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Riassunti completi lingua e traduzione francese 2, Dispense di Lingua Francese

Riassunti completi di tutti i libri in programma, integrati con gli appunti e le slide delle lezioni. Oltre al programma della professoressa Cavallini, include anche il programma (turismo e mediazione) della professoressa Lenoir.

Tipologia: Dispense

2020/2021

Caricato il 15/03/2023

MT721
MT721 🇮🇹

4.6

(40)

21 documenti

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Scarica Riassunti completi lingua e traduzione francese 2 e più Dispense in PDF di Lingua Francese solo su Docsity! Le langage inclue des signes verbaux et des signes non-verbales, tandis que la langue est composée par des mots. La langue verbale sert pour communique. C’est l’objet d’étude de la linguistique qui inclue d’autres disciplines (par exemple, l’étymologie, c’est-à-dire la science qui étudie l’histoire du mot). La linguistique est une science systématique pour l’étude d’une langue ; elle est née au XIX siècle, même s’il y a toujours eu des études sur la langue, mais sans un système. La langue inclue deux ambiguïtés implicites : ● La langue est une réalité fictionnelle ; il n’y a pas de réalité objective La langue existe par convention : nous tous on se met d’accord sur les noms à donner aux choses ● La langue, ce n’est pas une réalité phonétique Le français s’écrit d’une manière et se prononce d’une autre La langue est caractérisée par des binômes : ● Signifiant et Signifié ; forme (verbale / sons ou écrite / mots) et sens (contenu) ● Diachronie et Synchronie ; l’évolution dans le temps et l’analyse à une époque donnée ● Norme et Variation ; ensemble des règles imposées par les grammaires et les dictionnaires (langue de l’Académie) et les différentes formes de réalisations concrètes de la langue. Il y a différentes typologies de variation d’une langue • Diachronique « à travers le temps » : l’histoire et l’évolution de la langue • Diatopique « à travers les lieux » : les dialectes et les parlers régionaux • Diastratique « à travers les couches sociales » : langue et société • Diaphasique « à travers les situations » Le signifiant et le signifié sont seulement des définitions ; tandis que, la diachronie, la synchronie, la norme et la variation sont des méthodologies importantes pour étudier une langue. «   L’AMOUR DU FRANÇAIS   » - ALAIN REY La langue française est une langue métisse, c’est-à-dire le résultat d’un métissage (mélange culturel) millénaire, d’abord européen et puis planétaire. Le paradoxe est que cette langue doit être célébrée sous une forme simple et claire. On la voit menacée et confinée, après l’avoir crue universelle ; on la voit humiliée, après avoir été glorieuse. Toute langue est non pas une chose, mais un mouvement fait d’une infinité d’objet réels, sonores, graphiques, et de significations inépuisables. La vision dominante de la langue française est le résultat de trois attitudes dangereuses : le volontarisme qui défend et attaque, le purisme qui tend à borner, l’indifférence paresseuse qui laisse faire. Une autre réalité est la superbe indifférence des locuteurs du français en France face à ses transformations et à ses abandons ; cette indifférence peut être liée aux illusions de l’unilinguisme (prononcer les mots étrangers à la manière française). L’avenir d’une langue ne sera pas identique à son passé, mais il ne peut être pas pensé que par rapport à ce passé. L’aptitude langagière propre à tout humain est mobilisée et mise en forme dès la petite enfance par un ou plusieurs systèmes qui imposent leurs sons imprégnés de signification. Ceux- ci proviennent d’habitudes collectives anciennes, durables mais évolutives, communes à un ensemble social qui peut, pour des raisons historiques, être très vaste. La variation va de pair avec le changement, dont le rythme et l’allure diffèrent selon les domaines : rapide pour la prononciation et les vocabulaires, lente pour les règles de la syntaxe. Parmi les facteurs qui déterminent le succès et la stabilité d’une langue dans cet univers mobile et complexe de la parole on peut en percevoir deux dont l’action paraît nécessaire pour qu’apparaissent des langues identifiées à de grandes communautés nationales : une force ayant un trait aux vertus expressives et esthétiques d’un usage langagier parmi d’autres ; la capacité à transmettre les volontés d’un pouvoir autocratique ou démocratique. Chaque époque, dans l’histoire d’une nation, construit sa « geste », c’est-à-dire l’idéologie d’une volonté commune et d’un pouvoir national ; chacune suscite une création de sens, de rythme, de musique – la « chanson » – qui peut ou ne peut pas correspondre à la réalité de l’époque. Dans cette perspective, on peut dire qu’il y a eu des contrastes et des unions entre l’utilisation politique du langage (geste) et la volonté de création littéraire et poétique (chanson). Le pouvoir (geste) se sert du langage pour satisfaire ses appétits, entraîner les humains, les tromper peut-être, les séduire et les entraîner toujours. La poésie (chanson) sert le langage, le nourrit, l’enrichit et lui donne force. Pourtant, le fonctionnement d’une échappe en grande partie à la volonté organisatrice et conservatrice de tout pouvoir. Au début, il y avait des populations qui occupaient les régions du Caucase et de la mer Noire et qui parlaient des langues indo-européennes ; une petite partie de ces populations s’est dirigée vers l’Inde, une autre partie a conquise l’Europe où ils ont créé plusieurs cultures (latine, grecque, germanique, celtique). Parmi ces peuples, les Celtes se sont établis en Gaule (un territoire qui comprend la France, la Belgique, l’Allemagne et le nord de l’Italie) entre 1600 et 1300 avant J.C. Ils parlaient une langue très proche de celle parlé en Irlande et en Galles, dans le Royaume-Uni ; c’était une langue parlée, répandue de manière orale, donc on n’a pas de témoignages écrits ; la seule chose qui nous a resté c’est l’archéologie (Stonehenge) et des inscriptions gauloises en caractères grecs qui incluent un calendrier et des contrats commerciaux Français pré archaïque (842-1000), Ancien français (1000-1346), Moyen français (1346-1492), français de la Renaissance (1492- 1634) L’ancien français se développe à partir des Serments de Strasbourg en 842 jusqu’à la peste noire du 1346. Il existait une langue française avec des différences géographiques, lexicales e structurales (les idiomes d’une même langue varient selon les individus) : la langue d’oïl au nord dominée par la langue barbare des Francs et la langue d’oc au sud dominée par la langue latine ; il existait aussi le francoprovençal à est comme enclave linguistique. L’ancien français était caractérisé par la richesse, la puissance spirituelle animée par la religion catholique omniprésente, et la beauté incarnée par des chefs-d’œuvre en divers genres (chansons de geste, romans en vers, poésie lyrique, jeux scéniques). Le lexique employé était le résultat d’une hybridation entre latin populaire des Gaules, fonds gaulois, apports germaniques, surtout franciques. Après la peste noire, il y a eu une période de renaissance de l’Europe qui a entraîné des changements linguistiques. Le moyen français se développe à partir de 1346 jusqu’au 1500 environ. C’est une période intermédiaire entre l’ancien français et le français moderne. Le début de cette époque correspond à diverses mutations de la société : liquidation de la féodalité, développement d’une administration royale, apparition d’une bourgeoisie à rôle politique et économique. Cette période a été caractérisée par l’invention de l’imprimerie par Gutenberg entre 1455/1458 ; cette technique a été diffusée en Europe jusqu’à la fine du siècle et les livres ont contribué à changer la langue. La productivité relativement faible du français dans la formation de mots nouveaux, l’incite à emprunter sans réserve ; de plus, les procédés de création de la langue antique sont transférés au français, qui prend la place du latin dans de nombreux domaines. La graphie était très proche de la prononciation. En outre, la découverte de l’Amérique a entraîné un nouvel horizon culturel et linguistique (la Renaissance). Ces évènements ont déterminé des transformations linguistiques importantes : réglementation des articles, pas plus de cas pour la déclination, stabilisation de l’ordre de la phrase (ordre logique : sujet, verbe, complément), usage très vaste des prépositions pour les compléments, conjugaison des verbes. Parmi les désavantages, il n’y avait pas d’unité politique, donc pas d’unité linguistique qui a causé la présence des patois. À la Renaissance, on a des nouveautés linguistiques grâce à l’institution politique (le roi). Le roi prend conscience de la nécessité d’une lange partagée et compréhensive par tout le monde parce que le peuple ne connaissait pas le latin, mais seulement les patois. En 1539, avec l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, le roi impose la langue française de la cour (la langue française qui s’était normalisée autour de Paris) comme langue des documents de l’administration au lieu du latin ; c’est le triomphe de la volonté politique du monarque constructeur d’un absolutisme éclairé. De plus, le français « de Paris et du roi » attirait des locuteurs, des trouveurs, des écrivains, des puissants, en France (l’italien Brunetto Latini, maître de Dante, choisissait le français pour décrire le monde et célébrer les mœurs politiques de son pays) ; ceci pouvait susciter des jugements d’admiration pour la langue élue, de même que trouvères et romancier s’inquiétaient de leurs façons régionales de parler et d’écrire, et rêvaient la pureté du langage d’Île de France. À cette époque, on voit la naissance des premières grammaires et des premiers dictionnaires bilingues ou monolingue. En 1550, Louis Meigret a publié Tretté de la grammere françoeze, la première grammaire qui commence à se dégager des catégories latines. Le dictionnaire le plus important de l’époque était le Calepin, qui était un dictionnaire de 7 langues écrit par un Italien. Après, Robert Estienne a publié le dictionnaire latin-français en 1531 et français-latin en 1539 ; c’était un dictionnaire bilingue mais aussi monolingue parce qu’il donnait la définition en français des mots françaises. Le premier véritable dictionnaire monolingue est apparu en 1606 grâce à Jean Nicot ; mais ce dictionnaire avait une qualité mineure que celui d’Estienne parce Nicot a pris le dictionnaire d’Estienne, a éliminé la partie en latin et il a laissé la partie en français. À cette époque remontent aussi nombreux ouvrages : les arts poétiques pour donner des règles de poésie et de langue, œuvres de littérature et de linguistique qui concernaient des réflexions sur la langue et sur la traduction. En outre, en 1541, Calvin a publié sa traduction d’Institution de la religion chrétienne qui marque une avancée du français dans le domaine de la théologie, réservé jusque-là au latin ; c’est la période de la Réforme, dont les effets ont cassé l’unité de pensée de toute l’Europe occidentale en matière de discours intellectuel et théologique, jusqu’alors contrôlé par le catholicisme romain. En 1549, Joachim Du Bellay avait signé Deffence et Illustration de la langue françoise ; c’était une forme de combat pour l’honneur et pour la création poétique, et une forme de libération requise par rapport au latin. De toutes parts, une prise de conscience et un intérêt passionné visent le système de la langue française que l’on se contentait de faire exister ; l’intérêt pour cette langue se fixe sur sa variante durable et mieux contrôlée, l’écriture. Mais il y avait des problèmes d’orthographe parce qu’on désirait évoquer directement les sons du beaux parler royal, mais aussi retrouver le passé et produire des belles formes. Les auteurs ont proposé des solutions, mais il n’y a pas eu une solution unique jusqu’à la naissance de l’Académie français, fondé en 1634 par le cardinal Richelieu sous le pouvoir de Louis XIV. Le français classique est apparu au XVIIe siècle ; cette époque était caractérisée par une construction politique et symbolique impressionnante, la cour du Roi Soleil. Qualifier le français de cette époque de « classique » est une étrange aberration qui consiste à mythifier une tendance parmi dix autres (l’humanisme continué, le burlesque, le libertinage intellectuel, la préciosité, la galanterie …) et à instaurer fictivement un ordre. Cet ordre se fondait sur le bon usage, c’est-à- dire la langue des écrivains classiques grecques et latins qui était employée à la cour du Roi Soleil ; c’est une affaire de géographie et le parler d’un lieu est valorisé en fonction de faits historiques et de réputations. Le « bon usage » venait d’une élite morale, sociale, géographique, à l’intérieur de l’élite du pouvoir qu’abrite Versailles, monde d’ordre de luxe, à l’écart de la Ville, forcément impure. (Cour, noblesse / Ville, bourgeoise / Province, bourgeoise ou aristocratique). L’Académie française s’occupait de la rédaction du dictionnaire, de la grammaire et de la réglementation de l’orthographe. Le premier dictionnaire de l’Académie a été rédigé en ordre étymologique ; donc, seulement les savants pouvaient le consulter parce que l’étymologie se fondait sur le grec et le latin, connus par eux. La IIIème édition du dictionnaire de l’Académie, a été rédigé en ordre alphabétique pour permettre à tout le monde de le comprendre, même si le peuple parlait encore les patois et il y avait des lectures collectives. L’Académie française instaure un double principe, le visuel différent du phonétique, et fait de l’orthographe une autre langue, la seule valable symboliquement ; on impose l’écart maximum entre écriture et prononciation, en maintenant toutes les lettres étymologiques ou décoratives qui encombrent l’écrit, comme pour mieux manifester que la parole spontanée doit rester hors du français qui ne peut être non qu’écrit. Mais le lexique va son train : pendant que les régulateurs, au nom du bon goût, s’emploient à épurer, rejetant la volonté créatrice des gens de la Renaissance, les besoins nouveaux de la science et de la technique, qui explosent après 1650, produisent une inflation lexicale dans les champs du droit, des beaux-arts, de la musique, de l’économie ; le paradoxe est qu’on ressent l’impérieux besoin de nouvelles désignations quand les académiciens développent un vocabulaire « épuré ». L’institution s’en sort en inventant un clivage fictif et assez pervers entre « les mots du bel et bon usage » et le soi-disant « langages des arts techniques », que l’on continue d’appeler aujourd’hui « langage de spécialité », alors même qu’une bonne part de ces mots devient indispensable à la communauté entière. C’est l’origine des conflits artificiels, entre le Dictionnaire de l’Académie, voué au français pur, écartant la part maudite du vocabulaire, et le Dictionnaire universel de Furetière, entre le domaine de la signification, exploré par les dictionnaires de langue, et celui de la désignation, territoire de la terminologie et de l’encyclopédie. Donc, la langue française prend force et éclat, au-delà des étroits milieux que constituent la Cour, le pouvoir, les érudits, les écrivains, les intellectuels. Cependant, la symbiose entre pouvoir royal et clergé catholique conduit à proscrire tout schisme et même toute pensée indépendante. C’est dans ce cadre historique que les produits du langage français circulent par écrit et la lecture individuelle devient courante dans le milieu cultivé et mondain parce que les écrivains pratiquaient un style hyperbaroque, fait d’allégorie incessant, donc les ouvrages écrits s’adressaient à ceux et celles qui parlaient et comprenaient correctement le français. On peut dire que l’usage du français est restreint à la classe cultivée et l’assimilation linguistique est très partielle. En Europe, le français commence à être pratiqué, à l’écrit et même à l’oral, dans des lieux où les langues maternelles n’ont pas encore reçu le prestige symbolique que recherchent les aristocrates et les cours princières ; entre savants européens, le français est concurrencé par le latin et par les autres langue modernes, comme l’italien, l’espagnol, l’anglais et l’allemand. Chaque époque est liée à une image mentale et à une mythologie sur la langue : 1. Richesse de la langue française. C’est le mythe de la langue française qui existait à la Renaissance (XVIIe siècle baroque) avant la fondation de l’Académie française (XVIIe siècle anti baroque). À l’époque, la langue française était vide et pauvre parce que le peuple parlait les patois, tandis que les savants parlaient le latin ; donc on avait peu de mots pour décrire la réalité. Les seules qui ne semblaient pas souffrir de la pauvreté de leur idiome étaient les narrateurs populaires et les poètes, tendus vers les vertus d’une langue vulgaire commune qu’on pouvait et qu’il fallait rendre illustre, comme l’exprime Dante. Tandis que, il semble que les plus lettrés des francophones de la Renaissance, tous experts en latin, étaient beaucoup fasciné par le grec et lecteurs admiratifs des grands Italiens, Dante, Pétrarque, Boccace. Les solutions à cette pauvreté étaient la paraphrase (dire ou expliquer quelque chose par des mots différents), l’emprunt (un mot qu’une langue emprunte à une autre sans le traduire), le calque (le prêt d’un syntagme étranger, avec la traduction littéraire de ses éléments), la néologie (mots nouveaux). L’emprunt et le calque ont été les procédures les plus employée à l’époque de la Renaissance ; c’étaient des mots provenant de l’Italie, grâce aux rapports politiques entre les deux réalités (par Catherine de Médicis), et concernant les domaines militaire, théâtrale, gastronomique, artistique, et politique de la cour. En même temps, François Rabelais a été le néologiste le plus important de l’époque ; il appliquait des techniques classiques à des mots connus pour créer des mots nouveaux. De cette façon, la langue française s’enrichît sans limite de nombreuses nuances (infinies). À l’époque, on affirmait aussi que toute langue est plus ou moins riche qu’une autre selon les circonstances et les sujets et que toutes doivent emprunter aux autres. En revanche, un humaniste traducteur affirmait que les traductions, faites du latin au vulgaire pour les ignorants des langues anciennes, fournissent aux savants la preuve que leur langue vulgaire n’est point du tout si pauvre qu’elle ne puisse bien se mettre en place, comme feraient le grecque et le latin. Cependant, Étienne Dolet, qui publiait traités et traductions en français, doit confesser les insuffisances de la langue maternelle pour rendre la brièveté du mot et de la phrase latine. L’enrichissement et l’abondance ont alors deux sens, que certains savent distinguer : d’une part, un stock de signes lexicaux capable de refléter l’évolution de la société ; de l’autre, un maniement plus libre de la grammaire-lexique, mise au service de nombreuses finalités, tant pratiques qu’esthétiques, tant théoriques que rhétoriques. (Encore au XIXe siècle, on oppose l’abondance désordonnée à la vraie richesse ; selon le critique littéraire Villemain, une langue bien faite est celle qui peut traduire toutes les nuances par la seule combinaison des termes qu’elle possède ; l’abondance des termes distincts est une pauvreté parce que chacun de ces réceptacle prestigieux pour les qualités symboliques, faites de clarté, de politesse, d’élégance, d’ordre, de raison, de pureté, jusqu’à la prétention à l’universalité. L’acception de « génie de la langue » est très vague, et on est passé de l’idée de caractère naturel de la langue à une notion de qualités du style, projetées fictivement sur la langue elle-même ou plutôt sur son image. Dans l’Encyclopédia, on dit que « ce qui se trouve universellement dans l’esprit de toutes les langues est distingué des différences qui tiennent au génie des peuples qui les parles ». Après, Condillac (philosophe, écrivain, académicien et économiste français du XVIIIe siècle) met en marche un mouvement dialectique qui part du génie des peuples, ou des nations, pour induire l’apparition d’un génie de la langue assuré par le secours des grands écrivains, c’est-à-dire l’usage supérieur de cette langue dans un discours génial. Le génie a donc besoin des génies parce que le pouvoir collectif ne peut s’exprimer que par une rencontre des pouvoirs créatifs individuels. Au XIXe siècle, l’idée du génie va se cliver en deux : d’une part, la genèse de la grammaticalité liée à la politisation de l’idée de génie ; de l’autre, l’affirmation du génie du peuple indispensable à l’existence d’un génie attribué à la langue de ce peuple. On doit observer comment les nations, ainsi que les individus, ont des idées qui leur sont propres et particulières, et comment le génie de leurs langues se forme de ces idées particulières. Les fondements des Lumières représentent le point de départ de la Révolution française qui mettra fin à la crise commencée en 1715 après la mort du Roi Soleil. À l’époque de la révolution française, l’encyclopédie de Diderot et D’Alembert représente un document très important pour la langue française. Il s’agit d’une période de passage entre antiquité et modernité parce qu’il fallait l’unité linguistique faite par la langue parlée pour atteindre le but de la construction d’un grand pays. En effet, les deux piliers idéologiques (unité linguistique et langue parlée) s’éloignaient du passé, de l’Ancien Régime (tout ce qu’il y avait en France au niveau institutionnel avant la Révolution). Le XVIII e siècle représente l’époque de triomphe du français en Europe comme représentation d’une gloire politique ; la langue française est élégante, claire et logique et est employé dans plusieurs domaines d’activité (les échanges savants, la diplomatie, le théâtre) en Europe germanique et slave et en Italie du Nord. Ces succès continentaux n’affectent pas les complexités et les variations des usages linguistiques. En effet, en France on assiste au problème de l’unité linguistique comme symbole de l’unité politique ; en 1792, l’abbé Grégoire s’occupait de la question linguistique par une enquête linguistique sur tout le territoire national ; l’enquête était basé sur un questionnaire écrit, mais le peuple ne savait ni lire ni écrire ; il fallait des intermédiaires qui savaient le faire (surtout les hommes), mais il y a eu des erreurs de transcription parce que l’intermédiaire pouvait mal comprendre ce qu’on lui dictait. L’abbé a décidé d’interdire les patois, mais les gens continuaient les parler chez eux. Grâce à la Révolution, une conscience nationale commence à être partagée par le peuple français. Dans l’immédiat, on ne pouvait rien faire parce que Napoléon était engagé militairement et il permettait au peuple de parler patois. En outre, à la fin du siècle, la chute de Napoléon cause l’affaiblissement de l’universalité de la langue française. Mais, grâce au Congrès de Vienne, les Bourbons ont apporté des changements. En 1831, la monarchie de Juillet a été proclamée avec le roi Louis Philippe d’Orléans. Le ministre Louis Guizot impose la formation obligatoire des enseignants des écoles publiques et privées en langue française nationale dans le but de former les formateurs pour diffuser la langue unitaire. Pourtant, l’école n’était pas encore obligatoire, même si la formation des enseignant l’était. Sous la III e République (de 1870 grâce à la Commune de Paris jusqu’en 1940 quand commence la Seconde Guerre Mondiale), par les lois (1881 – 1883) du ministre de l’éducation Jules Ferry, l’école élémentaire est devenue obligatoire sur tout le territoire national. Donc, les enfants commençaient à apprendre à lire, à écrire, à signer, mais pour peu de temps perce que personne ne les contrôlait et ils n’allaient pas à l’école pour aider les parents à la maison et ils continuaient parler patois chez eux. Le résultat ne fut pas une véritable unification linguistique. Au XIX e siècle , il y eu la naissance et la fondation des grandes maison d’éditions qui travaillent avec les dictionnaires (Larousse et Hachette) parce que la fondation des écoles nécessitait des livres et des dictionnaires. À cette époque, apparaît aussi le dictionnaire Émile Littré qui comprenait des citations littéraires comme exemples. Le dictionnaire Robert apparaît au XXe siècle. Au XX e siècle , dans l’entre-deux-guerres, on assiste à une véritable unification linguistique grâce aux contrôles de l’obligation scolaire : la France se rende compte du problème linguistique qui existait au niveau national parce que les soldats de différents régiments des différentes régions parlaient patois différents, et ils ne se comprenaient pas. L’école et la pression sociale ont donc imposé une forme d’écriture unique, gratuite et surtout obligatoire ; mais les techniques du XXI e siècle , Internet et le téléphone portable en tête, stimulent une fantaisie graphique qui n’est pas forcément fautive. Aujourd’hui, le français moderne est la 5e langue la plus parlée (274 millions de parlers), la 2e langue étrangère la plus apprise (125 millions d’apprenants) après l’anglais, la 3e langue des affaires, la 4e langue d’internet. C’est une langue parlée dans différentes parties de la planète comme conséquence de la colonisation. La première vague remonte à l’époque successive à la découverte de l’Amérique (1492) quand les Français sont arrivés en Québec, pénétrés dans le Canada, descendus dans les États-Unis jusqu’à la Louisiane ; dans la même période, on assiste à l’occupation des territoires orientales pour des buts commerciaux ; la France a perdu le contrôle sur ces territoires au XVIIIe à cause de la vente de Napoléon ; ces territoires parlent aujourd’hui le français comme langue officielle (au Canada, dans la région francophone du Québec avec capitale Montréal) ou comme patois (en Louisiane). La seconde vague remonte à l’apogée de l’Empire (1919-1946) quand les Français conquéraient plusieurs parties du monde dans le but de fonder un empire colonial ; la France a perdu le contrôle sur ces territoires au XXe siècle comme conséquence de la naissance des mouvements nationalistes portant à la décolonisation. Donc, le français est une lange présente sur les cinq continents comme langue maternelle e officielle (France métropolitaine et Monaco), comme langue maternelle avec d’autres langues (en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, en Val d’Aoste, au Canada français, dans les îles de Saint- Pierre-et-Miquelon), comme langue officielle ou langue d’usage où en famille on parle patois (dans les DROM, dans l’Afrique noire, au Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie), comme langue seconde obligatoire à l’école comme première langue étrangère (dans les pays de la péninsule indochinoise), comme langue internationale plus ou moins privilégiée (au Vatican, en Egypte, en Russie). On peut distinguer le français (parlé en France métropolitaine, sur la base du français de l’Académie) et les français (parlés dans le monde avec des structures locales). Avec l’expression Monde francophone on fait référence au français parlé dans le monde. Le mot francophonie ne devrait évoquer que la notion de « parole française », tandis que ce mot a été transformé en institution ; c’est une question linguistique et culturelle. La naissance de ce terme est attribuée à Onésime Reclus, dans son ouvrage France, Algérie et colonies paru en 1886 chez Hachette ; il désignait comme « francophones » l’ensemble des locuteurs de langue française à une période où la langue comme critère pour identifier des ensembles humains au-delà des confins nationaux était une nouveauté. Aujourd’hui c’est un mot polysémique : sens linguistique (celui qui parle français), sens géographique (l’ensemble des peuples dont la langue maternelle, officielle, administrative, de communication est le français), sens spirituel (le sentiment d’appartenir à une même communauté, partageant des valeurs communes), sens institutionnel (une communauté organisée de coopération). Il existe aussi des variantes orthographiques : francophonie (l’ensemble des peuples qui utilisent le français comme langue maternelle, officielle, de communication, d’enseignement) et Francophonie (les institutions de l’OIF). Les missions de l’Organisation Internationale de la Francophonie sont de développer la coopération, appuyer l’éducation et la recherche, promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique, la paix, la démocratie et les droits de l’homme ; le symbole de l’organisation est un cercle de cinq couleurs, les même que ceux des olympiades, représentant les cinq continents. Avant la fondation de l’OIF, les pays africains voulaient sortir de la colonisation de manière pacifiques sur la base du Commonwealth anglais (pas de colonies, mais une collaboration économie et culturelle) ; donc ils ont proposé la création d’une union politique entre les pays parlant français, qui devaient être sur le même niveau d’importance, mais ça a été un échec parce que la France se considérait un pays supérieur. En 2006, on a fondé l’OIF qui n’a pas de buts politiques et économiques, mais seulement un rôle linguistique, éducatif et de recherche. Aujourd’hui, il existe aussi des patois : le basque (Pyrénées), le breton (langue celtique > patois en Finistère – pointe extrême de la Bretagne), le catalan (région de Roussillon), l’occitan (antique langue d’oc > ensemble de plusieurs patois – béarnais Pyrénées, Provençal PACA, niçard Nice, gascon Bordeaux), corse (< italien), alsacien (< allemand), flamand (en Belgique et à Strasbourg), mosellan (< Francs). «   LE FRANÇAIS, HISTOIRE D’UN COMBAT   » - CLAUDE HAGÈGE Chapitre 8. Les luttes pour les langues régionales. En 1539, par l’Ordonnance de Villers- Cotterêts, François Ier affirmait la suprématie du français comme langue d’État. La monarchie absolue a poursuivi cette politique de francisation. De cette façon, on prône le principe de l’égalité en droit pour tous les citoyens et, en même temps, on niet le droit à la différence. Les régimes qui suivent la Révolution ont repris la même politique de primauté du français et l’ont imposé aussi en Belgique, dans la Rhénanie, en Italie du Nord et en Corse. En 1790, l’abbé Grégoire a organisé une enquête pour répandre la langue française et repousser les patois. Après, Jules Ferry a posé les bases durables de l’enseignement en France, en rendant l’instruction laïque, gratuite et obligatoire ; cette décision était guidée par le souci constant d’égalité entre les citoyens, donc l’usage du français fut imposé comme unique support du savoir. Dès 1870, les défenseurs des langues régionales s’organisent : un poète provençal crée une association ayant pour but la renaissance d’une véritable langue occitane commune et la constitution d’une orthographe aussi fidèle que possible à la prononciation de la langue dans sa variante provençale. En 1902, le ministre de l’Instruction publique exclut les langues régionales de l’école. Mais en 1941, un secrétaire d’État de Vichy autorise des cours facultatifs de basque, de breton, de flamand et d’occitan, en dehors du temps scolaire. En 1951, le socialiste Deixonne réussit à faire voter la loi qui porte son nom ; cette loi permet aux instituteurs de consacrer, chaque semaine, une heure d’enseignement de lecture et d’écriture du parler local. Dans les années 1980, la diffusion d’émissions dialectales commence à se généraliser. Pourtant, la France n’a pas encore ratifié la Charte européenne sur les langue régionales ou minoritaires, parce qu’elle est considérée comme une violation ouverte de l’Ordonnance de Villers-Cotterêts. Encore aujourd’hui, il existe, en France, quarte langue dont l’usage s’est conservé. Le basque est la langue la plus ancienne en France parce qu’elle était parlée avant l’arrive des Indo- Européens ; aujourd’hui, elle est encore parlée dans une partie des Pyrénées-Atlantiques et surtout au nord de l’Espagne. Le breton appartient à la famille celtique et il est encore parlé dans la partie extrême de la Bretagne ; il existe actuellement un enseignement de licence et un Certificat d’aptitude pédagogique à l’enseignement secondaire, mais il y a un décalage entre le breton des universitaires et celui des bretonnants de naissance. Le catalan est parlé en Espagne, dans la zone de Barcelone et de Valence ; du côté français, il n’est parlé que dans le Roussillon. de mots, mais elle véhicule pour les parlants la vision de la réalité qui les entoure ; il s’agit d’une réalité unique, analysée de perspectives différentes, qui engage une interprétation. Mais, une discipline se donnant la langue comme objet d’étude autonome n’apparaît qu’en 1916, quand après la mort de Ferdinand de Saussure on publie son œuvre Cours de linguistique générale : on met en évidence la duplicité de la langue (langue écrite et orale vs contenu de la langue / forme vs contenu / signifiant et signifié). Ensuite, le linguiste russe Roman Jakobson développe la théorie de la communication et fait une réflexion sur 3 typologies de traduction : la traduction intralinguale ou reformulation (à l’intérieur d’une même langue), la traduction interlinguale ou traduction proprement dite (entre deux langues), la traduction intersémiotique (l’interprétation des signes linguistiques au moyen de systèmes de signes non linguistiques). De cette façon, il donne à la traduction une valeur primordiale et considère les sens d’un mot comme sa traduction par un signe qui peut lui être substitué. La théorie fondatrice de la traduction a été développée par Vinay et Darbelnet en 1958 dans l’œuvre « stylistique comparée du français et de l’anglais ». Ils ont théorisé 7 opérations de traduction, dont 3 sont des équivalences directes (la transcription ou emprunt, le calque, la traduction littérale ou traduction mot à mot) et 4 sont des équivalences indirectes (la transcription ou transposition – partie du discours par une autre –, la modulation libre ou obligatoire – points de vue différents –, l’équivalence – aucune correspondance linguistique mais même résultat –, l’adaptation – situation inconnue pour le texte d’arrivée rendue par une situation analogue). Ils définissent l’unité de traduction comme « le plus petit segment de l’énoncé dont la cohésion des signes est telle qu’ils ne doivent pas être traduits séparément ». 2. Histoire de la traduction. Dans la tradition occidentale, on distingue généralement une double origine à la problématique de la traduction – les textes religieux et les textes littéraires – qui s’incarne en réalité au travers d’une seule langue – le latin. Saint Jérôme distinguait les textes religieux des textes profanes. Selon lui, seule la traduction littérale était en mesure de ne pas altérer les textes sacrés, mais il rejetait une traduction strictement littérale ; en effet, il partageait le principe cicéronien de ne pas traduire un mot par un mot, mais une idée par une idée. Cicéron distinguait deux formes de traduction : l’« interprète » (la traduction proprement dite) et l’« orateur » (l’adaptation) ; la traduction de l’époque était orale, faite par les orateurs par l’art de la rhétorique ; on ne parlait pas de traduction, ma d’imitation (traduction/création) parce qu’on imitait un texte nouveau, sans être fidèle au texte originaire. Le terme « adaptation » présuppose une langue littéraire pleinement constituée ; ce n’était pas le cas du latin, bien qu’il soit devenu la langue dominante au sein de l’Empire au détriment du grec. Au contraire, à la Renaissance, c’est le latin qui est supplanté par les langues vernaculaires. À ce propos, en 1549, Joachim du Bellay publie un traité de défense de la langue française (rhétorique – art poétique) qui reprend les principes cicéroniens : l’imitation des Anciens ne doit pas être servile, elle doit se faire au service de la langue française qui, par le biais de la traduction, a fait des emprunts massifs aux langues étrangers ; la traduction littérale est importante mais on doit aussi interpréter le sens. À l’époque, en Angleterre, le français jouit d'un prestige comparable à celui du latin et du grec : le français était le passe-partout qui a permis aux classiques de pénétrer dans la langue et la littérature de l'Angleterre. En 1540, Étienne Dolet publie le traité « la manière de bien traduire d’une langue à l’autre » ; c’est le premier à dire des règles pour la traduction qui sont devenues des piliers pour les traducteurs : bien connaitre la langue de départ et d’arrivée, comprendre le texte à traduire avant de le traduire, pas de traduction littéraire. La fidélité n'est pas suffisante. Il est indispensable de lui adjoindre beauté, sans laquelle la traduction se condamnerait à sortir des belles-lettres. Les frontières entre imitation, traduction et adaptation varient selon les époques : le terme « plagiat » ne devient péjoratif qu'au XVIII siècle, c'est-à-dire au moment où l'originalité devient une valeur littéraire. Les XVII et XVIII siècles mettront les considérations esthétiques au premier plan en matière de traduction. En France, en 1934, l'Académie française est créée et Vaugelas définit ce que doit être le « bon usage » de la langue française (la langue de la cour) dans ses Remarques sur la langue française. Donc c'est l'époque des Belles Infidèles : ce sont des traductions qui, pour plaire et se conformer au goût et aux bienséances de l'époque, sont des versions « revues et corrigées » par des traducteurs conscients de la supériorité de leur langue et de leur jugement. Ils modifiaient les auteurs grecs et latins au goût du jour, pour obtenir une « belle traduction ». Ce procédé a été fortement critiqué car la traduction différait de l'original. En 1680, Dryden distingue trois formes de traduction : 1. Traduction littérale ou « métaphrase ». 2. Traduction proprement dite (s'attacher aux sens plutôt qu'aux mots) 3. Imitation ou paraphrase (ne garder ni les mots ni le sens, mais cela exige de se substituer à l'original par la création de quelqu'un d'autre). À l’époque romantique (XVIIIe siècle), on a vu la naissance de la question de la valorisation de l’individualité, de l’appartenance du texte littéraire, et de l’originalité dans la création artistique : l’écrivain est considéré comme un génie étant différent des autres. Donc, on réfléchit sur la traduction : respecter le texte de départ pour respecter le génie de l’auteur. Goethe distingue un cycle de trois sortes de traduction : 1. Se limite à transmettre l'œuvre telle qu'elle est dans la langue originale 2. Présente l'œuvre de telle sorte qu'elle parait avoir été composée dans la langue de la culture réceptrice, donc la traduction vient se substituer à original 3. Synthèse des deux précédentes où la traduction n'est plus là au lieu de l'original, mais à sa propre place. La troisième est la meilleure selon Goethe, mais elle est celle qui rencontre le plus résistance entre le lecteur. Le XIXe siècle a été siècle de la traduction littérale. Le XXe siècle marque la victoire de l’esprit sur le littéralisme du siècle précèdent. 3. Théories de la traduction Le terme de traductologie, créé par le canadien Brian Harris, est apparu en 1972. Au XXe siècle (entre 1955 et 1980) la traduction s’est dotée d’une théorie propre, mais il en existe plusieurs. Sourciers et ciblistes. SL (source language) ou LD (langue de départ ou langue source). TL (target language) ou LA (langue d’arrivée ou langue cible). La traduction est donc une opération dynamique qui implique un mouvement de la LD à la LA. Pourtant il existe une prédilection différente des traducteurs pour le texte source ou le texte cible. Les sourciers privilégient le texte ou la culture source, dans le but de respecter absolument le texte de départ (textes littéraires). Les ciblistes privilégient le texte ou la culture cible, dans le but d’atteindre son efficacité (textes scientifiques et publicitaires) ; on doit supprimer les traces d’interférence de la langue maternelle (LD) sur la langue étrangère (LA) dans le but de laisser croire que le texte cible a été écrite dans la langue traductrice, créant ainsi l'illusion du « naturel » et de la « transparence » qui caractérise les traductions élégantes. En 1964, Nida distingue deux formes d’équivalence : l’équivalence formelle (forme, sourciers), qui consiste à rendre mécaniquement la forme de l’original, et l’équivalence dynamique (contenu, ciblistes), qui transforme le texte source de manière à produire le même effet dans la langue cible. Linguistique et traduction. L'apport de la linguistique à la théorie de la traduction est considérable. La traduction devient un domaine relevant de la linguistique générale. C'est ainsi qu'il faut comprendre le titre de l'ouvrage publié en 1965 par Jhon Catford : A Linguistic Theory of Translation – an essay in applied linguistics. Selon Catford la traduction est affaire de langage et la linguistique traite du langage, donc la traduction est l'objet de la linguistique. En 1964, Eugène Nida publie Toward a Science of Translation et il approfondit la question de la grammaire : la traduction se fonde sur la linguistique mais aussi sur l’organisation grammaticale des phrases. Très vite, cependant, une telle prééminence accordée à la linguistique est vivement contestée par les traducteurs eux-mêmes, en particulier de textes littéraires. Edmond Cary en est le porte-parole ; selon lui, la traduction littéraire n’est pas une opération linguistique, c’est une opération littéraire. Vinay et Darbelnet affirment que la traduction est une discipline exacte, possédant ses techniques et ses problèmes particuliers. Le linguiste Georges Mounain, en 1963, dans Les Problèmes théoriques de la traduction, opère la synthèse des deux points de vue et affirme que la traduction est un art fondé sur une science et une opération linguistique aussi bien que littéraire. C'est grâce à la linguistique que sont apparue les premières descriptions détaillées d'opérations auxquelles procèdent les traducteurs. Au XXe siècle, la situation change radicalement : l’essor de la linguistique offre aux théoriciens de la traduction de puissants instruments d'analyse. Les premiers manuels de traduction font leur apparition. Le premier est Stylistique comparée du français et de l'allemand, de Malblanc et après on a Stylistique comparée de l’anglais et du français de Vinay et Darbelnet. La méthode suivie est inductive   : la théorie seule ne suffit pas, il faut partir des faits (on part des traductions effectuées par des traducteurs professionnels, que l’on compare avec les originaux afin d’étudier les transformations effectuées). D’abord descriptive, la théorie de la traduction se fait alors explicative. Poétique de la traduction. En 1975, George Steiner affirme que la traduction ne saurait se réduire à la seule dimension linguistique. En 1973, Henri Meschonnic affirme que la théorie de la traduction n'est donc pas une linguistique appliquée, mais un champ nouveau dans la théorie et la pratique de la littérature ; son importance épistémologique consiste dans sa contribution à une pratique théorique de l'homogénéité entre signifiant et signifié propre à cette pratique sociale qu'est l'écriture. La réflexion sur la traduction amène à une vision dominante qui tend à considérer tout texte traduit imparfait par nature ; le défaut majeur est celui de sa secondarité, parce que la traduction n’est pas l’original et est moins que l’orginal. Le premier qui a synthétisé cette idée est George Mounin : si par traduction, on entend le passage de l'original sans aucune transformation d'une langue à une autre, il conclure à l'impossibilité même de traduire. Cette théorie se fonde sur la problématique de l’objection préjudicielle (jamais on n’arrive à bien traduire un texte autre que l’original). Henri Menschonnic reprend la distinction entre sourciers et ciblistes pour l'abolir : la traduction purement sourcière aboutit au calque qui mène à la distorsion linguistique ; la traduction cibliste crée l’illusion du naturel et de la transparence. En 1968, le traducteur Marc Chapiro adopte un point de vue « cibliste » et il se demande : que faire quand la phrase est longue et lourde pleine de répétition, complètement privée d'harmonie ? ». La première solution consiste à supprimer de telles lourdeur, l'autre solution consiste à les maintenir. Mais le traducteur doit rendre fidèlement tout ce qu'il y est écrit, même les répétitions. Par exemple dans les cas de Dostoïevski, les répétitions font partie de son style, en rupture avec les canons de l'écriture élégante de son temps. Dans le cas de la traduction poétique la traduction-recréation est la meilleure, car elle recrée l'ensemble, tout en conservant la structure de l'original. Les dichotomies traditionnelles opposant lettre et esprit, forme et contenu, style et sens, original et traduction, auteur et traducteur, renvoie à une vision dualiste, mais les deux aspects sont indissociables. Critique des traductions. Antoine Berman dit que les traductions ne doivent pas être l’objet d'une critique négative, mais également d'une critique positive. Les traductions sont des versions à part entière de l’œuvre dont elles dérivent, l'original n'est plus qu'une version, primordiale, parmi d’autres. La traduction présuppose la présence d’un traducteur qui est déterminé par trois facteurs : sa position traductive (la manière dont il conçoit l’activité de la traduction) ; son projet de traduction, qui établira la manière dont il traduit ; son horizon (l'ensemble des paramètres linguistiques, littéraires, culturels et historiques qui déterminent son sentir, son agir et son penser). 6. Les signes de la traduction. La troisième forme de traduction qui distinguait Jakobson est la traduction intersémiotique ; elle consiste en l'interprétation des signes linguistiques au moyen de systèmes de signes non linguistiques comme la musique, la danse, le cinéma ou la penture. Donc c'est un cas d’adaptation, non de traduction. La dimension intersemiotique est une donnée essentielle. Les signifiants eux-mêmes sont par nature polyvalents, les mots écrits sur une page sont des signifiant visuels, mais ils peuvent être traduits en signifiant auditifs par la parole, en gestes dans le langage des signes, en signifiants tactiles dans l'alphabet braille. Cette faculté d'autotraduction des signes semble si naturelle qu'on y fait rarement attention dans la vie courante. La science des signes est la sémiotique (séméiotique selon Pierce, sémiologie selon Saussure). Wolton fait une distinction de trois mondialisations : la première coïncide avec la création de l'ONU à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale dans le but de garantir un ordre international respectueux de nations et des cultures ; la deuxième est celle de l’extension planétaire de l'économie de marché ; la troisième n’est pas seulement politique ou économique, mais aussi culturelle. Donc, la traduction est inséparable de ces trois mondialisations. Les besoins en traduction croissant de manière exponentielle et on ne pourra jamais par définition former suffisamment de spécialistes pour y faire face. L'exemple de l'Union européenne le démontre : le nombre de langues de travail est passé de quatre à onze ; dans une réunion, l'interprétation doit être assurée dans chacune de ces 11 langue et à partir de chacune d'elles, donc il faut couvrir 110 sens linguistiques dont les combinaisons aussi rares comme le grec-danois. On voit ainsi le gigantesque problème d'ordre technique et financier que pose l'élargissement sur le plan linguistique. La conclusion est facile à tirer : on est de plus en plus obligé de traduire soi-même sans faire appel à un spécialiste. La traduction automatique (TA) ou la traduction assistée par ordinateur (TAO) peut constituer une aide non indifférente, mais qui nécessite toujours d’une révision humaine parce que les langues ne constituent pas des instruments interchangeables mais elles sont au contraire au fondement même de l'identité. La dernière en date des mondialisations n'est donc plus seulement « intersémiotique » mais elle se conjugue en plusieurs langues. Les nouvelles technologies ont contracté l'espace et le temps, en multipliant le nombre des activités « à distance » et en créant un monde « virtuel ». Dans la Déclaration Universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle adoptée à Paris en 2001 on affirme que : « la liberté d'expression, le pluralisme des médias, le multilinguisme, l'égalité d'accès aux expressions artistiques, au savoir scientifique et technologique et la possibilité, pour toutes les cultures, d'être présentes dans les moyens d'expression et diffusion, sont les garants de la diversité culturelle ». La première condition de la diversité culturelle est la pluralité des langues, qui est une réalité politique fondamentale du monde contemporain. L'Unesco se donne pour objectif d'encourager la diversité linguistique à tous les niveaux de l'éducation, partout où c'est possible, et stimuler l'apprentissage du plurilinguisme des jeunes. La question des langues et donc des traductions, est donc plus que jamais un sujet mondial qui implique l'humanité entière. La traduction a une importance fondamentale parce que traduire signifie habiter dans la langue de l'étranger et donner hospitalité à cet étranger au cœur de sa propre langue. On peut dire qu'une langue n’est pas seulement un ensemble de mots, mais aussi une manière de penser, de rêver, d'imaginer, de voir le monde. On ne fait pas les mêmes associations d'idées, les mêmes constructions mentales, les mêmes raisonnements d'une langue à l'autre. «   LA TRADUCTION SPÉCIALISÉE   » - FEDERICA SCARPA 3. Caractéristiques générales de la traduction spécialisée et préparation à la traduction. La traduction est un art antique ; jusqu’aux années 1980, elle fut considérée comme une branche de la linguistique appliquée, à l’intérieur de la linguistique contrastive ; mais au début des années 1970, elle a commencé à se démarquer comme discipline autonome (la traductologie). Dans cette optique, la traduction est toujours considérée comme une activité fondamentalement linguistique, bien qu’elle comporte des éléments extraits d’autres sciences connexes et des secteurs disciplinaires qui font l’objet de la traduction. La traduction se fonde sur une stratégie : l’analyse approfondie par le traducteur sur les éléments linguistiques et extralinguistiques du texte. Il existe deux perspectives en traductologie : le premier paradigme est empreint d’essentialisme, car il considère la traduction comme une opération de transfert de signifiants objectifs et stables de la part du traducteur, lequel doit demeurer invisible ; le second paradigme est plutôt empreint de non-essentialisme du fait qu’il considère la traduction comme l’interprétation de signifiants intrinsèquement instables par le traducteur, lequel est forcément visible. La traduction est une opération linguistique de transcodage et de transfert fondée sur une approche qui peut être contrastive ; cette approche permet au traducteur d’identifier, donc de compenser, les déséquilibres imputables aux différences formelles entre les langues-cultures. La traduction est donc une opération de reformulation du texte d’une langue A en un autre texte d’une langue B, à l’issue de l’établissement d’une hiérarchie entre les différentes solutions qui se présente et en aval du choix de la solution le mieux adaptée à la situation de communication ; par conséquent, la langue n’est pas l’objectif final, mais seulement un instrument permettant la reformulation. La tradition de la traduction fait référence à la traduction littéraire ; il s’agit d’un texte ouvert, un fait non reproductible, qui entraîne plusieurs interprétations (le traducteur interprète pour traduire et le lecteur a besoin d’interpréter le texte pour le comprendre). Tandis que, dans la traduction spécialisée, le traducteur a une responsabilité : connaître son métier, annuler son rôle et créer une traduction sans interprétation parce que le domaine en question nécessite de précision ; le lecteur a confiance en lui et le manque de précision peut causer des dommages (les problèmes de traduction du texte littéraire sont à faible risque / les problèmes de traduction du texte spécialisé sont à risque élevé) ; il s’agit d’un texte fermé avec des informations pratiques et pas d’esthétique, qui n’a qu’une interprétation correcte ; c’est une traduction orientée et liée à des normes et à des conventions de rédaction plus ou moins rigides. La tradition considère la traduction spécialisée inférieure par rapport à celle littéraire parce que le traducteur n’a aucune noblesse, mais aujourd’hui, grâce à la globalisation, la traduction spécialisée a acquis importance (en 2006 en Europe, 99% des textes traduits provenaient des domaines technique, commercial, juridique, médical, administratif et scientifique). La traduction spécialisée est différente de la traduction littéraire, mais toutes les deux sont caractérisées par l’équivalence et la traduisibilité. La traduisibilité existe en relation à l’intraduisibilité. Tandis que le traducteur littéraire a des stratégies concernant la créativité pour traduire des textes qui apparemment sont intraduisibile, en traduction spécialisée, l’intraduisibilité n’existe qu’en deux cas : lorsque le texte de départ est mal écrit ou lorsqu’il présente les caractéristiques d’un texte poétique ; devant cette situation, on procède à une réécriture totale du texte original, puisque cette opération se révèle plus économique que l’amélioration du texte dans la langue d’arrivée. L’équivalence présuppose une équivalence linguistique et fonctionnelle entre le texte source et le texte cible. Il faut que le texte doive être compréhensible par le lecteur du texte cible, que la traduction aie une langue en usage comprenant lexique et structures, que le texte aie les mêmes éléments de contexte, la même organisation du texte de départ (paragraphes, photos, ponctuation), que le texte respecte les conditions de vérité (le contenu du texte source sans aucune omission). Il existe cinq types de relations entre les textes de départ et d’arrivée : l’équivalence dénotative (reposant sur des facteurs extralinguistiques, sur le contenu cognitif), l’équivalence connotative (fondée sur les modalité de formation du texte de départ), l’équivalence normative textuelle (basée sur les normes linguistiques et textuelles), l’équivalence pragmatique (en fonction du destinataire du texte d’arrivée) et l’équivalence formelle (fondée sur les caractéristiques superficielles et esthétiques du texte de départ). Étant donné le risque de contradiction entre ces types d’équivalence, il revient au traducteur d’établir une hiérarchie entre ceux-ci à partir du texte sur lequel ils seront mis en œuvre. L’équivalence dépend aussi du contexte qui peut être lexico-grammatical, discursif, situationnel et socioculturel ; à chacun de ces niveaux, le contexte fournit au traducteur l’environnement dans lequel il devient possible d’interpréter les différences de signification entre les équivalences possibles et de choisir la mieux adaptée. L’équivalence traductive peut donc être définie comme un concept dynamique, c’est-à-dire viser le degré de correspondance sémantique, fonctionnelle et socioculturelle le plus élevé possible entre les textes d’arrivée et de départ, dans le cadre d’une situation de communication à l’intérieur de laquelle se déroule l’activité de traduction. L’objectif du traducteur est de produire un texte ayant le même sens et la même fonction communicative que l’original, tout en tenant compte des filtres culturels : tout texte est fixé dans une culture et dans un contexte qui sont sujets à une médiation culturelle. Ainsi, l’interprétation de notre expérience du monde est influencée par les attentes découlant des schémas mentaux (frames ou cadres) que nous avons intériorisés et qui peuvent subir des modifications en réponse à de nouvelles expériences. On peut donc considérer la traduction comme une activité de médiation linguistique et socioculturelle orientée vers au moins un objectif de communication et ayant pour fonction de faire communiquer les membres de groupes linguistiques / culturels différente qui, autrement, auraient de la difficulté à le faire. Pourtant, le concept de culture est peu clair et utilisé selon différentes acceptions ; en traduction, on utilise son acception anthropologique signifiant « tous les aspects de la vie humaine socialement conditionnés ». Il est possible de comparer la culture à un iceberg, où les trois niveaux impliquent le mode d’intervention de la part du traducteur dans le texte d’arrivée. Le niveau émergeant de l’eau correspond au niveau visible dans la communication verbale ; c’est la culture technique et universelle où les textes contiennent de l’information explicite ayant une fonction référentielle transparente dont la compréhension n’est pas liée fermement à un contexte extralinguistique donné et, donc, que le traducteur peut transférer dans le texte d’arrivée de manière objective et sans grande difficulté. Le niveau semi-visible, immédiatement sous la ligne des eaux, correspond aux conventions (rituels, habitudes, façons de s’habiller et de parler) ; c’est la culture formelle qui concerne le registre, les normes et les conventions d’utilisation du langage lié à la culture ; ce niveau peut créer les malentendus cultures parce que on n’a pas tous les mêmes habitudes communicatives, verbales et gestuelles. Le niveau invisible est composé d’orientations culturelles (des préférences reposant sur les valeurs que les membres d’une culture donnée ont en commun en ce qui concerne la façon de voir certains aspects de la réalité objective – façon d’agir, de communiquer, de contrôler leur environnement, de considérer le temps et l’espace, leurs relations au pouvoir – et influent sur le comportement et les habitudes verbales de ce gens) ; c’est la culture informelle qu’on n’explique pas explicitement parce que l’on présuppose déjà connu par le destinataire ; on parle donc ici du niveau largement inconscient des valeurs liées au bagage culturel et aux croyances de chacun. Dans la traduction, le concept de norme désigne les règles observables dans le comportement normal des traducteurs, c’est-à-dire les tendances habituelles qui donnent lieu au choix de certaines stratégies en fonction d’une situation socioculturelle donnée. L’acquisition de l’ensemble de normes qui déterminent le comportement approprié dans une communauté donnée constitue la condition essentielle pour devenir traducteur au sein de la communauté en question. Le terme convention désigne une attente de type probabiliste qui offre au traducteur une option déterminée comme étant celle à privilégier étant donné les circonstances d’une situation de traduction donnée, tandis que le terme norme indique au traducteur une option déterminée comme étant celle qu’il doit choisir, car il s’agit de celle qui est généralement appropriée ou correcte dans les circonstances de la situation de traduction. Selon la situation, il peut arriver qu’une même stratégie soit considérée comme étant une norme ou une convention. De plus, le rapport entre le traducteur et le texte à traduire est réglé par quatre principes éthiques, qui uniquement à son ré-encodage dans la culture d’arrivée. Cette lecture a cinq objectifs principaux : comprendre le sens du texte dans son contexte socioculturel, repérer les caractéristiques intertextuelles et intratextuelles, reconnaître et évaluer les traits superficiels du texte, repérer les segments du texte qui poseront problèmes à l’étape de la reformulation, prévoir les stratégies les mieux adaptées à la résolution de ces problèmes. Le traducteur peut employer les corporas, une réalité lingustico-informatique finalisée à la recherche semiautomatique ; corpus comparables : traduction de textes originaux non traduits mais écrits directement dans la langue d’arrivée ; corpus parallèles : des textes traduits et leurs traductions ; corporas lexicaux (mots, générales) ou terminologique (termes, spécifiques) ; corporas syntactique (morceaux de texte). 6. La compétence traductionnelle. En plus de ses connaissances théoriques (son savoir) et des compétences techniques (son savoir-faire), le traducteur doit également disposer d’un savoir- être, aussi appelé compétence traductionnelle, c’est-à-dire de tout ce qu’il doit savoir ou apprendre pour exercer sa profession. Il est possible d’étudier la compétence traductionnelle à partir de la perspective de la traduction-opération, en cherchant à décrire les processus mentaux activés à certains niveaux de compétence, ou encore à partir de la perspective de la traduction- résultat, par la description et l’évaluation des traduction à partir des critères associés à différents niveaux de compétence. Les aspects principaux sont les stratégies de traduction utilisées par le traducteur, les dimensions de l’unité de traduction, le degré d’automatisme et les facteurs affectifs des processus de traduction, l’utilisation des sources documentaires, la visualisation et la créativité en traduction. La compétence traductionnelle consiste à apprendre les compétences permettant de produire un texte acceptable dans la langue d’arrivée, à partir d’un texte écrit dans une autre langue. En revanche, la compétence ce du traducteur comporte un processus décisionnel particulier qui devrait devenir automatique et qui consiste en deux compétences fondamentales : la capacité de créer une série de textes d’arrivée acceptable pour un même texte de départ ; la capacité de sélectionner une seule de ces variantes, rapidement et judicieusement, de la proposer comme remplacement au texte de départ pour un objectif et pour un destinataire bien précis. La compétence du traducteur est un ensemble de compétences et d’habiletés créatives fortement intuitives, complexes et socialement construite. La compétences traductionnelle est composée de trois composantes générales : une composante culturelle (la capacité de comprendre les deux langues de spécialité et la connaissance des normes et des conventions rhétoriques liées aux objectifs de communication visés), une composante procédurale (la capacité d’utiliser les outils informatiques d’aide à la traduction et la capacité de reformuler et de produire, pour un même texte de départ, plus d’une version dans la langue d’arrivée, parmi lesquelles le traducteur peut choisir celle qui sera la mieux adaptée à la situation communicative), une composante métacognitive (la capacité prospective, orientée vers le texte d’arrivée, permettant d’identifier les problèmes à l’étape de la lecture du texte de départ et de planifier les stratégies de traduction à mettre en œuvre à l’étape de la production ; la capacité rétrospective, orientée vers le texte de départ, permettant de juger et d’évaluer le produit de l’activité traductive de manière adéquate, en fonction de la complexité du mandat de traduction ; la capacité argumentative, associée à la capacité de discuter des choix de traduction avec d’autres traducteur, les réviseurs et les donneurs d’ouvrage). Il existe, donc, cinq compétences fondamentales. La compétence communicative dans au moins deux langues et cultures. C’est la compétence linguistique et culturelle ou bilingue et biculturelle. Il faut savoir communiquer (recevoir, envoyer, échanger des messages) dans deux langues et savoir repérer les problèmes de la traduction. Le traducteur doit, donc, posséder une double compétence : d’une part, la capacité de décoder correctement le texte de départ en comprenant le potentiel sémantique des choix posés à tous les niveaux linguistiques de la communauté discursive en question et, de l’autre, la capacité d’encoder correctement le message extrait du texte de départ en reformulant le même potentiel sémantique pour les destinataires du texte d’arrivée, en utilisant les moyens linguistiques nécessaires. Il doit aussi être capable de repérer les problèmes de traduction, c’est-à-dire de distinguer les codes linguistiques de départ et d’arrivée de façon à faire échec aux interférences possibles, ainsi que de formuler des hypothèses pour les résoudre. Dans la compétence de communication du traducteur, on inclut une véritable culture linguistique, qui doit être cultivée et augmentée tout au long de la carrière afin de composer correctement un texte en suivant les règles de la langue. En plus, le traducteur doit être capable d’établir un lien entre le texte et le contexte et de savoir en utiliser les résultats dans ses stratégies de traduction. Pour savoir travailler sur des textes et savoir maîtriser la force pragmatique des messages dans au moins deux langues, il faut également avoir une compétence (inter)culturelle, en raison des liens indissociables qui unissent la langue et la culture et l’activité traductive et le contexte socioculturel. Donc, il faut également connaître les normes et les conventions pragmatiques et sociolinguistiques nécessaires pour produire des actes de langage acceptables dans un contexte donné, les mécanismes de la cohérence et de la cohésion, les normes et les conventions qui régissent le transfert au niveau du genre textuel. La compétence de communication est surtout une compétence culturelle, c’est-à-dire qu’elle se manifeste par la capacité de la part du traducteur de prendre en considération les circonstances qui conditionnent le passage d’un texte d’un monde à un autre (la réception d’un texte dans la culture d’arrivée). Les professionnels sont appelés à faire davantage attention à l’acceptabilité communicative du texte d’arrivée qui, trop souvent, est sacrifiée à l’autel de la fidélité au texte de départ. Dans une situation de traduction habituelle, où l’on traduit de sa langue seconde vers sa langue maternelle, la compétence dans la langue de départ peut n’être que passive et peut donc être acquise à l’âge adulte, tandis que la compétence dans la langue d’arrivée est active et nécessite une maîtrise absolue de la part du traducteur et ne peut donc qu’être perfectionnée à l’âge adulte. La compétence productive comprend les habiletés pratiques et fonctionnelles associées à l’application des stratégies de traduction à l’étape de la reformulation visant à résoudre efficacement les problèmes de traduction repérés dans le texte d’arrivée ; la compétence de production comprend également la capacité de révision et d’évaluation de son propre travail et la capacité de planifier le projet de traduction. Il est clair qu’il faut que la compétence de production soit liée aux préoccupations relatives à la qualité de la traduction et aux délais de travail ; donc, la variable temps devient fondamentale, car les délais de production du texte doivent être aussi bref que possible. Pour être rapide dans l’exécution d’un mandat de traduction tout en produisant une traduction de qualité appropriée, le traducteur doit réussir à se donner la capacité d’utiliser des façons de résoudre les problèmes habituels de traduction ou de traiter les parties de texte à faible risque qui soient pour ainsi dire automatique. Grâce à ces procédures élémentaires, le traducteur pourra du même coup augmenter sa rapidité d’exécution des procédures complexes pour les passages à risque élevé du texte. Parmi les outils servant au traducteur à affirmer sa compétence de production et à le guider dans l’étape de reformulation, l’analyse linguistique contrastive est très importante : le traducteur peut partir de la comparaison des points de convergence et de divergence dans la structure des langues. La compétence disciplinaire vise la capacité de comprendre les deux langes de spécialité et, surtout, la connaissance tant des normes et des conventions rhétoriques et stylistiques habituellement associées aux genres spécialisés, que de la façon dont celles-ci sont utilisées en fonction des objectifs de communication. En plus, on associe à la compétence disciplinaire une compétence procédurale par laquelle il est possible de reproduire dans le texte d’arrivée les normes et les conventions de rédaction qui caractérisent les genres spécialisés dans la langue d’arrivée. La gestion de la terminologie est un des aspects les plus importants du travail du traducteur spécialisé. Les composantes du savoir nécessaire à la formation conceptuelle (la capacité d’apprendre des concepts et la terminologie qui y est associée dans un domaine spécialisé donné) et la compétence instrumentale (l’acquisition d’habiletés de recherche pratiques) sont réunies sous la compétence d’information. Il faut que le traducteur possède le savoir spécialisé lui permettant de comprendre l’information parfois très technique dans le texte de départ e de la réexprimer de façon appropriée dans le texte d’arrivée. Il existe deux conceptions opposées : la position cognitiviste (selon laquelle la connaissance disciplinaire est un préalable essentiel à la communication spécialisée) et la position structuraliste (où l’on met l’accent sur l’indépendance de la composante linguistique et de la composante scientifique factuelle). Le traducteur spécialisé doit s’intéresser à la matière dont il traduit les textes. Une position plus partagée est celle du spécialiste traducteur, c’est-à-dire un spécialiste d’un secteur technicoscientifique donné qui entreprend en parallèle la profession de traducteur. Cela semblerait représenter l’avenue que choisissent également les organismes internationaux. Pourtant, les spécialistes qui se présentent à l’occasion comme traducteurs ne savent habituellement ni écrire de façon adéquate, ni encore moins traduire, et par conséquent devraient se limiter à offrir des services de consultation spécialisée en ce qui concerne les contenus de la traduction spécialisée. Une autre position est celle du traducteur spécialiste, selon laquelle une bonne traduction spécialisée destinée aux experts d’une discipline donnée dans la culture d’arrivée ne peut être produite que par un traducteur possédant une solide compétence tant linguistique que disciplinaire. On peut dire que le profil professionnel du traducteur de textes spécialisés est la figure du traducteur spécialisé qui n’est pas spécialiste d’un domaine technicoscientifique en particulier, mais il est plutôt l’observateur participant des modalités de communication internes à la communauté discursive spécialisée. La traduction d’un texte spécialisé est une opération allant bien au-delà de la connaissance des langues de départ et d’arrivée et comporte également la connaissance de la langue de spécialité du domaine dont traite le texte à traduire et la capacité de repérer rapidement et efficacement la documentation papier ou électronique nécessaire à la traduction. On nie la possibilité que le profil du traducteur technique professionnel (spécialisé dans plus d’un domaine) puisse exister dans un monde qui ne cesse de multiplier les domaines de spécialité et les technologies. Par conséquent, le programme d’étude du traducteur spécialisé devrait offrir une formation interdisciplinaire très variée au cours de laquelle l’apprenant apprend non une spécialisation, mais plutôt comment se spécialiser et mettre ses connaissances à niveau dans ses domaines de travail. C’est une approche généraliste à la didactique de la traduction spécialisée ; ce cours de formation inclue une partie théorique (comprenant l’enseignement des fondements de la terminologie et des disciplines spécialisées, pour donner aux apprenants au moins une idée des domaines dans lesquels ils pourraient un jour être appelés à traduire) et une partie pratique (portant sur les ressources informatiques servant à la gestion de la terminologie et la recherche à partir de corpus textuels). La compétence théorique et méthodologique est la capacité du traducteur de réfléchir sur l’activité traduisante et de la décrire, c’est-à-dire de sa connaissance de la théorie et de la méthodologie à la base des choix de traduction qui définissent la qualité d’une traduction et contribuent au développement de stratégies d’apprentissage transférables. Les meilleurs modèles théoriques sont ceux qui sont directement pertinents pour la pratique traductive et utiles à la formation des traducteurs. La compétence professionnelle est une compétence reposant sur deux types de connaissances : la première est la capacité du traducteur de repérer et d’utiliser les ressources terminologiques de manière efficace, et d’utiliser les outils d’aide à la traduction, tandis que la seconda est formée par la connaissance des pratiques professionnelles et du code de déontologie de la profession. La compétence professionnelle comprend également la professionnalité du traducteur, c’est-à-dire sa capacité à travailler à l’intérieur de contraintes sociales et éthiques imposées par la situation de traduction et qui touchent les normes professionnelles (savoir gérer les rapports avec les donneurs d’ouvrage et les experts en la matière et savoir évaluer sa propre capacité à mener à terme un travail en suivant les directives du donneur d’ouvrage et en respectant les échéanciers. publié le Dictionnaire universel de la langue française qui privilégiait le nombre des mots pour offrir la langue dans sa plus large étendue ; les nouvelles éditions du dictionnaire ont ajouté la prononciation de chaque mot et un classement chronologique des exemples pour mieux illustrer l’histoire des mots. Au XIXe siècle, Littré et Larousse ont publié leurs premiers dictionnaires et ils seront deux figures principales pour l’histoire de la lexicographie et des dictionnaires. Au XXe siècle, les petits dictionnaires en un volume ont connu un succès considérable, comme le Petit Larousse illustré ou le Petit Robert. La période entre 1950 et 1994 est appelé « demi-siècle d’or » et commence avec le premier fascicule du Dictionnaire alphabétique et analogique de Paul Robert. Après 1994, les dictionnaires sur support électronique (CD-rom et DVD-rom) apparaissent. En plus, le dictionnaire de l’Académie fut diffusé sur Internet afin d’être consulté par milliers de personnes. Devenus des outils mis à la disposition de tous, plus que jamais, les dictionnaires méritent d’être mieux connus dans leurs paramètres distinctifs, dans leurs méthodologies et dans leurs constituants. Au XIXe siècle, la linguistique est née comme mère de toutes les disciplines qui étudient une partie de la langue de manière spécifique : la syntaxe les structures et l’organisation de la langue, la grammaire étudie la fonction des mots dans l’ensemble, la lexicologie étudie les lexique (les mots). La lexicologie est une science de référence pour la création des dictionnaires par le biais de sous-disciplines : la lexicographie, la métalexicographie et la dictionnairique. En 1971, Jean et Claude Dubois ont publié Introduction à la lexicographie : le dictionnaire, comme démonstration du fait que la lexicographie était désormais devenue une discipline à part entière, inscrite dans la dynamique des sciences du langage. La lexicographique est une véritable recherche conduite sur les mots et leur recensement ; c’est l’étude de la nomenclature, la disposition des mots dans un dictionnaire. La métalexicographie est une discipline plus théorique à support de la lexicographie dont l’objectif est l’étude des types de dictionnaires de langue et des méthodes qui président à leur constitution. La dictionnairique est l’élaboration d’un dictionnaire en tant que produit offert à la vente (nombre de pages, le choix des caractères, la présentation typographique des articles, la présence d’images, le prix de vente). Le lexicographe a besoin du dictionnariste et le dictionnariste a besoin du lexicographe. En 1977, Alan Rey a publié Le lexique : images et modèles. Du dictionnaire à la lexicologie, dont l’objet était de démontrer que l’élaboration d’un dictionnaire de langue ne se résume pas à une science appliquée mais correspond à une pratique aux implications multiples, socioculturelles, idéologiques et didactiques. Dans un dictionnaire, il existe des choix pour classer les mots. Les classements sémantiques sont construits en partant des sens des mots et des rapprochements en découlant ; il s’agit de permettre à l’usager de trouver ou retrouver un mot précis en fonction d’une idée, de mieux percevoir les liens établis entre des mots sémantiquement proches ; c’est un classement instinctif, dont la consultation est très difficile (c’est pour ça que le classement alphabétique s’est imposé). Le classement sémantique peut être de quatre types : le classement synonymique (il regroupe autour d’un mot choisi pour l’idée commune représentée des mots de même nature grammaticale s’y rattachant par des traits de signification, suffisamment proches pour permettre la substitution de l’un à l’autre dans des contextes données ; la synonymie distinctive a pour objet d’étude pas de vraie synonymes, mais des mots qui ont des emplois spécifiques ; la synonymie cumulative a pour objet d’étude des vraie synonymes) ; le classement analogique (il rassemble des mots ayant au moins un trait de signification en commun ; il s’agit de champs lexicales) ; le classement méthodique (il correspond aux ouvrages dans lesquels les informations sont rassemblées en fonction de larges thèmes ou domaines d’expérience) ; le classement idéologique (il est lié à une perception philosophique de l’univers ; les mots y sont en effet classées par thèmes, en fonction d’un enchâssement de concepts généraux installés dans une vaste arborescence préalable qui guide le plan de l’ouvrage). Les classements formels sont fondés sur les caractéristiques formelles des mots et en existe trois types : le classement alphabétique (il est fondé sur l’aspect graphique des mots, donc la langue concernée doit bénéficier d’une graphie suffisamment stable ; c’est un ordre arbitraire et démocratiquement accepté ; en effet, le terme dictionnaire est devenue synonyme de classement alphabétique) ; le classement phonique (il part des formes sonores des mots qui sont reconstruite en utilisant l’alphabet phonétique international ; les dictionnaires phoniques sont des tentatives isolées) ; le classement étymologique (il rassemble les mots en fonction de leur radical et de leur origine ; les dictionnaires étymologiques sont très rares parce que l’étymologie des mots n’est connue que par une élite). Il existe des dictionnaires de nature différente : le dictionnaire monolingue (de définition où on trouve aussi l’étymologie latine, grecque, italienne, anglaise, arabe) et le dictionnaire bilingue (de traduction ; il faut l’utiliser avec un monolingue pour comprendre les différences entres les diverses traductions d’un même mot) ; le dictionnaire générale (il présente le lexique dans son ensemble - vocabulaire de base, mots de culture générale, vocabulaires spécialisés - en l’explicitant de manière générale, à l’aide de définitions, d’éventuels commentaires et d’exemples, sans privilégier un type d’information particulière, comme le Petit Robert) et le dictionnaire spécialisé (il examine un aspect particulier des mots, comme l’orthographe, l’homonymie, la synonymie, l’antonymie) ; le dictionnaire générale et l dictionnaire de spécialité (il comprend les termes d’un domaine spécifique, comme la culture francophone, et il peut être destiné à un public large ou à un public de spécialistes) ; le dictionnaire (c’est un recueil de mots et de leur définitions) et l’encyclopédie (c’est un recueil de connaissances ; il ne comprend pas tous les mots d’une langue et il présente la définition, des images et des approfondissements des mots d’un domaine choisi qui sont organisés dans un ordre alphabétique ou thématique) ; le dictionnaire de langue (il apporte les informations sur les mots en tant que tels - nature, genre grammatical, forme graphique et sonore, étymologie, divers sens, valeurs expressives, mode d’emploi, degré de spécialisation, appartenance à un registre donné, relation avec d’autres mots) et le dictionnaire encyclopédique (il apporte les informations sur le référant du mot - l’idée, l’être, l’objet représentés par le mot) ; le dictionnaire générale et le dictionnaire d’apprentissage (il présente les définitions et des stratégies pédagogiques parce qu’il est destiné aux apprenants de la langue - enfants et débutants) ; le dictionnaire sélectif (il sélectionne un certain nombre de mots en fonction de leur fréquence d’emploi, d’un registre donné, du public) et le dictionnaire extensif (il inclue la plupart des mots d’une langue, comme le Trésor de la langue française) ; le dictionnaire descriptif (il décrive la langue et son lexique en étant une sorte de miroir récapitulatif et neutre des usages écrits et oraux des mots) et le dictionnaire normatif prescriptif (il a pour mission de veiller au bon emploi, de guider les usagers en les conseillant un usage présenté comme la norme à respecter) ; le dictionnaire diachronique (une étude sur l’évolution temporal d’une langue) et le dictionnaire synchronique (une étude sur la langue à un moment donné) ; le dictionnaire de base (il est destiné à tous, sans mention particulière d’âge ou de projet didactique) et le dictionnaire d’apprentissage (il est destiné aux jeunes en cours d’études) ; le dictionnaire de langue générale (100000 mots) et le dictionnaire de culture générale (30000/40000 mots) ; le dictionnaire de décodage (l’opération qui permet d’interpréter un message grâce à la connaissance du code dans lequel le message a été composé) et le dictionnaire d’encodage (l’opération qui permet de composer un message en usant des mots qui conviennent le mieux et en suivant leurs règles de fonctionnement) ; le dictionnaire de l’institution (le Dictionnaire de l’Académie, le Trésor de la langue française, le dictionnaire des synonymes du CRISCO en ligne) et le dictionnaire de l’entreprise privée (Larousse, Le Robert) ; le dictionnaire en plusieurs volumes (un ouvrage dont l’édition s’est étendue sur plusieurs années, avec parfois plus de vingt ans entre la publication du premier et du dernier volume) et le dictionnaire en un volume (un ouvrage rédigé en quelques années, diffusé d’un seul coup et bénéficiant d’une révision générale avant sa publication) ; le dictionnaire en papier (du volume, l’antique bande de papyrus de plusieurs mètres enroulée autour d’un bâtonnet, au codex, le livre composé de cahiers) et le dictionnaire informatique (CD-rom, DVD- rom, Internet). Un dictionnaire se distingue par une double structure. La macrostructure est la nomenclature : le choix d’un classement sémantique ou alphabétique, le choix de traiter les mots isolément ou de les regrouper en partant du mot qui constitue la souche des mots dérivés. Mais les variations/extensions représentent une problématique dans le choix de la nomenclature (les mots) : la variation diachronique (concerne le temps, des archaïsmes aux néologismes), la variation diatopique (concerne les espaces différents, des variantes régionales de l’Hexagone aux français standards de la francophonie), la variation diastratique (concerne les niveaux sociaux et les registres de langue - littéraire, soutenu, familier, populaire, vulgaire, argotique). La lemmatisation est une règle d’économie pratique qui ne choisit que l’infinitif d’un verbe à insérer dans la nomenclature. Le dégroupement homonymique est la création de plusieurs entrées pour des homonymes (même forme, sens différent). Le mot polysémique est un mot avec des emplois différents qui sont insérés dans une même entrée. La microstructure est la structure et l’organisation de chaque entrée. La transcription phonétique se base sur la prononciation de l’Île-de-France, mais aujourd’hui beaucoup de dictionnaires l’ont éliminée parce que pas tout le monde ne connait l’alphabet phonétique. L’étymologie est l’histoire du mot. La définition logique peut être hypospécifique (qui renvoie à une autre définition) ou hyperspécifique (du lexique de spécialité). Les définitions par équivalence synonymique ou antonymique. Les définitions par rattachement notionnel (oncle : le frère du père) ou morphologique (fertilisable : qui peut être fertilisé > proximité alphabétique avec le verbe fertiliser). Les définitions métalinguistiques évoquent la fonction du mot. Les définitions conventionnelles et naturelles. Le lexicographe doit choisir l’ordre des sens pour les mots polysémiques en fonction de la fréquence, en partant du sens général pour offrir ensuite les sens spécifiques, en considérant l’histoire du mot. Les exemples apparaissent à la fin de chaque sens pour présenter la diversité d’emplois du mot et pour éclairer les définitions ; les exemples forgés sont construits par le lexicographe ; les exemples cités sont extraits par le lexicographe de l’œuvre d’un auteur. Les synonymes et contraires ou le traduisant (dans les dictionnaires bilingues). Les marques de domaine ou de registre. Les illustrations représentent le signifiant du mot : monofigurale (un figure pour un référant) ou polyfigurale (plusieurs figures pour un référant), totale (dans son intégralité) ou partielle (seulement une partie), syntagmatique (dans son contexte) ou paradigmatique (sans contexte), scalaire (avec une légende) ou ascalaire (sans échelle), simple (seulement l’objet du référant) ou complexe (avec d’autres informations), anaphorique (un détail), terminologique (avec une nomenclature technique désignant les divers éléments). «   L’INTERCULTUREL   » - MADDALENA DE CARLO Au niveau historique, la notion de civilisation a été la première à apparaître ; elle vient d’un mot latin qui signifie « citoyen », c’est-à-dire « personne qui vit dans une société » ; donc, la civilisation concerne les habitudes de la vie sociale, où les gens ont des contacts. Ce mot s’est développé en 1492, à la suite de la découverte de l’Amérique qui a été un choc culturel parce que les nouvelles sociétés en Amérique étaient différentes que la société européenne. L’homme de l’époque était en crise parce qu’il ne savait pas quelle était la manière de vivre la plus correcte (américaine ou européenne). Tandis que, le mot culture est apparue à la fin du XVII siècle sans un sens spécifique. Son signifié remonte à l’époque romantique quand on fait coïncider la culture (pratiques sociales, linguistiques, religieuses, gastronomiques) avec un confine nationale. La civilisation est involontaire et on l’apprend dans la famille dès l’enfance (l’idée de famille ou la nécessité de prier) ; elle représente la structure de notre vie quotidienne et voyons, mais aussi de l’image que les autres se font de nous, de notre relation avec eux et de ce qu’ils représentent à nos yeux ; l’identité se fonde donc sur la dimension de la relation avec soi- même et sur la dimension de la relation avec les autres. De plus, les moyens de communication de masse ont sans doute favorisé une conscience stéréotypée de l’autre, car ils ont mis en relation de façon traumatique des univers jusqu’alors séparés. Afin de corriger une vision de l’autre considérée comme fausse, on doit rendre possible l’accès à des informations circonstanciées et à un schéma alternatif aux stéréotypes. «   LE TOURISME EN FRANCE   » - CLAUDE PEYROUTET Le tourisme durable. Le tourisme durable est un type de tourisme qu’on a développé pour faire face à la dégradation de certains sites. En 1995, la conférence de Lanzarote a établi les principes du tourisme durable et en 2004, le Comité de développement durable du tourisme de l’OMT a confirmé « un bon équilibre entre les aspects environnementaux, économiques et socioculturels du développement touristique » comme le principe fondamental de la durabilité. Chaque aspect a donné vie à un type de tourisme. Le tourisme responsable est aussi appelé tourisme éthique ; son objectif est de respecter le milieu socio-culturel et naturel de la communauté d’accueil ; à ce propos, l’OMT a publié un Code mondial d’éthique du tourisme. L’écotourisme se fonde sur la découverte et sur la préservation du milieu naturel, sur la notion d’éducation du touriste pour entraîner des bénéfices socioéconomiques aux communautés locales ; les lieux où on peut pratiquer l’écotourisme sont les parcs naturels (les parcs incluent deux espaces : le cœur du parc – où on doit protéger les espèces animales et végétales, les paysages et le patrimoine culturel – et l’aire d’adhésion – qui constitue le territoire entourant le parc ; plusieurs parcs développent des actions éducatives et de sensibilisation concernant la protection de la nature et la gestion des patrimoines), les réserves naturelles (c’est un outil de protection d’espaces, d’espèces et d’objets géologiques rares ; la cueillette, la pêche et la chasse sont interdites et il n’y a pas de possibilité d’hébergement) et les sites Unesco. Dans cette optique, en France il existe des écolabels touristiques : le Gîte Panda (c’est un label assigné aux hébergements touristiques généralement situés dans un parc naturel régional ou national, selon 3 critères : location dans un environnement naturel de qualité, respecte de l’écohabitat, gestion par des gens soucieuses de la préservation de l’environnement), l’Éco-gîte (c’est un label assigné aux hébergements touristiques qui respectent l’environnement par une gestion durable de l’eau et des déchets et par l’emploi d’énergies renouvelables et de matériaux locaux), le Flocon Vert (c’est un label qui garantit l’engagement durable des stations touristiques en montagne), Huttopia (c’est une chaîne de campings promouvant une façon de faire du camping dans le respect de l’environnement). Le tourisme équitable s’inspire des principes du commerce équitable : la population locale doit s’engager activement dans la gestion du projet touristique et les bénéfices socioéconomiques doivent être équitablement partagés. Le tourisme solidaire met en évidence la notion de solidarité dans la rencontre entre visiteurs et visités : le touriste peut agir à titre de bénévole, en contribuant à améliorer les conditions de vie des communautés locales (exemple : aider à construire des logements pour des sans-abris ou des réfugiés politiques). Le tourisme social vise à rendre effectif le droit aux vacances et l’accessibilité au tourisme à tout le monde, incluant non seulement les jeunes, les familles, les retraités, les handicapés, et les personnes aux revenus modestes, mais aussi les communautés d’accueil ; il existe des formes d’hébergement qui favorisent le tourisme social (les maisons familiales offrent des conditions d’hébergements proches de celles des hôtels à des prix réduits ; les auberges de jeunesse offrent un hébergement en dortoir et des services collectifs à bon marché ; certaines chambres d’hôtes et certains campings sont gérés par des associations) ; en outre, le label national Tourisme & Handicap indique les services touristiques capable d’accueillir des personnes en situation d’handicap auditif, mental, moteur et visuel. Le tourisme d’affaires. Le tourisme d’affaires comprend tous les déplacements entrepris dans le cadre de l’activité professionnelle. L’acronyme MICE (Meetings, Incentives, Conventions, Events) en représente la diversité : les meetings, les congrès, les conférences, les séminaires sont organisés régulièrement pour les secteurs médical, scientifiques et banquier ; les foires (générale : la Fiera del Levante à Bari) et les salons (spécifique : le salon du tourisme à Milan) sont organisés dans le but de présenter des produits et des services nouveaux aux acheteurs professionnelles et au grand public ; les incentives sont des voyages organisés par une entreprises pour récompenser les employés pour leur travail et les motiver à faire de leur mieux. Les touristes d’affaires sont principalement français ou européens et Paris est la première ville de congrès au monde. Ces voyageurs requièrent des infrastructures d’hébergement et de restauration, des équipements informatiques adaptés et modernes ; ils représentent un beau potentiel pour l’économie du pays accueillant parce qu’ils dépensent beaucoup plus qu’un vacancier moyen une fois sur place. Le tourisme de divertissement. Le tourisme de divertissement a pour but l’amusement et l’adrénaline ; les touristes sont des jeunes ou des familles avec des enfants. Les lieux d’activités ludiques ont toujours existé comme un ensemble de manèges, mais des années 1960 on a créé les parcs de loisirs qui incluent plusieurs réalités. Les zoos existent depuis la Révolution, mais il y a eu une évolution des animaux enfermés dans des cages, aux animaux en semi-liberté, aux animaux en liberté dans un cadre plus naturel où on peut faire des parcours en monorail et des safaris en voiture ou en bateau. Les parcs aquatiques offrent des infrastructures et des activités liées à la mer, comme des toboggans marins, des rivières à rapides et des piscines à vagues (exemple : Marineland sur la Côte d’Azur). Les parcs à thème ont un thème de base et unissent les structures d’hébergements aux structures récréatives ; en France il y en a beaucoup. Disneyland Paris est le premier parc de loisirs en France et se trouve dans la région Île-de- France, dans le département Seine-et-Marne ; les dessins animés sont le thème principal et il s’agit d’un parc hors-sol ; il inclue le Parc Disneyland, le Parc Walt Disney Studios, le Disney Village, huit hôtels à thème et une vaste sélection de plus de 50 restaurants. Le Futuroscope se trouve à Poitiers, dans la région Nouvelle Aquitaine ; il a 40 forces d’attractions spécialisées dans le secteur de l’image. Le Parc Astérix est un parc sur les Gaulois qui inclue 41 attractions qui sont partagés en 3 types : pour toute la famille, sensations fortes, petit Gaulois ; le parc se trouve dans la région Picardie. Le Puy du Fou brise les codes des parcs d’attractions classiques, avec son concept artistique unique et ses créations originales innovantes ; le parc se trouve dans la région Pays-de-la-Loire et inclue quatre villages d’époque : la cité médiévale, le village XVIIIème, le bourg 1900, le fort de l’an mil. Vulcania est un parc sur les volcans qui se trouve en Auvergne, une région  pleine de volcans éteints ; donc ce n’est pas un parc hors-sol parce qu’on a créé quelque chose où il n’y avait rien et on a valorisé le territoire avec la création d’un parc d’attraction qui permet à chacun de mieux comprendre le fonctionnement des volcans et de notre planète. Il existe d’autres attractions pour le tourisme de divertissement comme les parcs aventure, le saut en parachute ou le karting. Le tourisme culturel. Selon l’Organisation Mondial du Tourisme (OMT), « le tourisme culturel représente tous les mouvements de personnes motivés par des buts culturels ». Donc, le tourisme culturel fait référence aux voyageurs dont le voyage est motivé par la visite de musées, festivals, pèlerinages religieux, compétitions sportives, apprentissage d’une langue (vacances d’étude) ; mais il peut même inclure ceux qui veulent se reposer mais qui visitent au moins un monument sur leur lieu de vacances. Le tourisme culturel est un phénomène aux origines anciennes. Parmi ses prédécesseurs figurent anciennes voies de pèlerinage comme le Chemin de Saint-Jacques. Parmi ses ancêtres, on peut compter le Grand Tour ; c’était un long voyage par l’Europe continentale effectué par des jeunes et riches aristocrates européens dès le XVII siècle dans le but de perfectionner sa propre éducation ; d’habitude c’étaient des voyages qui commençaient et finissaient dans la même ville et dont la destination finale était l’Italie grâce à sa riche tradition artistique et culturelle. Aujourd’hui encore, l’Italie est la patrie mondiale du tourisme culturel. La France est l’une des plus grandes destinations culturelles du monde grâce à ses 31 sites culturels classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Malgré cela, le tourisme culturel ne représente que 8 à 20% des parts du marché touristique. Les cinq sites les plus visités sont : la Tour Eiffel (VII arrondissement ; elle a été construite en 1889 par l’ingénieur Gustave Eiffel pour l’Exposition Universelle de Paris et pour le centenaire de la Révolution Française ; au début, les Français ne l’aimaient pas et l’appelaient « madame de fer », mais aujourd’hui elle est le symbole de Paris et de la France entière), le centre Georges Pompidou (IV arrondissement ; le Beaubourg a été construit par l’architecte italien Renzo Piano et inauguré en 1977 sous volonté du Président Georges Pompidou ; c’est un musée d’art moderne qui a la forme d’une usine et abrite une bibliothèque de lecture publique à accès libre ouverte jusqu’à 22 heures ; devant il y a un institut de recherche musicale, l’IRCAM), le château de Versailles (région Île-de-France ; il a été construit en 1682 sur la volonté de Louis XIV ; les rois y ont habité jusqu’en 1789, quand Louis XVI a été ramené à Paris par les révolutionnaires ; sa Galerie des Glaces a été le siège du Traité de Versailles signé en 1919 ; le parc du château est le plus typique et le plus parfait des « jardins à la française »), le musée d’Orsay (VII arrondissement ; ce musée était une gare qui reliait Pairs aux autres villes de l’ouest de la France, dont les noms sont encor écrits sur la façade du musée, et aujourd’hui, elle a été remplacée par la Gare de Montparnasse ; en 1986 la gare a été transformé en musée impressionniste par l’architecte italienne Gae Aulenti), le Mont Saint-Michel (région Normandie ; patrimoine mondiale de l’UNESCO ; c’est un îlot rocheux au large de la côte, relié à la terre ferme à marée basse, et constitué par les remparts, le village et l’abbaye gothique ; c’est le théâtre des plus fortes marées d’Europe). Le tourisme historique est une sous-catégorie du tourisme culturel et concerne les grands moments de l’histoire, qui ont une valeur symbolique. Le publique est composé par des adultes intéressés à l’histoire et par des enfants pendant des voyages scolaires. Le but principal est la mémoire parce qu’on ne doit pas faire les mêmes erreurs que dans le passé. En France, le ministère de la Défense, en lien avec les collectivités territoriales, les musées et les États étrangers concernés, assure l’entretien et la gestion d’un grand nombre de sites du tourisme historique et de la mémoire ; en 2004, le gouvernement a mise en ligne le site www.cheminsdememoire.gouv.fr. Les lieux historiques et de mémoire sont les cimetières nationaux où reposent les soldats, les anciens lieux de batailles (la ligne Maginot et les tranchées, les plages du débarquement de 1944 en Normandie, la ville d’Alésia lieu de la défaite de Vercingétorix), les musées (le musée de l’Armée des Invalides, voulu par Louis XIV pour accueillir les soldats blessés de ses campagnes militaire), les monuments commémoratifs (les mémoriaux de la Grande Guerre construits sur les champs de bataille, la sculpture en béton d’Émile Gilioli installé sur le plateau des Glières en hommage à la Résistance), les monuments historiques (l’Arc de Triomphe, au sommet des Champs-Élysées, sur la place à étoiles Charles De Gaulle, c’est un symbole du sentiment patriotique parce que Napoléon l’a fait construire en 1840 pour honorer les armées françaises), les palais nationaux (Versailles, région Île-de-France, département 77 Seine-et-Marne, construit en 1682 sur la volonté de Louis XIV, c’est un des symboles du « Roi Soleil » et les rois y habiteront jusqu’en 1789 quand Louis XVI est ramené à Paris par les révolutionnaires ; son parc est le plus typique et le plus parfait des « jardins à la française » ; parmi les parties les plus célèbres il y a la Galerie des Glaces qui a été le siège du Traité de Versailles), les maisons (la maison de Jeanne D’Arc à Domrémy, région Grand Est - elle était une jeune fille devenue une héroïne nationale grâce à son rôle centrale pendant la guerre de 100 ans : à l’âge de 13 ans, elle entend des voix célestes qui lui demandent de libérer le royaume occupé par les Anglais et d’installer le dauphine Charles VII sur le trône de France ; donc, elle a rassemblé une armée de soldats en libérant la ville d’Orléans pour conduire le En effet, le tourisme littoral peut être recoupé avec d’autres formes de tourisme, tels que le tourisme sportif grâce aux sports aquatiques, ou le tourisme de santé avec la thalassothérapie. Le tourisme rural. La tradition de la villégiature campagnarde remonte au XVIIe siècle, mais elle s’est développée de 1850. Le tourisme rural intérêt toute région rurale caractérisée par un climat agréable, par une végétation riche, par bois et par forêts, par paysages et villages pittoresques, par réserves et parcs naturels, par rivières et plans d’eau. Les touristes sont de deux types : les touristes à faibles revenus qui ont des liens avec le milieu rural et utilisent la maison des parents ou des amis ; le touriste appartenant aux catégories aisées. Les activités pratiquées par les deux types de touristes sont des activités sportives comme la baignade en rivière, le tennis, la pêche, la randonnée et le cyclotourisme, mais ils s’intéressent aussi aux manifestations de la culture locale comme les écomusées, les vieux villages et le folklore. L’hôtellerie rurale est en déclin, alors que l’hébergement chez l’habitant est en progrès sous des formes diverses comme les tables d’hôtes. Il existe aussi des aménagements spécifiques qui offrent un terrain de camping, un hôtel, une piscine et un terrain de sport. Le tourisme rural inclue l’agritourisme, une typologie de tourisme proche de l’agriculture qui se fonde sur les valeurs d’authenticité, de terroir et de patrimoine. Dans cette optique, il existe deux réseaux principaux : Accueil Paysan (c’est une fédération qui rassemble des paysans et des acteurs ruraux qui ajoutent à leur activité agricole un accueil touristique, pédagogique et social) et Bienvenue à la ferme (c’est le premier réseau de vente directe et d’accueil à la ferme qui, par le support des conseillers départementaux, aide les agriculteurs à mettre en place leur activité touristique et à garantir la qualité des produits et des services – les séjours, la restauration, les loisirs). Le tourisme fluvial. (Les fleuves se jettent dans la mer, tandis que les rivières ne se jettent pas dans la mer. En France il y a 5 fleuves : la Seine, la Garonne, la Loire, le Rhin et le Rhône). La France est le premier réseau navigable d’Europe : il y a 8 500 km de voies navigables sur un total de 18 000 km de voies d’eau. Les acteurs publics et privés ont construit six contrats de plan interrégionaux à l’échelle d’une voie fluviale (le Lot, la Meuse, La Loire, la Garonne, l’axe Rhône-Saône et la Vallée de la Seine), dans le but de moderniser les équipements fluviaux, d’élargir et de promouvoir l’offre touristique. Par ailleurs, l’établissement public Voies navigables de France (VNF), gestionnaire de 6700 km de voies navigables, multiplie les partenariats avec les collectivités et les acteurs privés du secteur pour faire émerger de nouveaux projets à vocation touristique. Parmi tous les canaux de France qui sont dédiés à la navigation de plaisance, le canal du Midi est le plus fréquenté (le canal du Midi est un canal de navigation français à bief de partage qui relie Toulouse à la mer Méditerranée depuis le XVIIe siècle ; à partir du XIXe siècle, le canal latéral à la Garonne, qui double la Garonne de Bordeaux à Toulouse, prolonge le canal du Midi pour fournir une voie navigable de l'Océan Atlantique à la mer Méditerranée : l'ensemble des deux canaux est dénommé « canal des Deux-Mers »). Les ports fluviaux, en tant qu’équipements d’accueil, disposent d’une capitainerie et offrent des services comme les sanitaires et l’accès aux fluides (eau, électricité, carburant). À côté de la navigation de plaisance, il existe d’autres activités complémentaires comme le nautisme (canoë-kayak), la baignade et le vélo. Aujourd’hui, la France possède de nouveaux types de bateaux, mieux équipés, plus spacieux et plus respectueux de l’environnement ; donc, on a beaucoup de types de bateau. Les bateaux promenade (bateaux-mouches à Paris ou à Lyon) (« day cruises » à Bordeaux) proposent à la clientèle des croisières sans hébergement, pouvant aller d’une heure pour une croisière simple, à une demi-journée pour les mini-croisières proposant le repas du soir ou le repas du midi ; l’activité des bateaux promenade se concentre principalement en région Île-de- France et plus particulièrement à Paris intra-muros ; toutefois, ce produit touristique tend à se généraliser dans toutes les grandes villes françaises traversées par des voies d’eau : Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rouen. Les paquebots fluviaux sont des bateaux proposant des croisières avec hébergement, qui peuvent transporter jusqu’à 200 passagers maximum ; de par leur taille, ils empruntent les voies d’eau à grand gabarit : les axes Rhin-Moselle, Seine-Oise, Rhône-Saône et la Garonne-Dordogne ; généralement organisé sur 7 jours, les paquebots fluviaux offrent l’avantage du confort à bord, des prestations de qualité (gastronomie, visites organisées et activités sportives à la demande), avec le plaisir de naviguer sur l’eau en toute tranquillité. Les péniches hôtels sont des bateaux à passagers proposant des croisières avec hébergement, dont la capacité en passagers est inférieure à 50 personnes ; les péniches hôtels ont fait leur apparition sur les voies d’eau hexagonales dans les années 1960 ; à l’origine, elles étaient d’anciennes péniches de commerce transformées pour l’accueil de passagers. Ce qui distingue la péniche hôtel du paquebot fluvial, indépendamment de la taille, c’est que la croisière ne représente pas son unique finalité, mais plutôt un moyen de découvrir une région dans tous ses aspects (gastronomie, activités sportives, visites des caves). À cette fin, chaque bateau a en permanence un moyen de transport collectif (minibus ou autocar) qui sert aux excursions quotidiennes et au support logistique. Les bateaux de location, aussi appelés coches de plaisance ou « house boat » sont des bateaux empruntant essentiellement les voies d’eau dont les qualités paysagères sont remarquables et qui sont dites “petit gabarit”. Ces bateaux sont mis en location par une société qui est alors appelée “noliseur” ou “loueur”. Le coche de plaisance concerné est dit “nolisé”. Le noliseur est alors détenteur d’un label, document qui lui permet de délivrer une carte de plaisance à une personne non titulaire d’un certificat de capacité afin de lui permettre de piloter un coche de plaisance. La plaisance privée est une activité nautique de loisirs qui s’effectue à bord d’un bateau motorisé habitable ou non, sur un fleuve, une rivière, un lac ou un canal. Ces pratiquants doivent être titulaires du permis de navigation intérieure. VNF, en partenariat avec deux loueurs nationaux (Nicols et Les Canalous), a décidé de lancer une expérimentation de deux bateaux de location électriques sur le canal de la Marne au Rhin et la Sarre. Le premier bateau baptisé “Sixto Green”, développé par la société Nicolas, est entré en service au mois d’avril 2018. Le second bateau baptisé “Péniche S”, développé par le groupe Les Canalous, navigue depuis le printemps 2019. Le tourisme montagnard. Le tourisme montagnard représente une partie importante de l’activité touristique française. La montagne attire grâce à ses éléments naturels qui ont des significations symboliques : la terre, représentée par les roches, renvoie à l’effort physique de l’homme et au triomphe de la volonté ; l’eau symbolise la pureté et le retour à l’origine ; l’air, loin de la pollution urbaine, est synonyme de santé ; le feu est exprimé par les volcans et par les étranges sources chaudes. En France, il existe deux types de montagnes : les montagnes anciennes de l’ère primaire (le Massif Central, le Massif Armoricain, les Vosges) sont caractérisées par des formes douces et arrondies et par des altitudes modérées ; les montagnes jeunes de l’ère tertiaire (les Alpes, les Pyrénées, le Jura) sont des reliefs vigoureux caractérisés par de fortes altitudes et par le phénomène de l’érosion. Le tourisme montagnard s’est développé comme tourisme d’hiver des années 1960 ; il s’agit d’un tourisme sportif qui inclue le ski et la randonnée à pied ou avec raquettes. Après, le tourisme d’été s’est développé ; il inclue plusieurs activités comme les excursions pédestres (tourisme scientifique d’observation de la faune et de la flore, donc de découverte du milieu naturel), les visites des villes de la vallée et la participation aux fêtes (tourisme culturel). Aujourd’hui, il existe aussi des stations thermales liées aux phénomènes volcaniques (tourisme de santé). Le tourisme de santé. Le tourisme de santé représente un secteur qui n’arrête pas d’augmenter depuis maintenant 10 ans. La France est le leader européen dans ce domaine grâce à ses stations thermales comme Vichy, Évian ou La Roche Posé ; il y a aussi la thalassothérapie, c’est-à-dire une cure faite avec l’eau de mer, pour laquelle il faut avoir une ordonnance (prescrizione medica). La plupart des curistes s’adressent directement aux centres pour réserver leur séjour, mais ceux qui veulent aller à l’étranger s’adressent aux agences de voyage. Le tourisme thermal. Le thermalisme est une activité qui existe dès l’Antiquité. Au XIXe siècle, les stations thermales française ont connu une période de triomphe non seulement grâce aux liaisons ferroviaires qui ont rendu ces stations accessibles, mais aussi grâce aux célébrités de l’époque qui les ont relancées comme prétexte aux divertissements mondains ; en effet, on voit la naissance de parcs, de théâtres, de casinos et d’hippodromes proche des stations thermales. Après, en 1950 les stations subissent une baisse de fréquentation parce que la Sécurité sociale avait imposé une fonction uniquement curative aux stations thermales, même si la médecine classique était plus efficace. Pendant les années 1990, on développe un thermalisme nouveaux orienté vers le bien-être et fondé sur la rupture avec le stress des métropoles et sur les vertus magiques de l’eau. Aujourd’hui, des acteurs publiques et privés sont engagés dans la promotion d’un thermalisme moderne. Le tourisme de détente. Le but est de se reposer, de se détendre, ou/et de dépenser. Les touristes sont des hommes d’affaires qui vont se détacher du quotidien pendant les week-ends. Les destinations sont des stations thermales (spa et massage), des cours de yoga, des centres commerciaux pour le shopping. Le tourisme artisanal et commercial. C’est un type de tourisme destiné à l’achat des produits artisanaux et des spécialités locales. Le tourisme créatif. Il s’agit de l’ensemble des pratiques touristiques fondées sur des pratiques amateurs, dans les univers de l’art, de l’artisanat et des savoir-faire qui permettent à un visiteur d’enrichir sa pratique ou sa maîtrise d’une discipline : ateliers de cuisine, stages de photographie, cours de danse, ateliers d’art numérique. «   LE MARKETING DU TOURISME   » - CHRISTINE PETR La mondialisation des pratiques touristiques a entraîné une concurrence accrue entre professionnels et une concurrence dehors du cadre des professionnels avec l’essor des plateformes de l’économie collaborative (Blablacar, AirBnB, Uber…) qui permettent aux particuliers de proposer des services aux touristes. Le consommateur d’aujourd’hui, habitué à partir en vacances et à voyager, a plus de possibilité techniques (Internet) pour construire lui- même son voyage et pour trouver des alternatives aux professionnels du secteur. Donc les acteurs du tourisme doivent intensifier leur démarche marketing, en mettant le consommateur au cœur de leur réflexion. 1. Donner envie de partir : la communication touristique. Il est important de stimuler l’imaginaire du voyage, en aidant l’aspirant voyageur à définir vers quels types de lieux et pour quels types de vacances il souhaite partir. Pour susciter l’envie de voyager, les campagnes publicitaires exploitent l’idéalisation de l’expérience des vacances et la symbolique des utopies vacancières. Il s’agit de faire référence aux émotions et aux interactions que l’individu peut espérer vivre au cours de ses vacances : les interactions au sein du groupe de vacanciers, les interactions avec la population d’accueil et les professionnels locaux du tourisme, les émotions vécues par l’individu. Il est aussi intéressant de jouer avec les mythes du voyageur : le mythe de l’ethnologue (les photos des visages dont la spécificité morphologique est la première preuve d’une différence culturelle avec le touriste) et le mythe de l’aventurier (le côté extrême des expériences à vivre). Pour aider le consommateur à comprendre le positionnement de l’offre et à le situer géographiquement, on peut exploiter les images caricaturales des destinations et de leurs habitants : des lieux qui font partie de l’imaginaire de la destination, les drapeaux, les emblèmes, la gastronomie locale, le physique et les valeurs et les comportements des habitants. Cependant, les stéréotypes doivent être utilisés avec précaution pour que les habitants se retrouvent dans les descriptions qui sont faites d’eux-mêmes. Pour optimiser les chances d’attirer l’attention du consommateur qui pense aux vacances, il faut savoir être présente sur Internet au moment de la recherche d’information (« search marketing ») et proposer des messages dont le format e la teneur sortent du lot ; l’ambition d’une campagne de 5. Faire réserver et acheter : la distribution touristique. Les voyagistes doivent aussi savoir proposer des offres qui décident le consommateur à acheter ; ils permettent l’accès aux stocks et autorisent les clients finaux à construire eux-mêmes leur combiné transport + logement. La logique multicanale consiste à offrir plusieurs moyens pour que le consommateur puisse entrer en contact avec le fournisseur (Internet – web site, réseaux sociaux – call center, agences physiques). Pour que l’agent de voyages puisse être un bon défenseur des produits qu’il vend, il doit tout d’abord être informé correctement des attributs et originalités de chaque offre ; il faut aussi le motiver à vendre certains produits plutôt que d’autres. «   IMMIGRATION ET POLITIQUE CULTURELLES   » - ESCAFRÉ DUBLET La question des cultures immigrées est apparue d’abord comme une question sociale parce que les politiques culturelles envers les immigrés n’ont pas toujours été mise en œuvre par le ministère de la Culture mais par l’administration des Affaire sociales. L’expression « cultures immigrées » indique les cultures nationales et régionales des pays quittés qui évoluent au contact de celle du pays d’accueil. En France, la notion de culture ne comprend pas seulement le sens anthropologique (la langue, la manière de vivre, les pratiques sociales), mais elle est aussi liée au sens artistique ; en effet, à sa création en 1959, le ministère de la Culture regroupait la direction des Arts et Lettres, du Théâtre et de la Musique, des Archives de France, de l’Architecture, et du Centre national de la cinématographie. Par conséquent, l’histoire du rapport entre immigration et politique culturelle est faite des tensions entre acception anthropologique et sens artistique de la culture des immigrés. ● 1959-1974 : Les cultures immigrées oubliées L’intérêt pour la dimension culturelle du processus d’intégration des immigrés est à chercher du côté du ministère des Affaires sociales, et pas du côté du ministère de la culture. À la création, en 1959, le ministère de la Culture (Charles De Gaulle, André Malraux) avait une double mission : l’accessibilité de la culture et la valorisation des œuvres d’art, avec le but de mettre en contact l’individu et « les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France » ; donc, il n’y avait aucune référence à la culture des immigrés. Cet « oubli » du ministère de la culture se fonde sur les principes fondamentaux de sa création. C’était un projet de démocratisation de la culture avec le but de franchir les barrières sociales, mais aussi géographiques, à une époque où musées, théâtres et salles de concert se concentraient dans la capitale. Donc, il s’agissait d’une « action culturelle » pour favoriser la diffusion de la culture en région. Ce changement d’approche dans les moyens de « rendre accessibles » les œuvres d’art au plus grand nombre a des implications importantes en ce qui concerne le sujet des cultures immigrées. Dans le nouvelles Maisons de la culture, ce sont toutes les cultures représentatives d’un groupe qui sont visées ; on s’adressait à l’universel et à ce qu’il y a de commun à l’ensemble de l’humanité. Dans cette perspective, il était difficile d’envisager la représentation de la singularité des cultures immigrées. Géré par le ministre André Malraux, le modèle culturel français a développé une confiance dans l’universalisme de l’art. Malgré tout ça, la France a souvent pris des œuvres de anciennes colonies sous prétexte qu’elles seront mieux appréciées en France que dans leur contexte d’origine. En même temps, le ministère des Affaires sociale a mise en place une politique d’aide sociale en direction des immigrés, à travers les financements du Fond d’action sociale ; elle comporte une dimension d’adaptation culturelle dans ses programmes, fondée sur l’idée que les immigrés doivent comprendre les codes culturels de la société française. Tandis que, les « Français musulmans d’Algérie » étaient aidés par le Fonds d’action sociale aux travailleurs musulmans en métropole. En 1945, un prêtre missionnaire, à son retour de Tunisie, fonde l’Amana (Aide morale aux Nord- Africains), qui reçoive le soutien du Fond d’action sociale pour mettre en place une politique d’adaptation culturelles. Mais, après l’indépendance de l’Algérie, les compétences du Fonds d’action sociale ont été étendues à tous les immigrés avec le but de construit un État social malgré la hausse de l’immigration. La politique d’accueil des immigrés mise en place par la Ve République concernait l’accueil dans les gares et les aéroports, l’accès aux informations, la perspective d’adaptation culturelle ● 1974-1981 : L’invention d’une politique culturelle adaptée Le premier choc pétrolier et la crise économique qui s’en suit ont entraîné des problèmes comme le chômage, le mal-logement et la précarité sociale. Par conséquence, le regard de la société sur les immigrés évolue, avec une intense politisation de la question. Lorsque le nouveau président Valéry Giscard d’Estaing arrive au pouvoir en 1974, un secrétariat d’État aux Travailleurs immigrés est créé ; son but était de mettre en place la « nouvelle politique d’immigration » qui était une « politique culturelle adaptée aux immigrés ». C’était une politique pour favoriser l’insertion des immigrés dans la société française par l’offre de travail, mais aussi pour favoriser le retour dans leur pays d’origine. Donc, en 1975, on a créé l’Office de promotion culturelle des immigrés qui était financé en majorité par le Fonds d’action sociale ; l’argent était employé pour la construction de logements, mais aussi pour les secteurs de l’information et de l’action culturelle. La première initiative de promotion culturelle immigrés est empreinte des logiques de la coopération culturelle française avec d’autres pays et de la démocratisation culturelle française. Malgré le manque des soutiens de l’administration, l’Office a atteint son objectif : une politique symbolique réparatrice, en direction des pays d’origine. Un exemple est Mosaïque, le programme culturel à destination de tous les immigrés, diffusé de 1976 à 1986, tous les dimanches matin, sur la troisième chaîne de télévision publique ; ce programme été conçu pour informer et divertir les immigrés présents en France dans leur langue d’origine. En suite, la dissolution de l’Office marquera un changement d’orientation de cette politique, avec une action plus tournée vers l’information et le recours aux médias. L’organisme qui lui succède est l’ICEI (Information, Communication et Immigration) qui définit les cultures immigrées comme une caractéristique anthropologique qui fait référence à la langue et aux traditions populaires d’un groupe. Le but de ce nouvel organisme était l’insertion sociale des immigrés articulée autour de la notion de rencontre Français-immigrés ; le trait spécifique de cette politique est d’insister sur la préparation au retour, à travers la valorisation des cultures d’origines. Malgré toutes ces activités, en 1970, un mouvement de travailleurs immigrés émerge, visant à dénoncer l’exploitation des travailleurs, à défendre les droits des immigrés et à revendiquer leur autonomie par rapport aux gouvernements des pays d’origine ; les militants ont recours aux moyens artistiques pour soutenir cette lutte. En 1975, ils ont organisé un Festival du théâtre qui regroupe seize troupes répartis par nationalité ; les pièces étaient jouées en langue étrangère et mettent en scène les conditions de vie des immigrés, les combats politiques menés dans les pays d’origine, et la complicité des États d’origine pour leur exploitation. Donc, la politique culturelle des années 1970 consiste à promouvoir les cultures d’origine des immigrés dans le but de compenser le tournant restrictif opéré par la politique d’immigration française. Cependant, cette politique présente deux inconvénients : premièrement, les cultures immigrées ne correspondent pas nécessairement aux cultures de leur pays d’origine ; deuxièmement, le contexte de limitation des flux migratoires lui donne une connotation séparatiste et exclusive. ● Depuis 1981 : Les politiques culturelles au service de l’intégration Le début des années 1980 voit l’émergence d’une lecture culturelle et non plus seulement sociale de l’immigration, parce que les enfants de parents immigrés, qui ont grandi en France, doivent se confronter avec le racisme. Donc, le Parti socialiste arrive au pouvoir avec un programme qui met la culture à l’honneur ; pendant que, le ministre Jack Lang introduit un élargissement du champ culturel en incluant différentes pratiques artistiques considérées jusque-là comme mineurs, mais aussi des cultures minoritaires, comme les cultures régionales ou les cultures immigrées. En 1982, on introduit la notion de pluralité des cultures et on déclare que le ministère de la Culture a pour vocation de « préserver le patrimoine culturel national, régional ou des divers groupes sociaux pour le profit commun de la collectivité tout entière ». De plus, en 1981, François Mitterrand est élu président de la République avec un programme qui s’intitule « changer la vie » et qui comporte des mesures importantes en ce qui concerne la vie des immigrés et leur vie culturelle en particulier. Ce droit à la différence rend possible la présence de formes d’expression étrangères sans redouter que la culture française y perde sa cohérence. Au niveau du ministère de la Culture, l’introduction du droit à la différence se traduit par la création d’un bureau des cultures minoritaires qui fonctionne de 1981 à 1986 ; il est initialement prévu pour soutenir les cultures régionales, mais on a après ajouté les cultures extraterritoriales et les cultures immigrés. En 1984, Jack Lang (ministre de la culture) inaugure l’exposition Les Enfants de l’Immigration au Centre Pompidou pour favoriser le lien entre l’action culturelle et la question d’immigration. Ensuite, l’organisme ICEI est transformé en Agence pour le développement des relations interculturelles (Adri). Donc, le changement politique de 1981 a introduit un cadre nouveau pour l’expression culturelle des immigrés, marqué par la possibilité de se regrouper en associations et par l’existence d’un dispositif administratif susceptible de les soutenir. En 1986, après les élections législatives gagnée par le Front National, le ministre de la Justice propose de modifier l’article 44 du Code de la nationalité pour permettre aux enfants nés en France de parent étrangers de devenir automatiquement français à la majorité. La création, en 1989, du Haut Conseil à l’intégration marque l’officialisation de la ligne politique de l’État français en matière d’immigration. L’intégration se présente comme la possibilité donnée aux immigrés de « vivre dans une société avec leurs différences, sans les exalter » ; mais, après la première affaire du foulard liée à la notion de laïcité, le Haut Conseil insiste sur le fait que les immigrés doivent accepter un certain nombre de règles. Les principes de la nouvelle politique culturelle visant à l’intégration sont : stimuler les dynamiques sociales en faisant participer les associations, favoriser les échanges entre les immigrés de différentes origines, développer la formation. Mais, cette fonction sociale donnée à l’action culturelle éloigne durablement l’immigration des préoccupations du ministère de la Culture. Pourtant, il est possible de retrouver la trace d’initiatives soutenues par le ministère au titre des cultures de l’immigration à travers son soutien à des projets labellisés « cultures urbaines » dans les années 1990. Cependant, la déclinaison de la thématique des « cultures urbaines » éloigne durablement le ministère de la Culture de la question spécifique de l’immigration. À la fin des années 1990, le Fonds d’action sociale se désinvestit de la politique d’action culturelle et se réoriente vers une politique de lutte contre les discriminations ; cette évolution se traduit par le passage d’une logique d’intégration à une logique de représentation du point de vue de la politique culturelle. Elle se concrétise dans deux domaines : la promotion de la diversité dans les médias, et la reconnaissance de la contribution des immigrés dans l’histoire nationale. En outre, à partir de 2007, est mise en place la commission Images de la diversité pour financier les projets audiovisuels ou cinématographes qui abordent les questions de diversité, d’immigration ou de discrimination. Dans les années suivantes, on voit se multiplier des initiatives locales pour la mémoire de l’immigration en région. Enfin, le ministère de la Culture investit autour de la création d’une Cité national de l’histoire de l’immigration ; son exposition permanente reflète été frais, souvent pluvieux) ; le climat continental (dans le reste du pays ; hiver très froid, été chaud) ; mais, dans l’ensemble, le climat français est tempéré. Le découpage départemental est le fait de la Révolution pour mieux répandre les informations de Paris à toute la nation. Trois principes ont guidé sa réalisation en 1790 : la taille des départements devait être semblable ; le chef-lieu devait être situé au centre, de telle sorte que l’on puisse s’y rendre à cheval en une journée de n’importe quel point du département ; les noms donnés aux départements devaient gommer les vieilles références historiques et provinciales et ce sont des noms de la géographie locale. Il existe 101 départements ; chaque département est marqué par un code de deux chiffres, sauf les départements d’outre-mer qui ont trois chiffres. Le découpage régional existe dans les faits depuis 1960. Des « circonscriptions d’action régionale » avaient été définies, selon des critères économiques, pour servir de cadre aux plans régionaux d’aménagement du territoire, mais qui n’avaient aucun pouvoir parce que les départements fonctionnaient bien. La loi du 2 mars 1982 a transformé la région, semple circonscription technique, en « collectivité territoriale » ayant un pouvoir autonome et exerçant des compétences jusqu’alors réservées à l’État. La réforme des Régions est entrée en vigueur le 1° janvier 2016. De 22 régions métropolitaines (21 + la Corse) et 4 départements d’Outre-mer il y a aujourd’hui 13 régions + 5 Départements/Régions d’Outre-mer. Les territoires de la France d’outre-mer étaient liés à la France pour des raisons coloniales. Jusqu’à très récemment ils étaient organisés en : DOM – Départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) ; ces départements étaient aussi des régions ; ils font partie de la République française et de l’Union européenne. TOM – Territoires d’outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna, Terres australes et antarctiques françaises – TAAF) ; ils font partie de la République française mais non de l’UE. Collectivités territoriales (Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte). En 2008 et en 2016, la France métropolitaine a donné aux territoires de la France d’outre-mer le libre choix de rester liés à la France ou de devenir indépendants. Le nouveau découpage comprend : 5 DROM – Départements/Régions d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et Mayotte), 5 COM - Collectivités d’outre-mer (Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint- Barthélemy, Saint-Martin, Wallis et Futuna), 1 TOM – Territoire d’outre-mer (Terres australes et antarctiques françaises – TAAF), 1 Région à statut spécifique (Nouvelle Calédonie). FILE TEAMS (LENOIR) 5 TYPES DE TOURISTE EN VACANCES À L’ÉPOQUE NUMÉRIQUE. Chaque personne a sa propre idée des vacances et se sente touriste à sa propre manière. Le touriste modéré est sociable et aime la détente ; il part pour connaître d’autres gens et il veut sincèrement connaître le lieu qu’il va visiter ; il décide tous chemin faisant. Le touriste par hasard part à l’improviste ; il s’ajoute aux amis qui ont déjà organisé tout et il ne sait pas où il ira. Le touriste aventurier part son sac à dos et une guide touristique dons son portable ; il adore marcher parce qu’il soutient que c’est la seule manière pour vivre vraiment le lieu où on arrive ; il ne réserve que le vol pour économiser ; le programme changera pendant les vacances. Le touriste routinier a besoin de stabilité et il ne veut pas changer ses habitudes ; c’est un touriste méfiant ; il ne voyage pas trop loin de chez lui ou il choisit un lieu où retourner chaque année comme si c’était un rite indispensable. Le touriste fanatique est une personne anxieuse qui se distingue par sa capacité maniaque d’organiser les voyages dans les moindres détails. LOURDES se trouve dans le sud-ouest de la France, dans la région Occitanie, dans le département Hautes-Pyrénées. La visite dure 3 jours. SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE se trouve en Galice dans le nord-ouest de l’Espagne. Le Chemin de Saint Jacques de Compostelle est un long parcours de foi que les fidèles suivaient dès le Moyen Âge à travers la France et l’Espagne pour arriver au sanctuaire où il y a son tombeau. MONT SAINT MICHEL est une île caractérisée par le phénomène de l’ensablement naturel qui, parfois, la sépare de la terre ferme. Le rocher granitique du Mont Saint-Michel s’appelait à l’origine Mont Tombe. Selon les textes saints, en l’an 708, l’archange Michel apparaît en songe à saint Aubert, évêque d’Avranches, et lui demande de construire un sanctuaire en son nom. En 966, une communauté de Bénédictins s’établit et fait construire une première église préromane. À la même époque, un bourg commence à se développer en contrebas pour accueillir les premiers pèlerins. Au XI siècle remonte la construction de l’église abbatiale romane et, au XIII siècle, une donation du roi de France Philippe Auguste, à la suite de la conquête de la Normandie, permet d’entreprendre l’ensemble gothique de la Merveille. La guerre de Cent ans (1337-1453) rend nécessaire la protection du Mont Saint-Michel par un ensemble de constructions militaires qui lui permet de résister à un siège de presque 30 ans. Suite à la Révolution française, les moines doivent abandonner l’abbaye, qui devient une prison d’État sous le nom de « Bastille des Mers » ; marées et sables mouvants rendent impossible toute évasion et les familles des prisonniers remplacent alors les pèlerins qui fréquentaient jadis les ruelles du village. En 1863, suite aux demandes des écrivains et artistes romantiques, la prison ferme. L’année suivante, le Service des Monuments Historiques restaure l’édifice et l’ouvre au public. Pour acheminer les touristes, de plus en plus nombreux, une digue-route est construite en 1879. Le Mont Saint-Michel perd ainsi son caractère maritime. Le site est miraculeusement épargné lors de la Seconde Guerre mondiale, mais les Allemands l’occuperont tout de même entre 1940 et 1944. En 1966, millénaire de la fondation de l’abbaye, une communauté religieuse fait son retour à l’abbaye. En 1979, l’UNESCO inscrit le Mont Saint-Michel et sa baie à la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité. Entre 2006 et 2015, un chantier hors-norme a permis de réinventer l’accès au site, dans le but de faire face à l’ensablement progressif de la baie et préserver le caractère maritime du Mont Saint-Michel : les parkings ont été réaménagés sur le continent, l’ancienne digue-route a été détruite au profit d’un pont-passerelle en partie piétonne qui interdit l’accès aux véhicules privés, et un barrage a été construit sur le Couesnon pour repousser les sédiments. Le Mont-Saint-Michel se lie d’amitié à l’international avec la commune de Monte Sant’Angelo (en Italie) en 2019. MONTE SANT’ANGELO se trouve dans les montagnes qui dominent le parc du Gargano; c’est non seulement un point panoramique d'exception, mais aussi une cité de grande importance historique, religieuse et architecturale des Pouilles. On dit que Monte Sant'Angelo se trouve entre ciel et terre, entre le divin et l'humain Le sanctuaire en honneur de l'archange Saint Michel a été érigé à l'intérieur de la grotte qu'il aurait choisie pour refuge lors de ses quatre visites. C’est une basilique toute simple, composée de bâtisses de diverses époques, dont la somme révèle bien 15 siècles d'histoire. Les pèlerins venus du monde entier suivaient la Via Sacra Longobardorum pour arriver au sanctuaire. En 2006, le sanctuaire et la route ont été classés sur la liste du patrimoine de l'humanité de l'UNESCO. En plus du sanctuaire, Monte Sant'Angelo est connu pour son château normand, avec ses tours d'origine et ses murs de différentes époques ajoutés au bâtiment médiéval. UNESCO. L’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial et les obligations qui lui sont attachées découlent d’une convention internationale de l’UNESCO ; la Convention pour la Protection du Patrimoine Mondial, Culturel et Naturel a été ratifié en 1972 à Paris dans le but de protéger les trésors de la Terre créés par l’homme et par la Nature, et menacés par les dévastations naturelles, par les conflits humains, par la modernisation et par la dégradation environnementale. Seuls les pays qui ont signé cette Convention et se sont par-là même engagés à protéger leur patrimoine naturel et culturel peuvent soumettre des propositions d’inscription de biens situés sur leur territoire sur la Liste du patrimoine mondial ; en outre, tout bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial comprend un périmètre qui peut également comprendre une zone tampon qui constitue, selon les termes de l’UNESCO, une protection supplémentaire. La première chose que le pays doit faire est de dresser un inventaire des sites naturels et culturels les plus importants situés à l’intérieur de ses frontières. Cet inventaire est appelé La Liste indicative et constitue un état prévisionnel des biens que l’État partie peut décider de proposer. Le Centre du patrimoine mondial peut conseiller et aider l’État partie à préparer le dossier de proposition d’inscription qui doit être aussi exhaustif que possible, avec toute la documentation et les cartes requises. La proposition d’inscription est alors soumise au Centre qui vérifie si elle est complète. Si c’est le cas, le Centre l’envoie à l’organisation consultative compétente pour l’évaluation. Les biens proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial sont évalués par deux organisations consultatives indépendantes, désignées par la Convention du patrimoine mondial : le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La troisième organisation consultative est le Centre international d’étude pour la préservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), un organisme intergouvernemental qui donne au Comité des conseils avisés sur la conservation des sites culturels ainsi que sur les activités de formation. Une fois qu’un site a été proposé et évalué, c’est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial qu’appartient de prendre la décision finale concernant son inscription. Une fois par an, le Comité se réunit pour décider quels sites seront inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Il peut aussi différer sa décision et demander aux États parties de plus amples informations sur leurs sites. Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. La valeur témoigne que le bien a une importance culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu’elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité. Les critères sont expliqués dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention : 1. Représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain 2. Témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée 3. Apporter un témoignage unique sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue 4. Offrir un exemple éminent d'une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine 5. Être un exemple éminent de l'interaction humaine avec l'environnement 6. Avoir une signification universelle exceptionnelle (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères) 7. Représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles 8. Être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la terre 9. Être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques 10. Contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation Mais l’insertion d’un site dans la Liste peut avoir un paradoxal effet contre-productif : une fois qu’on lui a attribué l’emblème Unesco, un lieu acquiert une valeur ajoutée, une visibilité majeure qui peut l’exposer à de nouveaux dangers. Donc, le Comitat peut ajouter les sites qui se trouvent en des conditions plus ou moins critiques dans la Liste des sites en danger pour alarmer la communauté internationale sur les risques, actuels ou potentiels, qui menacent l’intégrité d’un site (pollution et dégradation environnementale, marchandisation de la culture locale, développement d’activités illégales). Pourtant, les communautés locales doivent s’engager pour garantir la protection du site par un plan de gestion adéquat et concordé avec l’Unesco. La seule solution consiste dans le développement d’un tourisme durable fondé sur des principes de impact sur l’expérience des visiteurs. Le site a été inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial par l’Unesco en 1996. Critère (iii) : les trulli d’Alberobello illustrent l’utilisation prolongée de constructions en pierre sèche, technique vieille de plusieurs milliers d’années dans la région méditerranéenne. Critère (iv) : les trulli d’Alberobello constituent un exemple exceptionnel d’un ensemble architectural vernaculaire qui survit au sein d’un contexte de paysage urbain historique. Critère (v) : les trulli d’Alberobello constituent un exemple exceptionnel d’un établissement humain qui conserve sa forme originale de façon remarquable. LA DIÈTE MÉDITERRANÉNNE. Chypre, Croatie, Espagne, Grèce, Italie, Maroc et Portugal – Inscrite en 2013 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La diète méditerranéenne implique un ensemble de savoir-faire, de connaissances, de rituels, de symboliques et de traditions qui concernent les cultures, les récoltes, la cueillette, la pêche, l’élevage, la conservation, la transformation, la cuisson et, tout particulièrement, la façon de partager la table et de consommer les aliments. Manger ensemble constitue le fondement de l’identité et de la continuité culturelles des communautés du bassin méditerranéen. C’est un moment d’échange social et de communication, d’affirmation et de refondation de l’identité de la famille, du groupe ou de la communauté. La diète méditerranéenne met l’accent sur les valeurs de l’hospitalité, du bon voisinage, du dialogue interculturel et de la créativité, et sur un mode de vie guidé par le respect de la diversité. Elle joue un rôle important dans les espaces culturels, les fêtes et les célébrations en rassemblant des populations de tous âges, classes et conditions. Elle inclut l’artisanat et la production d’objets pour le transport, la conservation et la consommation des aliments, entre autres les plats en céramique et les verres. Les femmes jouent un rôle essentiel dans la transmission des savoir-faire et des connaissances de la diète méditerranéenne, dans la sauvegarde des techniques, dans le respect des rythmes saisonniers et des ponctuations festives du calendrier, et dans la transmission des valeurs de l’élément aux nouvelles générations. De même, les marchés jouent un rôle clé en tant qu’espaces de culture et de transmission de la diète méditerranéenne, dans l’apprentissage quotidien de l’échange, du respect mutuel et de l’accord. LE COMPAGNONNAGE. Le compagnonnage est un outil de promotion sociale, de formation et d’éducation, qui a pour double but de former des hommes en même temps que des professionnels qualifiés. C'est le prolongement d'une méthode d'enseignement technique et philosophique dont le principe remonte aux origines des métiers (il y a 8 siècles au moins). Il est basé sur 3 principes essentiels : le métier, car le Compagnon est d'abord un grand professionnel ; le voyage, car lors de son Tour de France, le Compagnon rencontre, échange et apprend dans toutes les régions qu'il a traversées ; la transmission, car transmettre son savoir fait partie de sa façon de vivre son métier. Au travers ces 3 principes, le Compagnonnage privilégie la solidarité, la réussite individuelle et le perfectionnement professionnel. Un diplôme de base en poche, le jeune part faire son « Tour de France » qui peut durer de quatre à six ans. Le jeune « itinérant » va d’étape en étape sur le réseau des sièges de la Fédération compagnonnique (hébergement, restauration, salles de cours), au rythme d’une à deux villes par an, en tant que salarié. Ce voyage permet la découverte des techniques, des matériaux, des méthodes et des moyens de travail, différents d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre. C’est aussi un parcours de la vie au cours duquel l’homme se construit grâce aux épreuves à surmonter et aux étapes à franchir. En novembre 2010, le Compagnonnage a été inscrit sur la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO en tant que « réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier ». LE REPAS GASTRONOMIQUE DES FRANÇAIS. C’est une pratique sociale coutumière qui renforce les liens sociaux et destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires, succès et retrouvailles. Il s’agit d’un repas festif qui concerne l’art du « bien manger » et du « bien boire ». Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature. En effet, parmi ses composantes importantes figurent : le choix attentif des mets et des vins, l’achat de bons produits locaux, la décoration de la table, et une gestuelle spécifique pendant la dégustation (humer et goûter ce qui est servi à table). Le repas gastronomique doit respecter un schéma bien arrêté : il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande accompagné des légumes, du fromage et un dessert. Des personnes reconnues comme étant des gastronomes, qui possèdent une connaissance approfondie de la tradition et en préservent la mémoire, veillent à la pratique vivante des rites et contribuent ainsi à leur transmission orale et/ou écrite, aux jeunes générations en particulier. En 2010, le repas gastronomique a été inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette décision a été prise sur la base des critères d’inscription : 1. Le repas gastronomique des Français joue un rôle social actif dans sa communauté et il est transmis de génération en génération comme partie intégrante de son identité ; 2. Son inscription sur la Liste représentative pourrait contribuer à une plus grande visibilité du patrimoine culturel immatériel ; 3. Les mesures de sauvegarde reflètent l’engagement de la communauté, des autorités françaises et des ONG à renforcer sa transmission ; 4. La candidature a été présentée à la suite d’une large et active participation des communautés à travers le pays à des réunions, des débats et des enquêtes ; 5. Le repas gastronomique des Français est inscrit dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France, établi par la Mission d’ethnologie du Ministère de la culture. Le repas gastronomique à la française inaugure la liste des traditions culinaires labellisées en 2010 par le comité intergouvernemental de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. LE TOURISME EN ITALIE EN 2020. Selon le rapport de l’Enit, l’Agence National du Tourisme, en 2020, le tourisme en Italie a subi une nette diminution de 49% par rapport à l’année dernière. L’Enit a fait une étude sur les arrivées dans les aéroports aussi qui a montré une réduction totale d’environ 85%, causé surtout par la fermeture des frontières. La diminution la plus importantes arrive de la Chine et des États-Unis ; au contraire, la France a été le marché ayant la baisse la moins forte. Cette situation a causé un dommage important concernant l’emploi et il y aura également des conséquences sur les contrats à durée indéterminée. LES POUILLES. La région des Pouilles offre mers d’un beau bleu, plages magnifiques, nature intacte, restaurants où on peut goûter des plats typiques, itinéraires touristiques, art et culture, gastronomie, vie nocturne et divertissement. Les mois d’été sont les plus indiqués pour la visiter. Nature. La Terre du Salento, autrement dit Maldive del Salento, offre une atmosphère calme et relaxante, plages blanches et sable très fin. La région est riche de drapeaux orange, un label de la qualité touristique-environnementale des bourgades de l’arrière-pays italien. Il existe aussi des réserves et des monuments naturels qui doivent être protégés. Culture et Histoire. Les Pouilles présentent beaucoup de monuments qui remontent à différentes époques, du style roman au style baroque. La région a été une terre de conquête et de dominations : les tours côtières de défense et de guet sont caractéristiques de ces lieux ; elles sont situées le long du rivage et permettaient de scruter la mer pour prévenir de l’arrivé des pirates. Le bourg de Porto Cesareo, dont les premières traces remontent à l’époque des romains, est l’une des destinations touristiques d’été les plus importantes de la région. Les musées sont les règnes de l’art, de l’archéologie, de la mer et de l’artisanat ; les artisans locaux, maîtres d’anciens métiers, modèlent les paniers et la terre cuite dans la terre de Bari, le papier mâché et la pierre dans la terre du Salento. Le tourisme culturel compte aussi sur les châteaux frédériciens éparpillés dans la région. La région est un écrin de trésors inestimables et merveilles architectoniques, comme les sites Unesco. Les anciens pressoirs ipogés abritent aujourd’hui des expositions et des événements. Des événements musicaux en direct sont à l’ordre du jour pendant les soirées d’été ; en exemple est La Notte della Taranta (la nuit de la tarentule) à Melpignano. Les lieux de la foi gardent la mémoire des miracles et des légendes. Dans la terre de l’accueil, cultures différentes s’entrecroisent : la tradition catholique cohabite avec d’autres cultures, comme la culture orthodoxe et la culture hébraïque. FRÉDÉRIC II. Frédéric II est né en 1194. Il était fils d’Henri IV de Hohenstaufen et de Constance de Sicile. Il devient roi à l’âge de trois ans, sous la tutelle du pape Innocent III. En 1220, le papa Honorius III le sacre empereur. Mais il sera excommunié par Grégoire IX pour son attitude jugée trop « tiède » à propos des croisades ; cela ne l’empêchera de se rendre en Terre Sainte sans l’autorisation du pape. Là, faisant preuve d’un sens de la diplomatie très développé et connaissant la langue, obtient du sultan Jérusalem, Bethléem et Nazareth. Toutes ses tentatives de réconciliation avec le pape seront un échec. Frédéric II meurt en 1250. Il était un homme de lettres ouvert à toutes les cultures et il s’intéressait aux sciences les plus diverses. LES NOUVELLES FRONTIÈRES DU TOURISME. Les nouvelles frontières du tourisme ont pour but la redécouverte du concept de communauté e du patrimoine culturel et rural des petits villages par la promotion et le récit de la réalité des communautés urbaines et rurales. On doit donc le rendre accessible. Dans cette optique, on a vu la naissance des hôtels diffus (c’est un type d’hébergement, situé dans un village, composé par plusieurs établissements proches entre eux, mais administrés par une gestion unitaire qui offre les mêmes services à tous les hôtes), des écomusées (c’est une institution culturelle permettant de conserver et valoriser un ensemble de biens naturels et culturels, sur un territoire, représentatifs d'un territoire et d'une population), du slow food (c’est un mouvement culturel international – fondé en Italie – qui a pour but la sensibilisation des gens aux traditions oeno-gastronomiques d’un territoire, en contraste avec la consommation rapide). Afin d’attirer continuellement des touristes, il faut mettre en place une bonne stratégie des contenus, en tenant compte du marché. Dans ce cadre, les réseaux sociaux jouent un rôle fondamental. Un exemple est l’#Secutame dans la Terre du Salento, à savoir un véritable social guide auquel tout le monde peut contribuer et que tout le monde peut consulter en temps réel ou imprimer en pdf. LE LANGAGE DU TOURISME. Le langage du tourisme fait partie du langage scientifique (pour certains documents plus techniques) et du langage de la poésie (pour la publicité). Les conditions de vente d’un séjour incluent des termes juridiques et des termes du tourisme, dépersonnalisation (le passager, le voyageur, la société, la compagnie ; pas de tu, pas de vous), pas d’ambiguïté (et/ou ensemble), tout / toute (n’importe quel type, inclue toutes les situations), on parle de force majeure, nominalisation (on parle de paiement, on ne dit pas ‘vous payerez’), ponctuation objective (pas de ponctuation subjective, comme les points de suspension ou le point exclamatif), explications très précises pour éviter des mésinterprétations Les guides touristiques : il y en a de divers types. Le guide bleu, très sérieux, pas de photos, verbes au passé simple. Le guide du routard (quelqu’un qui voyage sur la route à pied), langage
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