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Rimbaud et Proust : Amour, Temps et Transformation, Appunti di Francese

Cet article explore les œuvres de Rimbaud et Proust, deux écrivains français marqués par l'amour, le temps et la transformation. Rimbaud, poète romantique, invente un lyrisme nouveau avec des formes poétiques telles que le vers libre et l'absence de ponctuation. Proust, romancier introspectif, dépeint une quête de l'essence de l'existence dans 'A la recherche du temps perdu'. Les deux auteurs explorent les thèmes de l'amour, du temps et de la transformation, et influencent des mouvements artistiques tels que le cubisme et le surréalisme.

Tipologia: Appunti

2021/2022

Caricato il 26/04/2022

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chiara-bru 🇮🇹

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Scarica Rimbaud et Proust : Amour, Temps et Transformation e più Appunti in PDF di Francese solo su Docsity! RIMBAUD  DORMEUR DU VAL C’est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent; où le soleil , de la montagne fière, Luit: c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: Nature, berce-le chaudement: il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit Nature. Est omniprésente occupe intégralement le 1ER quatrain, et nous la retrouvons jusque dans le dernier tercet. Se caractérise par impression de vie et bonheur qui sollicite les sens. "Verdure" est repris par "l'herbe" et par "vert". Impression de luminosité avec "les haillons d'argent", renforcée par le soleil et dont la luminosité est reprise en "mousse de rayons" et "lumière qui pleut" : métaphore qui donne une matérialité à la lumière. Nature très colorée : "les glaïeuls", couleurs assez intenses. Personnification de la rivière qui "chante" : animation. Sur le plan olfactif : "parfums", impression de bien-être et bonheur. Sur le plan tactile : impression de fraîcheur, liquidité, "et la nuque baignant dans le frais cresson bleu". Le mot "val" du titre est repris au vers 4 : rivière dynamique ; impression d'exubérance, par les 2 enjambements des vers 1, 2, 3. Cette nature est présentée comme douée de sentiments personnifiée et présentée comme maternelle "berce" : Alma Mater. L'homme. Le jeune homme est "dans" la nature vers 6, 8, 9, 13, avec "dans", il est imbriqué dans la nature. Nous savons à qui nous avons à faire : sociologiquement un soldat. Il est jeune comme la nature, et est présenté dans état d'abandon total : "bouche ouverte", "sa nuque baignant", "dort", inactivité répétée au vers 9 et 13 : insistance avec le titre du sonnet. Il est "étendu", intensifie l'impression de confort ; "un lit vert", la nature lui a construit un lit. On voit qu'il paraît mort : "deux trous rouges sur le côté droit" + allitérations en [tr] et [r] sonorités dures x exprimer la dureté de la mort ("la main sur sa poitrine / Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit."). Rimbaud a attendu le dernier vers x le dénouement du poème : commence par "Tranquille", qui ne présage pas encore de la mort. À partir de ce moment nous basculons dans l'horreur, dénouement très brutal. Aspects contradictoires. Mort est omniprésente : "trou" fait écho avec vers 14. "Follement" signifie l'agitation de la rivière. Nous avons un côté glorieux avec l'argent, mais en réalité les "haillons", reflètent quelque chose de détruit. La "bouche ouverte" est caractérisation de la mort ; sa tête est nue : casque a roulé par terre ; "la nuque baignant" signifie qu'elle baignait dans le sang sang sur l'herbe : rouge du sang + vert de l'herbe = cresson bleu. "Etendu" signifie corps sans vie et "lit" devient lit de mort. Les glaïeuls évoquent les fleurs que l'on posent sur une tombe pieds dans les glaïeuls. Rien ne bouge, "la narine" et "la poitrine "ne réagissent plus. Il ne respire plus : est mort. Violence des allitérations dentales x trancher cette jeune vie. Nous comprenons à ce moment que le sommeil du dormeur était une image de mort. APOLLINAIRE Un des auteurs français les + importants du début du XXème siècle. Très imprégné de l’esthétique romantique, il réinvente un lyrisme nouveau : l’on retrouve dans de nombreux courants artistiques du début du XXème siècle cubisme ou surréalisme (« Les mamelles de Tirésias », 1917) dont il invente le mot en 1917. Son œuvre poétique est mélange de tradition et modernité. Classique dans sa reprise de thèmes traditionnels comme l’amour et la fuite du temps, il invente formes poétiques nouvelles vers libre, absence de ponctuation, le calligramme. Est né en 1880 d’une mère polonaise et d’un père italien. Il grandit avec sa mère à Monaco et Nice, puis s’installe à Paris à 20 ans. Affaibli par sa blessure à la tête, meurt de la grippe espagnole en 1918. ŒUVRES MAJEURES D’APOLLINAIRE Alcools (1913) Œuvre majeure, est un recueil qui se situe entre tradition et modernité. Apollinaire puise ses thèmes dans la poésie lyrique traditionnelle (amour, fuite du temps, nostalgie), utilise sources bibliques et mythologiques mais fait aussi preuve d’une « esprit nouveau » entrer monde contemporain dans poésie (ville industrielle, quotidien…), en créant images insolites et supprimant toute ponctuation. Le poème « Zone » qui ouvre le recueil est un hymne à la modernité, déclaration d’amour à ville industrielle et place d’emblée le recueil Alcools sous le signe de la modernité. Les poèmes de ce recueil sont très diverses synthèse difficile. C’est peut-être là que réside toute la cohérence du recueil. A l’image d’une peinture cubiste, le recueil Alcools juxtapose des pièces a priori disparates et liées entre elles par lyrisme, émotion et fluidité (absence de ponctuation). Poèmes à Lou (posthume 1947) Le recueil est fruit de la passion amoureuse entre Apollinaire et Louise de Coligny-Châtillon. Thèmes d’amour et guerre sont intimement liés car ils constituent l’essentiel de la vie d’Apollinaire lors de l’écriture : amoureux de Lou, il part au front où il sera blessé à la tête en 1916. Amour et guerre sont sublimés comme en témoigne la 1re strophe de «Si je mourais là-bas». Calligrammes (1918) Le sous-titre est «Poèmes de la paix et de la guerre». Calligramme est mot inventé par Apollinaire, repose sur le lien entre poésie et dessin : poète dessine avec ses vers une image qui redouble le sens du poème. On peut voir la volonté de faire la synthèse de poésie et peinture. Guillaume Apollinaire aurait affirmé à Picasso : « Moi aussi je suis peintre ! » THEMES DE PREDILECTION Ville. Thème privilégié. Dans « Zone », il place d’emblée le lecteur dans l’espace urbain, Paris, et entreprend voyage poétique dans la modernité. Il fait l’éloge de la ville industrielle, de la Tour Eiffel, des avions et des automobiles. La ville devient l’espace de tous les possibles qui démultiplie les potentialités du lyrisme. La poésie de la ville remplace la poésie pastorale. Le temps. Est central. Le poète superpose 2 visions : o Linéaire = est d’abord linéaire car il s’écoule inéluctablement. Il devient source de tragique car poète ne peut le retenir. La fuite du temps est omniprésente avec 2 éléments : élément liquide qui s’écoule («Le pont Mirabeau») et les saisons qui se succèdent («Automne malade»). o Cyclique = Passé, présent et futur se confondent comme dans « Le Pont Mirabeau » où le souvenir surgit dans le présent. Les mythes, la religion et la tradition resurgissent dans le monde moderne omniprésence de l’ancien dans la modernité. Le temps cyclique transparaît aussi dans l’écriture parfois anaphorique d’Apollinaire. Mythologie. Influencé par symbolisme et ésotérisme, utilise mythologie x faire de la poésie un espace de convergence entre tradition séculaire et modernité. Le mythe s’invite dans le monde moderne comme si le temps était élastique («Zone») Amour. Chante l’amour perdu («Le Pont Mirabeau») il évoque le « regard d’inhumaine ». Cette amour semble + heureux dans Poèmes à Lou même s’il est vécu dans la distance et l’éloignement, ce qui en fait un amour inachevé. ESTHETIQUE D’APOLLINAIRE Son écriture est marquée par l’utilisation du vers libre et l’absence de ponctuation syntaxe nouvelle, riche de sens différents. Les calligrammes deviennent une marque de sa poésie qui souhaite fusionner écriture et peinture. A quel mouvement littéraire appartient Apollinaire ? Aucun et beaucoup à la fois !  Synthèse d’influences très diverses. Il est influencé par romantisme : thématiques de l’automne et mélancolie romantisme allemand à qui il emprunte l’univers germanique comme en témoigne Rhénanes. Au début est aussi influencé par poésie symboliste de Paul Verlaine. Certains poèmes reprennent la syntaxe verlainienne (répétition des adverbes, langueur dans le rythme des phrases). Certains poèmes difficiles dénotent influence symboliste («Merlin et la vieille femme»). Les noms communs agrémentés d’une majuscule comme « Amour » reprennent la typographie symboliste qui cultive l’écriture conceptuelle et symbolique. Est influencé par mouvements artistiques : cubisme le corps du poète se diffracte comme un tableau cubiste. Ecrivains influencés par Apollinaire. A exercé influence importante chez des auteurs du XXème siècle. L’influence sur le surréalisme est considérable : a lui-même inventé le terme « surréaliste » en 1917 avec sa pièce Mamelles de Tirésias, «drame surréaliste».  LE PONT MIRABEAU Ce poème est le deuxième du recueil Alcools paru en 1913. Ecrit après sa rupture avec la peintre Marie Laurencin, « Le Pont Mirabeau » est un des textes les plus célèbres d’Apollinaire. D’ailleurs, il a souvent été mis en chanson. fait revivre son enfance et récupère beaucoup de détails oubliés thème de la mémoire involontaire : ressusciter le passé puisqu’ elle est liée aux sensations, qui gagnent contre force destructrice du temps parce qu’elles appartiennent au moi profond. Donc, une sensation actuelle peut faire remonter à la surface une expérience passée, par hasard. A Combray, le jeune narrateur éprouve ses 1ères émotions x femmes : duchesse des Guermantes, fascinante et inaccessible, puis Gilberte, fillette aux cheveux roux d’un ami, Charles Swann. Univers aristocratique des Guermantes et monde bourgeois de Swann sont inconciliables x narrateur. Un amour de Swann : longue digression où il est raconté histoire d’amour qui a précédé la naissance du narrateur de 10 ans. Charles Swann, introduit dans milieu aristocratique, est reproché par Guermantes d’avoir épousé Odette, ancienne demi-mondaine. D’abord il est indifférent à la beauté d’une bourgeoise, mais il finit par l’adorer et en devenir jaloux. Il découvre être amoureux d’elle seulement quand il ne la trouve pas : c'est le thème du désir qui n’est tel que quand il est inaccessible. Désir se base sur jalousie et besoin de posséder. 2. « A l’Ombre des Jeunes Filles en Fleur » (1918) Le narrateur aime pendant 2 ans Gilberte, sans retour. Il se rend en vacances à Balbec, où il rencontre futur meilleur ami, Robert de Saint-Loup, qui appartient aux Guermantes, son oncle le baron, méprisant et orgueilleux, et Albertine, qui le frappe et dont il s’éprend. A la fin de son séjour, il fait la comparaison entre le Balbec à qui il s’attendait et le Balbec réel. Rencontre le peintre Elstir, personnage de pure fiction (évoque Monet). Comme Monet, il laisse de côté la connaissance objective et peint surtout les illusions de lumière et perception subjective de la réalité. 3. « Le Côté de Guermantes » (1920) Narrateur rentre à Paris et mieux connait les Guermantes. Mais il se rend compte de leur petitesse d’esprit, qui ne reflète pas la beauté de leur nom les fait ressembler prosaïquement aux riches bourgeois de son temps. Il comprend que ce n’est pas l’aristocratie qui améliore les personnes. 4. « Sodome et Gomorrhe » (1921) Marcel comprend que pour connaître véritablement une personne il faut renverser ses affirmations et ses comportements explicites baron de Charlus, oncle de Robert, qui accuse les jeunes efféminés, mais qui est en réalité homosexuel. 5. « La Prisonnière » (1923) Marcel, jaloux, profite de l’absence de ses parents x inviter Albertine à vivre chez lui a besoin de «l’emprisonner» x la contrôler et posséder. Toutefois, cette expérience met en évidence un aspect paradoxal de l’amour : réalisation du désir ne produit pas de bonheur. Prisonnière, la fille perd son charme : sa présence paraît gêner le narrateur au lieu de le rendre heureux. Albertine s’enfuit en laissant lettre d’adieu. Face à l’abandon, toutefois, la douleur de Marcel est insupportable. 6. « Albertine Disparue (La Fugitive) » (1925) Distante, Albertine retourne objet de désir. Angoisse de séparation fait renaitre l’amour en le transformant en douleur. Marcel la cherche, mais elle meurt en tombant de cheval. La souffrance et jalousie deviennent insupportables car le passé d’Albertine le tourmente. Il fait un voyage à Venise avec sa mère. Il réussit à oublier Albertine, mais la fin de son amour le fait réfléchir sur l’inutilité de l’existence quel est son sens, si le temps efface tout. Angoisse est accrue par peur de mort. Il constate que société a beaucoup changé et le monde des Guermantes et de Swann ont commencé à se confondre (Robert, un Guermantes, a épousé Gilberte Swann). La disparition des certitudes amène narrateur à méditer sur l’inutilité de l’existence et sur l’importance de l’expérience artistique. Les compositions du musicien Vinteuil lui suggèrent que l’expérience artistique pourrait etre le propos du ses de notre vie. Swann avait déjà vécu expérience semblable à celle que Marcel a vécue dans le premier roman : la sonate de Vinteuil, comparable à la madeleine, lui fait revivre son amour x Odette. 7. « Le Temps Retrouvé » (1927) Marcel a abandonné l’espoir, même de devenir écrivain. Déçu par mondanité et amour, passe années dans une maison de santé. De retour à Paris, en train d’être détruite x 1ère Guerre Mondiale, se rend chez les Guermantes. Il découvre une promesse d’immortalité : trébuche sur un pavé et éprouve une sensation identique à celle de Venise dans le baptistère lui procure félicité étrange et fait réapparaître Venise et le baptistère Saint-Marc. Sa mémoire lui transmet image vive de la ville italienne, fragment intact de son expérience personnelle. Il vit un miracle semblable à la madeleine où sa mémoire involontaire a fait resurgir le passé à Combray. Mise en marche x hasard, mémoire involontaire a ressuscité passé. Il décide de fixer ce dernier dans œuvre littéraire, x résister au temps art est seule force capable de vaincre le Temps (VERITE). La vision de l’existence et condition humaine est pessimiste temps qui passe détermine perte de tout. Mais il y a côté optimiste : œuvre d’art (peinture d’Elstir, musique de Vinteuil, écriture) existe au-delà de nous. Style = reflét travail complexe de la mémoire et parcours tortueux des souvenirs. Phrases sont longues et pas simples. Contrairement au récit traditionnel, événements ne sont pas en ordre chronologique et séquences descriptives et réflexions prévalent sur la narration. La structure de l’œuvre est circulaire = à la fin il vit expérience semblable à la Madeleine. Ultime signification de la Recherche dans certains moments privilégiés, par sensations simples et élémentaires, dans souvenir d'un passé enfoui, il est possible de vaincre l'usure du Temps, et, dans joie quasi mystique, d'échapper à la mort. THEMES Souvenir. Les 1ère pages expriment l’angoisse d’un narrateur qui n’arrive pas à se remémorer son enfance mémoire volontaire qui, suscitée par raison et intelligence, est pauvre, limitée et incapable de faire remonter un souvenir. En revanche, mémoire involontaire permet de récupérer un passé qui serait perdu. Cette mémoire est + forte : liée aux sensations, qui résistent au temps car sont enfuies dans le moi profond. Mémoire agit comme une métaphore, en rapprochant 2 moments différents et analogues : sensation du présent en restitue une autre du passé. Ce mécanisme est toutefois soumis aux caprices du hasard. La recherche est faite entre le présent, le passé, le futur. Pour retrouver dans leur vérité profonde les émotions mémoire involontaire: à chaque sensation sont attachés souvenirs involontaire (ex. madeleine) : montre comment sensation actuelle peut faire remonter les émotions (théoriede la mémoire affective) association de sensations. La mémoire a fonction évocatrice + analyse qui reconstruit les événements. Souvenir amoureux. Albertine disparue (La fugitive) raconte souffrance amoureuse : Albertine, qui vivait en concubinage, quitte et fuit son domicile. Narrateur tente tout pour qu’elle revienne, en vain : non-retour devient occasion de décrire les ressorts du jeu amoureux (indifférence, chantage, comédie de rupture...). Plus tard, narrateur apprend la mort accidentelle d’Albertine, mais aussi qu’elle l’aimait et souhaitait revenir. 2nde phase de souffrance amoureuse : après douleur immédiate vient le travail de l’oubli et du deuil. Ainsi Albertine disparue, qui semble relater une fuite, est l’histoire de captivité du narrateur, emmuré dans sa mémoire amoureuse. Subjectivité. «Ainsi ce que j’avais cru n’être rien pour moi, c’était tout simplement toute ma vie», incipit d’Albertine Disparue défi au Connais-toi toi-même de Socrate, qui invitait à se connaître en tant que sujet et découvrir la vérité sur eux-mêmes. Chez Proust, écrivain de l’introspection, au contraire, la subjectivité est opaque à elle-même. Aveugle à soi- même et aux autres, conscience avance dans l’inconnu. L’ego cogito est fiction inventée par rationalistes x se donner de la contenance : narrateur pensait ne plus être amoureux d’Albertine, mais au départ apprend son attachement : sujet s’ignore. Femme. Qu’est-ce qu’une femme x le narrateur ? Objet de son désir. C’est le désir qui crée l’existence, Albertine n’existe que parce qu’il la désire. Son désir mort x elle, Albertine cessera d’exister : «être d’imagination désirable, vie imaginaire». Femme est le mystérieux, l’insaisissable. L’identité d’Albertine est précaire, polymorphe x le narrateur : on peut y voir l’affirmation de l’impossibilité de connaissance intersubjective : Connaître autrui est impossible. Paradoxalement, les efforts du narrateur x posséder ce qu’il ne comprend pas sont aussi forts que désespérés. Jalousie. Proust est le + grand penseur de jalousie pathologique, se manifeste comme phobie de l’abandon. Elle n’est pas liée à l’être aimé, est produit de l’imagination : «par des images pour une souffrance, non d’après une probabilité. C’est l’inconnu des pensées de l’autre, son insaisissabilité qui nourrit l’imagination. Temps. Il est hautement subjectif et fait écho à la conception chez Bergson (temps vécu contre temps objectif) : temps de la conscience est extratemporel : «Une heure n’est pas une heure, c’est un vase rempli de parfums». A propos du sommeil : «l’autre vie, où on dort, n’est pas soumise au temps». Le rapport passé/présent est connu : la madeleine, révélateur de conscience affective, fait coexister passé et présent, souvenir et perception. Elle révèle aussi conception passive de subjectivité, affectée par le temps via cette mémoire involontaire. Albertine vivante mais partie, est une absence- présence : Albertine morte est absence pleine. Rôle du temps est double : adjuvant et opposant. A Venise, Albertine : narrateur revit Albertine mais sous une forme différente, partie de lui-même, souvenir faisant désormais partie de son identité (comme le souvenir de madeleine : «Je sentais qu’Albertine était enfermée au fond de moi». Nécessité de l’art. La Recherche est fondée sur l’impressionnisme d’un narrateur qui, au lieu d’écrire une histoire rigoureuse, reproduit la subjectivité d’un regard. Ce refus du réalisme objectif se base sur vision de l’art comme seul moyen x donner image globale du vrai. Peu importe le sujet : tout est dans sa vision du monde, qui métamorphose le thème qu’il s’est choisi. L’art est fondamental x rétablir cohésion entre ce que temps et espace ont séparé. La Recherche est reconstruction d’un passé par l’écriture, grâce à un réseau de signes et correspondances linguistiques. L’analogie est la figure de style proustienne par excellence. En suivant le fil des pensées du narrateur, le lecteur pourra reconstruire la «vraie vie». TECHNIQUES NARRATIVES 1) présence d'un narrateur, Marcel : “Je” (3ème personne seulement dans «Un amour de Swann») JE-narrateur, personnage intermédiaire, un pov. Il devient FUSION de narrateur et lecteur : nouveauté. 2) Le traitement du temps n'est pas celui des chroniqueurs, mais celui de la mémoire. Temps psychologique peut varier. 3) Style montre phrases longues, interminables, rythme lent, précieux (sinuosité de pensée et nombreuses subordonnées) PROUST-BERGSON Influence de BERGSON Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), Matière et mémoire (1896). Bergson est étudié en disciplines : cinéma, littérature, philosophie, neuro-psychologie. Affirme primauté de l'intuition sur l'intelligence. Dans son Essai, oppose durée de conscience et temps scientifique. Thème fondamental est le temps en tant que durée. Proust connaissait très bien sa pensée et œuvres. Pour Bergson il y a distinction entre o Temps de science = mécanique, est fait de + instants différents du pov quantitatif : instants + longs et instants + brefs, mais toujours pareil du pov qualitatif. Est réversible : expérience scientifique peut être répétée et observée + fois. Est abstrait, extérieur et spatialisé. Collier de perles o Temps de vie = fait d’instants différents même du pov qualitatif (dans langage commun : instant semble une éternité). Temps de la psyché, de l’âme, est fait de moments uniques et qui ne peuvent pas être répétés chaque «recherche du temps perdu» est destinée à l’échec ou à la récréation des moments mêmes. Est quelque chose de concret et intérieur, s’identifie avec la durée Avalanche. C’est conservation et création totale chaque moment est nouveau par rapport à eux (exister signifie changer, changer signifie mûrir, mûrir signifie créer indéfiniment soi-même). En coulant comme fleuve, la durée concrète est création continue forme + profonde de mémoire : peut récupérer passé. A ce point, Proust s’écarte de Bergson : tout retour volontaire et libre dans le passé est impossible, seule la mémoire involontaire peut faire revenir dimension temporelle différente. Proust dit que littérature réaliste traditionnelle n’est pas durable incapable de faire ressortir véritable essence de la réalité soumise au temps qui passe. Décide donc de découvrir la véritable nature des événements «temps de l’âme», quand nous révélons leur valeur. Ce processus ne peut pas être accompli rationnellement mais il arrive par hasard («intermittences du cœur») roman perd sa structure traditionnelle : no chapitres, mais suite d’épisodes par analogies. Son œuvre est recherche du passé à travers la mémoire involontaire, instrument de la conscience humaine qui permet de retenir différents aspects du réel. Mémoire enregistre souvenirs dans les profondeurs de l’inconscient. Là ils peuvent rester oubliés, ou bien peuvent revenir à l’improviste. La dimension temporelle est modifiée : passé est absolu, atemporel, mais toujours présent dans conscience humaine. Cette récupération est parfaite avec processus artistique : réalité écrite n’est + soumise au passage déformant du temps est le salut de l’homme, x échapper à la mort. L’art peut récupérer le temps perdu, ne perd pas le temps de l’homme mais le fixe. La Madeleine est un manifeste poétique et il introduit le lecteur dans le sujet fondamental de l’œuvre : problème du temps. La vie est un devenir incessant du temps, transformation continuelle de société et nous-mêmes. Il faut récupérer le passé recherche : il nous indique les moyens et le sens.  LA VRAIE VIE Texte argumentatif où expose ses thèses. Mais surtout un texte de littérature sur la littérature. Veut démontrer que la vraie vie est la littérature ou l’art qui se trouve en chaque homme, comme un secret, que seuls les artistes mettent au jour. La thèse de l’auteur dans ce texte est l’affirmation de 2 «moi» dans 1 même personne. Moi «extérieur» = masque (persona en latin : masque de tragédie) interchangeable mon rapport aux autres par l’image que je veux bien leur tendre et auquel je finis par m’identifier. Moi «profond» =obscur aux autres et à soi-même, moi privé, être propre. Nous pouvons lui accéder (madeleine, place Saint Marc...). Certains souvenirs nous emportent, non seulement vers moments vécus, mais vers essence de ce que furent. Pose le problème de communication des consciences si mémoire involontaire me renvoie avec difficulté à propre vécu, il est encore + difficile d’accéder à la part privée d’autrui. L’intelligence ne saisit pas l’aspect qualitatif et ne renvoie à aucune qualité sensible. Le problème de trouver communauté se résout par l’art, littérature en particulier ouverture à l’autre (pas en compréhension intellectuelle), une saisie immédiate de sa subjectivité. C’est la «vision», la
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