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Letteratura francese Le Moyen Age et le XVIème siècle, Sintesi del corso di Letteratura Francese

50 pagine che riassumono il libro di Legarde et Michard riguardante il sedicesimo secolo. Il riassunto contiene anche il materiale trattato in classe relativamente al Medioevo.

Tipologia: Sintesi del corso

2014/2015
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Caricato il 28/11/2015

aledegiorgio
aledegiorgio 🇮🇹

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Scarica Letteratura francese Le Moyen Age et le XVIème siècle e più Sintesi del corso in PDF di Letteratura Francese solo su Docsity! Qu’est-ce que c’est la Littérature? La Littérature est un moyen de réflexion, utilisé pour transmettre des valeurs, pour ouvrir les horizons et pour communiquer des messages. Elle se caractérise par plusieurs mouvements, pensées, auteurs, hommes de lettres et, en ce qui concerne ces derniers, il y a quelque chose de différent, ils peuvent être considérés comme des philosophes. La littérature est un type d’écriture référentielle, c’est-à-dire tout ce qui a une référence bien précise (un auteur qui existe et qui parle à propos d’évènements qui font partie du réel) mais, elle est aussi considérée comme un type d’écriture fictionnelle: l’homme de lettre peut parler de tout ce qu’il veut, parce que le réel peut se mélanger avec l’invention. Elle est inachevée (incompiuta) et inachevable (irraggiungibile), toujours ouverte à nouvelles interprétations (en effet, elle ne s’intéresse pas au « quoi » mais au « comment ») et grâce à ses éléments invraisemblables elle nous éloigne du réel et nous permet de mieux respirer, de vivre et de penser davantage (di più). Qu’est-ce que c’est donc, vraiment la littérature ? Elle est l’ensemble des œuvres qui se caractérisent par des écritures fictionnelles; ces textes peuvent être oraux ou écrits (en prose et en vers). Et, pour l’analyse de ces ouvrages il faut faire deux type de lecture : une lecture dénotative et une autre connotative. Pour la première, il s’agit de tout ce qu’un texte dit d’un point de vue littéral, ce que les mots nous suggèrent. Pour la seconde, il faut considérer toutes les choses qui ne se trouvent pas avec une première lecture, mais il faut les chercher entre les lignes. Pour comprendre une œuvre nous devons, enfin, la voir, l’ écouter et la lire. Les thèmes de base ont une valeur atemporelle, ils sont toujours les mêmes, car la littérature concerne l’homme et la vie. Mais, nous devons nous poser une question très importante : pourquoi il est possible de considérer une composition comme un ouvrage qui appartient à la littérature? La réponse, c’est facile : Si nous lisons la Chanson De Roland, nous n’apprendrons rien d’histoire, parce que il y a aussi du merveilleux. Comme Torquato Tasso avait déjà affirmé dans son œuvre « Discours d’art poétique » le réel doit se mélanger avec la fantaisie. Cependant, il faut faire attention. Les évènements ne doivent pas être ni lointains ni voisins à notre époque, parce que, en ce qui concerne les premiers, nous risquerions d’ajouter beaucoup de fantaisie, en ce qui concerne les seconds, il serait impossible d’ajouter quelques éléments qui font partie de l’invention. La société au Moyen Age Le Moyen Age est une longue période de notre histoire, qui dure presque 10 siècles, du 5ème au 15ème siècle. Est au début du 11ème siècle que la littérature de langue française commence à exister réellement à côté des œuvres latines. Mais, on ne peut pas parler d’une littérature médiévale toujours unique et avec les mêmes caractéristiques car entre l’an mil et la fin du Moyen Age, cinq cents ans plus tard, la société, les mentalités et les productions littéraires vont beaucoup changer. Pour comprendre cette période il faut donc situer (esporre) quelques événements de son histoire et brosser le tableau (abbozzare il quadro) de la société dans laquelle les premières œuvres de notre littérature naissent. Au Moyen Age la société est caractérisée par un système féodal. Le territoire du royaume est divisé en fiefs, et chacun d’eux est dominé par un vassal soumis au roi qui se trouve au sommet (vertice) de la pyramide hiérarchique. C’est l’église qui, dans cette période s'occupe de créer la chevalerie. Le chevalier, doit combattre pour défendre la foi catholique mais aussi pour la justice de sa patrie. Ses valeurs sont le courage et la force. L’Eglise s’occupe aussi de l’instruction, car c’est l’évêque qui donne la permission d’enseigner. La culture de cette époque-là est essentiellement religieuse. Les enseignants, les étudiants, les hommes de loi dépendent tous de l’autorité de l’Eglise. Ils écrivent et parlent en latin, mais la volonté de créer une culture profane va favoriser l’établissement et le progrès du français. Et, rédigées en français les lois de la société féodale prennent peu à peu leur autonomie par rapport aux institutions religieuses. Pendant ces années, la croissance démographique est très forte, le commerce devient une activité de plus en plus importante et sous l’impulsion des contacts avec le Moyen Orient, à cause des croisades, on commence à échanger de nouveaux produits. La naissance de la Langue Française Le Latin Vulgaire, parlé par les soldats et les marchands romains, s’évolue lentement en prenant les formes de différents parlants roman, selon les régions du pays. Ces parlants, se divisent en deux rameaux : Langue d’Oïl au Nord de la Loire et Langue d’Oc, au Sud. Avec l’affirmation du pouvoir royal, à partir du 13ème siècle, les franciens l’emportent sur les autres langues et l’évoluent vers le français classique. La langue qu’on retrouve dans les manuscrits datés du 9ème au 13ème siècle, forme l’ancien français. Cette langue continue à s’évoluer et on commence à parler de Moyen Français. La culture française Les premiers textes rédigés en ancien français remontent au 8ème et 9ème siècle. Ces textes ce sont : les Serments de Strasbourg, les Gloses de Reichenau et la Cantilène de Sainte Eulalie. En ce qui concerne le premier, à la mort de Charlemagne, l’empire est divisé en trois parties. C’est pour cela qui nait le Serment de Strasbourg, un document militaire écrit en langue roman le 14 février 842. Les fils de Louis le Pieux, Louis le Germanique et Charles le Chauve annoncent, avec ce document, leur alliance contre leur frère ainé (primogenito) Lothaire. En ce qui concerne le deuxième, rédigés au 8ème siècle, certainement dans le nord de la France, les Gloses doivent leur nom à l'abbaye de Reichenau, située au bord du lac de Constance. En ce qui concerne le troisième, il s’agit du premier poème connu et conservé en langue d’oïl et, à ce titre, de l'ancêtre (antenato) de la littérature française. Il se compose de 29 vers et raconte la vie d’une jeune martyre chrétienne, Eulalie. Cependant, on parle d’un type d’écriture référentielle, car comme nous avons déjà dit, pour parler d’un type d’écriture fictionnelle il faut attendre l’11ème siècle. En ce qui concerne les premières universités de France, elles sont nées au début du 13ème siècle. En effet, la Sorbonne de Paris, un collège à caractère religieux (plus tard lieu de révolte contre l’Ancient Régime) est fondée par Robert De Sorbon en 1253 (elle deviendra la Sorbonne actuelle avec Richelieu). Ici les étudiants pouvaient étudier le TRIVIOM (grammaire, rhétorique, logique) et le QUADRIVIOM (géométrie, musique, arithmétique, astronomie) (On parle de quartier latin, parce que, dans la Sorbonne on parlait le latin). Paris • Troubadours en langue d’Oc, au Sud – Trouvères en langue d’Oïl au Nord: Poètes musiciens, auteurs de chansons d’amour qu’ils chantaient en s’accompagnant de la vieille (ghironda) . La chanson de Geste La chanson de Geste est un récit versifié (un long poème) en décasyllabes ou, plus tardivement, en alexandrins, assonancés, regroupés en laisses. Elle raconte les épopées légendaires et héroïques, en utilisant un registre épique et en mettant en scène les exploits guerriers des rois ou des chevaliers, remontant aux siècles antérieurs. La geste, du latin « gesta », signifie « action d’éclat accomplie » de caractère guerrier ou fantastique. Tous les modes d’expression sont utilisés : la parole, le chant, le mime. Ce type de récit apparait à l’aube de la littérature française, vers la fin du 11ème siècle (en effet, les chansons de gestes sont chantées entre 1050 – 1150). Les dernières ont été produites au cours du 15ème siècle. Les chanson de geste sont caractéristique de la littérature médiévale et prennent la suite des grandes épopées de l’Antiquité. Elles sont rédigées en ancien français et en ancien occitan (Langue d’Oc). Elles diffèrent d’un autre grand genre médiéval : la poésie lyrique dont la langue cette fois est uniquement l’occitan. Souvent anonyme, l’auteur de la geste est un troubadour, trouvère qui la destinait à être chantée et accompagnée musicalement devant un public large, populaire ou noble. Elles chantent la valeur martiale des héros de l’ère de Charles Martel et de Charlemagne et leurs batailles contre les Maures (Mori = Arabi) . Les thèmes des Chansons de Geste sont devenus notoires en tant que (in quanto) matière de France, qui s’oppose à la matière de Bretagne, traitant du roi Arthur et de ses chevaliers, et à la matière de Rome, qui mélange la mythologie grecque et les contes d’Alexandre le Grand, de Jules César, et d’autres figures de l’Antiquité présentées comme des exemples de la chevalerie. A ces légendes historiques s’est ajoutée une forte touche de merveilleux : des géants, de la magie et des monstres. Avec le temps, les aspects historiques et militaires se sont affaiblis en faveur des aspects du merveilleux. Dans les Chansons de Geste seule la classe féodale est mise en scène. Le héros épique est un chevalier avec une force surhumaine, capable d’endurer (sopportare) la souffrance physique et morale. Exemplaire par sa fidélité à son seigneur, il est élu pour sa perfection et représente toujours une collectivité dont l’existence est en danger. Avec Charlemagne, par exemple, c’est la « Dulce France » et le monde Chrétien qui luttent et souffrent pour vaincre à la fin. Les forces divines s’ajoutent presque toujours pour secourir. La mort est le moment le plus émouvant du récit et recèle (racchiude) une leçon dictée par la vision religieuse et féodale de la société. La souffrance et la mort sont nobles parce que sont subies pour Dieu et le suzerain. Les autres personnages ont des rôles définis : ami, confident, traitre, ennemi, lâche (vigliacco). Ils figurent dans le récit pour souligner davantage l’héroïsme et les vertus du chevalier principal. Il reste moins de cent Chansons de Geste. Les trouvères des 13ème et 14ème siècles les ont groupé en grandes séries appelées des Cycles ou des Gestes. Chaque cycle comprend des poèmes épiques qui se déroulent autour des exploits d’un même héros ou des membres de sa famille. On distingue le Cycle du Roi (Charlemagne), le Cycle de Guillaume D’Orange, le Cycle de Doon de Mayence, appelé aussi Cycle des Baron Révoltés et le Cycle de Croisades. On peut noter enfin que la Chanson de Roland est la plus connue de toutes les Chanson de Geste. Thèmes • Monde féodal : Mis au service de la foi chrétienne • Le service au seigneur : Roland qui meurt pour l’honneur symbolise toutes les vertus d’un chevalier • L’amour : N’a qu’une place très réduite Les thèmes ne sont pas dus à l’inspiration d’un auteur ou d’un jongleur : ils appartiennent à la tradition. D’une Chanson de Geste à l’autre, on retrouve les mêmes thèmes : l’héroïsme, la grandeur des exploits militaires, l’exaltation des liens féodaux, l’épopée de la foi. Les personnages eux-mêmes sont traditionnels. La Chanson de Roland La Chanson de Roland est la plus ancienne Chanson de Geste, en 4002 décasyllabes assonancés, écrite en langue d’Oïl, semblable au latin plutôt qu’au français. On la date de la fin du 11ème siècle et aucun texte de ce genre et de cette importance ne lui est antérieur. Elle a été composée vers 1090 : Dans une bataille d’arrière-garde à Roncevaux Roland, le neveu de Charlemagne (pas dans la réalité), trouve la mort. On ne sait rien de l’auteur, mais il pourrait être un homme du nom Turoldus, qui déclare aux derniers vers qu’il a terminé l’œuvre, mais le verbe utilisé pour conclure l’ouvrage c’est « décliner » qui a plus d’un signifie. En effet ce verbe signifie écrire, produire et aussi raconter. Donc, pour cette raison on ne peut pas comprendre si Turoldus a été le producteur, ou simplement le raconteur de ces histoires, qui avaient été déjà écrites par des autres personnes. La chanson de Roland, n’était pas faite pour être lue mais pour être entendue. C’était jongleur qui la récitait et la mimait en parlant, chantant et jouant avec vielle, qui était l’instrument utilisé. Successivement, à partir du 15ème siècle, on passe d’une chanson sonnée et chantée à une chanson lue. Le récit De retour d’Espagne, l’armée de Charlemagne voit son arrière-garde, confiée par l’empereur à son neveu Roland, attaquée par les sarrasins très supérieurs en nombre, à la suite d’une trahison de Ganelon (beau-père de Roland, deuxième mari de Berte, mère de Roland et sœur de Charlemagne). Malgré leur bravoure, les preux (Roland, son ami Olivier et l’archevêque Turpin) sont massacrés à Roncevaux. Prévenu (informato) trop tard parce que Roland n’a pas voulu sonner du cor qu’à la fin, l’empereur venge ses compagnons et fait mettre à mort le traitre. La composition de l’écriture L’équilibre de la composition atteint d’emblée une perfection surprenante avec la trahison de Ganelon, la bataille et la mort de Roland, puis dans une seconde partie, avec le châtiment (punizione) du traitre par Charlemagne. Deux parties, le martyre de Roland et la vengeance de Charles soulignent l’ordonnance déjà classique. Le lyrisme, est aussi important. Le découpage (ripartizione) en laisses, en vers d’inégale longueur, dont l’apparente improvisation renvoie à la technique orale des jongleurs, introduit dans cette œuvre toutes les nuances (sfumature) de l’émotion. Comme il convient au genre épique, d’importants dialogues traduisent l’affrontement des personnages et des idées. Dans le détail, il y a l’emploi de formules rhétoriques et philosophiques pour décrire les actions (notamment les batailles) et les réactions (comme la colère et la doleur) qui confèrent au langage un dynamisme. Strophes Strophe 87 : - Il y a l’assonance de la lettre E - Des mots qui concernent la guerres se répètent. En effet, on retrouve le mot « olifant » et le mot « rère- garde » - Les personnages sont : Olivier, Roland et Charles, - Les dernières lignes se réfèrent au courage Strophe 88 : - Il y a l’assonance de la lettre A - Avec la description de l’auteur, on peut bien comprendre qu’il s’agit d’une bataille entre les sarrasins et les français - Les personnages sont les mêmes de la strophe qui précède cette-ci, mais il y a aussi la présence de Durandal, l’épée de Roland, considérée comme un personnage. (Par exemple, quand Roland veut la frapper sur la pierre mais elle ne se brise pas, on peut comprendre qu’elle recouvre un vrai rôle) - La dévotion au roi c’est le mot clé de cette strophe Strophe 89 : - Il y a l’assonance de la lettre I - La foi pour Dieu c’est le mot clé de cette strophe. En effet, tout ce que nous venons de dire est bien exprimé par des mots qui sont : « archevêque », « sermon », « Chrétienté », « âmes », « saints martyrs », « Paréis », « Dieu », « Bénéit », « Pénitence ». Dieu est nommé plusieurs fois - Les personnages sont : Turpin, Charles, Dieu et les Sarrasins - Les paroles qui appartiennent au champ lexical de la chevalerie sont : « cheval », « seigneurs barons », « bataille » Strophe 94 : - Assonance de la lettre E. - L’auteur décrit la vengeance qui doit être mise en pratique avec tous ceux qui font du mal aux autres. - Les personnages sont : Roland, Olivier, l’archevêque de Dieu, Guenes, l’empereur Marsile Courtois, courtoisie, notions apparus dans la société aristocratique du Sud de la France. Au débout du 12ème siècle, sous le nom de « fin amor » c’est un nouvel art de vivre qui adoucit les mœurs de la société féodale, désignant à la foi un art de vivre et d’aimer, un idéal et un code de bienséance (correttezza) aristocratiques destinés à régir (regolare) la conduite amoureuse. Elle s’est pour l’essentiel développée dans la sphère littéraire d’abord dans la poésie de la langue d’Oc plus tard dans la poésie et le roman de la langue d’Oïl. Définition L’étymologie de l’adjectif « courtois » (terme dérivé du mot « cour ») nous renseigne (informa) sur son sens premier au Moyen Age. En effet est dit « courtois » celui qui vit selon l’idéal de la noblesse de la cour. Avant le 12ème siècle, cet idéal renvoi essentiellement aux valeurs guerrières de la prouesse. A partir du 12ème siècle, le développement de la vie mondaine fait glisser le sens du terme vers des valeurs morales. La notion de « courtoisie » apparait dans le Sud de la France vers 1100 dans un milieu aristocratique et soucieux pour se différencier tant des vilains et des clercs que da la riche bourgeoisie montante. En tant qu’art de vivre la courtoisie c’est l’héritière des antiques bonnes manières de la société, de la maitrise du langage et de la culture. Mais, elle est aussi une éthique, qui s’organise autour de la générosité et du respect d’autrui. On retrouve pleinement cette éthique dans l’art d’aimer qui développe la poésie de la langue d’Oc . La « fin amor » ou « fine amor », littéralement « amour parfait ». Cependant l’idéal courtois et celui de la fin amor doivent être considéré comme un idéal fictionnel. En effet, seulement la sphère littéraire est le lieu où la contradiction radicale avec les mœurs du temps s’énonce et se réalise. La courtoisie est l’ensemble de qualités qui définissent l’homme courtois. C’est-à-dire, celui qui fréquente la cour et qui, en connait les usages et les respecte. Il remplit au mieux ses devoirs moreaux et soucieux et, de plus en plus, montre du goût pour les choses de l’esprit. Cette conception élitiste, qui touche la classe chevaleresque, va produire une éthique nouvelle, fondée sur des valeurs comme la noblesse de cœur, la générosité, la libéralité et le sacrifice. Dans cette société plus raffinée, la femme occupe une place de premier plan. L’homme courtois c’est le chevalier qui doit servir la dame (qui est difficilement accessible), faire de sacrifices pour elle, en n’hésitant pas à verser son sang pour elle ; il ne s’agit plus d’une simple élégance de comportement, mais d’un type nouveau de culture et de vie, basé sur le culte de la femme. Il y a une nécessité absolue de connaitre l’amour, un amour destiné à une femme mariée avec un seigneur puissant, choisie par le poète pour ses qualités d’âme (étant la dame mariée, pour ne rien rendre public le poète commence à utiliser un SENHAL c’est-à-dire un nom fictif avec qui est désignée la dame). Cependant il s’agit, d’un amour platonique. Si dans la poésie épique le sujet était la guerre, dans celle courtoise le sujet est le jeu de la séduction de l’homme envers de la dame. C’est pour cela qu’on parle aussi de « littérature lyrique », lyrique dans le sens qu’on parle de sentiments. On peut avoir deux types de lyrisme : - Lyrisme impersonnel où le poète parle de n’importe qui ; - Lyrisme personnel où le poète parle de lui-même. Le changement vers le lyrisme personnel s’opère avec Charles d’Orléans, fils d’une des quatre familles princières de France. Duc et prince de sang, père du futur roi de France Louis XII, il ne connut pas la vie que sa naissance illustre semblait lui prédire. Sa poésie est largement ouverte sur les événements de sa vie personnelle, de ses mariages, de son exile en Angleterre. Donc, l’existence individuelle commence à devenir matière de poésie. Principaux Poètes Troubadours : Guillaume IX d’Aquitaine, Marcabru, Jaufré Rudel, Bernard de Ventadour Trouvères : Chrétien de Troyes, Conon de Béthune, Thibaut de Champagne La poésie satirique La poésie satirique se veut libre et familière, en critiquant volontiers les mœurs de ses contemporains. Au Moyen Age, autour du 13ème siècle, elle prospère avec les fabliaux, qui sont des récits brefs en octosyllabes, plaisant ou édifiant (di buon esempio) , qui se jouent de personnages représentés, typiques de la société féodale: bourgeois cocus (cornuti) , dames infidèles, moines stupides ou paillards (spinti). Quand on parle de la poésie satirique, il faut dire que, le Roman de Renart c’est l’œuvre la plus importante. Même s’il s’agit d’une poésie, donc d’un ouvrage écrit en vers, on l’appelle roman parce que, à cette époque-là, les œuvres commencent à être écrites, non plus orales. Mais, en particulier, on l’appelle de cette manière, pour la langue utilisée pour l’écrire. Alors, il ne s’agit pas du genre littéraire que nous connaissons aujourd’hui. Le Roman de Renart Le Roman de Renart est un cycle de poèmes pour la plupart anonymes (même si quelques auteurs sont nommés : Richard de Lison, Pierre de Saint Cloud et Prêtre de la Croix en Brie) composés à des époques diverses, depuis 1170 jusqu'à 1250 environ, et réunis au cours de ce même 13ème siècle. Il apparaît comme une épopée animale et, plus exactement, comme une parodie des chansons de geste et des romans courtois qui exaltaient la société chevaleresque. Il se présente sous la forme d'un recueil, incohérent et chaotique, de 27 narrations en vers octosyllabiques rimant deux à deux. Cet ensemble de 27 000 octosyllabes a été groupé en parties indépendantes, ou « branches », qui se sont cristallisées autour d'un thème central : la lutte du goupil (nom commun du renard en ancien français) et du loup, c'est-à-dire de la ruse (astuzia) et de l’art de la parole contre la force brutale et niaise (sciocca). La grande popularité de ce récit a fait que le nom propre de « renard » s'est imposé dans la langue, vers 1250, pour devenir le nom commun désignant le goupil. Un lien de parenté existe entre le Roman de Renart et les fables d'animaux de la tradition populaire de l'Antiquité classique, recueillis, à l'usage des écoles, dans des livres que le Moyen Âge a appelés isopets, du nom d'Ésope, inventeur des fables. Épopée vivante, mi-sérieuse, mi-comique, où les animaux ont des caractères et des noms d'hommes, le Roman de Renart apparaît comme une satire de la société du Moyen Age: C’est une sorte de revanche de la bourgeoisie contre les féodaux qui la méprisaient. La société où Renart accomplit ses exploits est calquée (modellata) sur la société féodale, avec le roi suzerain, Noble le lion ; les barons avides et brutaux, Grimbert le blaireau (tasso), Brun l'ours et Ysengrin le loup (ainsi que son épouse Hersent) ; Renart le bourgeois, qui « ne respect rien, ni fort, ni faible, ni Roi, ni Dieu » ; les gens d'Église: Tiercelin le corbeau, Tibert le chat, Bernart l'âne (asino) et Musart le chameau (cammello) ; les petites gens, Couart le lièvre, Belin le mouton, Tardif le limaçon, Chanteclair le coq et ses sœurs les poules Blanche, Noire, Roussotte, etc. Tout ce monde est muni d'un état civil précis, d’une famille, et il est organisé sur le modèle de la société humaine, mais ici Dieu est absent et les formes sociales de la religion ridiculisées. Malicieuse, pittoresque et réaliste cette œuvre montre que les écrivains du 13ème siècle savaient déjà utiliser différents ressorts (risorse) du comique, parodier un genre sérieux, recourir au monde des animaux pour faire découvrir aux hommes des vérités qui les touchent. La branche 17ème, qui reprend tous les personnages de l'épopée animale pour les funérailles de Renart, semble apporter une conclusion définitive au récit de ses aventures. Cependant, le rusé personnage ressuscite, au moment même où il est enterré. Il faut toutefois noter que, à partir de la première moitié du 13ème siècle, le caractère du goupil se transforme et prend une valeur symbolique inverse : il personnifie le mal (dont le roux est la couleur symbolique), l'hypocrisie. Cette métamorphose dénonce une tendance générale de l'époque, sensible à la gravité (serietà) didactique et soucieuse (preoccupata) de moraliser. Le Roman de Renart a été souvent imité, particulièrement en Allemagne. Il a encore inspiré Rabelais, La Fontaine, Edmond Rostand (Chanteclerc) et Louis Pergaud (De Goupil à Margot). La poésie didactique La poésie didactique se propose de dispenser un savoir, qu’il soit de nature religieuse, morale, philosophique, scientifique ou littéraire. Elle fleurit au Moyen Age, produit des œuvres très diverses et se caractérise de plusieurs thèmes. Par exemple, un des thèmes les plus importants est celui d’enseigner l’art d’aimer, qui est différent de celui de la poésie courtoise. En effet, il y a la mise en ridicule du chevalier qui sert la dame. Donc, cette littérature veut faire comprendre, aussi, que la perfection n’existe pas, en s’opposant à la littérature lyrique, même si elle reprend les thèmes courtois. L’œuvre la plus importante de cette poésie c’est : Le Roman de la Rose. Le Roman de la Rose Le Roman de la Rose est une œuvre poétique de 22.000 vers octosyllabes sous la forme d’un rêve allégorique. Il a été écrit en deux temps : Guillaume de Lorris écrivit la première partie (4058 vers) en 1230 – 1235, puis l’ouvrage fut repris et complété par Jean de Meung (18.000 vers) entre 1275 et 1280. Le Roman de la Rose est un « art d’aimer » courtois et érudit prenant la forme d’un songe allégorique : Il raconte la conquête d’une Rose – une jeune fille – par un jeune homme. La trame du récit est sous-tendue par des conseils assez cyniques au terme d’un débat solidement argumenté et livre à une conclusion favorable aux forces de vie faisant fi (ignorando) des tensions propres à l’amour courtois comme de la morale conjugale. Le Roman est, tout à la fois (contemporaneamente), aimable et misogyne, codifié et subversif. Il faut s’habituer à certaines conventions orthographiques du 13ème siècle et aussi à certains traits dialectaux des manuscrits. Il s’agit d’une langue raffinée avec Guillaume de Lorris, énergique et savoureuse avec Jean de Meung. Il faut souligner l’intérêt psychologique de la première partie et la valeur intellectuelle et encyclopédique de la • Il y a quelque chose de l’auteur qui se mêle avec tous les personnages • Il s’agit d’une écriture • La rose c’est le sujet dont on parle • Pour cueillir la Rose il faut faire attention aux opposants et aux adjuvants. Les opposant ce sont les gardiens ; l’adjuvant c’est Bel-Accueil. Puis il y a d’autres opposants comme la peur, la honte (vergogna) et le danger. • Bel-Accueil c’est une personnification. Du point de vue dénotatif Bel-Accueil c’est l’accueil En ce qui concerne la deuxième partie du point de vue connotatif : • Du point de vue connotatif Bel Accueil c’est la fortune • Le narrateur il veut démotiver le « vous » pour le faire opposer au code courtois. Il y a donc un orgueil qui s’oppose à l’amour. • Le texte a un but : mettre en ridicule le code courtois La matière de Bretagne La matière de Bretagne est une littérature qui s’est développé au Nord de la France. Les auteurs les plus importants de cette époque ont été : Chrétien de Troyes, Marie de France (qui vivait en Angleterre et s’appropriait de quelques contes (racconto) à traduire). Il n’y a pas seulement la thématique de la guerre, mais aussi la description de l’amour pour une dame avec l’insertion du merveilleux qui concerne la représentation des figures qui n’existes que dans la fantaisie de l’auteur. Il s’agit toujours d’amours qui ne sont pas possibles. Les personnages sont différents : Charlemagne est remplacé par Roi Arthur. Tristan et Iseult La légende de Tristan et Iseult est sans doute née en Grande-Bretagne avant d’être transplantée en sol français par les jongleurs bretons ou anglo-normands vers la fin du 11ème siècle. Tristan et Iseult a été transmis par plusieurs ensembles romanesque (romanzeschi) en vers et en prose racontant la légende des deux amants vivant un amour interdit et affirmant leur droit à la passion contre les lois sociales, religieuses, ainsi que la fidélité. A l’origine cette légende devait circuler sous forme de lai comme en témoigne la structure narrative des deux Folies Tristan (manuscrit de Berne, manuscrit d’Oxford) dans lesquelles on peut voir déjà le thème de l’amour total qui conduit l’amant à la déraison. L’histoire Tristan, neveu du roi Marc de Cornouaille, doit un jour lui succéder. Hostiles à ce projet, des barons de la cour de Marc obligent celui-ci à se marier, afin d’avoir un héritier direct. Marc dit qu’il n’épousera que la femme qui possède le cheveu d’or qu’un oiseau vient de déposer à sa fenêtre. Tristan connait cette femme : c’est Iseut la blonde, la nièce du chevalier irlandais que Tristan a vaincu pour délivrer la Cornouaille du tribut que lui imposait l’Irlande. Il va, au nom de Marc, la chercher. Parvenu en Irlande, Tristan tue le dragon qui terrorisait le pays : en récompense, il reçoit la main d’Iseut, qui reconnait en lui le meurtrier (omicida) de son oncle. D’autre part, Tristan semble la dédaigner (disprezzarla) puisqu’il l’emmène pour la donner à un autre. Deux solides raisons pour ne pas aimer Tristan. Toutefois, le miracle s’accomplit. Pendant la traversée Tristan et Iseut boivent par mégarde (distrazione) un philtre d’amour que la reine d’Irlande avait préparé pour sceller (sigillare) l’union de sa fille et du roi Marc. Ils sont alors pris d’une passion telle qu’ils ne peuvent être longtemps séparés l’un de l’autre. De retour à la cour du roi Marc, Tristan et Iseut continuent de vivre leur passion adultère. Les barons hostiles à Tristan les épient et leur tendent une piège (trappola), en répandant (spargendo), une nuit, de la farine sur leurs lits. Pris en flagrant délit, les amants sont condamnés à être brulés. Tristan doit à son intelligence et à son sang-froid, ainsi qu’à l’intervention divine, d’échapper miraculeusement à ses gardiens. Il réussit aussi à arracher (strappare) Iseut au supplice. Ils parviennent à s’enfuir dans le forêt du Moirrois, où ils mènent une existence libre, mais misérable. Un jour un forestier les surprend et court à avertir le roi Marc qui va tout seul à l’endroit indiqué avec l’intention de les tuer. Touchés par le geste de Marc, Tristan et Iseut réfléchissent : Tristan ne veut plus que, Iseut vive, pour lui, la misérable vie de fugitifs. Iseut ne veut plus que, le meilleur des chevaliers, pour elle, vive loin des honneurs de la cour. Ils acceptent de se séparer, Iseut retournera à la cour de Marc, Tristan ira se mettre au service d’un loin seigneur : mais au premier appel de l’un d’eux, l’autre accourra. Tristan se rend en Bretagne, chez le duc Hoel ; il combat ses ennemis aux côtés du fils du duc qui devient son ami. Pour récompenser Tristan, il lui offre la main de sa sœur, Iseut aux blanches mains. Tristan ne peut pas refuser, mais pendant la nuit des noces, il ne consomme pas le mariage. Blessée, Iseut aux blanches mains, cherche à se venger de cet affront. A quelque temps de là, Tristan est blessé à mort. Il envoie son ami chercher Iseut la blonde pour la revoir une dernière fois. Iseut, qui a répondu à l’appel de Tristan, arrive trop tard en Bretagne. Quand enfin elle met pied à terre, c’est pour apprendre la mort de son amant. Elle se précipite dans la pièce où il repose, mais leur amour est si fort qu’elle meurt aussi. En apprenant la nouvelle, Marc ordonne que l’on plante sur les tombes deux arbres dont les branches se mêleront si étroitement qu’elles ne pourront pas être séparées. Le forêt du Moirrois ou, il n’existait pas, ou il avait un autre nom en Cornouailles La lai est une sorte de chant-raconte de la Matière de Bretagne François Villon et la Ballade des Pendus (Frères Humains) François Villon est le plus connu des poètes du Moyen Age, pas nécessairement parce qu’il est le plus habile ni le plus brillant, mais à cause de sa vie hors du commun (fuori dal comune) et des sentiments pitoyables (compassionevoli) qui mettent le lecteur moderne en communication avec sa poésie. Bien que nourrie des événements de la vie du poète, l’œuvre de François Villon, s’offre au lecteur comme la méditation, le cri (grido) d’angoisse d’un homme, non pas en ce qu’il a d’individuel, mais en ce qu’ils expriment en lui les hommes de son temps. La Ballade des Pendus est un des poèmes les plus connus de Villon (elle a été définie « le chant du ceigne » c’est-à-dire l’œuvre meilleure écrite par un auteur). Elle nait d’une situation parfaitement réelle. Villon incarcéré, est condamné à être pendu par le prévôt de Paris, à la suite de l’affaire Ferrebouc. Il attend quelque temps avant de savoir que sa peine est remise (condonata) et il lui en reste un sentiment à la fois d’effroi (spavento) devant la mort et de communication avec les malheureux pendus. L’œuvre souligne le caractère désespéré et macabre du texte et en conclut que Villon l’a composé en prison. Cependant cela c’est seulement une possibilité, pas une certitude. En effet, ce ne pas le seul texte de Villon qui fait référence à sa peur de la corde. Les Ballades en Jargon, par exemple, recèlent (racchiudono) des nombreuses allusions au gibet (corda) et serait hasardeux de les dater de cet emprisonnement. Il faut dire aussi que Frères Humains, avant d’être appelé La Ballade des Pendus, était un appel à la charité chrétienne, valeur très respectée au Moyen Age, envers les pauvres plus qu’envers les pendus. La rédemption est au cœur de la ballade. Villon reconnait qu’il s’est trop occupé de son être de chair (carne) que de sa spiritualité. Ce constat (constatazione) est renforcé par la description très crue et insupportable des corps pourrissants (putrefatti) qui produit un fort contraste avec l’évocation des thèmes religieux. Dans cette ballade, Villon choisit de faire parler les pendus, comme une voix d’outre-tombe venant avertir les vivants et appeler leur prières. Les pendus exhortent d’abord les passants à prier pour eux, puis dans l’appel, la prière se généralise à tous les humains. Ecrite pour être dansée par les morts, elle se caractérise d’un refrain qui se répète à la fin de chaque strophe : « Et priez Dieu que tous nous veuille absoudre ». Il y a un envoi (invio) final qui se constitue de 4 vers. Il parle, en premier lieu, de lui-même, pour terminer en affirmant que tous les humains sont des pécheurs (peccatore) . On retrouve, en effet, la notion MEMENTO MORI qui signifie en latin « rappelle-toi de la mort » qui rappel au lecteur sa condition de mortel. Le thon est tragique. Les poèmes de Villon bien que subjectifs ne peuvent pas être considérés comme une forme de poésie personnelle, tant la fiction s’y mêle à l’autobiographie. L’épitaphe de Villon, ou la Ballade des Pendus, considérée comme le testament du poète est l’expression d’une émotion sincère justifiée par l’existence tourmentée du poète. Strophes Il y a trois couplet, un refrain et un envoi finale (dernière strophe constitue de 4 vers). Il s’adresse de façon indirecte à Dieu (non pas comme Roland). Strophe 1 : • Quelqu’un qui va mourir parle aux générations suivantes. Il faut avoir de la pitié. Il s’adresse aux humains en les appelant « frères ». • Il parle aux frères humains et leur demande de s’adresser à Dieu. Donc, il parle à Dieu de façon indirecte. Strophe 2 : • D’abord il demande de la pitié puis il fait ses excuses • Il souligne leur propre condition: ils sont tous frères, tous fils de la Vierge Marie. • Il y a le mot âme, confiée à la Vierge pour qu’elle lui préserve du foudre (fulmine) de l’Enfer. Strophe 3 : • Il donne des conseils au fin que les hommes puissent sauver leur propre âme Des changements s’opèrent aussi dans les structures sociales. La population reste rurale au 80%, mais vit un peu mieux qu’au Moyen Age. Durant la première moitié du 16ème siècle, les campagnes retrouvent la paix. En effet, on fait de meilleures récoltes sur des terres qu’on ne dévaste plus. Les épidémies ravagent (devastano) moins une population mieux nourrie et les échanges commerciaux bien organisés à travers le royaume permettent une relative prospérité. En troisième lieu le développement des villes conduit à un changement dans le niveau d’instruction de la population. Au Moyen Age, l’enseignement était essentiellement religieux, dispensé par l’Eglise et fondé principalement sur la connaissance de la théologie. Les citadins du 16ème siècle ont d’autres besoins : écrire, lire et compter, mais aussi s’informer sur les faits d’ailleurs (di altrove) , ils cherchent à s’ouvrir à un monde commercial désormais vaste, à inventer de nouvelles techniques. Un tel désir suppose une plus grande connaissance de celle qui existe déjà. Ainsi, à côté de grandes facultés traditionnelles, les villes créent des collèges, écoles plus accessibles aux élèves que les universités. L’homme commence à croire en soi-même. Il y a toujours une sorte de soif de connaissance : • Rabelais est considéré comme le premier auteur qui commence à donner importance à l’esprit et au corps. • On donne aussi importance à tous les sentiments de l’homme. • Le Polonais Copernic révolutionne la vision du monde. Il découvre que la terre est ronde et qu’elle n’est pas le centre de l’univers car le centre c’est le soleil (ce relativisme cause la perte de la certitude). • L’Italie impose sa connaissance, son art et son savoir. A partir de Machiavel, on commence à parler de bouleversement (sconvolgimento) qui concerne la Renaissance. L'œuvre « Le prince » fait comprendre l'esprit de révolte de la période. Léonard commence à étudier l’homme et les animaux d’un point de vue biologique. Un savoir qui voit l’homme comme sujet et objet. L’homme, est considéré mauvais pour la nature. Grâce à l’invention de l’imprimerie, avec laquelle il y a une grande diffusion du livre, l’œuvre littéraire est davantage considérée qu’au Moyen Age. Les textes ne sont plus anonymes mais on commence à reconnaitre la propriété de l’auteur sur son œuvre. L’écrivain n’est pas encore indépendant. Il dépend d’un mécène, mais il est désormais considéré différemment : il a sa place à la Cour, selon une hiérarchie nouvelle qui reconnait peu à peu à l’artiste un rang d’exception parmi les courtisans. Puisque les souverains attirent à eux les écrivains, une partie importante de la production littéraire du 16 ème siècle est destinée d’abord à ce public courtisan. Par exemple, Ronsard compose des poèmes directement adressés à la reine mère et au dauphin, Du Bellay séjourne à Rome et décrit à ses amis restés à la cour de France la vie de la cour papale. L’homme de lettres se voit de mieux en mieux considéré par un public amateur de la culture littéraire. La pensée humaniste, caractérisée par une nouvelle approche du savoir et une nouvelle conception de l’homme, s’est répandue à travers toute l’Europe. Pour le public de France, admirateur de l’Antiquité et grand amateur de la littérature italienne, les auteurs vont inventer de nouveaux genres en français, plus dignes du lecteur cultivé du 16ème siècle. Ce qu’on a dit en classe Renaissance et Humanisme L’humanisme et la Renaissance sont des mouvements intellectuels européens basés sur la culture antique. Il y a, en effet, un gout particulier pour les langues antiques : Rabelais pensait que l’instruction idéale devait se caractériser par l’étude du grec (avec Platon), du latin (avec Cicéron), de l’hébraïque (avec les Saintes Lettres), du chaldaïque et de l’arabique. On commence à étudier pas seulement les langues antiques, mais aussi les langues étrangères et d’autres disciplines comme les mathématiques et les sciences. Les humanistes opèrent une rupture avec la traduction médiévale qui s’appuyait sur les commentaires des textes. Cette méthode s’applique aussi à la Bible, traduite en français par Lefèvre d’Etaples, en allemand par Martin Luther. Après la chute de l’Empire d’Orient la religion chrétienne perd son pouvoir universel et elle est défaite. On comprend qu’elle n’est pas universelle. Mais, le 16ème siècle n’affirme pas l’inutilité de la religion, il lui attribue seulement des limites et libère les autres domaines de son influence dominante. A cause de raisons économiques on cherche des autres continents. Colombe pour rejoindre les Indes veut naviguer par l’Ouest, donc on commence à comprendre que la terre est ronde. En 1492, avec la découverte de l’Amérique par Christophe, on découvre des peuples sans religion. Se développe une théorie héliocentrique. Il s’agit de la découverte que la terre est ronde et pour cette raison il y a, initialement, un relativisme général, une sorte d’incertitude. On va se demander : Que sais-je ? (Montaigne) La réponse à cette demande c’est : Homo faber fortunae suae, donc l’homme doit gérer son destin, doit être le maitre de soi-même. Ce n’est que l’homme la certitude de la vie. L’humanisme lui donne, donc, une pleine confiance en soi-même, à sa raison et à son savoir encyclopédique (Léonard de Vinci est vu comme l’archétype de l’homme de la Renaissance). Les notions de liberté ou libre arbitre, de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité deviennent indissociables de l’humanisme. On commence à avoir une attention particulière pas seulement à l’esprit mais aussi au physique de l’homme. En effet, en ces années nait l’anatomie. François 1er favorise l’élan (impulso) des arts et des lettres. De nouveaux styles artistiques se développent : le fresque, la sculpture, la peinture, l’architecture. Il y a plusieurs œuvres qui démontrent les beautés des hommes et de la nature. La réforme La réforme est un mouvement religieux apparu au débout du 16ème siècle dont le but est d’améliorer le catholicisme, grâce à un retour à la source qui est la Bible, à la foi et au libre arbitre. La réforme va rejeter l’autorité du Pape qui avait pas seulement un pouvoir spirituel, mais aussi politique et économique. Une des causes de la réforme c’est l’autorisation du Pape Léon X à la vente publique des indulgences, c’est-à-dire, la possibilité pour les fidèles d’effacer (cancellare) leurs péchés ou de sauvegarder une place en Paradis en donnant une somme d’argent à l’Eglise. Pour cette raison en 1517 Martin Luther publie ses 95 thèses hostiles à la vente d’indulgences et au Pape. Il affirme que la Bible est le seul fondement de la foi et tous doit la lire, pas seulement ceux qui connaissent le latin. En effet, est la foi en Dieu et non l’argent qui peut garantir la salut. Le texte est diffusé partout en Europe et ses doctrines se propagent grâce à l’imprimerie. Excommunié en 1520, il rejette le Pape et rompt avec Rome.. Jean Calvin organise la nouvelle église protestante et fait de Genève la capitale de la nouvelle religion. En Angleterre, Henri VIII veut répudier sa femme Catherine d’Aragon qui ne lui a pas donné des fils. Il demande au Pape Clément VII d’annuler son mariage mais il laisse trainer (trascinare) l’affaire. Donc, Henri VIII fonde une nouvelle Eglise qui légitime le divorce. A l’excommunication du Pape, Henri VIII répond en faisant voter par le parlement anglais en 1534 « l’acte de suprématie » qui proclame le roi, seul chef suprême de l’église anglicane. Menacée par l’expansion rapide du protestantisme, l’église catholique tente de se réorganiser. Le concile de Trente, la compagnie de Jésus et l’Inquisition sont les principaux moyens utilisés par Rome pour stopper la Réforme. Pour répondre aux demandes formulées par Luther, le Pape Paul III convoque un concile d’assemblée qui se réunit à Trente. Le concile, en réalité, accorde peu d’importance aux critiques des protestants. L’Eglise décide simplement de lutter contre la corruption et de former un clergé capable de dispenser un meilleur enseignement religieux. A l’issue (conclusione) du concile de Trente, l’église catholique lance un grand mouvement missionnaire pour reconquérir les villes protestantes. Les Jésuites, véritables petits soldats au service du Pape et du catholicisme, n’hésitent pas à parcourir le monde pour convertir les non-croyants et les protestants. L’inquisition est un tribunal religieux crée par l’Eglise catholique qui était chargée de traquer (braccare) les « hérétiques » et de les condamner au plus cruel de peines. L’inquisition est un instrument redoutable (temibile) de la contre-réforme : la conséquence immédiate de la contre-réforme est une guerre civile qui ensanglante la France de 1562 à 1598. Les guerres de religion sont 8 et opposent les catholiques contre les protestants. Elles se déclenchent (si innescano) dans une période où l’autorité royale est affaiblie. Ces guerres de religion ont aussi pour cause l’intervention des pays voisins qui tentent d’affaiblir la France. La reine d’Angleterre Elizabeth Ière apporte son appui aux protestants et Philippe II d’Espagne soutient les catholiques. Angleterre et Espagne alimentent le conflit. La France se divise, donc, en deux camps soutenus militairement et financièrement par des pays étrangers. Le 27 aout 1572 il y a le Massacre de la Saint-Barthélemy, resté l’un des pages les plus sombres (oscure) de l’histoire de France. Le massacre, complot organisé par Catherine de Médicis et les guises, dure jusqu’en automne et il y a dizaines de milliers de morts et d’exilés. En 1598 Henri III est assassiné, c’est la fin des Valois. Le pouvoir passe à Henri de Navarre, un Bourbon. Le roi de Navarre, protestant, tente d’apaiser (calmare) les esprits et de devenir le roi de tous les Français. Il prend le nom d’Henri IV et se déclare prêt à maintenir le catholicisme. Il abjure le calvinisme et se convertit au catholicisme. « Paris vaut bien une messe ». Le 30 avril de 1598 le roi signe l’édit des Nantes qui accorde la liberté de conscience aux protestants, la libre célébration du culte et l’égalité avec les catholiques. Clément Marot Clément Marot naît à Cahors en 1496. Formé par un père, lui-même poète, à la poésie et la rhétorique, il entre au service du seigneur de Villeroy puis de Marguerite d’Angoulême, sœur de François Ier et future reine de Navarre. Il succède à son père auprès du roi François Ier et fréquente les milieux humanistes et les cercles évangéliques. Ses sympathies pour la Réforme et sa grande liberté d’esprit lui attirent bien des complications. En février 1526, il est incarcéré dans la sinistre prison du Chatelet pour avoir mangé le lard en Carême (quaresima). En 1529, il est accusé d’hérésie et mis en prison. Libéré sur l’intervention de François Ier, il devient le poète attitré (autorizzato) de la cour. De nouveau inquiété en 1532, puis en 1534 après l’affaire des placards, il se réfugie à Nérac auprès de Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre puis à Ferrare, à la cour de Renée de France, fille de Louis XII. Il abjure le protestantisme en 1536 et obtient le pardon du roi. Il rentre à Paris en 1537 et retrouve le statut de poète officiel de la cour. La réédition en 1542 d’une de ses œuvres, L’Enfer, lui vaut une nouvelle accusation d’hérésie. Il se réfugie alors à Genève auprès de Calvin. Il meurt à Turin en 1544. Qu'est qu'on sait en autre de Marot? On sait qu'il a affronté tout ce qui nie (negare) la dignité de l’homme : la violence, l’injustice, la guerre. On sait qu'il a eu une 1530. Deux ans plus tard, il est nommé médecin à l'hôtel Dieu de Lyon. Il consacre toute sa vie à la médicine, mais sans y apporter d'innovations importantes ou majeures. Parallèlement à sa carrière médicale, il fréquente les milieux humanistes, écrit des vers et traduit des textes grecs en latin. En 1532, il publie, sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier (anagramme de son nom) Pantagruel, Roy des Dipsodes. Au printemps de cette année, il s'installe à Lyon, la ville qui devient, à cette époque, la capitale de l'imprimerie. Puis, en 1535, il publie Gargantua, qui raconte la vie du père de Pantagruel, son premier héros. Le public apprécie beaucoup ces deux romans mais, en 1543, la faculté de théologie de Paris les condamne publiquement. De nombreuses menaces pèsent sur Rabelais à cause de ces romans, mais il poursuit son métier d'écrivain et sa carrière médicale. En 1546, il publie le Tiers Livre, puis le Quart Livre six ans plus tard. L'église interdira ces deux œuvres. Le 6 aout 1550, Rabelais obtient du roi un privilège d'édition pour toutes ses œuvres avec l'interdiction pour quiconque (chiunque) décide de les imprimer sans son vouloir. Rabelais meurt à Paris en 1553, avant d'avoir publié son Cinquième Livre, qui paraitra (comparirà) onze ans après sa mort. Ce qu'on a dit en classe • Rabelais se sert d'une histoire de géants pour présenter ses idées humanistes. De la même façon l'anglais Thomas More recourt à un récit de fiction pour présenter les siennes. Dans « l'Utopie » rédigée en latin en 1516, il décrit une ile imaginaire où regnent la justice et l'égalité au sein d'une population qui a renoncé à la propriété individuelle et à l'argent. Malgré l'utilisation prudente d'une fiction, les idées des l'auteur dérangent (disturbano) et il viendra exécuté par le roi Henri 8. Il était le grand ami d'Erasme, celui qui se chargera de publier l'œuvre. • Selon ce qui dit Bakhtine, un historien et théoricien russe de la littérature, l'être humain a la capacité de vivre deux types de vie : sérieuse et officielle ou empreinte sur le rire. L'homme commence à connaitre cette différence. Il est comme vivre une double vie, le visage réel est l'être, la masque le paraitre. Rabelais a mis tout son talent au service du rire et de l'ouverture d'esprit avec ses ouvrages « Gargantua » et « Pantagruel ». Les géants dont on parlera, sont des hyperboles en ce qui concerne ses œuvres. A partir du personnage de Pantagruel, on pourra arriver à comprendre quelle est sa propre idée à propos de l'éducation. Le folklore, la tradition populaire, le rire et le burlesque étaient donc les éléments de ses textes. Son œuvre, considérée comme une des premières formes du roman moderne, est pleine de verve, de grande richesse lexicale, d'un type d'écriture souvent crue (même si l'objectif principal est celui d'enseigner). Elle se caractérise aussi par beaucoup de citations latines qui l'ont rendue plus complexe. • Le nom Gargantua signifie « que grand tu as » car quand il est né il a dit : « A boire ! A boire ! A boire ». Cette exclamation signifie « soif de savoir », c'est-à-dire ne s'accommoder (accontentarsi) jamais à ce qu'on sait, il faut toujours savoir davantage, il faut avoir la volonté de s'améliorer toujours. • « Mieux est de ris que de larmes (lacrime) écrire - Pour ce que rire est de propre de l'homme. » = vision optimiste. • Il y avait devant les œuvres de Rabelais un manuscrit qui parlait de cette tradition folkloriste. • Dans ses ouvrages il veut créer un plaisir verbal infini. Il y a des paroles techniques et des paroles inventées. • Dans les autres livres il y a des contenus qui change par rapport à Gargantua et Pantagruel. Le tiers livre est moins féroce et renonce à la satire. Le quart livre s'intérêt à la médicine, les éléments importants sont les rencontres avec les protestants. Le cinquième livre, qui on ne sait pas si est certainement de Rabelais, parle de la Papauté, mais sans critiquer (comme il se passe dans les autres textes) la religion. • Rabelais fait une bataille continue en faveur de la paix, de la tolérance, du retour au savoir. • Il s'en prend aux abus des princes et des hommes de l'église et leur oppose la pensée humaniste évangélique et la culture populaire, fondée sur le vin et sur le jeu. Il est accusé d'être un libertin (Jean Calvin, un protestant, l' accuse de tout cela), mais il n'est que contre les abus de l'église. • Il écrit des romans en attaquant ce qu'on étudiait à l'école. Il critique aussi les universités. Il faut penser à la Sorbonne dont il a critiqué l'enseignement. C'est pour cela qu'il a été condamné et conséquemment c'est pour cela qu'il s'est réfugié à Metz. • Chinon, Montpellier, Lyon, Rome, Metz et Paris sont les villes qui ont signé l'éducation de Rabelais. Il nait près de Chinon, il va à Montpellier pour apprendre la médicine, puis il va à Lyon pour faire le médecin (ici il fait une dissection à un pendu). Il a été aussi à Rome d'où il a pris l'artichaut et la salade romaine pour les apporter en France, il se réfugie à Metz et meurt à Paris. • Il déclarait « science sans conscience n'est que ruine de l'âme » • Il avait deux fils mais on ne sait rien de sa dame. Pantagruel Rabelais n'a pas créé de toutes pièces (totalmente inventato da lui) le héros Pantagruel. Il s'agit d'un personnage de la littérature du Moyen Age, petit diable marin qui personnifie la soif. Mais Rabelais en fait un géant, répondant ainsi au gout du public qui aime beaucoup ces héros des ouvrages populaires. Rabelais peut vérifier que les « Grands Chroniques du grand et énorme géant Gargantua » ont un vif succès dans les foires (fiere) commerciales. Il choisit donc de composer dans cette veine, en racontant les aventures du fils de Gargantua. L'ouvrage suit le plan des chroniques : la naissance extraordinaire du héros, les hauts fait de son enfance, de sa jeunesse, ses exploits guerriers. Pantagruel est le fils de Gargantua et de Badebec, qui meurt en lui donnant le jour. Le nom qu'il reçoit est lié à la sécheresse (secchezza) qui se propage dans le royaume de son père : du grec « panta » et de l'arabe « gruel » qui signifient « tout altéré ». A sa naissance, son père est partagé entre la joie d'avoir un fils et la tristesse d'avoir perdu sa femme. La réponse comique qu'il donne à ce cruel choix souligne le ton général de l'ouvrage et indique la place qu'y tiendront le boire et le manger. Les jeunes héros de l'Antiquité tuent des monstres affreux (orribili), manifestant leur force prodigieuse au service de l'humanité. Rabelais parodie ces récits en contant comment Pantagruel dévore la vache (mucca) qui le nourrit en criant « Bon ! Bon ! ». Rabelais conclut le récit des aventures de Pantagruel en disant qu'il est pour l'instant fatigué et qu'il doit se reposer avant de lui donner une suite (un seguito). Mais, sa dernière page vise (mira) tout autre chose que la simple annonce d'une continuation. L'auteur sait déjà que son œuvre tombera sous le jugement des théologiens : il suscite contre eux la complicité du lecteur, devenu un bon pantagrueliste (insaziabile). Gargantua Gargantua raconte les aventures du père de Pantagruel : au lieu de donner une suite à sa première chronique, Rabelais s'amuse à remonter le temps (tornare indietro nel tempo). Sans du tout abandonner la verve comique, le second ouvrage mène plus loin ses interrogations : après les chapitres consacrés à l'enfance et à l'éducation du géant, Rabelais donne à son héros, comme dans Pantagruel, l'occasion de mettre en œuvre (ricorrere a) l'éducation humaniste reçue lors (al momento di) d'une guerre. Plusieurs chapitres racontent les épisodes de cette guerre entre deux petits Etats voisins, puis, l'auteur indique le sort réservé aux vainqueurs et aux vaincus. C'est pour l'auteur l'occasion d'une réflexion politique sur la guerre et la conquête. Parmi les récompenses offertes aux vainqueurs, Gargantua crée pour l'un de ses compagnons l'abbaye de Thélème. Les pages consacrées à cette abbaye sont les plus célèbres de l'œuvre. Elles semblent définir l'idéal de vie et de sagesse de l'auteur, mais elles contribuent (danno un contributo) aussi une partie de ses propos (proposito) : frère Jean, chargé de cette abbaye est, comme Panurge, une figure ironique qui semble constater les idées de l'auteur. Dès prologue, Rabelais donne aux lecteurs un mode d'emploi de son livre : il invite les amateurs du Pantagruel à poursuivre une lecture qui les a fait rire une première fois, mais qui ne cache pas (non nasconde) non plus (nemmeno) le sérieux du texte. Rabelais mêle les tons, en choisissant la référence la plus haute, celle de Socrate, pour expliquer aux lecteurs une règle essentielle: ne pas s'en tenir (limitarsi, attenersi) aux apparences. La journée de Gargantua La journée de Gargantua commençait avec la lecture de la Bible. Il s'agissait d'une éducation basée sur la mémoire du personnage, il répétait les choses par cœur. La simultanéité était importante: il ne devait pas perdre un seul moment de sa propre vie. Tout devait être instructif : les jeux, les études et, surtout, ce qu'on mangeait (il parlait des caractéristiques du repas). La journée se terminait de la même façon qu'il était commencée. Répétition de ce que le précepteur (insegnante) lui disait. Musique, astronomie, théologie, exercices corporels et jeux instructifs : toutes choses qui n'était pas présentes au cours du Moyen Age. Lettre de Gargantua à Pantagruel Cette lettre de Gargantua est l'un des textes les plus importants de l'époque. Elle exprime l'immense espoir (speranza) qui s'est emparé (impadronito) des contemporains de Rabelais. Tous les domaines du savoir sont désormais accessibles et, à travers ces nouvelles formes d'instruction, c'est un homme nouveau qui va naitre. Il pourra faire entrer le monde dans l'ère de la raison et du bonheur. Cette lettre est parfaitement intégrée au récit : Pantagruel est à Paris pour étudier. Son père lui écrit pour le guider, regrettant qu'au temps de sa jeunesse ses études avaient été gênées (infastiditi, inceppati) par les ténèbres du Moyen Age. Le ton sérieux de ce passage alerte le lecteur sur l'importance des questions d'enseignement pour les humanistes. C'est un texte qui commence par des guillemets et des points de suspension. Puis, nous sommes déjà en medias res (nel mezzo). Le père donne à son fils des conseils à propos de l'éducation qu'il doit avoir. Les études et les vertus sont les choses les plus importantes. Mais aussi, il donne théologien lui conseille de se marier mais, à la deuxième question « Ma femme, sera-t-elle fidèle? », il répondra « Je ne peux pas te l'assurer ». Ils ne sont pas capables de trouver de bonnes réponses. Mais, à la fin, Panurge se moque (se ne infischia) de toutes les réponses que les gens lui ont données. En effet, personne ne peut pas prédire notre futur. A la fin, ils décident de consulter l'oracle de la divine bouteille. La Sybille est une vierge qui a des qualités prophétiques capable de faire des prédictions. Pantagruel condamne les mariages qui ne se déroulent pas avec le permis des parents. « Est-ce qu'il convient que je me marie? » Panurge, le personnage, pose à tous cette question. Mais, il n'a qu'une réponse : « Si tu te maries, tu seras battu, coque (tradito) et volé ». Au-delà du rire, cette réponse nous fait beaucoup réfléchir. Le tiers livre Même si les personnages sont ceux de Pantagruel et Gargantua, le contenu du livre a changé. L'ouvrage se divise en trois parties : au début Pantagruel et Panurge ont une discussion sur les dettes (debiti) , qui permet à Panurge de peindre (dipingere) un monde idéal reposant sur l'échange constant. A travers cette discussion, l'auteur prône (loda) le devoir de charité dans des temps de plus en plus difficiles : en 1546, les espoirs de paix entre les opposants religieux s'estompent (si sbiadiscono) et l'avenir s'assombrit (si oscura) . Pantagruel, pour récompenser Panurge de son aide pendent la guerre, l'a nommé châtelain (castellano, sire) , mais celui-ci gère mal ses biens et fait partout des dettes. Pantagruel le reproche (lo rimprovera). C'est alors que Panurge se lance dans un éloge des dettes, en décrivant d'abord un monde idéal reposant sur l'emprunt (prestito) de la dette, puis en justifiant son attitude par l'observation du corps humain, qui fonctionne, selon lui, sur ce principe. Au cours de l'œuvre, Panurge veut se marier. Il demande conseil à Pantagruel avant de prendre femme. Il a peur des infidélités de son épouse, mais souhaite avoir des héritiers et assouvir (assolvere) ses désirs sexuels. Pantagruel lui répond que seule sa volonté lui dictera le meilleur chemin à suivre. Cependant Panurge décide d’aller consulter un certain nombre de personnages : le premier c'est l'intermédiaire des sorts virgiliens, successivement il consulte une sibylle , un vieux poète, un astrologue, un chiromancien (chiromante), un théologien, un médecin, un philosophe et enfin un fou. Chaque fois, les sorts répètent la même chose et Panurge refuse d’entendre. Puisque les savants, les sages, n'ont pas éclairé ses doutes, il se tourne vers le fou. Certains fous ont été célèbres pour leur sagesse (par exemple, Seigny Joan, dont Pantagruel raconte l'histoire). L'idée que la vérité pouvait se cacher sous l'aspect de la folie est répandue au 16ème siècle. En effet, Rabelais avertit le lecteur plusieurs fois, en disant que le vrai savoir, la vraie sagesse, n'est pas chez ceux qui en font profession. Enfin, puisque Panurge n'a pas des réponses , il s'embarque avec Pantagruel pour un long voyage vers l'oracle de la Dive Bouteille. Pour préparer ce voyage ils embarquent du Pantagruélion, herbe miraculeuse dont Rabelais fait l'éloge dans toute la fin du livre. L'inspiration est d'abord comique : Rabelais parodie le boniment (la parlantina) d'un forain (venditore ambulante) vendant quelque produit miraculeux. Mais peu à peu, il tend vers un éloge sincère et vers le mythe. Les dieux craignent que le Pantagruélion donne aux hommes la connaissance divine et les détourne d'eux (sottragga a loro). On comprend alors que son hymne s'adresse moins à une herbe qu'à l'attitude intellectuelle qu'il a toujours défendue. A travers le mythe, Rabelais célèbre l'indépendance de la raison et la foi dans les progrès de l'homme. C'est là la réelle puissance du Pantagruélion, sur laquelle Rabelais conclut son livre. Le quatrième et le cinquième livre Deux autres livres racontent la suite des aventures de Panurge et de ses amis. Le quart livre fait partie des récits de voyage, qui attirent tous les lecteurs depuis que Jacques Cartier a découvert le Canada. On rêvait à l'époque d'un passage au nord-ouest du Canada, qui devait permettre d'atteindre l'Extrême Orient. Rabelais fait accomplir à ses héros un voyage très précis qu'on peut suivre sur les cartes de navigation du 16ème siècle. Cet extraordinaire voyage, riche d'amusantes péripéties comme de réflexions plus sérieuses, a un but : trouver l'oracle de la Dive Bouteille pour répondre à la question de Panurge concernant son mariage. Le voyage aboutit enfin dans le Cinquième livre. Est-ce qu'il s'agit encore d'une œuvre de Rabelais? Il est probable qu'un imprimeur, comptant sur le succès des œuvres précédentes, ait rassemblé à la mort de l'auteur des chapitres publiés. Cette dernière œuvre n'est donc pas d'égale valeur, mais elle apporte une conclusion intéressante aux aventures de Panurge et de ses amis : arrivés enfin auprès de la Dive Bouteille, ils sont guidés par Bacbuc, grande prêtresse (sacerdotessa) , à travers le temple dont les peintures racontent les épisodes de la vie de Bacchus, le dieu du vin. La Dive Bouteille rend enfin son oracle, en prononçant ce simple mot « trinch », « bois » en allemand. Ce mot signifie simplement que connaitre pour aimer c'est le secret de la vie. Il faut donc s'abreuver (abbeverare) aux sources de la connaissance. « buvez, buvez la science, buvez la vérité, buvez l'amour » Episode du quart livre : Paroles gelées Panurge commence son voyage pour trouver la réponse à sa question : « il faut se marier ou pas? », mais la réponse change selon la situation d'avantage ou désavantage thématique : tout ça représente le doute qui accompagne l'humanité. Certains lui disent de ne pas se marier car il aura des malchances (guai) , mais il ne les écoute pas. Il est face à un doute et il doit ou prendre une décision ou ne rien faire. Panurge cherche la réponse de son future mais à la fin il prend sa décision en se moquant de ce que les autres lui disent (au contraire de Pantagruel qui condamne les mariages qui se déroulent sans la volonté des parents) Il y a trois interprétations des ces paroles gelées : Première interprétation • Les paroles sont constituées par des sons et elles sont gelées car on se trouve dans la mer où il fait tellement froid que les mots, qui sont dans l'air, se surgèlent. Mais si on les réchauffe, on peut les écouter de nouveau. On donne corps aux mots en donnant la possibilité de les voir mais pas tous les mots sont beaux. En effet, au moment où les compagnons arrivent là, ils voient aussi bien les mots beaux que ceux-là mauvaises. On souligne donc le pouvoir de la parole qui est positif ou négatif pour faire du bien ou du mal (la parole est mise au centre de ce voyage). Deuxième interprétation • D'un point de vue connotatif on peut avoir des mots surgelés, c'est-à-dire des mots qui sont lointains de la chaleur d'âme de l'homme. Il s'agit des mots qu'on peut pas écouter car ils sont inhumains et alors il faut les réchauffer (en mettant un peu d'humanité) pour qu'on puisse les écouter. Troisième interprétation • Ils arrivent où il y a tous ces mots mais ils ne peuvent pas les écouter. Cela peut représenter la difficulté de la communication et l'impossibilité des communiquer dans des nouveaux lieux (rappelons que dans cette période il y a la découverte de l'Amerique). La découverte mène à une difficulté de communiquer à cause des différentes langues. Quand ils arrivent, ils voient les mots mais aussi les cris surgelés. Il y a donc une double vision, c'est-à-dire voir et écouter les mots qui ont des différentes couleurs. Les mots gelés ne sont pas compris et on les compare au silence. Le message que Rabelais veut nous donner avec ce texte est qu'il faut toujours réfléchir sur les mots que nous disons pendant notre discours avec d'autres gens. En ce qui concerne la situation, il s'agit d'une bataille pendant laquelle les cris des hommes et des femmes deviennent gelés. Dans ce cas, on parle d'hiver de la communication. Ensuite, au printemps, avec le bon temps, les mots se réchauffent pour devenir plus compréhensibles qu'avant. La Renaissance : mythe et réalité On a vu longtemps le 16ème siècle comme la Renaissance de la culture, des arts, comme la naissance de l'esprit moderne par opposition au Moyen Age, longue période ténébreuse entre la fin de la culture gallo-romaine et l'invention de l'imprimerie. C'est au début du 19ème siècle qui nait l'idée de la Renaissance, aube des temps modernes : C'est plus à cause du 15ème siècle que de l'ensemble du Moyen Age qui nait ce sentiment de Renaissance. L'université au 15ème siècle s'était sclérosée dans un gout excessif pour la logique pure et un abandon quasi complet des sciences d'observation. Il y avait davantage de commentaires sur des œuvres déjà écrites que de réelles nouveautés. Si le Moyen Age connaissait l'Antiquité, il était juste de faire que la Renaissance la redécouvrait. En art, le Moyen Age avait surtout copié mécaniquement des modèles antiques, alors que (mentre) la Renaissance allait raisonner sur les traités d'architecture. Les sciences d'observation, qui renaissent dans ce monde en expansion, vont faire progresser la technique des cartes maritimes aussi bien que la connaissance de l'optique (ottica). Ce qui change profondément entre la Renaissance et le Moyen Age c'est la finalité des recherches, des études, des inventions : c'est la place de l'homme dans le monde qui n'est plus la même. Pendant le Moyen Age, les institutions universitaires étaient figées (fossilizzati), sous la haute direction de l'Eglise. Au contraire, les penseurs de la Renaissance font peu à peu naitre la notion d'Etat. Les hommes de la Renaissance sont croyants mais la laïcité à noter (prendere nota) ses réflexions dans plusieurs sonnets qu’il regroupe en deux recueils principaux : les « Antiquités de Rome » et, ensuite « Songe ou Vision sur le même sujet ». « Les Regrets » est un remarquable livre d’observation. Sur le chemin du retour, il décrit les villes d’Italie et de France qu’il traverse et il note encore dans son recueil ses impressions de retour en France. Pourquoi quitte-t-il Rome en Septembre 1557 ? Peut-être pour une affaire amoureuse. Du Bellay tombe amoureux d’une femme nommée Faustine, qu’il aime passionnément. Surprise par son mari, elle est enfermée au couvent, puis, libérée, elle retrouve son amant. Le cardinal Du Bellay décide alors le retour de son neveu pour mettre fin à cette situation scandaleuse. Les quelques années qui lui restent à vivre sont d’ailleurs tristes. Il compose des sonnets amoureux pour une jeune femme, mais pleins de nostalgie. Sa surdité qui progresse l’empêche d’entendre la voix de celle qu’il aime. Après sa mort, le public du 16ème siècle l’a reconnu comme l’un des poètes les plus originaux également à Ronsard. Extrait de l’Olive : Si notre vie est moins qu’une journée Nous sommes face à un sonnet où on peut retrouver : • 14 décasyllabes • Une lettre majuscule au début de chaque vers (mais aussi pour le mot « idée », même s’il conclut le vers 13) • Beaucoup de signes de ponctuation et une longueur du vers qui change • Des rimes Du Bellay commence à parler, en faisant une hypothèse sur le rapport qu’il y a entre la vie et l’éternité. On peut arriver, de cette façon, aux thèmes principaux de ce texte : • La brévité de la vie face à l’immortalité • La fuite (fuga) du temps : le jour que nous vivons aujourd’hui ne sera jamais le même Ce poème est, donc, simplement un hymne à la vie. Dans la deuxième strophe, il y a un passage très important du Vous (universel) au Tu (âme emprisonnée). Si l’âme peut se libérer, pourquoi elle décide de rester dans notre corps ? Même s’il y a un autre monde au-delà, où tout est meilleur, personne ne veut y aller. Nous sommes, donc, emprisonnés de ce monde que nous aimons. A la fin de la deuxième strophe, l’auteur parle des ailes que l’âme possède. Du Bellay subit fortement l’influence du néo-platonisme, qui mêle le désir chrétien de la vie après de la mort au thème platonicien de la remontée (risalita) de l’esprit vers le monde des idées. Emprisonnée dans notre monde, l’âme recherche la pureté à travers les idées : nous sommes libres de penser et la pensée est richesse, puissance. La prison qui existe pour chaque homme, c’est son corps et le monde où il vit. Cependant, chacun d’entre nous a un monde idéal, même si les idées que tous possèdent, diffèrent l’un de l’autre. Par exemple : être contre la violence est une chose d’idéal. Mais l’idée de justice et de paix, nous l’avons prise du monde réel. Le poète exprime tout cela avec simplicité et gravité. Les antiquités de Rome Parmi les recueils que Du Bellay publie en 1558, « Les Antiquités de Rome » attirent l’attention plus que les autres. C’est la première fois qu’on consacre une œuvre entière à l’illustre ville en notant au jour le jour les sentiments éprouvés dans ce lieu. Le recueil contient aussi les poésies consacrées au voyage de retour de l’auteur en France et aux courtisans qu’il retrouve à Paris. Les sonnets les plus célèbres de Du Bellay sont dans ce recueil. Le langage amoureux Au Moyen Age, la relation amoureuse, la fin amour est conçue (concepita) sur le schéma de la relation féodale. La dame, équivaut au suzerain : elle occupe une position symbolique élevée et domine l’homme, qui est son vassal. Elle s’exprime par le registre du verbe saisir (agguantare) tandis que l’homme par celui de servir. La dame accepte que l’homme la courtise mais il doit la mériter en perfectionnant ses qualités physiques, intellectuelles et morales. Quand la femme l’en juge digne, elle lui accorde sa « merci » (grazia). Pétrarque est un auteur qui exerce une forte influence pendant la Renaissance. Il ajoute une note originale au code amoureux. Dans son recueil de sonnets, le poète raconte que le 6 avril 1327, à Avignon, il rencontre Laure, femme mystérieuse qui marque toute son inspiration. Le langage fait partie du code amoureux évolue : richesse des comparaisons, gout de la périphrase, antithèses et hyperboles. Pierre de Ronsard Ronsard, fils d'un chevalier, est né en septembre 1524 dans le Château de la Possonnière, près de Vendôme. Il est d'abord page de beaucoup d'aristocrates puis il se destine à la carrière de militaire et à celle de diplomate, mais une grave maladie le rend à demi-sourd. Il doit donc réorienter son avenir. C’est alors qu’il se consacre à l’écriture en donnant du prestige au français pour qu’il devienne une langue nationale. Il commence en étudiant des poètes antiques puis il publie les « Quatre Premiers Livres des odes » (1550) traitant de la poésie sur la nature et de la poésie amoureuse. En changeant de style, Ronsard imite Pétrarque dans « Les amour ». Ces recueils amoureux chantent l’amour de Cassandre, puis de Marie. Nous savons que Cassandre est une jeune fille de treize ans que le poète rencontre à la cour, en 1545. Sept ans après, il focalise sur son nom des souvenirs amoureux et littéraires. Marie est une jeune fille que Ronsard rencontre à Bourgueil. Mais sous son nom se cache aussi Marie de Clèves, la jeune maitresse du roi Henri III. Marie meurt très jeune et le roi demande à Ronsard d’écrire un souvenir de celle qu’il aimait. On comprend alors combien l’inspiration biographique et l’imitation d’un modèle littéraire sont inséparables chez Ronsard. Mignonne, allons voir si la rose Ronsard est l’héritier d’une longue tradition de littérature amoureuse. Son œuvre est influencée par les poètes latins Ovide et Catulle et le poète Italien Pétrarque (imité par le français Maurice Scève). Le thème de la fuite du temps fait partie de nombreux poèmes de l’auteur : puisque le temps passe et détruit tout, il faut se dépêcher (affrettarsi) de vivre et d’aimer, en goutant le plaisir du moment présent. Ronsard reprend la sentence « Carpe Diem » de l’épicurisme latin : « Profite de l’instant qui passe ». On trouve dans les poèmes de Ronsard aussi bien une méditation grave sur la fuite du temps, qu’un joyeux appel à la vie. Ronsard sait jouer du ton précieux comme du ton familier, du ton grave comme du ton enjoué (gioioso). Epicurisme: morale qui se propose la recherche exclusive du plaisir (ce n'est pas la morale d'Épicure, mais celle qui lui a été attribuée par ses adversaires ultérieurs, notamment par les Pères de l'Église, qui luttaient contre toutes les formes de matérialisme) Il faut faire attention à ce qu’on a dit en classe En regardant : • L’ouvrage a été écrit en 1545, en pleine Renaissance • Il s’agit d’un texte en morceau • Il y a trois verses qui commencent tous avec une lettre majuscule • Il y a l’utilisation des points (l’orthographie est encore ancienne, mais la lecture est faite de façon moderne) • Il y a une mélodie mélancolique : il s’agit d’une ode, d’un chant lyrique amoureux, pas patriotique Il regarde l’amour et la femme aimée • Le titre est une phrase qui n’est pas complète du tout. Il se répète à la première ligne aussi En lisant : • La première strophe est un message de l’auteur, celui donné à fille. « Mignonne » c’est un synonyme de « chérie ». La rose qui s’est ouverte le matin, est encore ouverte le soir, ou pas ? Le soleil est une personnification et, pour cette raison, il est écrit avec une lettre majuscule. Il joue un rôle fondamental. Il marque les temps qui passe. Tout cela, apporte des changements dans la vie de n’importe qui. Sans lui, la vie ne serait jamais possible pour aucun être vivant. On peut trouver aussi une comparaison entre les habilles humains et la robe de la rose et, une autre, entre les pétales de la rose et la peau de la fille. • La deuxième strophe a comme sujet la vacuité de la beauté Les points d’exclamation : il y en a beaucoup ici sentiment vif de la nature et de la douleur. L’amour que l’on poursuit, semble conduire à des sentiments contradictoires, bonheur et souffrance, attente (aspettativa) et désespoir (disperazione) : le poète est ouvert à la vie qui passe et à ses plaisirs. Mais le temps détruit les choses et les êtres, il détruit la beauté. Le poète donc souffre devant l’altération des choses et le sentiment de fragilité de la vie humaine. Cette souffrance est sans réconfort. L’amant ne se console pas de rejoindre dans une autre vie la femme qu’il a perdue, il souffre de la possession qu’il a perdue, il est frustré de son désir. Le temps qui passe et qui renouvelle toute vie dans son cycle, dévoile (svela) la vérité profonde des choses et des êtres. Ronsard donne au poète une très haute image. Inspiré pas les dieux, investi d’un rôle auprès des hommes, il confère la gloire qui dépasse (oltrepassa) le temps, il devient lui-même par son œuvre un personnage hors du temps. Nous sommes en la Renaissance et pendant cette période la mort est considérée comme quelque chose qui arrive après la vie. La chose la plus importante chez tous les artistes est l’immortalité du nom, pas seulement cette de notre âme. L’homme de lettre veut laisser une trace de son passage sur la terre. Il doit écrire pour rester dans le cœur des générations suivantes. L’homme de cette période veut être immortel. C’est l’époque où il ne devait pas être un imitateur de tous les autres (les anciens), mais l’auteur des poèmes à caractère personnel avec une caractéristique universelle. Cet art sera visible aussi chez Lamartine et Victor Hugo qui l’exalteront. Voilà la caractéristique de Ronsard : il a voulu se distinguer pour rester dans la mémoire des posthumes. Les temps des incertitudes Dans un univers que la guerre civile et religieuse bouleverse (sconvolge) de fond en comble (da cima a fondo) , les écrivains de la fin du 16ème siècle cherchent en vain les certitudes lumineuses qui guident leurs ainés (primogeniti), les humanistes de l’époque d’Erasme et de Rabelais. Qui est véritablement l’être humain capable de grandes conquêtes intellectuelles, spirituelles, philosophiques et incapable de faire régner la raison dans le monde qu’il gouverne ? L’actualité invite les écrivains de la fin du 16ème siècle à une telle réflexion. A la fin du 16ème siècle et plus tard encore au début du siècle suivant, des écrivains comme Montaigne et Sponde vont essayer de traduire dans leur écriture les sentiments qu’ils éprouvent face au monde et face à eux-mêmes. Michel de Montaigne Montaigne est essentiellement l’auteur d’une seule œuvre, les Essais, dans laquelle il entend se « peindre » lui-même, parler de lui en toute simplicité. De son enfance, nous savons que Michel Eyquem est né en 1533, au château de Montaigne. Ainé de sa famille, il prend le nom du château et pendant ses premières années il est éduqué par le père de façon très originale. A cette époque-là le latin commence à devenir une langue morte, remplacée du français qui devient la nouvelle langue des textes littéraires, mais le père de Montaigne décide de lui faire apprendre le latin non pas comme seconde langue mais comme langue maternelle en lui engageant un précepteur allemand qui ne doit s’adresser à l’enfant qu’en latin. En effet, la meilleure solution pour apprendre une langue étrangère est celle d’avoir un maitre qui ne parle pas ta langue, de cette manière on peut l’apprendre sans l’étudier. Il apprend sans aucun livre, sans une grammaire à suivre, c’est-à-dire sans aucune rigidité (et voilà une première différence entre Rabelais et Montaigne. Le premier parle du résultat à gagner (raggiungere), par contre le second analyse le parcours à faire : pour Montaigne, il est nécessaire de fréquenter le monde pour apprendre une langue et une culture différente). Après avoir connu La Boétie, Montaigne pense d’avoir trouvé l’ami de toute une vie : il exerce une influence spirituelle sur lui. Dans un passage de son œuvre consacré à la mort de son ami La Boétie, Montaigne écrit : « Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : parce que c’était lui, parce que c’était moi ». C’est surtout la disparition de son ami qui marque Montaigne à jamais (per sempre). Jusqu’à la mort de La Boétie, l’auteur assume une activité politique et militaire. Il se rend deux fois à la Cour et il y reste un an et demi la deuxième fois. En 1565 il se marie, en 1568, son père meurt. Héritier du château, il s’y retire et fait installer dans une tour paisible (tranquilla), qui domine la campagne, sa librairie : il s’agit d’une pièce extraordinaire, contentant sa bibliothèque et celle que lui a léguée (lasciato) La Boétie. Sur les poutres (travi) du plafond (soffito), il fait graver (incidere) des citations latines et grecques, même s’il est en discussion permanente avec les auteurs du passé dont il est un lecteur acharné (accanito). Plus tard, Montaigne tombe malade (si ammala) de la gravelle, une maladie rénale très douloureuse et très grave à l’époque : il va donc chercher le seul soulagement (sollievo) connu alors, la cure thermale dans les villes d’eaux. Jusqu’au terme de sa vie, Montaigne est sollicité (sollecitato) par le monde "Que sais- je ?" est sa devise et quand on lui demande d’où il est, il répond, suivant l’exemple de Socrate: "je suis du monde", refusant toute étiquette géographique et toute discrimination entre les Hommes. Il faut rappeler le fait qu’il a posé les premiers fondements de l’Humanisme, ce courant de pensées qui veut que la société soit faite pour servir l’Homme et non l’inverse. Il meurt en 1592. La Boétie est l’auteur d’un ouvrage contre l’absolutisme Les idées de Montaigne renvoient au relativisme culturel, car il pense qu’il ne faut pas imposer la culture. Les essais Montaigne entreprend la rédaction d’une ouvre dont l’intention est nouvelle en littérature. Il désire peindre sans fard (trucco) son être singulier, dans tous ses aspects physiques, intellectuels, moraux. L’auteur ne cherche pas à donner de lui une image définitive, arrêtée une fois par toutes. Il peint, au contraire, le changement, le passage que son être subit constamment : il désire peindre l’homme universel. Montaigne utilise donc son expérience personnelle pour réfléchir sur les problèmes religieux, sociaux, politiques de son époque. En donnant à son œuvre le titre d’essais, elle se présente sous la forme de trois livres, dont deux sont rédigés entre 1570 et 1580 et le troisième en 1588. Ces livres sont repris, augmentés, annotés ensuite jusqu’à la dernière édition. Il est difficile à établir s’il y a un ordre de composition ou si on peut trouver une composition thématique. Cette suite (continuazione) de 700 chapitres, de taille très variable, peut être différenciée ainsi : • Premier livre : Les premiers chapitres présentent une compilation de faits curieux, d’observation d’ordre politique et militaire. Les suivants, réfléchissent sur de grands thèmes (la philosophie, la mort, l’amitié, la solitude, l’éducation) • Deuxième livre : Il est plus centré sur le personnage de Montaigne lui-même et il expose des idées personnelles comme l’affection des pères aux enfants et des goûts littéraires. • Troisième livre : Après le récit du voyage en Europe, il développe des réflexions politiques, méthodologiques. On y trouve aussi des considérations sur le Nouveau Monde : la connaissance intime de l’auteur y est plus poussée (spinta) Sous le terme « essai », il faut comprendre l’idée d’ « essayer » une pensée, c’est-à-dire de la juger selon divers points de vue. Mais il existe un second sens, venu du latin « prendre une mesure, peser ». S’essayer soi-même, c’est tenter de soupeser (giudicare) sa vie, son expérience ou celle des autres. Mais le terme « essai » prend un autre sens dans la littérature : il désigne un genre sans contrainte formelle, qui favorise la liberté de la réflexion et du jugement. Montaigne cherche à comprendre son temps en le faisant dialoguer avec l’histoire des siècles passés. Il essaie de se comparer aux sauvages ou à ses contemporains engagés dans les guerres de religion, afin de saisir ce qui trahit l’homme universel. Il essaye d’analyser l’humanité toute entière, l’universel singulier et le singulier universel qui sont deux éléments mélangés. Montaigne donne donc importance à la sphère psychologique de l’être. Il dit « connais-toi-même », de cette façon, tu pourras comprendre les autres. Pour l’auteur chaque personne est un monde. Je suis un monde, j’ai une attitude, une religion, une personnalité et quand je rencontre une autre personne, il est important que je sache qu’elle est un monde à soi, avec d’autres caractéristiques. L’auteur exprime de cette manière son opinion en disant qu’il n’est pas juste de combattre une guerre pour des idées qui diffèrent. Il est contre les guerres de religion et contre la torture, appliquée surtout pour obliger les condamnés à dire la vérité. Nous avons donc deux cas : ceux qui ne connaissent pas quelle est la vérité parce qu’ils sont innocents, ceux qui la connaissent, qui sont coupables mais savent bien supporter la douleur. Conclusion : la torture est inutile en tout cas. Dans son œuvre, il conte toutes ses expériences mais ce qui peut sembler une sorte d’autobiographie, n’est que la biographie de tous les hommes qui possèdent tous les mêmes caractéristiques (la grandeur et les faiblesses). Il s’agit d’un type d’écriture référentielle. En effet ce n’est pas un ouvrage qui fait référence à l’invention (comme nous avons vu pour Rabelais) mais au réel. Ce n’est pas quelque chose d’écrit pour s’amuser, mais pour nous donner un message. Chaque chapitre est consacré à un essai, au sens littéraire actuel du mot. Montaigne ne cherche pas à rédiger des pensées définitives qui concluent sa réflexion : le lecteur est invité à suivre les étapes. Les essais se présentent comme une sorte de dialogue qu’entretient Montaigne avec lui-même et avec les autres. En laissant chaque page ouverte à un ajout, à une reprise, le poète se donne à lui-même la possibilité d’aller toujours plus loin dans la précision de son écriture. Montaigne sépare nettement la vie publique et la vie privée. Dans son comportement social, il est fidèle aux lois de son pays : né dans un pays catholique, il y reste par horreur des tous philosophes pour comprendre les autres, mais hommes, des gens avec une propre idée, capables de respecter celle différente à la propre. La tête des hommes se forme aussi grâce aux autres, pas seulement avec les livres (une autre différence avec Rabelais). Il faut donc « faire d’une pierre deux coups » : gagner un double avantage. Il appelle au relativisme culturel, car il pense que il ne faut pas imposer la culture. Il faut accepter la diversité Pour Montaigne l’Indien est par excellence l’homme naturel, il faut le rendre cultivé. Il fait donc attention aux peuples Amérindiens et Africains en affirment qu’ils ne doivent pas être exploités mais aidés des hommes cultivés. Il témoigne l’attitude des espagnoles à exploiter les Amérindiens, et pour cette raison il affirme que les nations qui pensent d’être cultivées ne le sont pas. Philosopher c’est apprendre à mourir Philosopher c’est apprendre à mourir : qu’est-ce que cela signifie ? Cette phrase sur la mort est vue comme un résumé de la philosophie de Montaigne, perçue comme pessimiste, comme négative, macabre. En réalité, Montaigne est le philosophe de la joie de vivre. Il dit que la philosophie est sagesse et que la sagesse implique une attitude vis-à-vis de la mort. La sagesse nous aide à accepter la mort et à apprendre à mourir. « Regardez la mort en face, sans hantise (assillo), sans peur » cette conception chrétienne, à laquelle Montaigne arrive grâce à la philosophie stoïcienne, est une méthode pour souffrir le moins possible. Il parle à l’homme qui souffre et il lui dit : « pour ne pas souffrir beaucoup, vois la mort comme quelque chose qui doit arriver, qui est inévitable ». Il cherche la méthode la meilleure pour ne pas y penser toujours. Il faut être heureux de vivre et, ensuite, apprendre le moment du départ. Nous ne devons pas être des victimes de notre peur : pourquoi on doit avoir de la peur de quelque chose que nous savons qui arrivera ? Elle peut arriver aux vieux hommes comme pour les jeunes gens. Analyse du texte • Les mots clés sont : mort, désespoir, sagesse, peine. • Le texte commence avec une question (caractéristique chez Montaigne qui pose une question à lui mais aussi au lecteur) • La mort concerne n’importe quel être vivant. Il faut accepter l’idée que nous sommes mortels et que la mort existe. A travers la connaissance et les études, on peut apprendre à l’accepter. • Il fait un mélange entre la foi chrétienne mais aussi et surtout la philosophie stoïcienne, une philosophie d’acceptation • Les citations sont ici très importantes. Elles donnent pouvoir à la thèse que l’auteur est en train d’exposer. Il donne de la valeur à ce qu’il dit en utilisant des phrases utilisées déjà chez quelqu’un d’autres. Quelqu’un de très remarquable a déjà dit cela « prendre chaque jour comme si c’était le dernier » : notre vie est un cadeau. • Le temps qui passe c’est une des thématiques analysées. « Quand mon âge en sa fleur connaissait un aimable printemps », les saisons représentent les moments de notre vie et le printemps, en particulier, représente la jeunesse, quelque chose qui est au début d’un parcours idéal La philosophie est une science qui nous apprend à vivre
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