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Riassunto del manuale "Histoire de la langue française", Sintesi del corso di Lingua Francese

Riassunto dettagliato, del libro "Histoire de la langue française" fino al secolo XVII compreso.

Tipologia: Sintesi del corso

2021/2022

Caricato il 05/06/2023

giusy-augello
giusy-augello 🇮🇹

4.4

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55 documenti

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Scarica Riassunto del manuale "Histoire de la langue française" e più Sintesi del corso in PDF di Lingua Francese solo su Docsity! Histoire de la langue française – Mirelle Huchon Chapitre I : Le proto-français ou l’émergeance de la romana lingua. Le latin vulgaire en Gaule à l’épreuve des Celtes et des Francs 1 Premières attestations écrites du français Des toutes les langues romanes, le français est attesté le primer comme langue distincte du latin. Les premiers textes (meme s’il ne peuvent pas rendre compte de la langue qu’on parlait alors), montrent quelques-unes des caractéristiques de cette romana lingua : il y a des profonds changements phonétiques, les déclinaisons sont simplifiés, on a la formation de périphrases, l’invention de l’article, du pronom personnel de troisième personne, de l’indéfini ON, du conditionnel, et enfin le verbe en position médiane. Les Serments de Strasbourg et les glossaires Le texte des Serments de Strasburg date 842 et marque traditionnellement la naissance du français, donc la naissance d’une romana lingua différente du latin. C’est un serment qui établit une assistance mutuelle entre Charles le chauve et Louis le Germanique, contre leur frère Lothaire. Le serment a été prononcé devant les troupes. Charles le Chauve  prononce le s. en teudisca lingua (langue francique) Louis le Germanique  prononce en romana lingua Puis les deux armées prêtent serment chacune en sa langue. Ce texte a été recueilli dans un ouvrage par Nithard, un homme politique, petit-fils de Charlemagne, qui a consacré cet ouvrage à raconter/réunir des informations sur l’empire de Charlemagne et son partage entre Charle le Chauve (régnant sur une partie de la France actuelle), Louis le Germanique (Allegmagne) et Lothaire (sur une régione centrale, la Lotharingie). Il nous est parvenue une copie de ce document qui date X (cinquième) siècle. Témoignages antérieurs à ce texte politique officiel : Ce sont la preuve que la romana lingua existait. - Une parodie de la loi salique (vers 770)  emploi de lo et la comme articles - Les laudes royales de Soissons (vers 790) - Les Gloses de l’abbaye de Reicheneau (VIII siècle) - Déliberations du synode de Tours (813)  les évêques invitaient à prononcer les homélies/sermons en rustica romana lingua afin d’être compris par les fidèles - Les Gloses de Cassel ( VIII ou IX siècle) Mais ces textes sont des glossaires, seulement dans les Serments, texte politique, on peut observer cette langue avec ses particularités morphologiques et sa syntaxe. En tous cas, il n’est pas possible affirmer que cette langue était ainsi parlée. En effet, ce texte est marqué par des expressions juridiques qui sont vraisemblablement stéreotypées. Toutefois, ce texte atteste des phénomènes fondamentaux comme   : la chute des voyelles finales , à l’exception de A et des finales nécessitant une voyelle de soutien. On a aussi trace de la sonorisation des consonnes sourdes en position intervocalique (passage de T > D). La déclinaison latine, qui comportait six cas, se réduit à deux cas (sujet et complément). On a aussi des formations périphrastiques. Pour le démonstratif est employée la forme cist. On a l’emploi de om, qui vient de homo, qui est à l’origine de ON. Enfin, on a une caractéristique typique de l’ancien français, c’est- à-dire la post-position du sujet au verbe, avec l’adverbe en tête (verbe en position médiane). Un texte littéraire   : la Séquence de sainte Eulalie La séquence de Sainte Eulalie est un texte de 29 vers composé vers 880. Il est présent dans un recueil de discours de Saint Grégoire. Ce texte est une des premières attestations littéraires de la langue française, cette fois ci plus proche de la langue courante par rapport aux Serments de S. Ce texte raconte le martyre de Sainte Eulalie et présente les caractéristiques de la poésie latine rythmique (vraisemblablement était une pièce paraliturgique chantée). Dans le texte on peut trouver des phénomènes comme : des diphtongues, la [schwa] finale est rendu par E ou A, on a aussi l’emploie de l’article (inconnu dans la langue latine) et la première attestation du conditionnel. 2 Les parlers antérieurs au gaulois et le substrat gaulois Les caractéristiques de cette langue s’expliquent par plusieurs influences différentes, en particulier par un substrat gaulois et un superstrat francique. Est une langue qui vient du latin vulgaire. Les gaulois sont un peuple indo-européen venu de l’Europe centrale vers 500 a. J.C. Le basque : c’est le reste d’un peuple antérieur à l’arrivé de Celtes, donc une langue pré-indo- européen. Il est parlé dans les Sud-Ouest de la France par les Aquitains. L’origine de cette langue a donné origine à divers hypothèses (on a supposé qu’elle est parenté avec l’ibère, ou d’origine caucasienne). Elle n’a fourni qu’un nombre limité des mots au français, qui ont été plus souvent empruntés par des intermédiaires. Ex. « L’original » importé par les émigrés basques au Canada, la bagarre, venue par l’intermédiaire de l’occitan. Les ligures : avant l’arrivée des Celtes occupaient le Sud-est de la France. Ils parlaient une langue indo-européenne et ils ont lassé des traces en provençal. Les colonies grecques : vers 600 a. J.C. on a l’installation de colonies grecques sur le rivage méditerranéen. Il en reste des traces dans la toponymie ex. Marseille (qui provient de Massalia), Antibes (Antipolis), Nice (Nikaia), ecc. Les gaulois : langue de la Gaule cisalpine (plaine du Po) et de la Gaule transalpine (France, Belgique, Suisse) est une langue celtique. Il s’agit d’une langue avec des déclinaisons et des conjugaisons, caractérisée pour son lexique riche et par la richesse des dérivations (avec préfixe et suffixe). On a des transcriptions de cette langue orale au III siècle en alphabet grec (qui on été faite au sud de la Gaule, sous l’influence des colonies grecques). Après la conquête de la Gaule, certaines transcriptions ont été faite en alphabet latin. Les envahisseurs romanins : colonisent d’abord au II siècle la Provence. Puis dans le III siècle ils colonisent l’entière Gaule et ils imposent leur propre langue aux autochtones  cette imposition est lent, elle va se réaliser en 4 siècles. Le latin est utilisé surtout comme langue de l’écrit et de l’administration. Le gaulois est utilisé comme langue d’échanges. Les romains latinisent certains mots gaulois comme braca (qui devient braie), leuca, ecc. Ces mots appartiennent à la réalité rurale ou aux techniques dans lesquelles les Gaulois excellent. Dans le français actuel il ne reste que quelque mot courrants de cette langue gauloise, mais il y a beaucoup de nom de lieux ou des mots avec suffixe -acus  devenu ensuite -y ou -ay (Cambray, Aubigny, ecc.) C’est aussi grâce au Gaulois qu’en français on a la numération par vingt. La syntaxe gauloise : le verbe est fréquemment en seconde position. On a l’ordre sujet-verbe. Le gaulois connait l’affriquée [ts]. Le breton actuel n’est pas l’hériter direct de cette langue gauloise, puisque il provient d’une langue celtique, le britonnique, importé au cours du V et VI siècle de la Grande-Bretagne. NB : des langues parlées sur le territoire français antérieurement à l’invasion gauloise, il reste le basque et quelque trace de ligure et du grec. Ex. Pede > piede Cor > cuor La plupart des voyelles atones prétoniques, internes ou pénultimes s’effacent   : Ex. calidus > caldus Les consonnes   :   La M en position finale disparait très tot. Ex. rosam > rosa Les consonnes sourdes intervocaliques se sonorisent : T passe à D Ex. vita > vida, qui ensuite disparaitra vida > vie. S passe à Z Ex. rosa se prononce roze Le son V, qui était étranger au latin classique, s’affirme. Les groupes des consonnes tendent à s’affaiblir : consul est prononcé cosul Les phonèmes s’influencent entre eux   : Le K devant E ou I se palatalise (le point d’articulation passe à la partie antérieure du palais) et passe à [ts] K devant à A initiale ou après consonne dévient [tʃ] Il y a la création d’une série des consonnes dites affriquées   : [ts]  Franctsya [dz]  pladzere [tʃ]  carru > tʃaro [dʒ]  dʒente Qui disparaitront du français. Le N et le L devant yod se palatalisent , donnant naissance à deux nouveaux phonèmes : L mouillé  ex. palea > paʎja, à l’origine de paille N mouillé ex. montanea > montaɲa, à l’origine de montagne Morphosyntaxe Il y a aussi une simplification des systèmes formels. Le nombre des cas: on a 6 cas en latin classique - nominatif pour le sujet - vocatif pour l’apostrophe - accusatif pour le complément d’objet direct - génitif pour le complément du nom - datif pour le complément d’objet indirect - ablatif pour le complément circonstanciel Le nombre des cas se réduit aux seuls cas nominatif et accusatif. La -m final qui permettait d’opposer le nominatif et l’accusatif, disparait  donc on a confusion entre les timbres des voyelles finales. La réduction des cas s’accompagne à une fixation de l’ordre des mots dans la phrase. Les prépositions se développent  l’emploi des prépositions se substitue au génitif et au datif Les trois genres du latin classique (masculin, féminin, neutre) se réduisent à deux (masculin et féminin). Les cinq déclinaisons se simplifient : la quatrième déclinaison est absorbée par la seconde et la cinquième est refaite sur la première. Mot imparisyllabiques : mots qui n’ont pas le meme nombre des syllabes au nominatif et aux autres cas (ex. civitas – civitatem), vont unifier leur formes. Aussi le système des conjonctions se modifie. L’usage de certaines conjonctions s’étend : par exemple l’usage de « si » ou « quomodo » (à l’origine de comme). D’autres conjonctions vont disparaitre : ex. quia (à l’origine de que) va supplanter quod. Les structures analytiques se développent très tôt. La périphrase formée de l’infinitif + formes réduites du présent du verbe habere se subtitue aux futurs classiques (ex. amare *ayyo > j’ai à aimer)  c’est l’origine des futurs en -r-. Dans la Séquence de Sainte Eulalie on a la première attestation du conditionnel : formé avec la périphrase infinitive + imparfait du verbe habere. Le conditionnel était un temps inconnu dans le latin. Les formes du passif synthétique disparaissent au profit de formes analytiques. Il se constitue une périphrase avec le présent du verbe habere et le participe qui se rapporte à l’objet  origine du passé composé. Pour cette raison on fait l’accord du participe passé avec le complément avec le verbe avoir. L’invention des périphrases du futur et du passé formées avec le présent du verbe habere, selon certains linguistes correspondraient à une nouvelle manière de considérer le passé et le futur à partir du présent. On a un renforcement des formes adverbiales ou prépositionnelles par des éléments analytiques et par des périphrases. Des conjonctions périphrastiques se développent. Une périphrase (déjà utilisé en latin classique) sera utilisée pour la formation des adverbes de manière : le substantif -mente (qui désigne la manière, l’esprit) + l’adjectif  ex. bonamente > bonnement en fr. signifiant « d’une bonne manière ». Cette création se retrouve dans toutes les langues romanes. Il y a une réduction des modes du verbe : on perd le participe futur, l’infinitif futur, l’infinitif parfait. Les seuls qui restent sont : l’infinitif, le participe passé, le participe présent, le gérondif. En ce qui concerne l’ordre des mots : la cohésion du groupe nominal se renforce. Le verbe qui en latin était en position finale, déjà en latin parlé (à l’époque classique) se trouve en position médiane. Le verbe tend à occuper une place médiane, ordre qui sera adopté dans toute la Romania. Résumé : le latin parlé subit de profondes modifications dans la prononciation, dans la morphologie et dans la syntaxe. Le superstrat francique Certains mots d’origine franque étaient présents dans la langue de l’Hexagone déjà après les grandes invasions des romains. En outre, les Francs ont été présent comme mercenaires dans les armées romaines et il y a avait beaucoup des contacts entre Francs et romains. Des colons ont aussi occupé certaines terres par les Gallo-romains. Avant les grandes invasions donc on a déjà des rapports entre Germains et Gallo-romains. De cette langue, il reste en français quelque 300 mots : ex. baron, blason, sénéchal, félon. Francia  est une latinisation de Franko qui date du III siècle. La chute de l’empire romain (476) et les invasions barbares (V siècle ) sont considérées comme les facteurs qui ont causé la perte d’unité. Mais il faut aussi remarquer l’absence d’uniformité du latin parlé en Gaule, car la colonisation s’est faite par des émigrants d’origine diverses. La chute de l’empire romain marque aussi la fin des évolutions phonétiques communes à l’ensable de la Romania. Par exemple les diphtongaisons (qui affectent le E, O et A libres sous l’accent) sont propres du domaine gallo-romain. Le E se diphtongue en EI (ex. tela > teile) Le O en OU (flore > flour) A se diphtongue en AE et se monophtongue rapidement en E (mare > mer). A accentué en fin de syllabe et précédé d’une consonne palatalisée > IE Après on a le passage de K à [tʃ]  loi de Bartsch Ex. Caru > chier Les envahisseurs francs - V siècle : ils occupent le nord de la Gaule, alors que les Wisigoths occupent le sud. Les Francs n’arrivent pas à imposer leur langue (comme les romains). Ils assimilent un certain nombre de valeurs de la culture gallo-romaine. La langue gallo-romaine et le germanique donc coexistent du V au X siècle : les Mérovingiens, les Carolingiens sont bilingues. Même s’il n’a pas pu s’imposer, le francique a une influence sur le latin parlé. La prononciation francique a causé la prononciation de H aspiré (disparue du latin). Les mots qui viennent du francique ont donc cette aspiration (ex. honte). On a l’introduction de la semi-consonne W (devenue V en latin) à l’initiale, et elle vient articulée en [gw]  *wardon, prononcé [gwardare] > garder en fr. moderne. L’accent d’intensité est renforcé et on a par conséquence la chute des voyelles finales sauf A, passé a schwa. Le phénomène de la chute de la voyelle finale a pour conséquence de multiplier les mots oxytons (les mots qui ont l’accent sur la finale). Les consonnes sonores, devenues finales à la suite de la chute de la voyelle finale, s’assourdissent (grande > grant). Au VII siècle le U vélaire devient > [y], avec articulation palatale  ce phonéme se trouve seulement dans le français. Le francique a aussi donné au lexique de l’ancien français beaucoup des mots concernant le vocabulaire de la guerre, les institutions féodales, les sentimens, la vie rurale, les couleurs (bleu, brun, gris, blond). Le suffixe -ard est d’origine francique  utilisé dans la composition de nom propres comme Bernard, Gérard, ecc. Il signifie « fort » Le suffixe germanique -isk se trouve dans « anglais, françois, français »  -isk > -ois > -ais . Il est employé pour les noms des habitants d’un lieu. Aussi le préfixe mé- / més- vient du francique. Résumé : l’importance du superstrat francique distingue fortement le français des autres langues romanes. L’influence germanique a commencé déjà avant les grandes invasions, car il y avait des contacts entre germains et gallo-romains. La langue des germains, malgré un période de bilinguisme, ne s’affirme pas sur la langue gallo-romaine, mais influence la prononciation de la langue parlée, l’ordre des mots et le lexique. Dans les régions limitrophes la langue germanique n’a pas été assimilé par les gallo-roman et on a l’imposition ensuite de l’alsacien, du lorrain germanique et du flamand. Les envahisseurs germaniques vont imposer leur langue en Angleterre. Chapitre II : la période médiévale Ancien français  indique l’état de la langue du 9 au 15-16 siècle. Pour le 14 et le 15  on parle de moyen français On utilise le terme « ancien français » pour la période où le français est une langue à déclinaisons à deux cas (cas sujet et cas régime). Au sud de la France on parle la langue d’oc - Au nord de la France on parle la langue d’oïl  ces dénominations sont attestées à la fin du XII siècle. Ils indiquent la manière de dire « oui » (à partir du latin hoc). Ces définitions sont aussi reprises par Dante dans le De vulgari eloquentia. En wallon et en lorrain les voyelles entravées se diphtonguent En anglo-normand : - O fermé passe à U  d’où la nasalisation de ce timbre (ce qui éxplique les formes actuelles de l’anglais mountain) - A nasalisé tend à se vélariser (aunte pour ante) - Le diphtonguent se réduisent plus tôt par rapport au continent. - On a très tôt l’effacement de schwa final Il y a toujours des influences entre les dialectes. L’adoption d’une sorte de koinè commune dans la création littéraire et dans les textes juridiques est utile à favoriser les échanges. Cette koinè tend à atténuer les différences. Cette koinè commune aux dialectes d’oïl sera à l’origine du français actuel . Cette koinè correspond à des formes interdialectales parlés en langue d’oil, plutôt qu’au dialecte de l’Ile de France  qui a été reconstruit à la fin du XIX siècle et appelé « francien » qui pour longtemps ont cru qu’il était l’ancêtre du français. Toutefois, à partir de la fin du XII siècle Paris devient, en raison du développement du pouvoir royal, de la centralisation du pouvoir et de sa condition privilégiée de lieu d’échanges et de centre intellectuel, le lieu où on commence à élaborer la langue commune. Ici nait la nécessité et le sentiment d’une langue commune. A la fin du XIII le français est devenue langue standard et tend à éliminer les formes dialectales trop marquées et à s’imposer dans les provinces de la langue d’oil et d’hoc. Toutefois, les dialectes ont fourni à la langue commune un certain nombre de termes techniques : le normand va donner beaucoup des mots dans le vocabulaire de la marine (harpon, quai, turbot). Les dialectes ont donc contribué à l’enrichissement de la langue courante. Par le normand on a aussi les mots : falaise, caillou, éclair ; du picard on a : galet, canevas, écaille ; du provençal : rossignol, jaloux, cadeau, ecc. Résumé : la langue d’oïl regroupe un ensemble de dialectes parlés au nord de la France, qui se distinguent par des traits phonétiques différentes. Une scripta/koinè/système d’écriture commun  favorise l’émergence d’une variété standard. Pour des raisons politiques à partir du XII siècle on élabore une langue commune à Paris. Extension du français et diffusion internationale Le premier document juridique rédigée en français date du 1204 (mais il y a hypothèse qui existait une tradition antérieure). Le français administratif se développe au XIII siècle dans les seigneuries avec l’institution d’un notariat royal qui fait un usage exclusif du français. Le latin est la langue du droit et aussi la langue que on utilise pour enseigner dans les universités où on étudiait le droit civil. Le droit romain est en vigueur dans le sud de la France. Le nord de la France est soumis au droit coutumier  donc ici les premières mises en écrit juridiques se font en langue vernaculaire. A partir de XII apparaissent les premières adaptations en français de la Bible (certaines parties), ainsi que des histoires de saints en vers. L’ouvrage désigné sous le nom de « Bible du XIII siècle » est la première traduction complète de la Bible. Dans cette époque le français a aussi une diffusion hors de France. Il se propage en Angleterre du XI au XIII siècle et il est la langue de la classe dirigeante, la langue juridique et la langue religieuse. Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, avait conquis le royaume en 1066 (bataille de Hastings), et il avait introduit la langue normande. Au siècle suivant, Henri II Plantagenet, qui possèdait des territoires dans l’ouest de la France, devient roi d’Angleterre. Les parlers du sud- ouest vont donc influencer la langue parlée en Angleterre. La cours Plantagenet est un lieu qui réunit beaucoup des intellectuels et où on a un grand développement littéraire. Ça va favoriser aussi l’extension du français. Toutefois, la perte de pouvoir sur des continent comme la Normandie ou l’Anjou a pour conséquence le fait que le français sera moins parlé. L’anglais a conservé des formes françaises : council, court, justice, parliament, judge, challange, change, ecc. Le français est aussi parlé dans le royaume de Naples sur lequel règne la dynastie angevine. Au cours du XII siècle les Croisades vont porter le français en Morée, à Costantinople, en Palestine, en Syrie. Résumé : le français s’étend sur le territoire français comme langue administrative. La première traduction intégrale de la Bible date du XIII siècle. Après la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant le français devient la langue de la classe dirigeante et la langue du droit en Angleterre. Les Croisades vont porter aussi au Moyen- Orient le français, où on l’utilise comme lingua franca, langue d’échanges parlée dans les ports du méditerranée pour le commerce. Une littérature en langue d’oil Pour ce qui concerne la production littéraire jusqu’à la fin du XI siècle nous est resté seulement des vies de saints : ex. Vie de saint Léger, Vie de saint Alexis. On peut donc apprécier l’ancien français seulement à partir des textes des XII et XIII siècle. Aux XII et XIII siècle on a beaucoup des textes. Ces textes ont été souvent transmis par de multiples manuscrits qui peuvent montrer différentes variantes. Les premières grandes œuvres littéraires, comme La chanson de Roland, les chansons de geste sont en vers. Ces chansons étaient diffusées par les jongleurs et ils sont caractérisé par leur style formulaire. Les romans de Chrétien de Troyes sont en octosyllabes et aussi le roman allégorique Roman de la Rose de Guillaume de Lorris. Le terme roman au XII siècle s’utilise pour les récits en langue vernaculaire et en vers français tirés de légendes antiques, d’aventures fabuleuses, souvent d’origine celte, mettant en scène les amours de héros. Au XIV ce terme sera utilisé aussi pour des ouvrages en prose. La prose littéraire se développe déjà à partir du XIII siècle, avec des récits concernant la quête du Graal. Les fabliaux sont des contes à rire en vers, écrits en style bas. La littérature médiévale est donc surtout une littérature versifiée faite pour être chantée ou récitée et donc dite à l’orale. Contrairement aux habitudes modernes, la lecture se fait à haute voix. Le théâtre a dû jouer un rôle important dans la diffusion du français. On avait des représentations religieuses, comme les mystères et les passions, mais aussi du théâtre profane, avec des genres comme la sotie, qui a un rôle fondamental dans la dénonciation des vices de la société. On a aussi la farce, qui privilégie le style bas et enfin les moralités avec une finalité morale. La langue d’oc : les siècles prestigieux La langue d’oc (ou gallo-roman occitan ou provençal) est composé des plusieurs dialectes : limousin, l’auvergnant, languedocien, le provençal, gascon. Le catalan est une langue pont entre l’ibéro-roman et le gallo-roman. Le sud-ouest de la Gaule n’a été que peu soumis aux invasions germaniques : les Wisigoths ne s’y ferment pas pour longtemps. La langue d’oc n’a pas été soumise au phonétisme germanique et est très conservatrice par rapport au latin. Dans la langue d’oc on n’a pas la diphtongaison du O, du E et A libres toniques. Seules le [3] et [ɔ] ont subi une diphtongaison conditionnée par la presence de de yod. La A accentué libre se conserve : on a donc “capra>cabra”. La O va se fermer pour arriver à U : amore > amour (passé dans cette forme en fr.moderne). Les voyelles finales ne s’amuissent pas, ce qui fait que les mots sont sourtout paroxytons. La S devant consonne ne s’affaiblit pas (ex. festa). Les consonnes intervocaliques sourdes sont conservées après sonorisation. Certains de ces particularités phonétiques se retrouvent aujourd’hui dans l’accent du Midi : tendance à l’ouverture des voyelles, nasalisation partielle de la voyelle, ecc. La langue d’oc a un système de conjugaisons proche du latin qui permet de ne pas devoir utiliser le pronom sujet. Le passé simple, l’imparfait, sont encore présents. La langue d’oc est plus homogène de la langue d’oïl. Dans l’expression écrite il y a peu des disparités selon les régions. Les premiers témoignages écrits datent du IX siècle pour les textes juridiques et du X siècle pour les textes littéraires. La Chanson de sainte Foy, composée à la fin du XI siècle inaugure la période de gloire de la poésie en langue occitane. Pendant les XII et XIII siècles on a un grand développement de la lyrique courtoise et on utilise la langue d’oc comme langue littéraire. Les troubadours composaient textes et musiques, mais aussi des « chansonniers », c’est-à-dire des recueils de chants, qui auront une grande influence sur la littérature en langue vernaculaire. Après la croisade contre les Albigeois (XIII siècle) nombreux troubadours se réfugient dans les cours d’Espagne et Italie. Les troubadours dès le début avaient adopté une langue commune  après la croisade la langue d’oc perd son prestige culturel. A partir de XIII sont apparus des ouvrages/textes de codification linguistique et poétique pour les étrangers. Résumé : la langue d’oc a un phonétisme et une morphologie beaucoup plus conservateurs que la langue d’oil en raison de la faible influence des envahisseurs (ex. germanique). Cette langue devient aux XII et XIII siècle avec les troubadours une langue littéraire prestigieuse et offre de remarquables ouvrages, ainsi que des textes de codification linguistique et poétique. Particularités linguistiques de l’ancien français : cinq siècles d’évolution Le système phonologique La langue a été profondément modifié dans le temps. Pendant les 5 siècles de l’ancien français, des modifications phonétiques importantes ont changé la structure sonore des mots (perte d’une série de consonnes, élimination des diphtongues, ecc.). Dans le système phonologique du XII siècle on avait plus de 50 phonèmes, alors que en français moderne on a plus de 37. Les consonnes affriquées [ts], [tʃ], [dz], [d3] se simplifient au XIII siècle. Elles survivent dans la prononciation des mots anglais ex. juge, budget (qui souvent sont d’origine française comme « bougette »). Les voyelles et les diphtongues au contact d’une consonne nasale se nasalisent, entre le X et XV siècle (le latin ne possédait par des voyelles nasalisées). La voyelle se nasalise, mais la consonne nasale continue à être prononcé. Avant la nasalisation, les voyelles tendent à se fermer, après nasalisation à s’ouvrir. Au XI-XII siècle le E initiale passe à Ə (ex. Venir). A la fin du XIII siècle la déclinaison disparait. Avec la disparition de la déclinaison les noms subsistent généralement sous leur forme de cas régime , à l’exception de certains noms qui désignent des personnes qui ont pu etre conservé sous forme de cas sujet (traitre) ou comme deux formes distinctes : « sire/seigneur » « copain/compagnon ». De nombreux noms propres en français moderne conservent le S du cas sujet : Charles, Jacques, Georges. L’ancien français avait une construction directe du complément du nom sans préposition, qui est appelée cas régime absolu . Mais des contraintes en limite l’emploi. Le cas régime absolu est à l’origine de « hotel-Dieu » et d’un certain nombre de toponymes comme La Chaise-Dieu. Le plus usuellement toutefois le complément du nom est marqué par la préposition « de » ou la préposition « à ». La déclinaison de l’adjectif Les adjectifs offrent des déclinaisons très semblables à celles des noms. Elles se différencient par la présence ou l’absence de -E au féminin. On a deux classes : - La classe du type « bonus (masc.), bona (fem) et bonum (neutre), avec opposition entre masculin et féminin - La classe du type « grandis (masc), grandis (fem), grande (neutre), sans opposition entre masculin et féminin Les adjectives qui n’ont pas une opposition entre masculin et féminin sont appelés adjectifs épicènes. La première classe (en -us, -a, -um) se caractérise par la présence d’un -E au féminin (qui vient de - A latin, la seule voyelle qui subsiste après le VIII). Au masculin les adjectifs dont le radical se termine en -s ont invariables, comme « bas ». En ancien français toutes les consonnes finales sont sourdes, donc il y a des divergences entre le masculin où la consonne est en finale et le féminin où la consonne est intervocalique : ex. brief/brieve ; larc/large ; sec/seche, ecc. A partir de l’ancien français, un certain nombre de adjectifs monosyllabiques masculins sont refaits sur la forme féminine : larc  devient large ; trist  triste . Certains adjectifs au masculin présentent un -e pour des raisons phonétiques  la presence de -e est nécessaire après certains groupes consonantiques, comme par example dans le cas de -able, -age. La seconde classe des adjectifs (sans variation selon genre -is, -is, -e) se caractérise par l’absence de -e au féminin. Elle provient de la seconde classe des adjectif latins, le latin utilisant les mêmes formes au masculin et au féminin. Comme la première classe est majoritaire et que le -E est senti comme marque du féminin, des formes analogiques apparaissent très tôt. La forme « grande », en concurrence avec le féminin « grant » est attesté dans des textes médiévales. Des mots comme « grand-mère », « Rochefort », « grand-route » conservent le souvenir de ces adjectifs épicènes. Il faut ajouter à ces deux classes d’adjectifs des comparatifs provenant de comparatifs latins avec changement d’accentuation (ex. pire, mieudre, ecc). Ces formes s’opposent avec les formes analytiques du type « plus grand, très grand ». La forme en -isme utilisé pour le superlatif, provient des formes de superlatif synthétique du latin en -issimus. Les adverbes en -ment étaient formés avec le féminin de l’adjectif : ex. bonamente à partit du substantif féminin latin « mente » ; mais forement à partir du féminin « fort » sans -E Les articles, création romane et médiévale La création d’articles est une des innovations des langues romanes. L’article n’existait pas en latin, parce que la marque du nombre et du genre apparaissait dans la désinence. Quand la langue française commence à se former, on a un article défini et un article indéfini. L’invention de l’article partitif date de la période médiévale. L’article défini provient du démonstratif latin « ille »  qui a fourni au français aussi la forme du pronom personnel de troisième personne et le démonstratif « celui » (renforcé par « ecce »). Il se décline au masculin, tandis que au féminin il n’y a que une forme au singulier (la et au pluriel les). Les formes « le » et « la » s’élident devant voyelle. Il y a un certain nombre de formes contractées avec les prépositions à, de, en : ex. à + le = au ; de + le = du ; de + les = des ; en + le = au ; ecc. L’article indéfini « unus » se décline au masculin et dans le féminin donne les formes « une et unes ». Les articles sont utilisés pour actualiser une circonstance. L’article défini est utilisé dans le cas où on a un référent spécifique parfaitement identifié (il peut être qu’il est déjà paru dans l’énoncé ou il est impliqué par le contexte). L’article indéfini s’emploie au singulier pour un élément spécifique apparaissant pour la première fois. L’article est absent quand l’actualisation n’est pas nécessaire. Au XIII siècle apparait l’article partitif, issu de l’article défini et de la préposition de  cette préposition souligne le prélèvement d’une partie d’un tout. Ex. manger du pain, signifie à l’origine manger une partie d’un pain. Les démonstratifs Le latin offrait trois démonstratifs : hic, iste, ille  qui servaient à indiquer une opposition spatiale (plus proche ou plus loin) ou personelle. L’ancien français distingue deux démonstratif : un démonstratif de la proximité (cist  voici) et un démonstratif de l’éloignement (cil). « Cist » est utilisé comme déictique  donc il est utilisé pour désigner un référent dans une situation d’interlocution. Cil est utilisé pour un référent éloigné. Tous les formes de la déclinaison de cist et cil sont susceptibles d’être renforcées par I- (ex. icelui). A la fin du XII siècle la forme « ces » est de plus en plus employée à la place de « ceus », donc elle devient la forme unique pour le déterminant pluriel. Par analogie, au XIII siècle, le déterminant « ce » va être utilisé au cas régime singulier devant consonne. Ces deux formes sont parallèles au déterminant le/les. Certaines formes de la déclinaison de cist ont été conservé en français moderne comme adjectifs (cet, cette, ces). Dans le français moderne on a conservé la forme « celui » (cil), utilisée comme pronom. Les possessifs Les possessifs se réfèrent à un possesseur unique. Ils présentent deux formes : des formes atones, provenant du possessif latin non accentué, des formes toniques provenant du possessif latin accentué. Les deux formes vient du latin « meus, mea ; tus, tua ; sus, sua. Dès le moyen âge on a une simplification de ce système avec l’analogie : sur le type de « mien » on va créer tien et sien. A partir de « moie  toie et soie », qui seront remplacés par mienne, tienne et sienne. Le possessif féminin atone s’élide devant un nom qui commence avec voyelle : « m’amie », initialement graphié « mamie », parce que l’apostrophe apparait au XVI siècle. Il tend déjà à être remplacé par le possessif masculin « mon amie », substitution qui s’imposera définitivement à la fin du XV siècle. Pour expliquer ce passage de « m’amour > mon amour » on a fait diverses hypothèses : nécessité de marquer par un mot autonome la possession, indécision sur le genre de certains mots, ecc. Pour les possessifs de la pluralité il n’y a pas de distinction formelle entre formes toniques et formes atones. « Lor » commence à la fin du XIII siècle à prendre un -S. Les formes atones sont toujours des déterminants. Les formes toniques peuvent être employées comme pronoms, mais aussi comme adjectifs (ex. un mien ami). Les indéfinis La classe des indéfinis regroupe des mots servant à exprimer une idée générale sans l’appliquer à un objet déterminé. Est une classe très hétérogène. Le français n’a pas conservé les indéfinis du latin « nemo, omins, nihil ». Des nombreaux indéfinis proviennent de formations composites à partir du latin. Certains sont des substantifs comme « on » qui vient du latin « homo » ; personne du latin « persona » ; rien qui vient du latin « rem » (chose). Ces deux derniers indéfinis ont, conformément à leur origine, une valeur positive, mais ils progressent vers des emplois plus grammaticaux, pour arriver à signifier « nul ». « Nul », le seul indéfini d’origine négative a en français la valeur positive de « quelque, quelq’un » et doit être accompagné de la négation pour prendre une valeur négative. La forme « aucun » a une valeur positive quand il est employé sans négation. Les indéfinis sont des créations médiévales. A partir de « quel » au XII on forme  quelque, quelque chose, quelqu’un. A partir de XVI se répand l’usage « chaque » Tout vient du latin « totus » et il est l’hériter de « totus » et de « omnis ». Quand on l’emploi comme adverbe il peut varier : toute belle, tous beaux, ecc. Ce phénomène explique la variation de l’adverbe « tout » devant un adjectif féminin commencent par une consonne ou par une H (ex. toute belle, tout entière). Pour exprimer la grande quantité, l’ancien français utilise « moult » (comme adjectif et comme adverbe). Il est utilisé pour les noms, les adjectives, verbes, et adverbes. Alors qu’il est d’emploi très fréquent en ancien français, « moult » va disparaitre de l’usage. Contrairement aux autres langues romanes qui ont conservé des formes de « multum », le français au XVI siècle substitue « moult » avec très (pour adjectif et adverbe) et beaucoup (verbe et nom). « Assez » peut avoir le sens de beaucoup. « Trop » a aussi souvent le sens de beaucoup. Résumé : la classe hétérogène des indéfinis regroupe des formes qui marquent la quantité comme aucun et nul , qui prennent valeur négative seulement dans des emplois avec la négation. On a aussi des formes marquant l’identité comme « même ». Les pronoms personnels Pour ce qui concerne les pronoms personnels (du latin ego, tu, me, te, se, nos, vos), pendant la période médiévale on a une opposition entre des formes fortes (toniques) et des formes faibles (atones). Les formes fortes sont celles où le pronom est accentué, les formes faibles sont les cas où ils ne le sont pas. Pour ce qui concerne le pronom sujet, on a des formes qui peuvent être toniques ou atones : je, tu, il, ele, nos, vos, il, eles. Plusieurs de ces verbes sont en français moderne des conjugaisons incomplètes et la langue populaire leur a toujours préféré des verbes de formation régulière. La morphologie verbale médiévale est plus irrégulière que celle du français moderne. L’alternance vocalique est beaucoup plus fréquente : elle affecte le présent de l’indicatif et du subjonctif, la passé simple. L’alternance vocalique est due au traitement phonétique : ex. la forme debeo est accentuée sur la première E long libre  qui passe à [e] et diphtongue en OI  on a donc la forme doi, mais pour la première personne du pluriel « debémus » l’accent ne porte pas sur la premier E, qui donc ne se diphtongue pas, donc on à la forme « devons ». Au présent de l’indicatif, les paradigmes des trois groupes de verbe s’opposent par : - la présence ou l’absence de -S à la première personne - par la présence d’une T à la troisième personne pour les verbes du deuxième et troisième groupe En latin, pour les verbes du premier et du troisième groupe l’accent portait sur le radical à la personnes 1 – 2 – 3 – 6, sur la terminaison aux 4 et 5. Pour cette raison certains verbes ont des alternances vocaliques, comme : aim, aimes, amons, amez, aiment Les alternances sont nombreuses par exemple : e/a ; oi/e (je doit/nous devons) ; eu/o. Il a aussi existé pour des verbes des alternances syllabiques. Pour ce qui concerne les désinences du présent de l’indicatif, on a une distance entre l’écrit (où des graphèmes subsistent comme marques morphologiques) et l’oral dès le moyen âge. En latin la désinence de première personne était en -o  les voyelles finales disparaissent à l’exception de -A. A l’impératif les formes françaises continuent les formes latines de l’impératif, mais on a aussi des analogies avec le présent de l’indicatif. C’est aussi par analogie avec le présent de l’indicatif qu’apparait la première personne du pluriel de l’impératif, inconnue dans le latin. La morphologie du passé simple est composite. Le subjonctif imparfait est l’hériter du plus-que- parfait du subjonctif latin. Pour le futur, à l’exception du verbe « estre » qui a conservé un paradigme hérité du latin classique, tous les autres verbes ont des formes issues de la périphrase composée de l’infinitif du verbe latin + des formes réduites du verbe habere : amare ayoo  j’ai à aimer . Pour tous les verbes les finales sont donc identiques (ai, as, a, ons, ez, ont). On a un certain nombre d’évolutions phonétiques sur la base qui est toujours inaccentuée. L’infinitif est souvent nominalisé, ex. « le chanter ». Les périphrases verbales se multiplient : aller + forme en -ant indique une action en train de s’accomplir ; estre + forme en -ant, ecc. Le passé composé, d’origine romane, est en concurrence avec le passé simple. Il indique le résultat présent d’une action passé. Le passé simple est utilisé pour marquer la succession des actions. Le passé composé tend à se substituer au passé simple. Le subjonctif est utilisé (souvent sans le morphème que) pour marquer le souhait, le regret, l’hypothèse non éventuelle, la concession. La négation, l’interrogation, l’hypothèse entrainent le subjonctif. L’ordre des mots L’ordre des mots n’offre pas les mêmes contraintes qu’en français moderne, pour différentes raisons : on a des marques de déclinaison qui permettent de distinguer sujet et complément, et on a une morphologie verbale avec des désinences bien présent et très différenciée aussi à l’oral (on prononce la E finale et les consonnes finales). Par ex : les trois premières personnes du présent « chanter » (je chant, tu chantes, il chante), qui sont indifférenciées dans la prononciation du français, sont ici bien distinguées. Le verbe est principalement en position médiane dans la proposition, l’ancien français comme les autres langues romanes étant une langue à ordre verbe-objet. Le verbe occupe dans la phrase une place médiane. Le français médiéval est une langue à ordre V + O. Les ordres les plus fréquents sont S + V + O / X (un élément en tete de phrase qui entraine l’inversion du sujet) + V + (S) + O. L’ordre S + V + O est plus fréquemment utilisé dans les subordonées. Le deuxième ordre est utilisé dans les principales et les indépendantes. Dans ces deux cases donc, la place avant le verbe est occupée par le sujet ou par des compléments ou des adverbes. Il s’agit toujours d’éléments toniques. La première place est souvent celle du sujet, qui peut être précédé d’éléments circonstanciels. L’ordre des mots a une structure de type thème-rhème (ce dont on parle/ce qui en est dit). Les constructions disloquées du type « le roi, il est parti » sont des constructions bien représentées dans l’usage oral. Dans l’interrogation, un certain nombre d’innovations permet de conserver le sujet avant le verbe. L’interrogation directe : se manifeste par des éléments interrogatifs spécifiques et par l’intonation. L’interrogation totale est généralement marquée par l’inversion du sujet (ex. vient-il ?). Au XII siècle apparait la périphrase « qu’est ce que », à l’origine de « est-ce-que ». Chapitre III : le moyen français Il y a plusieurs phénomènes qui marquent l’histoire du français dans cette période : les traductions des grandes œuvres latines et grecques en français ; l’invention de l’imprimerie ; le premier livre imprimé en France en latin en 1470 ; la prise de Constantinople par les Turcs (qui pour certains historiens marque la fin de l’époque médiévale) qui entraine une émigration des intellectuels grecs vers l’Italie et favorise une redécouverte de la culture grecque par l’Occident. Extension du français Pendant cette période le français administratif s’impose. Les notaires royaux font un usage exclusif du français. Le latin juridique est influencé par le français : on recommande de rédiger des actes dans un latin simple qui se rapproche du français par le vocabulaire. Au parlement de Toulouse (1444) la rédaction des registres des faite en français. Les premières grammaires du latin en français font leur apparition (ex. le Donat en françois). Ces ouvrages témoignent de l’emploi de la langue vulgaire dans l’enseignent du latin. En outre, ces ouvrages apportent dans le français un lexique calqué sur celui du latin. Entre temps, les traductions commanditées par le roi et les proches de la cour se multiplient. Les traducteurs, lorsqu’ils réfléchissent sur leur pratique, mettent en valeur les différences entre les deux langues (surtout pour l’ordre des mots). On réfléchit aussi sur le fait de traduire selon le sens et non selon la lettre (reprendre le texte d’origine par des périphrases). Des ouvrages de versification et de rhétorique en français manifestent une attention aux ressources de la langue vulgaire. Les premiers traités de versification française apparaissent dans cette époque (ex. L’art de dicter et faire chansons de Eustache Deschamps) Les grand rhétoriqueurs  terme qui désigne des poètes de cour du temps de Louis XI, Charles VIII, Louis XIII. Ils se caractérisent par la complexité de leur versification, leurs jeux des mots, la paronomase. Il y a un gout pour l’ornementation qui touche la prose et le vers. Les grands rhétoriqueurs ont aussi un gout pour le néologisme et la rhétorique. Il y a un travail très important sur la langue française, les ressources phoniques, la syntaxe, et le lexique. Les grands rhétoriqueurs écrivent aussi des chroniques, un genre particulièrement développé en moyen français. Ces ouvrages participent aussi à l’élaboration d’une prose dont la syntaxe est de plus en plus complexe (on a des relatives, des formes en -ant, ecc). Certains romans médiévaux versifiés dont adaptés en prose  cela participe au développement de la prose. Le français hors de France Hors des frontières du royaume de France on fait un pas en arrière par rapport à l’usage de la langue française. A la fin du XIV on a la nécessité de rédiger des grammaires pratiques à l’usage des Anglais  cela atteste que l’angolo-normand (le français en usage en Angleterre) n’est plus la langue courante. Henri IV est le premier roi anglais de langue maternelle anglaise. Geoffrey Chaucer adopte l’anglais (1340-1400). L’anglo-normand toutefois continue à être écrit pendant le XIV siècle. On a encore l’usage de la langue française par les juristes et les officiers. Le français donc reste pour longtemps dans le domaine juridique  jusqu’au XVI siècle, avec des contaminations et des emprunts de l’anglais (NB le français a remplacé le latin comme langue de la législation au XV). Il y a donc la nécessité, pour les juristes, d’apprendre le français comme langue seconde  cela conduit à la diffusion de listes de vocabulaire et à la rédaction du Donait français (au début du XV), que l’on considère comme la plus ancienne grammaire française. On a aussi la rédaction de grammaires du français pour anglophones. La richesse lexicale Le moyen français se caractérise comme une époque de grande création lexicale : 40% des mots du lexique actuel sont de créations du moyen français. La suffixation, la préxifation, la juxtaposition, fournissent un nombre de mots considérable. On a aussi la création des locutions conjonctives à partir de « que ». On a beaucoup des empruntes au latin (la plupart des latinismes de la langue actuelle vient du moyen français)  la motivation c’est que les traductions de textes antiques se multiplient. C’est aussi le temps des emprunts aux autres langues romanes (italianismes dans le domaine de la guerre et de la navigation), mais aussi aux dialectes. La langue d’oc surtout fournit un grand nombre de termes (par exemple le provençal « abeille »). Aussi la langue d’oc accueille des nombreux des gallicismes. Le vocabulaire maritime s’enrichit des termes empruntés au normand où à la langue d’oc. Particularités linguistiques Sons et graphies Au XIV on a la réduction des hiatus : ex. « veu » passe à « vu » (la graphie EU était devenue ambiguë, car elle pouvait correspondre à [Ø] et Y). A partir du XIII siècle les juristes multiplient les écrits et on a de plus en plus des lettes étymologiques, diacritiques et analogiques dans le langage. Les lettres étymologiques servent à indiquer la dérivation par rapport au latin : ainsi, aux graphies médiévales « erbe et eure » se substituent herbe et heure (du latin herba et hora). Les lettres diacritiques ont pour fonction de rendre plus compréhensibles les graphies ambiguë : huit doit son H au souci de ne pas confondre le mot avec « vit » (dans cette époque U et V n’étaient pas distingués dans la graphie). La Y se développe comme substitut de I permettant d’éviter la confusion des graphies dans l’écriture gotique. Plusieurs des traités de sciences appliqués sont publiés. En géographie, apparaissent des guides, des itinéraires et des cartes écrites en français. Au cours du siècle le français s’impose dans des domaines variés. En 1575 plus de la moitié des libres publiés par l’imprimerie est en français. La langue de la religion On a une forte extension des langues vulgaires aussi dans la langue religieuse : la restitution de la parole de Dieu et l’autorité de la Bible légitime ces langues vernaculaires comme langues de culture. En 1522 Luther a donné, à partir des textes en hébreux et en grecs, une version allemande du Nouveau Testament. Puis en 1533 une version de l’Ancien Testament. En France sont imprimées la « Bible abrégée » et la « Bible historiale » qui mettent l’accent sur l’histoire biblique. Lefèvre d’Etaples va traduire le Nouveau Testament (1523) et puis la Bible complète en 1530. En 1535 le cousin de Calvin, Olivetan, fournit une traduction de la Bible à partir de l’hébreu et du grec, édition qui fait l’objet de révisions successives par Calvin. L’utilisation du français comme langue religieuse est objet de forts débats. Certains, comme l’humaniste Érasme, souhaitent que chacun puisse comprendre la parole de Dieu dans sa langue. Mais la faculté de théologie considère comme un péché le fait de traduire la bible en français : il ne leur semble judicieux de laisser aux ignorants la possibilité d’interprétation qui ne serait pas contrôlée par les détenteurs du savoir. Toutefois, le français apparait de plus en plus dans les controverses religieuses. A partir de 1550 le français est langue de l’église protestante dans les pays où l’on parle le français. Statut ambigu du latin L’enseignement est fait en latin. Toutefois, certains lecteurs royaux utilisent dans leurs cours le français. Le latin est la langue de l’écrit dans les conseils ou dans les ambassades on parle en français (mais sont souvent transcrits en latin). Le français est de quelque manière favorisé par le statut ambigu du latin. Le latin de cette époque est corrompu. Les personnes prononcent différemment le latin. Érasme par une étude comparée des variétés de latin parlé en Europe cherche de retrouver la prononciation originale du latin. On cherche à restaurer le latin et on a une réflexion sur cette langue. Querelle de cicéronianisme : pour certains, comme Érasme le latin doit continuer à s’enrichir pour rester une langue universelle de communication. D’autres pensent qu’il faut reprendre une langue classique proche de celle de Cicéron, sans aucun changement. Pour soutenir sa thèse Érasme rappelle que Cicéron même a imité les Grecs, crée des néologismes, introduit des acceptions nouvelles. Les tentatives humanistes de restitution de la prononciation antique du latin influencent la prononciation du français : - la nouvelle prononciation du latin fait entendre les consonnes implosives  ces consonnes sont donc rétablies aussi en français - On a le rétablissement d’une prononciation [e] en latin  cela entraine une prononciation en [e] pour « desir, peril ». - Le O à l’initiale s’était fermé en U. La restauration de la prononciation latine fait prononcer « copia » au lieu de « coupia »  porte à une prononciation « copie ». Le français hors de France Le français est utilisé à la cour d’Henry VIII et de Charles Quint. Il est bien présent aussi dans les territoires de l’actuelle Belgique. La Suisse, la Belgique et les Pays-Bas sont d’importants centres de diffusion des livres et de la langue française. Le français devient la langue de la religion réformée et du culte protestant. Genève devient un grand centre d’imprimerie diffusant des idées nouvelles. Avec la théocratie établit par Calvin à Genève le français s’impose comme langue de la religion réformée. A partir de 1550 le français est donc la langue de la Réforme. Dans le Piémont on utilise le français dans le langage judicaire et le français est employé jusqu’au XVIII siècle, bien que l’italien devienne langue officielle en 1577. Les langues de cet univers Pendant le XVI siècle on a une passionne pour les langues. Les langues sont hiérarchisées, avec une valorisation des langues anciennes. En 1530 on l’instauration des lecteurs royaux  on a la création de chaires d’hébreu, de grec, de mathématique. Depuis la fin du XV l’hébreu intéresse les humanistes, fascinés par la connaissance directe du texte de la Bible qu’il permet. - La langue originelle Pendant le XV on a des études sur les rapports entre les langues, tout d’abord dans une perspective théologique. On prend à modèle la genèse, pour créer une genèse du langage. Dieu créa les éléments en les nommant. Avant l’édification de la Tour de Babel, tous les hommes se servaient d’une même langue. Dieu, pour punir leur entreprise, confondit leur langage afin qu’ils ne se comprennent plus et les dispersa sur la surface de la terre. La nature de cette langue originelle divisée lors de Bebel est objet de débats. Pour certains la langue originelle est l’hébreu, pour d’autres la confusion des langues aurait été totale et la langue originelle ne peut être connue. Pour d’autres encore, les langues corrompues conservent quelques éléments de l’état originel. - Les langues vernaculaires C’est au XVI que on découvre la parenté entre les langues européennes. A la fin du siècle les fondements de l’indo-européen sont posés. On s’interroge donc sur la supériorité de l’une ou de autres langues vernaculaires est alors sujette à débat. Certains hypnotisent une origine grecque du français, sur la base du mythe de l’origine troyenne des Français. Cette hypothèse s’oppose à l’origine de l’italien du latin. Tout au long du siècle l’italien et le français sont donc en concurrence. - Historicité Dans l’imaginaire, il y a le rêve du français idéal dans un passé perdu ou dans un avenir glorieux. Mais le français de cette époque est pensé aussi dans une perspective historique. Au début du XVII siècle on a la publication d’un ouvrage lexicologique très important, le Thresor de la langue françoyse de Nicot. Claude Fauchet fonde le genre de l’histoire de la langue française. Cette recherche sur le passé des langues s’accompagne d’un grand intérêt pour l’étymologie, pour l’évolution phonétique (généralement considérée comme corruption). Se développe aussi un gout pour les jeux de lettre sous formes d’anagrammes, de rébus, ecc. L’enrichissement lexical Au XVI la perfection d’une langue est mesurée selon son vocabulaire et le nombre des synonymes. On a donc une grande innovation dans tous les domaines techniques et de la pensée. - Mots anciens et dialectaux La volonté d’enrichir le français passe aussi par la valorisation du passé de la langue (langue médiéval), mais aussi une attention aux dialectes. Au XV on commence à étudier le grec, ce qui conduit à une reconsidération des dialectes. Le français est comparé à la langue grecque, en soulignant les diversités et les éléments en commun. Certains grammairiens notent que des prononciations dialectales, comme celles du picard, sont très proches du latin. Les poètes de la Pléiade utilisent certains mots médiévaux et des mots liés au territoire. Selon Pasquier c’est entre les divers dialectes que se trouve la pureté de la langue française. Rabelais utilise beaucoup des termes dialectaux dans son œuvre, comme : aigué, biscarié, biscoter, coireaux, feriau, ecc. - Voies de la néologie La création des mots obéisse à des normes précises de dérivation et suffixation. La Pléiade soutient la création des mots par dérivation. La dérivation doit se faire aussi dur des mots anciens que sur des mots courants. Les adjectifs sont le lieu de prédilection de création. La Pléiade multiplie les adjectifs en -a, -an, -é, ecc. De nombreux mots sont formés par préfixation. Les adverbes en -ment connaissent une grande faveur. Une des originalités du XVI est la composition : tandis que précédemment le français ne composait des mots qu’avec des éléments latins, maintenant il comme à composer des mots avec l’utilisation d’éléments hybrides grecs ou latins. La Pléiade utilise aussi la composition avec des éléments hybrides tirés des langues vernaculaires. - Latinismes et hellénismes On a une relatinisation du vocabulaire qui porte à l’adoption des formes variées et aussi à la substitution d’une forme latine à la forme française. On a aussi une attention au sens étymologique. Mais il y a aussi nombreux emprunts directs du latin . On a encore beaucoup des latinismes dans la langue moderne, comme : célèbre, génie, indigène, horaire, ecc. Ils apparaissent aussi nombreux doublets. On a aussi des hellénismes (moins presents) qui pour la première fois sont empruntés directement au grec et non par un intermédiaire latin (comme au siècle précédent). On peut les trouver surtout dans les vocabulaires techniques de la médicine, la rhétorique et la politique. - Emprunts aux langues vulgaires Le français a emprunté beaucoup des mots à l’Italie au XVI siècle, en particulier des termes qui font partie du domaine artistique, sociale et économique, de la guerre et de la navigation (ex. arcade, balcon, corniche, cedence, concert, carrosse, ecc.). Le vocabulaire militaire s’enrichit sous les règnes de Charles VIII et Louis XIII et s’accroit considérablement sous le règne de François I qui organise son armée sur le modèle italien. La plupart des mots empruntés à l’italien datent du XVI siècle. L’italien c’est, entre les langues vulgaires, la principale source d’emprunts . On a aussi des emprunts par l’espagnol (ex. bastonade, bizarre, mascarade). Un certain nombre de termes exotiques proviennent des langues du Nouveau Monde, souvent par l’intermédiaire de l’espagnol ou du portugais. - Procédés d’assimilation Une des particularités du français du XVI siècle est de tendre à « assimiler/naturaliser » les emprunts dans la prononciation et dans la graphie. On a donc une assimilation au normes une transformation radicale. Les changements phonétiques ultérieurs, en nombre limité, ne seront pas pris en considération dans la graphie. Morphosyntaxe Analogie et différenciation Il y a une tendance à l’unification des radicaux et à la différenciation des marques morphologiques. Certaines formes régularisées ne subsisteront pas dans la langue. L’analogie est très forte : on a la régularisation des formes de pluriel sur le singulier, opposition du masculin et du féminin de l’adjectif par la présence de -e. Sur les pluriels en -eaux on crée des singuliers en -eau. Pour les mots en -al on crée des singuliers en -au (animau). Pour la morphologie verbale, on a une régularisation sur les flexions majoritaires. Certains verbes irréguliers adoptent une conjugaison régulière en -IR. Marques spécifiques du nom et du verbe Pour les marques du nombre et de la personne, le XVI siècle développe les emplois de l’article et du pronom personnel. Ces mots-outils sont souvent utilisés dans la poésie pour allonger le verbe. Ils vont jouir d’une grande faveur dans la poésie française à partir de la Pléiade. De plus en plus on utilise l’article devant un nom abstrait. En temps où la final -S n’est plus prononcé dans la langue courante, l’emploi du déterminant devient la seule manière de marquer le nombre. L’emploi du pronom personnel permet de donner des informations utiles, à la suite de la disparition des flexions. Conclusion : l’article et le pronom personnel sont reconnus comme des marques spécifiques du nom et du verbe. Multiplication et spécialisation des formes Les déterminants et les pronom démonstratifs et possessifs tendent à se distinguer. On a une spécialisation des conjonctions, des adverbes, des prépositions. Les formes nominales du verbe sont souvent employées. Pour les démonstratifs, au XVI siècle se met en place le système actuel, où sont opposés des déterminants atones (ce, cette, ces  parallèles à la, le, les) et des pronoms (celui, celle  parallèles aux pronoms personnels lui, elle, elles). La tendance à la spécification grammaticale coexiste avec des emplois régionaux. Il existe une grande variété des conjonctions au XVI siècle : les créations adoptent toutes une forme analytique. L’accord du participe passé avec avoir est objet de débat. Le bon usage La réflexion sur la meilleure langue française est faite dans cette époque. Dans la réflexion sur le bon usage, est particulièrement important la réflexion sur l’illustre italien  ces réflexions sont transposés dans le français où se pose le problème du bon usage grammatical, mais aussi on s’interroge sur le meilleur style. Les premières rhétoriques du français mettent l’accent sur la hiérarchie de styles. En ce qui concerne la langue à privilégier, Dante dans son traité De vulgari eloquentia (1529), jette les bases de l’italien illustre, langue artificielle crée à partir des variétés de l’italien. Le débat sur le lieu du meilleur usage se fait en France au XVI siècle. Pour la première moitié du siècle, on pense que le bon usage est dans la cour du roi et son parlement, mais au milieu du siècle on lui reproche de s’être italianisée. Chez les premiers théoriciens il y a la création de modèles théoriques fondés sur une prétendue pureté originelle de la langue et l’objectif de donner une norme définie. Au milieu du siècle on tend à donner des normes à la langue à partir de modèles fournis par l’usage du peuple. La réflexion touche aussi la langue écrite. Pour que la langue vulgaire soit considérée une vraie langue, il faut qu’elle ait des auteurs, donc on célèbre des textes qui fournit une parfaite idée de la langue française. Chapitre V : le XVII siècle L’idéal qui peut rendre compte de la langue du XVII siècle est celui du mot juste et de la pureté de la langue. La synonymie, considérée comme une richesse au siècle précédent, n’est plus favorisée. Chaque mot tend à se spécialiser : par exemple, les formes qui étaient indifféremment préposition ou adverbe, pronom ou adjectif, restreignent leurs emplois à l’une ou à l’autre de ces catégories. Le désir de fixation porte à éliminer ou différencier les variables sémantiquement, afin de créer un modèle unique. Il y a le refus de la polyvalence. La recherche de clarté tend à condamner les équivoques. Il s’agit donc d’un siècle marqué par une volonté d’unification et de codification, per des prescriptions. C’est le siècle de la création de l’Académie française. Au milieu du siècle se fixe une langue littéraire correspondant à la langue de la cour. Entre temps, le français continue son expansion (Descartes écrit en français son Discours de la méthode). Toutefois, les manuels de français jusque dans les années 1680 sont encore souvent rédigés en latin, langue utilisée dans l’enseignement. Dans les collèges jésuites on n’utilise pas souvent le français. On a la fameuse querelle des anciens et des modernes , à l’intérieur de du milieu littéraire et l’Académie. Cette querelle a eu un rôle très important pour la valorisation de la langue et son émancipation par rapport à l’antiquité. Les modernes (ex. Desmartes, Perrault, Fontanelle) : affirment la supériorité de la langue française sur la langue latine. Ils affirment la notion de progrès. Les anciennes : La Fontaine, Boileau, La Bruyère. Codification Création de l’Académie française Richelieu fonde en 1635 l’Académie (40 membres) qui a pour fonction de travailler pour donner des règles à la langue et la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. Membres de l’Académie : Boileau, La Fontaine, Corneille, Racine, Bossuet (gens de lettre) mais aussi des hommes politiques comme Colbert. L’Académie est organisée sur le modèle de l’Accademia della Crusca de Florence, fondée en 1538. Cette académie est à l’origine du premier travail lexicographique sur une langue vernaculaire  un dictionnaire dont la première édition date de 1612 et qui vient régulièrement réédité. Aussi l’académie française a la fonction de fournir un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique. Vaugelais est le premier grammairien de l’Académie. Il commence à travailler dès 1639 au dictionnaire dont la première édition date du 1694. Le bon usage et ses transgressions La norme est cherchée dans l’usage. Dans ce domaine il est important de rappeler l’ouvrage de Vaugelais « Remarques sur la langue Françoise… », dans laquelle il affirme que le bon usage c’est la façon de parler de la cour, mais aussi la manière d’écrire des auteurs du temps. Donc dans le développement de la norme française est importante une couche sociale dominante et l’écriture. La conversation devient un véritable art dans les salons des intellectuels (ex. marquise Rambouillet, fréquenté par Voltaire, Corneille, ecc.) Le XVII est le temps des Remarqueurs, qui observent la langue française et établissent le bon usage. Les Remarqueurs sont attentifs à toutes les variantes de l’usage. Les auteurs devaient se plier à ces prescriprtions. Le classicisme est régi par un idéal de pureté et de clarté, hors des provincialismes, du langage populaire, des archaïsmes, ecc. Malherbe, un poète grammairien dans ses annotations critiques inaugure un mouvement d’épuration : suppression des archaïsmes, des néologismes, des répétitions, ecc. Les proverbes sont condamnés par certains. Les provincialismes sont condamnés. De 1630 à 1660 se développe l’idéal de l’honnête homme , inspiré du Courtisan de Castiglione. Ce qui consiste à exceller en tout  cet idéal à avoir aussi avec le langage. Il faut bien écrire et bien parler. On a des ouvrages qui contient des préceptes pour la conversation. En réalité dans cette période le néologisme n’est pas entièrement exclu, comme en témoigne la préciosité  ce courant se développe au cours des années 1650-1660 dans les salons. Il se caractérise aussi par l’élimination des termes bas au profit des périphrases, par l’hyperbole, per le gout pour la langue abstraite. La courant burlesque : entre les représentants on trouve Scarron. Ils emploient tous les termes bannis des puristes et des salons pour les dérider. Ils utilisent un langage bas pour des thèmes nobles et un langage haut pour des thèmes triviaux. Un certain nombre de mots qu’ils utilisent sont restés dans la langue (avoir de quoi, clocher, se grouiller, ecc.). Ils privilégient les archaïsmes. Molière fait entrer dans la littérature le langage paysan . Le mot « argot » pour désigner le langage des voleurs apparait au XVII. L’archaïsme est bien présent dans le langage de la pratique. Même si le XVII n’est pas le siècle de la création lexicale, la suffixation fournit des dérivés (félicitation, ponctualité, ironiser). Un certain nombre de mots exotiques sont empruntés (ex. the). Des termes sont adaptés de l’anglais, de l’espagnol. Il y a aussi des modèles littéraires : alors qu’au siècle précédent c’était l’Amadis de Gaule a être considéré comme l’idée parfaite de la langue française, le XVII reconnait comme l’ouvrage idéal « L’Astrée » (1609). Les règles de la versification classique (refus du hiatus, de l’enjambement), érigées par Malherbe, tendent à s’imposer. Les patois sont utilisés en littérature dans le genre burlesque et la comédie  cette représentation littéraire est souvent péjorative. Dans cette époque les patois étaient la langue maternelle d’une majorité de français. Les dictionnaires La première édition du célèbre Dictionnaire de l’Académie parait en 1694. Il s’agit d’un dictionnaire des mots courantes. Dans le Dictionnaire des arts et sciences on a des termes techniques et mot anciens est un complément indispensable au dictionnaire de l’Académie. La première édition du dictionnaire de l’Académie offre un classement de mots par familles, précise le niveau de langue, élimine les mots archaïques, les néologismes, les termes bas. Il fournit des exemples inventés et non pas des citations d’auteur. Leur absence est justifiée par l’état de perfection que le français aurait dû rejoindre. La préface du dictionnaire affirme la nécessité pour l’orthographe de marquer l’origine des mots, mais aussi se lier à l’usage. Le J et le V sont utilisés dans les articles. Y et Z sont encore fréquents en finale.
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