux premiers tomes des Mémoires et aventures d’un homme de qualité, sous l’anonymat. • 1731 : le septième tome apparaît en Hollande, où Prévost vient de s’installer > c’est L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut. • 1734 : L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut est condamnée à être brûlée. Les souffrances des âmes passionnées constituent le sujet de presque tous les romans de Prévost. L’écrivain semble toutefois chercher de plus en plus à conduire ses héros vers l’apaisement. L’incertitude est considérée comme un art et se trouve dans la structure même des romans de l’abbé Prévost. Un signe d’incertitude est, par exemple, le mélange de l’ordinaire et de l’extraordinaire, du connu et de l’exotique  ; l’hésitation entre le «  je » du romancier et le «  je » du narrateur qu’il choisit comme truchement, donc entre ce qu’il appelle lui-même «  le récit réglé par le temps des connaissances » et «  la narration suivant l’ordre des événements ». Deviendra secrétaire perpétuel de l’Académie Française sans renoncer pour autant à la liberté de mœurs. Romans : • 1740 : l’Histoire de Madame de Luz, anecdote du règne de Henri IV ; • 1751  : Mémoires pour servir à l’histoire des mœurs du XVIIIe siècle  ; On assiste ici à la chute d’une épouse honnête qui se sacrifie pour son mari, là aux progrès d’un libertin sous l’égide d’une femme vertueuse. L’un de l’auteurs les plus marquant pour le roman libertin. Il semble marqué par une contradiction ou duplicité qu’atteste également son œuvre. Œuvre remarquable en vérité, moins par son abondance que par la diversité des formes utilisées par l’écrivain : • Les heureux orphelins, histoire imitée de l’anglais, 1754 : narration « objective » à la troisième personne ; • Les égarements du cœur et de l’esprit, ou mémoires de M. de Meilcour, 1736 : mémoires fictifs ; • La nuit et le moment, 1755 : dialogue ; • Lettres athéniennes, 1771 : lettres ; L’intrigue se trouve parfois réduite à fort peu de chose, et le dénouement importe si peu à Crébillon qu’il lui arrive de laisser son roman inachevé. 
 Crébillon n’entend pas être un romancier sentimental, comme Marivaux ou Prévost. Il veut être un romancier psychologue toujours prêt à dénoncer l’imposture des passions. LE THÉÂTRE Idolâtré au XVIIe siècle, le théâtre ne le fut pas moins au XVIIIe. Mais l’héritage classique était si lourd que ce temps semble avoir favorisé les épigones en laissant trop peu de chances aux tempéraments vraiment originaux. On en appréciera davantage le mérite de Marivaux. L’ABBÉ PRÉVOST (1697-1763) CHARLES PINOT DUCLOS (1704-1722) CRÉBILLON FIL (1707-1777) Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, fils d’un magistrat, est né à Paris. Après avoir étudié le droit, il se range parmi les Modernes, il fréquente les salons où la vivacité de son esprit est fort appréciée. Il va publier aussi des périodiques comme Le spectateur français (1721-1724), L’indigent philosophe (1727). Mais la production est irrégulière et il semble y avoir mis fin de lui-même. C’est que le théâtre le retient d’une manière plus durable. C’est la réouverture du Théâtre-Italien en 1716, qui lui a donné l’occasion favorable pour le développement de son talent  : une scène plus libre, une troupe de qualité, et surtout une interprète idéale en la personne de Giovanna Rosa Benozzi, la célèbre Silvia. • Sur ses 27 comédies, écrites de 1722 (La surprise de l’amour) à 1746 (Le préjugé vaincu), dix-huit ont été composées pour le Théâtre-Italien. • 1743 : Mme de Tencin, sa protectrice facilita son élection à l’Académie française, contre Voltaire ; L’œuvre de Marivaux romancier semble s’ouvrir sur une critique du romanesque. On devine déjà les deux traits principaux qui feront l’originalité des deux grandes œuvres ultérieures : l’étude de la sensibilité des âmes tendres, qui se cache aussi bien dans une paysanne que dans « une belle et grande princesse » ; le réalisme des mœurs. Marivaux, outre ses pièces de théâtre qui l’ont rendu célèbre, est l’auteur de deux grands romans, Le Paysan parvenu  et  La Vie de Marianne. L’un et l’autre ont pour particularité d’être inachevés, quoique tous deux déterminés à une fin par leur auteur. L’interruption de leur rédaction ne s’explique pas par la mort de Marivaux, mais peut-être par une forme de désintérêt de sa part qui invite à attacher moins d’importance à l’intrigue qu’à son développement, son traitement. Si Marivaux prend plaisir à manier les ressorts du romanesque, c’est davantage à la psychologie et à l’écriture des sentiments les plus aigus qu’il s’intéresse, dans un style qui en épouse les subtilités. — La vie de Marianne  : le romanesque préside à la destinée de Marianne avec la mort de ses parents à l’âge de deux ans, dans un accident de voiture. En plus de se retrouver abandonnée, Marianne est livrée au monde sans identité et sans fortune. Cette interrogation originelle sur sa naissance pèse sur l’ensemble de son histoire par la suite, dans une société où les mariages ne se font qu’entre personnes de même rang à moins de choquer les mœurs et de s’attirer l’opprobre de sa classe. Pour dépeindre la naissance et les progrès de l’amour, Marivaux puise dans le théâtre, le romanesque, le picaresque et le roman précieux. Le parcours de Marianne est initiatique et l’œuvre, quoiqu’inachevée, prend la forme d’un roman d’apprentissage. Néanmoins, le lecteur bute face à son interruption, brutale et inexpliquée. Si une fois le livre refermé, il semble inévitable que le récit reste ainsi en suspens, à moins d’être encore rallongé de dizaines de parties encore, cette non-fin invite à repenser le projet de l’auteur. Le roman apparaît plus comme un espace de liberté, propice à la mise en œuvre des possibles du récit et à des exercices de style, que comme un tout refermé sur lui-même. C’est comme si Marivaux aiguisait là ses outils de dramaturge pour mieux les exploiter dans ses pièces de théâtre, comme si le lecteur découvrait là le laboratoire du marivaudage qui fait la singularité de sa langue. • La vie de Marianne ne présente pas seulement une analyse minutieuse du cœur humain. Elle nous promène dans les lieux les plus divers, du couvent à la belle société, sans oublier ce petit monde de Paris dont Marivaux nous donne une peinture plus vive. — Le paysan parvenu : à peu près au même âge que Marianne, Jacob, paysan champenois, est venu dans la capitale pour porter du vin dans la demeure de son seigneur. On le trouve beau garçon, et il voit dans cet avantage naturel une chance de réussite. • Son plus bel exploit est de parvenir à s’introduire dans la maison de deux bourgeoises riches et dévotes, les demoiselles Habert, de leur plaire et d’épouser l’une d’elles pour ses écus. Devenu contrôleur général des fermes dans sa province natale, et seigneur de son village, il va se consacrer au bien public. La première caractéristique qu’il faut savoir reconnaître au théâtre de Marivaux est la variété. • Comédie héroïque : Le prince travesti (1724), Le triomphe de l’amour (1732). • Comédie pathétique : La mère confidente (1735). • Comédie philosophique : L’île des esclaves (1725). • Comédie mythologique : Le triomphe de Plutus (1728). • Comédie proprement psychologique : Le jeu de l’amour et du hasard (1730). MARIVAUX (1688-1763) — Le Jeu de l’amour et du hasard (1730) : est une pièce de théâtre en trois actes écrite en prose et publiée en janvier 1730. Elle a été créée pour le théâtre Italien, à l'hôtel de Bourgogne pour un public plutôt aisé  ; les représentations avaient lieu l'après-midi. • L’œuvre met en scène des personnages typiques de la comédie, comme par exemple Arlequin, célèbre surtout dans la commedia dell'arte. Cette pièce traite d'un sujet traditionnel de la comédie : le mariage, la découverte de l'autre et du sentiment amoureux par le déguisement. • Les 3 actes sont les étapes de cette découverte. De cette manière, on voit un reflet de la société : Orgon est un petit noble, on peut donc observer les rapports maître/valet. Silvia est une jeune fille moderne, qui veut choisir son époux et son père se montre compréhensif. Mais cela ne reflète pas totalement la mentalité de l'époque où les filles étaient entièrement soumises à l'autorité du père. • Cette liberté est surtout prise pour rendre l'intrigue intéressante. Avec ses personnages-types qui reparaissent de pièce en pièce, le théâtre de Marivaux peut sembler hors du temps. La société reste en tout cas fortement hiérarchisée, même si cette hiérarchie est simplifiée  : maîtres et serviteurs. — Les Fausses confidences (1737)  : Les Fausses confidences de Marivaux furent représentées pour la première fois en 1737. Dans cette pièce, Dorante, un jeune noble qui a perdu sa fortune, va tout faire pour séduire la belle et riche Araminte. Son ancien valet Dubois, qui veut aider Dorante, va échafauder des stratagèmes pour que Araminte aime Dorante et ainsi faire triompher l'amour. • Cette pièce qui mêle comédie d’intrigue, comédie de mœurs et comédie psychologique permet d’entrer de plain-pied dans le théâtre de Marivaux qui peint la surprise de l’amour et ses obstacles. • Cette pièce permet également de découvrir le marivaudage, terme d’abord utilisé au XVIIIème siècle pour moquer le style de Marivaux jugé peu naturel et compliqué, mais qui prit peu à peu un sens positif pour désigner une écriture subtile, raffinée, mondaine et pleine de rebondissements. Voltaire a suscité des réactions à l’image de son tempérament  : violemment partisanes. Voltaire est devenu depuis le XIXe siècle l’auteur le plus décrié de son temps. François-Marie Arouet fait de solides études chez les Jésuites avant de connaître les premiers succès mondains et littéraires au sein de la libertine Société du Temple. Après un bref séjour en Hollande, il est incarcéré à la Bastille pour avoir publié des libelles injurieux contre le pouvoir : il y rédige le poème de La Ligue ainsi qu’une tragédie, Œdipe, qui sera jouée avec succès à sa libération en 1718. Le jeune Arouet est célèbre et signe du pseudonyme de Voltaire. En France, il publie une Histoire de Charles XII (1731), la tragédie de Zaïre (1732), et surtout la « bombe » des Lettres philosophiques (1734). Craignant d’être poursuivi pour cet ouvrage, Voltaire se réfugie auprès de Madame du Châtelet. De 1744 à 1753, Voltaire connaît une vie agitée durant laquelle alternent les périodes de gloire et de déception. • 1751 : Le siècle de Louis XIV • 1752 : Micromégas • 1756 : Essai sur les mœurs, publié à Genève • 1759 : Candide • 1767 : L’ingénu Son conservatisme littéraire se manifeste dans la véritable création littéraire de Voltaire et dans le choix des genres d’expression : la tragédie et le poème. Admirateur critique des œuvres de Shakespeare, Voltaire est attaché aux «  valeurs  » traditionnelles du classicisme. Le théâtre de Voltaire sera donc une œuvre d’esprit classique renforcée par des situations propres à susciter « la crainte et la pitié ». — Zaïre, 1732 : vaguement inspirée de l’Othello de Shakespeare, illustre bien l’échec des ambitions du dramaturge. Pour remédier à la froideur de la tragédie classique, Voltaire compte trop sur des éléments extérieurs : il entend réveiller la sensibilité du spectateur grâce au pathétique, aux effets mélodramatiques. • Du classicisme Voltaire a retenu la technique du personnage moyen, sans grande vérité. — Lettres philosophiques, 1734  : conçues et rédigées durant l’exil britannique, publiées clandestinement à Paris et condamnées pour subversion. • Voltaire passe en revue les diverses institutions anglaises. Puis il étudie le caractère anglais, qu’il juge dénué de tout préjugé et s’attache à montrer l’attitude réaliste de la philosophie et de la science anglaises. • Enfin il souligne l’esprit de liberté et de considération dans lequel travaillent les écrivains anglais. • Il s’efforce de réconcilier l’homme avec la vie terrestre. • L’idée de liberté domine l’ouvrage : c’est elle que l’on retrouve tant à propos de la religion. Malgré son mépris pour le genre romanesque, Voltaire a écrit plus de vingt-cinq contes ou «  histoires  » philosophiques. — Micromégas, 1739-1752  : cette « fadaise philosophique » avait été rédigée pour Frédéric II et porte la marque des préoccupations d’un Voltaire installé dans un bonheur temporaire au château de Cirey. • Personnage doué d’intelligence et de bon sens, le géant Sirien Micromégas est condamné par les doctes de sa planète pour ses audaces scientifiques. Exilé, il voyage de globe en globe et fait la connaissance du directeur de l’Académie de Saturne auquel il donne une leçon de relativisme. • Ensemble ils poursuivent leur odyssée et parviennent sur la terre tandis qu’une équipe de savants explore le cercle polaire  : une conversation s’engage alors entre les deux voyageurs et les terriens, aboutissant à l’idée du relativisme universel et de la vanité des systèmes philosophiques. Le récit est composé d’une suite de tableaux dont l’unité est assuré par la présence constante du Sirien. • L’espace se réduit de l’infiniment grand à l’infiniment petit, symbolisant ainsi la morale pratique que Micromégas offre aux «petits animalcules » que sont les hommes. — Zadig, 1747 : Zadig ou la Destinée, Histoire Orientale est publié en 1747 et se situe dans la plaine maturité de vie et de production littéraire de son auteur, François Marie Arouet le Jeune. Memnon, histoire orientale, publié en 1747, peut être considéré comme la première version de Zadig, mais il est presque passé inaperçu  ; personne ne reconnut la plume du véritable auteur. VOLTAIRE (1694-1778) • Zadig, premier héros roman de Voltaire, arrive sur la scène avec de grandes prétentions. Convaincu d’être doté de toutes les vertus, notamment la modestie, et que celles-ci doivent lui garantir le bonheur, il se déplace avec confiance qui frôle la présomption. Zadig semble vouloir incarner la perte progressive des idéaux et les renoncements successifs de son auteur. En effet, l’histoire commence, comme le plus pacifique des contextes, par la description enchantée de la plénitude du bonheur, dans un bain d’innocence à l’état pur et primordial. Une succession de phrases nous montre que le héros est d’abord un personnage sans problèmes et sans obstacles. L’atmosphère est presque comme un conte de fées, alternant des cadeaux de la nature et de la chance, jusqu’à arriver presque à un roman de formation lorsque le héros est appelé à faire face à différents défis qui l’éloignent de sa fin ultime. • Parmi les thèmes principaux de l’œuvre, il y a au centre le destin et l’injustice politique et sociale  : le rôle du destin selon Voltaire est au centre du chemin de la vie de chaque homme et il veut démontrer comment chaque individu peut impacter le cours de son destin. En ce qui concerne l’injustice politique et sociale, en montrant les pleins pouvoirs détenus par le roi Moadbar, Voltaire vise à dénoncer l’absolutisme de la monarchie française de l’époque. • Dans cette œuvre on peut trouver une mélange de sarcasme, ironie et aussi un désir révolutionnaire qui veulent établir une notion de justice. • En critiquant la société de l’époque, Voltaire vise à défendre les idées chères à la philosophie des lumières et il avait pour objectif expliquer le monde et les découvertes scientifiques à travers ses écrits, en masquant le tout avec une subtile ironie. — Candide, 1759  : Candide est l’œuvre de Voltaire, philosophe français, la plus lue et commentée du siècle des Lumières à travers le monde. Candide est une œuvre vaste, qui couvre tous les sujets philosophiques du temps de Voltaire  : la religion et le fanatisme, la liberté politique et la tyrannie, la connaissance et l’obscurantisme, le bonheur et la fatalité, la liberté et l’esclavage. • Mais le thème sous-jacent de Candide est le bonheur “ici et maintenant” (hic et nunc en latin), objectif ultime des Lumières, les autres thèmes (connaissance, liberté, déisme, …) servant de moyens pour servir cet objectif. • Contre les philosophes de la Renaissance, qui promettaient le bonheur après la mort, dans une tradition classique chrétienne, le travail des Lumières vise à fournir aux hommes de leur temps les conditions de possibilité d’un bonheur immédiat : les Lumières ont développé le concept de droit au bonheur. Voltaire  déteste l'optimisme et son créateur, le philosophe allemand Leibniz, qui est incarné et parodié au travers du personnage de Pangloss. L'optimisme de Pangloss est une position philosophique que l’on peut résumer comme ceci :
 – Dieu est parfait – Dieu a créé le monde – Un être parfait créerait un monde parfait, donc le monde est parfait. En outre, un être parfait créerait tout ce qui pourrait être créé, par conséquent tout ce qui pourrait exister existe en fait. Par conséquent, ce monde est le meilleur des mondes possibles et tout est pour le mieux. Voltaire montre le chemin intellectuel de Candide, qui est celui d’une désillusion : l’optimisme, dit Candide, c'est la manie de dire que les choses sont bien quand on est en enfer. En effet, Candide apprend que la quantité de bien est bien inférieure à celle du mal. C’est le fameux tremblement de terre de Lisbonne, en 1755, qui semble être à l’origine de refus de l’optimisme chez Voltaire. Voltaire se demande si Dieu est vraiment bon, ou bien s’il est vraiment tout-puissant. Candide sera la traduction de ce questionnement religieux et métaphysique. La religion de Candide, et celle de Voltaire,  est le déisme, fondé sur la croyance en un Dieu créateur de l'univers. Mais ce Dieu n’intervient pas dans les affaires du monde, il agit comme un horloger, un architecte qui crée mais laisse vivre sa création. C’est donc aux hommes de prendre en main leur destin et de créer le bien, ou le mal : en tout cas, les hommes sont responsables de leur monde. A travers l’eldorado, Voltaire dénonce l’utopie  : un monde parfait n’existe pas. C’est le réalisme qui doit prévaloir chez l’homme rationnel, et non la croyance en une société harmonieuse, qui n’existe pas et ne peut pas exister. Diderot est l’un des figures les plus attachantes de son siècle. Théoricien dramatique, critique d’art, épistolier, essayiste, romancier. Son œuvre, comme son esprit, peut faire songer à un bouillonnement désordonné. • Dans sa vie il éprouve le désir de connaître le monde et décide de s’enfuir. Sa famille lui ayant coupé les vivres, il vient de mener une existence bohème à Paris. • 1743 : il épouse Antoinette Champion, lingère modèle. • 1746 : il publie des Pensées philosophiques, un roman libertin ; • 1747 : Les bijoux indiscrets • 1749 : Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, qui lui vaut une incarcération de quelques mois au fort de Vincennes. D’autant plus que cet emprisonnement a failli interrompre définitivement l’entreprise commencée en 1746  : l’Encyclopédie. Malgré tous, il continue de composer pour le théâtre. Comme dans un « journal », Diderot laisse apparaître ses contradictions, dont il avait parfaitement conscience. Le lutte du cœur et de l’esprit est bien le trait dominant de Diderot. Mais cette âme sensible est douée d’une grande imagination. Cette contradiction explique sans doute dans une large mesure le choix du dialogue comme mode d’expression littéraire privilégié  : Diderot peut ainsi montrer tour à tour les multiples visages de sa personnalité. • Homme expansif, Diderot n’en reste pas moins désireux de solitude, et trouve dans la nature un apaisement à nul autre pareil. Rompant avec les nobles sujets de la scène classique, Diderot veut s’attacher à peindre l’humble condition des hommes de son siècle. C’est là un renversement total des perspectives dramatiques : l’auteur s’emploiera à créer des « caractères différents  », qui lui permettront de composer des tableaux dignes de retenir l’attention du spectateur. • Le public auquel s’adresse Diderot n’a rien de commun avec l’aristocratique parterre de Versailles. Le dramaturge veut présenter à ces spectateurs diverses leçons morales. — Le fils naturel  : écrit en 1756 et joué seulement une fois en 1771, constitue un exemple caractéristique du théâtre que prétendait instaurer Diderot. • Prologue : c’est l’histoire de l’homme rare qui avait eu le bonheur d’exposer sa vie pour son ami, de lui sacrifier sa passion, sa fortune et sa liberté. • Le ton, uni et sérieux qui souligne la dégradation de la situation, puis le revirement final sont conformes aux intentions morales. • Quant aux caractères, ils présentent un mélange de démesure et de quotidien qui gêne l’effet théâtral. De 1759 à 1771 puis en 1775 et 1781, Diderot, à la demande de Grimm, rédige pour les lecteurs de La correspondance littéraire un compte rendu des Salons de peinture qui se tiennent à Paris tous les deux ans. • La revue s’adresse à des gens qui ne peuvent voir les tableaux : aussi Diderot s’emploie-t-il à les décrire ; le sujet de l’œuvre lui importe surtout. • L’art est donc lié à la morale : il doit contribuer au bien. • Diderot fréquente non seulement les peintres mais aussi les sculptures et les musiciens  : il pense que tous les arts constitueraient le beau, lié indissolublement au bien et au vrai. — Neveu de Rameau : entrepris dès 1762, remanié jusqu’en 1779, l’ouvrage resta inconnu du public, du vivant de son auteur. Il fut publié pour la première fois dans l’adaptation allemande de Goethe en 1805, et parvint en France retraduit du texte allemand en 1821. • Ce court dialogue constitue une satire. • Le dialogue se déploie lui-même selon une courbe : en effet le thème du génie qui ouvre le dialogue sert également de conclusion. • La symétrie du dialogue n’est qu’apparente  : on est passé de l’aspect théorique à l’application pratique des thèmes étudiés. — Jacques le fataliste, 1ère édition 1785 : Goethe l’a défini comme l’œuvre de Diderot la plus déroutante qui soit. Ce roman apparaît comme la juxtaposition d’intentions et de structures diverses. • Il y a 4 niveaux de narration : 1. Aventures de Jacques 2. Son dialogue avec son Maître 3. Dialogue avec le lecteur 4. Diderot mêle artificiellement trois nouvelles au corps même de son récit DIDEROT (1713-1784) • L’homme devient un citoyen, et retrouve par le « contrat » l’équivalent de ce qui a été ôté. • La nature et ses caprices se voient remplacés par une volonté quasi divine : la souveraineté. • Le Contrat social est donc « l’acte de fondation d’une cité ». — Émile, 1762 : un gros volume d’éducation destiné à préserver l’homme de la corruption. L’Émile devait être lu comme « un tout complet » avec le Contrat social. • Recueil de réflexions sans ordre et presque sans suite. • L’auteur varie le rythme de sa phrase selon les besoins précis. Il cherche de toucher la sensibilité  : Rousseau reprend alors la palette du romancier pour peindre paysages et portraits, rêves et anecdotes. • Le cinq livres de l’Émile sont un ouvrage théorique  : tout commence par la connaissance de l’enfance car on cherche toujours l’homme dans l’enfant. • Fidèle à ses idées, Rousseau a mené de front l’éducation politique et morale de son élève, tout en préservant son âme native. Rousseau est l’un des premiers écrivains qui ait repris le mythe platonicien de l’exil et du retour pour l’orienter vers l’état d’enfance et non plus vers une patrie céleste. Né au Havre en 1737, Bernardin de Saint-Pierre effectue son premier grand voyage à l’âge de douze ans. Puis se consacre à la littérature. • 1784 : il publie ses Études de la nature, dont le quatrième volume raconte les aventures de Paul et Virginie (1788). Ces ouvrages ont immédiatement un grand succès. Bernardin fut comme son maître Rousseau un misanthrope : aussi se tourna-t-il vers la nature comme vers un paradis perdu. — Études de la nature : Bernardin se proposait de « représenter les trois états successifs par où passent la plupart des nations : celui de barbarie, de nature et de corruption. • S’il s’oppose par sa pensée profondément religieuse à la philosophie de son siècle, Bernardin en retrouve l’esprit dans la mesure où son attitude est fondée sur le regard et l’émotion. • Il s’efforce de justifier par tous le moyens la bonne organisation de la nature. — Paul et Virginie, 1789 : fut publié à part, parce que d’abord inséré dans le quatrième volume des Études. • L’objet de cette « espèce de pastorale » était de montrer que notre « bonheur consiste à vivre selon la nature et la vertu ». • Paul et Virginie est bien le fruit de la fin du XVIIIe siècle : Bernardin pense que « l’homme naît bon : c’est la société qui fait les méchants et c’est votre éducation qui les prépare ». Épris de liberté et de vérité, Senancour laisse un chef-d’œuvre : Oberman, rédigé de 1799 à 1801, et publié en 1804. — Oberman : est une suite de 89 lettres adressées dix années durant par le narrateur – dont le nom signifie « homme des hauteurs » – à un ami dont nous ignorons le nom. • Oberman analyse son inadaptation au monde social. Un moment il croit retrouver l’équilibre, mais doit finalement assumer son destin solitaire. • Oberman concentre le plupart des thèmes de la littérature qui va suivre : mieux il les combine de manière que la vie, les sentiments, les paysages ramènent le narrateur et le lecteur au héros. Auteur d’une œuvre fragmentaire, Chénier fut annexé par les romantiques qui virent en lui le précurseur de la « nouvelle poésie ». • 1789 : il fonde la Société. Il s’oppose aux excès montagnards et devient suspect après l’exécution de Louis XVI pour avoir collaboré à sa défense. Arrêté en mars 1794, il est incarcéré à Saint-Lazare puis guillotiné deux jours avant la chute de Robespierre. Chénier a longuement réfléchi sur le métier de poète tant dans les notes de l’Essai sur les causes de la perfection et de la décadence des arts que dans l’Épître sur ses ouvrages et surtout dans L’invention qui constitue, en 392 vers, son manifeste littéraire. • L’ambition de Chénier était d’écrire de grands poèmes philosophiques dont L’invention, est en quelque sorte le portique  : Hermès, projeté dès 1789, devait retracer l’histoire de la matière, de la pensée et de l’humanité de sorte. Dans sa poésie d’observation, Chénier se voulait le vulgarisateur des idées de son siècle. La position littéraire de Chénier est donc ambiguë : rappelant les classiques par la conception de « l’imitation inventrice  » dans sa poésie, il annonce le XIXe siècle par la libération du vers, la plastique d’ensemble de ses poèmes et l’omniprésence du créateur dans son œuvre. • Il semble avoir ressenti la crise poétique de son époque. BERNARDIN DE SAINT-PIERRE (1737-1814) SENANCOUR (1770-1846) ANDRÉ CHÉNIER (1762-1794) LA LITTÉRATURE ET LES MŒURS : LACLOS, RESTIF, SADE La littérature romanesque de la fin du XVIIIe siècle subit l’influence de La nouvelle Héloïse (1761). Des Liaisons dangereuses aux écrits de Sade, le problème moral se trouve au cœur de la littérature. Il y a un panorama raccourci et schématique qui incite à percer « les secrets de la virulence » d’une littérature trop souvent stigmatisée sans raison justifiée. Œuvre ambiguë, Les liaisons dangereuses eurent à leur publication un succès de scandale qui pèse encore sur elles. • 1772 : la publication des Liaisons dangereuses a rendu Laclos célèbre. • 1786 : Lettre sur l’éloge de Vauban, pamphlet et projet de défense moderniste. Cette œuvre le conduira à être exilé à Toul. — Liaisons dangereuses, 1772 : ce recueil de lettres est bien un roman. Le mode épistolaire est ici utilisé avec talent et originalité. La lettre est un élément même de l’intrigue, et les lettres jouent un rôle complexe : bulletins de victoires, elles traduisent aussi le caractère particulier des libertins. Mais par là-même, la correspondance crée l’atmosphère du roman. • Cette utilisation du mode épistolaire pose le problème de la vérité romanesque. • Loin de masquer la réalité, les lettres servent ici à la renforcer : ce n’est pas Laclos qui parle, mais bien chacun des interlocuteurs, dans son propre langage. • Les héros de Laclos deviennent de véritables types « rassemblant dans un même personnage les traits épars du même caractère ». L’écrivain démonte ainsi de manière un « monde », et analyse « le jeu dramatique » du libertin. Les relations des deux maîtres-libertins, madame de Merteuil et Valmont, forment la trame centrale du récit : ils sont les véritables moteurs d’une action qui ne progresse que par les décisions qu’ils prennent. • C’est une tragédie « qui ne mélange pas, qui ne bégaye pas, qui ne transige pas, une véritable mécanique racinienne, un modèle d’analyse et de cruauté. • Laclos entreprend dans Les liaisons dangereuses la peinture révélatrice d’un comportement humain (le libertinage), symbole d’une société en déclin (l’aristocratie), qui démasque la véritable nature des relations sociales (hypocrisie, conventions, conformisme). Le jeu libertin a aliéné la vie des personnages normaux, mais en même temps il condamne les deux héros à l’échec : leur absence de sentiment les oblige à renoncer à une vie commune. Laclos affirme que la vie est plus forte que le système qui la nie. LACLOS (1741-1803)
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