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Storia della letteratura francese XVI, XVII e XVIII secolo, Sintesi del corso di Letteratura Francese

storia letteraria francese del XVI, XVII e XVIII secolo, con una particolare attenzione ad alcuni momenti significativi della cultura e della civiltà francese come il Rinascimento, il Barocco, il Classicismo e il secolo dei Lumi

Tipologia: Sintesi del corso

2018/2019

In vendita dal 17/03/2019

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Scarica Storia della letteratura francese XVI, XVII e XVIII secolo e più Sintesi del corso in PDF di Letteratura Francese solo su Docsity! LE MOYEN AGE HAUT MOYEN AGE HISTOIRE Apres la chute de l’Empire Roman d’Occident en 476, la Gaule est occupée par une série de populations d’origine germanique parmi lesquelles les francs s’imposent. La dynastie des Merovingiens les guide à la conquête du pays qui s’appellera la France. En 754, Charlemagne conquiert presque toute l’Europe occidentale et il fonde le Saint Empire Romain d’Occident et se fait couronner à Rome, en 800. Avec sa mort, les fils se disputent l’Empire qui en 843 sera divisé en 3 : la France, l’Allemagne et la Lotharingie. CULTURE La décadence de l’Empire roman d’occident change le style de vie des peuples européens. L’impossibilité de gouverner un territoire vaste conduit à la naissance de gouvernements locaux, les fiefs, au centre desquels le château sert en cas de guerre comme refuge. Le feudataire est le seigneur du territoire et il peut nommer des vassaux, c’est-à-dire des nobles auxquels confier une partie de son domaine, quand il est trop vaste. Dans ces conditions la culture est abandonnée. Seulement l’Eglise assure la continuation de la culture classique, mais dans une perspective chrétienne. Dans les couvents, on recopie les œuvres religieuses et profanes en latin. Malgré tout, une culture populaire existe encore : elle est orale et se répand grâce aux jongleurs qui chantent des poèmes de guerre ou amoureux avec des instruments. BAS MOYEN AGE HISTOIRE Les XIe et XIIe siècles représentent une période d’expansion politique, économique et culturelle. Le 26 novembre 1095, le pape Urbain II convoque à Clermont le clergé et les nobles pour leur demander de prendre la route de Jérusalem et délivrer le tombeau de Christ. La première croisade s’achève par un massacre suivi par 7 autres croisades jusqu’au XIIIe siècles. Le développement du commerce et l’expansion des villes contribuent à la naissance de la bourgeoisie. Ce développement se poursuit sous le règne de Louis IX, dit Saint Louis, qui organise le pays du point de vue administratifs avec la construction de États généraux formés des représentants de la noblesse, du clergé et de la bourgeoisie. Le développement économique du royaume comporte une forte croissance démographique et donc aussi les épidémies de peste commence à se rependre. Guerres, famine, épidémie de peste, contribuent au déclin de la société féodale. En particulier la “Guerre de Cent ans” contre les Anglais a des conséquences désastreuses : les villages sont abandonnés et les terres aussi. Pendant cette guerre Jeanne d’Arc réussit à délivrer Orléans et à faire sacrer roi de France Charles VII, de la dynastie de Valois. Brûlée par les Anglais, elle devient héroïne nationale. CULTURE à partir du XI siècle, les conditions de vie en France connaissent une amélioration considérable. Le sud de la France, produit une culture complexe et raffinée qui s’exprime avec les poèmes amoureux des troubadours qui chantent l’amour pour une dame inaccessible à laquelle ils offrent leur sentiment en langue d’oc, qui comprend tous les dialectes du Midi français. Au contraire, dans la France du nord où la condition de vie sont encore assez dures, il y a une littérature plus populaire et simple qui s’exprime dans les poèmes guerriers appelés « chanson de geste » ou les trouvères chantent les exploits des chevaliers les plus courageux en langue d’oïl. Le développement économique permet aussi la naissance et la diffusion d’un art plus raffine. Dans un premier moment, sous l’impulsion des ordres religieux, on assiste à la diffusion du style roman, né en Italie. Bientôt, des formes nouvelles, s’imposent dans la religion parisienne : c’est l’art gothique qui matérialise l’élévation des fidèles vers Dieu dans les grandes cathédrales des XII et XIII siècles. Au cours de XIII et XIV siècles la littérature se différencie dans les genres : le roman, le théâtre, la poésie lyrique, l’essai historique, le conte comique. LES CHANSONS DE GESTE ils rapportent en vers les exploits guerriers de nobles chevaliers. Les chansons les plus anciennes se présentent comme des longs poèmes divises en laisses (strophes à longueur variable) et dans lesquels la rime est remplacée par l’assonance. Le style est simple. Ils offrent des thèmes comme la fidélité, l’amitié et le courage. Il y aussi un message politique et religieux parmi lesquels on exalte le roi et les guerres. L’amour est un thème qui apparait surtout au XIII siècle avec les adaptations romanesques des chansons qui deviennent des poèmes narratifs rimés, destines à la lecture. La chanson de Roland La plus connue et ancienne, composée par 4002 vers divisés en 291 laisses qui racontent les derniers exploits de Roland, paladin de l’empereur Charlemagne. L’histoire commence à la cour de Charlemagne, quand Roland suggère d’envoyer Ganelon à Saragosse pour une mission difficile. Mais celui-ci considère cette suggestion comme une attaque personnelle, il part pour son voyage mais jure de se venger. En effet, au moment où les arabes descendent des montagnes pour affronter Roland et ses compagnons à Roncevaux, Olivier, le meilleur ami du héros, le conjure de sonner l’Oliphant pour appeler l’empereur mais son ami refuse. Inévitablement, les français succombent après une résistance formidable et Roland meurt. Le reste de la chanson raconte le procès à Ganelon et sa condamnation à mort. LA LITTERATURE COURTOISE se développe au début du XII siècle dans la France du nord et en Angleterre. Aliénor d’Aquitaine favorise la fusion de la finesse d’amour de Sud avec la littérature traditionnelle du Nord. Il en dérive le romain courtois ou l’idéal de l’amour se mêle aux vertus guerrières du parfait chevalier : il aime et combat. Les romans courtois s’organisent autour de : 1. La matière antique qui reprend les histoires des héros grecs et romains en les transformant en chevaliers médiévaux 2. La matière de Bretagne dont les protagonistes sont le légendaire roi Arthur et ses chevaliers de la table ronde. Ces nouveaux modelés font de la femme le centre de la vie sociale et impose des qualités comme la politesse, l’éloquence qui obligent les chevaliers à se consacrer à une dame. Tristan et Iseut Cette œuvre jeu un rôle décisif dans l’affirmation de l’idéologie courtoise de la passion, datant du XII siècle et du XIII siècle. Les deux rédactions principales sont de la seconde moitié du XIIe siècle. L’une est de Béroul, l’autre de Thomas. Tristan est le neveu du roi de Cornouailles, Marc. En combattant un monstre qui désolait le pays, il est blessé à l’épaule. Emporté en Irlande sur une barque, il y est guéri par Yseult que Marc doit épouser. Ici, Tristan et Iseult demandent à boire. Brangien, la servante, leur sert, par erreur, un philtre d’amour préparé par la reine d’Irlande pour le mariage de sa fille, et ils tombent amoureux. Le mariage a lieu, mais Tristan et Iseult continuent à s'aimer. À partir d’ici, les versions varient : ou bien Tristan et Yseult sont tués par Marc; ou bien ils sont guéris; ou bien Tristan s’exile et se marie; mais blessé à nouveau il fait chercher Yseult qui seule peut le guérir; Tristan demande de mettre une voile blanche si Iseult se trouve sur le navire au retour. Jalouse, la femme de Tristan, ment et lui dit que la voile est noire, ce qui veut dire qu'Iseult n'est pas venue. Quand Iseult arrive, il est trop tard. Tristan est mort. Iseult, ne pouvant vivre sans lui, meurt à ses côtés. CHRETIEN DE TROYES Il propose dans ses textes une version de l’amour courtois compatible avec les préceptes du christianisme. Il préfère un amour qui se conclut par un mariage légitime comme dans le chevalier au lion. L'œuvre de Chrétien de Troyes est liée à la légende du roi Arthur. Ses personnages (Yvain, Lancelot, Perceval...) sont ceux des chevaliers de la Table Ronde, les héros des légendes arthuriennes. Les héros de Chrétien de Troyes vivent dans un milieu raffiné, où la brutalité chevaleresque que l'on rencontre dans les Chansons de geste du siècle précédent, a cédé la place à des relations dominées par l'amour courtois et la figure de la dame aimée. Les chevaliers cessent de se battre pour défendre leur honneur, pour le service de Dieu ou de leur seigneur. Désormais ils sont soumis aux caprices de leur dame et doivent accomplir les exploits qu'elle exige comme preuve de leur amour. Le dernier roman, celui de Perceval et de la conquête du Graal, mêle, à des aventures romanesques et courtoises, une inspiration chrétienne très présente. LE ROMAN DE LA ROSE C'est un poème long de 22000 vers qui se compose de 2 parties distinctes dues à 2 auteurs différents. La 1er partie (1220), compte 4000 vers et a pour auteur Guillaume de Lorris. C'est l'art d'aimer. Le poète raconte un songe qu’il eut quand il avait 20 ans. Il voit dans un verger une rose qu’il ne peut pas cueillir. Cette rose est la femme aimée qu’il peut obtenir seulement après des épreuves. La 2e partie (1270) qui est satirique compte 18000 vers et a pour auteur Jean de Meung. Le poète obtient bien la rose et se réveille. Les vers que Jean de Meung a ajouté sont animés d'un pays contre le destin sanglant qui l’attend. Ronsard sa fait l’écho de la conscience tragique de la fin du siècle. MICHEL MONTAIGNE Michel Eyquem est né au château de Montaigne en 1533. Il apprend le latin comme langue maternelle. Montaigne fait des études de droit à Toulouse, puis il est nommé au Parlement de Bordeaux. En 1570, il consacre sa vie à la lecture de Sénèque et Plutarque. Le philosophe se passionne donc pour les auteurs antiques comme Cicéron et Virgile. Il y compose les deux premiers livres de ses “Essais”. les essais (1580-1595) C’est un recueil d’articles de réflexions sur l’homme, la morale, la connaissance. Montaigne lui- même est le thème de son étude et invite ses lecteurs à se reconnaître en lui. Il constate qu’il ne sait rien, qu’il doit douter de tout (sauf de la révélation du pouvoir établi) : c’est ce qu’on appelle le scepticisme de Montaigne. Il en vient à enseigner qu’il faut vivre selon la nature. En mettant l’homme au centre de ses préoccupations, il prépare la littérature du XVIe siècle. La pensée de Montaigne a évolué entre 1570 et 1592 car il devient sceptique, il nous invite surtout à suspendre notre jugement. Enfin il sort du scepticisme, cherchant la sagesse. Dans les “Essais” de 1588, il se raconte lui-même une doctrine morale ou il dit qu’il faut s’étudier, se connaître, se développer pour pouvoir vivre, souffrir, aimer, lutter et mourir. C’est difficile, il y faut une attention constante ; voilà pourquoi le sage vit chez lui et ne se mêle pas aux affaires publiques. Les Essais paraissent en 1580. Premier ouvrage de philosophie rédigé en français, les Essais surgissent au confluent de deux époques : Celle de la Renaissance, marquée par la confiance en l’homme, la foi dans le progrès ; Celle des guerres où toutes les certitudes semblent s’écrouler pour laisser la place à l’angoisse et à l’incertitude. Dans la langue de l’époque, le mot “essai” veut dire “tentative”, “exercice”. Les Essais sont donc avant tout un exercice littéraire qui a pour règle l’improvisation. Pour Montagne, le mot révèle une véritable méthode d’approche. Il refuse de se laisser enfermer dans les contraintes d’une forme ; il souhaite au contraire de se laisser porter par la réflexion, telle qu’elle vient spontanément à l’esprit, désordonnée et chaotique, toujours prête à rebondir. Il faut suivre les sinuosités de la pensée même si la lecture est rendue difficile. À l’imitation des “Œuvres Morales” du grec Plutarque (46-120), Montaigne conçoit ses essais- 107 chapitres répartis en trois livres. Il aborde les thèmes comme l’éducation, l’engagement, la responsabilité, la liberté, la tolérance, la bonheur, l’amitié, la mort. Le style de Montaigne est naturel et, parfois, même informel. Il aime utiliser les mots du langage populaire et les mots de sa région. quelques oeuvres de montaigne Malgré l’autres travaux, l’oeuvre majeure de Montaigne est celle des “essais”. Profondément humaniste, Montaigne c’est attaché à dépouiller l’étude de l’homme des dimensions doctrinales et religieuses. Son écriture est toutefois assez sombre et sceptique. Il est l’un des premiers, de plus, à avoir étudié de près de la motion de relativisme culturel. 1774 : Publication posthume de “Journal de voyage” l'enfant voyagera, non pour de vaines curiosités, « mais pour en rapporter principalement les humeurs de ces nations et leurs façons, et pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui » LE SIÈCLE DE LOUIS XIV (XVII SIÈCLE) On appelle trop souvent cette période “le siècle de Louis XIV” (d’après le titre d’un ouvrage de Voltaire). En effet en politique, Louis XIV ne gouverne vraiment qu’a partir de 1655. La littérature française du XVIIe siècle est lié aux problèmes politiques, intellectuelles et artistiques sont entre 1598 et 1715. POLITIQUE Pour la France, l’histoire du XVIIe siècle par deux dates : 1685 et l’Edit de Nantes, qui conclut les guerres de religion du XVIe siècle et 1715, la date de la mort de Louis XIV, qui a imposé au cours de sa règne de la monarchie absolue dans le royaume où il a augmenté de nombreuses conquêtes. Entre ces deux dates le pouvoir royal est renforcé par le travail de Louis XIII et Richelieu soutenu par Mazarin qui répriment la rébellion permanente des grands seigneurs qui conspirent contre eux. RELIGION l’Edit de Nantes par Louis XIV en 1685, qui établit la tolérance des protestants, et le rôle des jésuites. En effet, les jésuites, contribuent à la formation de la pensée du siècle et le développement du style classique. Écoles jésuites fournir deux éléments essentiels dans la formation du classicisme : le goût pour les anciens combattants humaniste reconnu comme un modèle de beauté et de sagesse, et la psychologie, qui cherche à connaître l’homme, pour parler de lui, la mesure de la force de sa passion et sa volonté. CULTURE Le pouvoir royal est impliqué dans les arts à travers son soutien aux artistes et avec la création de l’Académie française, qui établit une norme pour le vocabulaire, de syntaxe ou poétiques. Si le XVIe siècle avait servi à enrichir la langue française, le XVIIe siècle est responsable d’établir des règles. Les deux courants artistiques de cette période sont : Le baroque : fin du XVI siècle, caractérisée par des formes irrégulières et par la recherche d’une apparence riche. Il exploite des thèmes comme la fragilité de l’existence, le fantastique. Il se caractérise per l’adaptation de structures poétiques libres et riches et par l’abondance et la variété des figures de style. Les artistes cherchent à surprendre les lecteurs par leurs inventions linguistiques et syntaxiques, ce qui conduit à une abondance d’effets sonores. Le classicisme au baroque s’oppose la recherche de perfection des auteurs classiques, influencés par l’art grecs et romain. Le classicisme se traduit surtout sur la tragédie classique destine à un public noble et cultive, écrite en vers dans une langue soutenu et un ton épique. Ces tragédies se divise toujours en 5 actes : le premier expose le sujet, les trois qui suivent font avancer l’action et le dernier comporte le « dénouement » c’est-à-dire sa conclusion. La finalité de l’action est la purification des passions en offrant aux spectateurs des exemples nobles. La règle des trois unités : temps, lieu, action toute pièce de théâtre doit présenter une histoire qui se déroule en une seule journée : c'est la règle de l'unité de temps. Elle doit aussi se dérouler en un seul lieu, dans un décor unique : c'est la règle de l'unité de lieu. Elle doit également traiter que d'une seule intrigue pour bien capter l'attention du spectateur : c'est la règle de l'unité d'action. La règle de la vraisemblance L'intrigue et la situation d'énonciation doivent être possibles. Aucun rebondissement extraordinaire ni réaction fantaisiste ne sont autorisés. Au XVIIe, les deux valeurs fondamentales sont « l'ordre » et « la raison », c'est-à-dire l'ordre et le bon sens. La règle de la bienséance Le dramaturge ne peut pas montrer de scènes choquantes aux spectateurs (qui sont souvent issus de la haute noblesse et vivent à la cour du roi). Ainsi les événements violents (batailles, meurtres, suicides...) peuvent exister dans la pièce mais ne seront pas joués sur scène. Ils seront par exemple racontés par un personnage qui y a assisté. Les représentants de cette période sont : Corneille, Racine et Molière. Style d'écriture La plupart des pièces de théâtre du XVIIe siècle, tragédies comme comédies, sont écrites en vers et plus précisément en alexandrins, avec des rimes plates. Concernant les comédies, certaines ne sont pas écrites en vers : on dit qu'elles sont écrites en prose. PIERRE CORNEILLE Pierre Corneille est né à Rouen le 6 juin 1606, dans une famille de magistrats. Il fit ses études chez les jésuites pour une carrière d’avocat, projet qu’il abandonna très vite pour se consacrer au théâtre. Le théâtre comique avant Corneille se composait surtout de pièces inspirées de la farce ou de la commedia dell’arte. COMEDIE Inspiré par le genre pastoral, l’auteur met en scène, dans l’espace urbain, les jeunes gens de la bonne société : péripéties, obstacles et doutes quant à la réussite de leurs intrigues amoureuses constituent l’objet des dialogues aussi bien que le moteur de l’action dramatique. Mais, avec tout ça il y a une réflexion sur les conséquences sociales du sentiment amoureux, Corneille s’attache à dévoiler la véritable nature du cœur humain, en confrontant ses personnages à des situations extrêmes et douloureuses (la prison, l’abandon, la trahison, etc.). C’est d’ailleurs par ce trait qu’elles s’opposent à la tragédie, qui ne s’intéresse qu’aux personnages nobles de l’histoire et du mythe. La Place royale (1634) est peut-être l’exemple le plus important de la comédie cornélienne. Elle traite des rapports de l’amour et de la liberté, problématique qui n’est pas totalement étrangère à celle du héros dans les tragédies. L’Illusion comique et le Menteur relèvent pleinement de l’esthétique baroque puisqu’elles abordent les thèmes de l’illusion et présentent le monde comme un théâtre. L’Illusion comique joue plus particulièrement de l’ambivalence entre l’être et le paraître, entre la vie et le spectacle. Le Menteur, dont l’intrigue est fondée sur les mensonges du héros, est une pièce à rebondissements, où les personnages ne sont jamais confrontés à ceux à qui ils croient avoir affaire : ici, chacun trouve sa vérité en pensant la fuir. TRAGEDIE Quand il arrive à la tragédie, avec Médée, il commence à développer son idéal en attribuant à la protagoniste une forte personnalité. La phase centrale de sa production est caractérisée par Le Cid, Horace et Cinna. Il s’agit du théâtre du héros, ou le personnage est capable de choisir son destin et donc entre son devoir et ses passions. Corneille est critiqué par les érudits de son siècle parce qu’il ne respecte pas avec attention les règles du théâtre classique car il veut susciter l’admiration du public et donc sa participation émotive à l’action. Dans la phase finale de sa carrière Corneille cherche des formes nouvelles pour son théâtre : il propose des histoires orientées vers un pessimisme lie à la lutte pour le pouvoir. Le Cid 1637 Le Cid marque une date importante dans l’histoire du théâtre au XVIIe siècle. D’abord parce que cette pièce inaugure la série des quatre grandes tragédies de Corneille (Le Cid, Horace, Cinna, Polyeucte), ensuite parce que cette œuvre cause une violente polémique. Il s’agit d’une tragi-comédie, genre qui n’est pas exactement un mélange de tragédie et de comédie, mais qui se définit plutôt comme une tragédie au finale heureux, fondée sur des principes romanesques. L’intrigue est composée de deux actions distinctes, l’une subordonnées à l’autre, et se déroule dans une multiplicité de lieux. La pièce se déroule en Castille, à Séville. Rodrigue et Chimène s'aiment et doivent se marier. Cependant, leurs pères Don Diègue et le comte de Gomèz se disputent car Gomèz est jaloux de voir Don Diègue être nommé précepteur. Il donne alors un soufflet à Don Diègue. Celui-ci, vu son grand âge demande à son fils Rodrigue de le venger. Il tue alors le père de sa bien-aimée, hésitant entre l'honneur de sa famille et le cœur de Chimène. Chimène tente alors d'oublier Rodrigue. L'invasion de l'Espagne par les Maures permet à Rodrigue de prouver sa valeur. Chimène épouse ensuite Rodrigue, devenu un héros national. Horace 1640 aussi Horace développe une double intrigue, mettant en parallèle la guerre glorieuse menée par le héros pour sauver Rome et le procès engagé contre lui pour le meurtre de sa sœur Camille. S’il y a effectivement une unité dans cette pièce, elle constitue ce qu’on pourrait appeler une « unité de péril », puisque le personnage principal y est confronté, par deux fois et dans deux contextes différents (le champ de bataille, le tribunal), à un même danger. Cinna la première pièce importante de Corneille à respecter les règles du théâtre classique puisqu’elle se déroule en une seule journée, dans le palais romain où se situent les deux appartements d’Auguste et d’Emilie, de l’unité d’action enfin, puisque la préparation de la conjuration implique l’ensemble des personnages, même si ces derniers évoluent individuellement dans des « sous-intrigues », jusqu’à la réconciliation finale. Dans l’ensemble de ses tragédies à thème antique, Corneille se montra extrêmement fidèle au modèle de l’Antiquité, car ils sont essentiellement d’inspiration historique. Horace et Cinna s’inspirent de l’Antiquité latine, et chacune se situe à une période clef de l’histoire romaine. La crise psychologique s’inscrit donc dans un cadre historique bien déterminé, mais celui-ci offre platonique. Parmi les dames qui ont joué un role déterminant il faut rappeler la Marquise de Rambouillet et Mlle de Scudéry. Le style est essentiel : on a une langue pure et délicate qui cherche l’originalité et la distinction. Le contenu n’est pas très important car le message consiste dans la forme. LES PRECIEUSES RIDICULES : Pour cette pièce il choisit un argument à la mode c’est-à-dire la préciosité et crée une farce en un acte qui enthousiasme le public. L’intrigue La Grange et Du Croisy, deux gentilshommes, rendent visite aux cousines Cathos et Madgelon qui viennent de la province mais n’obtiennent qu’un accueil froid et désagréable. Ils s’en plaignent avec le père de Madgelon, Gorgibus, qui demande des explications aux deux jeunes filles qui lui exposent leur idéal précieux et galant de la vie et leur refus des manières communes. Peu après, deux personnages ridicules se présentent : le marquis de Mascarille et son ami le vicomte de Jodelet. Ils suscitent l’admiration des deux cousines par leurs manières artificielles et on décide d’organiser un bal. Au cours de la fête, les cousines se vengent des deux précieuses en battant leurs nobles prétendants qu’on découvre être les serviteurs des deux gentilshommes refuses par les cousines, qui sont ainsi humiliées. Cette pièce provoque les réactions indignées des précieuses parisiennes et l’auteur répond qu’il n’attaquait que leurs imitatrices donc Madgelon et Cathos représentaient Madaleine de Scudery et Catherine de Rambouillet. L’AVARE : Cette comédie en cinq actes et en prose de Molière a été écrite en 1668. Elle est jouée seulement 9 fois avant d’être retirée, peut-être pour l’utilisation de la prose (ce qui est assez rare pour une pièce en 5 actes de l’époque). L’Avare a pourtant été rapidement considéré comme l’archétype de la comedie de Molière. Le succèss de la pièce fut posthume en effet, après sa mort, elle devienne C’est la seconde pièce la plus jouée derrièrere ‘’Tartuffe’’. Le personnage principal de l’histoire, Harpagon, avare, prepare pour ses enfants Cleante et Elise deux mariages d’interet et compte se marier lui aussi avec la belle et jeune Marianne, qui est en réalité la fiancée sécrète de Cléante. Quant à Elise, elle aime un jeune homme, Valère, qui s’est introduit dans la maison d’Harpagon comme intendant. Les deux enfants d’Harpagon refusent le mariage et grace au vol de la cassette qui contient le trésor de l’avare, arrivent à fair triompher l’amour en échange de la restitution de l’argent. LES SOURCES DE L’AVARE La célèbre réplique d’Harpagon qui demande à la Elache de lui monter ses ‘’autres mains’’ se retrouve, elle aussi, dans la pièce de Plaute. Molière s’est sans doute également inspiré de ‘’La Belle Plaideuse de Boisrobert’’ (1592-1662). Cette pièce contient, outre le caractère d’Amidor, à la fois avare et usurier. Un certain nombre de scènes identiques : celle de la rencontre entre le père usurier et le fils emprunter, celle où l’avare impose à son fils un lot d’objets invendables ou encore l’image de chevaux à bout de souffle vendus pour Amidor. Enfin des éléments tels que ‘’la fluxion’’ dont souffre Harpagon, le dialogue entre le vieillard Harpagon et flatteuse Frosine, le jeune homme introduit comme domestique chez le père de sa bien- aimée dérivent tous des ‘’suppositi’’ d’Arioste. Inspirée de l’Aululaire de Plaute, elle raconte comment Harpagon, vieux bourgeois obsédé par l’argent, fait obstacle aux projets sentimentaux de ses deux enfants, Elise et Cléante. Ceux-ci obtiennent finalement gain de cause grâce à un coup de théâtre qui advient au dernier acte. L’influence de la ‘’Commedia dell’arte’’ sur le théâtre français à partir du XVII siècle est un phénomène largement documenté. Différentes troupes de Comédiens italiens sillonnent l’Europe à cette époque et plusieurs d’entre elles s’installent à Paris pour divertir le roi et sa cour. Elles prendront le nom de Comédie italienne et joueront au Palais Royal, en alternance avec les comédiens de Molière de 1653 à 1697. LA COMMEDIA DELL’ARTE désigne un type de spectacle dont le répertoire réponse sur une série de personnages fixes, souvent masques. La particularité de ce théâtre qui naquit en Italie vers 1500, est que les acteurs ne jouaient pas un texte fixe mais se servaient de trames, les canevas, à partir desquelles ils inventaient des dialogues, des farces, des plaisanteries selon les désirs et les réactions du public. Ils donnaient ainsi libre cours à leurs talents de chanteurs, d’acrobates, de danseurs ou de mimes. Il s’agissait d’acteurs de métier, donc de l’art. Chaque acteur finit par se spécialiser dans un type propre : l’amoureux, le pédant, le vantard, etc… Cette spécialisation permit l’évolution du personnage car l’acteur lui donnait une marque personnelle. Ainsi se créèrent les masques dans lesquels les habitants de chaque ville retrouvaient en même temps que leur dialecte (chaque comédien s’exprime dans sa langue ou le patois de sa province) la caricature de leurs défauts et de leurs qualités. Pantalon est Vénitien, Polichinelle napolitain, le Docteur bolognais, etc. Les caractères des personnages de ‘’L’Avare’’ nous renvoient au monde de la comédie de Plaute, qui elle-même, est à la base de la naissance de la Commedia dell’Arte. Le choix du jeu masque s’avère donc essentiel pour mettre en évidence cette parente directe entre le monde de la Commedia dell’Arte et l’univers de Molière. Différents types de masque seront utilisées dans cette mise en scène : masques traditionnels et masques de la Commedia dell’Arte baroque. Dans L’Avare, Molière démontre qu’il a complètement assimilé les techniques de jeu de la Commedia dell’Arte. Ainsi, la présence de certains traits de caractères des personnages de cette pièce dérive directement du contact qu’il entretient avec les comédiens italiens. Les lazzis sont des effets où des jeux de scène comique. Ils peuvent être verbaux, corporels ou encore musicaux. Chaque acteur possédait certaines spécialités lui permettant de s’exprimer selon son propre talent. LA DIMENSION COMIQUE ET MORALE DE L’AVARE Dans ‘’L’Avare’’ le but principale de Molière est de faire rire en mettant en scène la tyrannie de l’avarice. En ridiculisant ce vice humain, il essaie de la dédramatiser .. L’Avarice d’Harpagon le réduit à un état de solitude envers sa famille et en vers la société. Tout le monde se moque de lui- même ses fils et ses collaborateurs les plus proches. Molière montre surtout combien l’avarice est ridicule. Les effets comiques ont donc un but didactique et éducatif et dérivent toujours de situations poussées, jusqu’au paroxysme du ridicule et du grotesque. Le comique des mots : les discours d’Harpagon sont souvent caractérisés par une sorte d’irrationalité et absurdité qui provoquent le rire : son obsession pour l’argent l’éloigne complétement de la réalité, les nombreux ‘’no sens’’ des répliques nous amusent car ils illustrent toute sa folie et son manque de raison. Le comique de gestes : Molière réutilise la gestualité typique de la Commedia dell’Arte. Le comique des gestes a également pour fonction d’illustrer l’automatisme et le ridicule des personnages. Le comique de situation : est caractérisé par les nombreux malentendus de la pièce. RENÉ DESCARTES (1596-1650) Au XVII siècle, la philosophie cherche une synthèse entre la raison et la foi. Les philosophes comme Descartes et Pascal tentaient de les séparer : la raison et la foi coexistent mais dans des domaines différents. René Descartes, pendant vingt ans, il y travaille dans ses écrits philosophiques. Tout le système philosophique de Descartes part de l’observation scientifique et rationnelle du monde sensible : il admire les règles rigoureuses qui gouvernent la physique et les mathématiques et se consacre à l’étude des phénomènes naturels, du Soleil ou des comètes. Il se passionne aussi pour l’anatomie et invente la géométrie analytique. Puis, en 1637, il publie Le Discours de la méthode ou il cherche d’établir une relation entre le monde physique et le monde spirituel. Il comprend que le monde matériel demande une justification métaphysique qui réside en Dieu dont il prouve l’existence à travers des preuves rationnelles. En effet, c’est Dieu qui garantit les règles et la stabilité du monde. OEUVRES Les Discours de la méthode Les Principes philosophiques Le Traité des passions LE DISCOURS DE LA MÉTHODE Il est un essai du 1637 écrit en langue française et à la première personne. Le titre complet est Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. LE CONTENU l’ouvrage comprend 6 parties plus 3 discours scientifiques comme exemples de cette méthode : 1 la première partie raconte la vie de l’auteur et sa découverte des sciences et des doutes qui les accompagnent, 2 la deuxième partie énonce les 4 préceptes de la méthode : la régle d’évidence, l’analyse, la déduction et la vérification, 3 la troisième partie contient une série de règles morales indispensables pour l’homme qui se consacre à la recherche scientifique, 4 dans la quatrième partie montre les preuves déductives de l’existence de Dieu, 5 la cinquième partie propose les principes de la physique mécanique, 6 la sixième partie prépare une physique nouvelle, capable de dominer les lois de la nature. C’est texte est un essai scientifique mais aussi l’histoire de la vie de Descartes et des passages fondamentaux de son exploration des systèmes philosophiques (la morale, le monde, Dieu, l’individu) se présentent comme des moments de réflexion personnelle, des phases dans l’histoire individuelle de l’auteur, ce qui explique la valeur littéraire de cet essai. Descartes a déclaré que la dignité de l’homme réside dans sa pensée et il a placé le moi au centre de sa philosophie. Descartes veut que nous réfléchissions avec notre raison. Il fait table rase de toutes ses connaissances antérieures est par le doute méthodologique, il essaie de retrouver les principes évidents d’une philosophie. Mais, s’il doute il pense et s’il pense, il existe : “Je pense, donc je suis”. De sa pensée il s’élève à la connaissance de l’âme, puis à celle de Dieu : il a l’idée de l’infini. Laquelle ne peut venir de lui-même, ni du monde extérieur. Jusque-là, les philosophes, comme les théologiens, se servaient uniquement du latin pour exposer leurs doctrines. Descartes, en usant du français, s’adresse, non pas aux philosophes, aux spécialistes, mai à tous ceux qui ont bon sens. Le cartésianisme a eu une grande influence aussi bien dans le domaine philosophique que scientifique. “Le Discours de la Méthode” est un ouvrage audacieux, écrit en Français, qui servait d’introduction à la “Géométrie”, la “Dioptrique” et les “Méteore”. La “Dioptrique” expose la loi de la réfraction de la lumière, connue encore aujourd’hui sous le nom de le loi de Descartes. Les “Méteores” renferment la première explication de l’arc-en-ciel double La “Géométrie” est plus étonnante encore. Elle contient une réforme complète de l’algebre, le moyen de résoudre les équations du troisième et du quatrième degré, et l’application de l’algebre à l’étude des propriétés des lignes courbes. Il resume d’abord, en quatre préceptes, la méthode qu’il emploiera et qui comprend ce qu’il y a de meilleur dans la logique, l’analyse et l’algebre. Voici les 4 règles de la méthode : Ne recevoir aucune chose pour vrai qu’elle ne soit connue évidemment être telle ; Diviser les difficultés en autant de parcelles qu’il se peut : Conduire par ordre de pensées en allant par degrés du simple au composé ; Faire des dénombrements si entiers et des revues si générales que l’on soit assuré de ne rien omettre. BLAISE PASCAL (1623-1662) Né en 1623 à Clermont-Ferrand, dans une famille cultivée, il s’intéresse immédiatement à la géométrie et à la physique. Il publie des essais scientifiques (Traité des sons, 1634) et invente une machine à calculer : la pascaline, pour aider son père dans ses calculs. Il entre en contact avec le jansénisme, donc il entre à Port-Royal en 1652 où il défend les jansénistes contre les jésuites en écrivant les Provinciales. Le destinataire est un provincial imaginaire, c’est-à-dire un supérieur de jésuites. Il n’abandonne jamais ses recherches scientifiques et en 1658 il commence à écrire une Apologie du christianisme. une organisation sociale qui refuse les injustices et les impositions. La conscience du citoyen naît en sacrifiant son intérêt personnel au profit de l’intérêt collectif. Rousseau développe cette idée dans le Contrat Social. Ces idées se traduisent dans les essais, les traités et les dialogues philosophiques. Le roman et le théâtre s’enrichissent de contenus nouveaux, comme la satire politique et sociale. Pierre de Marivaux Né à Paris dans une famille de petite noblesse. Inscrit à la Faculté de droit à Paris en 1710, il préfère à ses études la fréquentation des salons où il découvre la préciosité. En 1712, Marivaux publie son premier texte Le Père prudent et équitable. A partir de 1722, Marivaux rencontre ses premiers succès : La Surprise de l'amour, La Double Inconstance, Jeu de l'amour et du hasard. Marivaux est un témoin majeur de la vie de la société au XVIIIe siècle. Il décrit toutes les nuances et les troubles de l'amour. En effet, Marivaux fond un genre nouveau, spirituelle et comique : la Comédie amoureuse qui se base sur l’analyse délicate de l’amour, de là l’importance des rôles de femmes, la faiblesse de l’action. Ce n’est pas l’amour-passion comme chez Racine mais l’amour-tendresse. L'intrigue de ses pièces est toujours basée sur "la surprise de l'amour" = la conquète des coeurs par l'amour. L'obstacle à l'amour chez Marivaux, n'est pas extérieur (comme les pères de Molière) mais réside dans l'amour propre des personnages. Par suite d'un préjugé, d'un malentendu, les jeunes héros ne veulent pas reconnaître qu'ils sont amoureux. Mais comme il s'agit d'un jeu, après les détours imposés par l'amour-propre, le dénouement toujours heureux est inévitablement le triomphe de l'amour. Son style à la fois libre et sophistiqué, mais parfois considéré comme superficiel et frivole. Les personnages de Marivaux ont une manière particulière de parler, on dit les choses aimables de façon spirituelle mais parfois précieuse : c’est qu’on a appelé depuis le marivaudage. La Vie de Marianne est un roman qui ne fut jamais achevé par l'auteur. Il fut publié en plusieurs parties de 1731 à 1742. Le roman est divisé en onze parties. Dès la première, on découvre qu’un homme trouve un manuscrit, un livre qui n’est pas publié. Il le lit et décide de le publier en modifiant les noms des personnages afin de ne pas en révéler l’auteur. L’histoire est racontée par une narratrice, Marianne, qui raconte aussi sa vie. Elle commence par son enfance. La jeune fille explique qu’un jour, son carrosse est attaqué par des brigands qui tuent sa mère. Le curé du village la prend sous son aile et elle est éduquée par la sœur de ce curé. Puis lorsqu'elle devient adolescente, la jeune fille va à Paris pour récupérer un héritage, dont elle se rend compte qu’il n’est constitué que de dettes. Sa mère adoptive tombe malade et meurt bientôt. Marianne, devenue une jeune femme, doit trouver un travail et gagner sa vie. Le roman connaît un succès important, pour plusieurs raisons. On peut notamment avancer le fait que Marivaux s'est énormément attaché aux détails et à leur précision, rendant d'autant plus intenses la perception et les réflexions de Marianne, la narratrice du récit. Tout cela nous parvient sous la forme d'un roman-mémoire épistolaire, dont l'écrivain prétend qu'il découle directement d'un manuscrit, se détachant ainsi de la voix de l'héroïne. ANTOINE-FRANCOIS Prévost Connu comme l’abbé Prévost, est né en 1697. Il commence ses études chez les jésuites mais il abandonne le convent en 1728. Des relations scandaleuses et des problèmes judiciaires font de lui une personne difficile. En 1735 il commence à publier le roman L’histoire de Monsieur Cleveland et l’Histoire d’une Grecque moderne pendant sa période d’exil à Londres. Ses romans, se basent sur la mise en question des règles morales et la dénonciation de l’hypocrisie sociale. Quan à l’Histoire de Monsieur Cleveland, il raconte les aventures d’un homme sensible à la recherche de certitudes qu’il ne trouve ni dans l’ordre social ni dans la morale religieuse et ce héros anticipe certains aspects de l’âme romantique. Prévost est donc avant tout un romancier sensible et capable de représenter des sentiments qui varient de la tristesse jusqu’à la folle passion. Toutefois, la structure complexe et la tentative de justifier la passion par la raison appartiennent au siècle des Lumières. On parle chez lui d’un roman labyrinthique, car les aventures et les personnages s’y entrelacent dans les intrigues, les drames ou les voyages. MANON LESCAUT Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, inséré dans le tome VII des Mémoires et aventures d’un homme de qualité, paru en 1731. L’histoire passe à travers le témoignage de l’ « homme de qualité », le protagoniste qui recueille les confessions de Des Grieux. On apprend ainsi que le jeune homme et Manon s’étaient enfuis encore adolescents, puis la famille de la jeune fille l’avait envoyée au couvent dans la tentative de corriger son caractère. Mais Manon s’évade avec son amant et commence à le tromper avec un riche financier et le fait retourner à sa famille et à ses études. Quelque temps après, elle reprend Des Grieux avec elle, mais le jeune homme, pour la maintenir, doit se consacrer au crime et finit en prison. Libéré, il reprend sa vie désordonnée avec Manon. Le père de Des Grieux arrive à faire déporter la jeune femme en Amérique, mais son fils part la chercher : là-bas il compte se marier avec elle mais il doit lutter contre le gouverneur de la Louisiane qui voudrait la marier à son neveu. Des Grieux battent en duel son adversaire mais Manon meurt dans le désert et son amant rentre en France désespéré. L’intrigue est très complexe car on y représente les conséquences de la passion et de cet amour fatal. On reconnait dans cet histoire l’instabilité de Prevost et de son existence, mais on y admire aussi les descriptions précises de la société de son temps et l’analyse des contradictions de l’âme humaine. Il exalte la sensibilité sous toutes ses formes : le doleur et la passion, la tristesse et la joie, l’érotisme et la mort. L’amour s’impose comme règle de vie et les aventures paradoxales des deux héros transforment un sentiment en mythe. Mais, dans la tragédie racinienne, les personnages peuvent lutter contre leur passion. Le style est plutôt sobre. Sur le fond ce qui est appréciable est la peinture des passions, l’amour arrachant, le pieux chevalier de sa carrière ecclésiastique pour le mener aux extrêmes du sentiment. Montesquieu Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu, nait en 1689 près de Bordeaux dont devient parlementaire en 1714. Le succès des Lettres persanes en 1721, fait de lui un homme de lettres à la mode. Pour préparer ses livres d’histoire et de politique, il voyage en Autriche, en Italie, en Suisse et surtout en Angleterre. En 1734 paraissent les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, en 1748 De l’Esprit des lois couronne sa longue recherche sur l’organisation politique des différents pays et sur les fondements du droit. Avec cette œuvre, il démontre sa capacite d’élaborer une véritable doctrine politique. Dans ce cadre, on comprend facilement que les trois pouvoirs de l’Etat doivent rester bien séparés pour éviter toute forme de despotisme. Son désir de comprendre le fonctionnement de la société le pousse à analyser aussi les rapports entre les organisations politiques et des facteurs comme le climat, le nombre d’habitants et leurs besoins économiques. Montesquieu a un style impeccable pour attirer l’attention du lecteur et l’instruire avec simplicité. Ses phrases courtes, la structure des paragraphes représentent une occasion pour entrer dans l’univers optimiste des Lumières. LES LETTRES PERSANES premier ouvrage paru en 1721, recueil de 161 lettres qu’il attribue à un groupe de Persans (Usbek, Rica) qui visitent l’Europe et à des femmes et des eunuques enfermes en Perse. Les observations des Persans sur les habitudes, les modes, la politique et la religion en Europe forment un tableau, à l’apparence ingénu de la société occidentale au XVIII siècle qui est une critique lucide et précise. Les persans mettent l’accent sur tout ce qu’il y a d’irrationnel dans l’organisation de la vie européenne et il le fait avec un style ironique et amusant qui donne à ce livre un rythme rapide. Même les lettres qui arrivent de Perse sont pleines de raisons philosophiques, car les femmes demandent leur liberté, la possibilité de choisir leur vie et leur conduite morale. Ainsi, le drame final du suicide de Roxane, une des femmes d’Usbek, devient une dénonciation de la servitude des femmes. Enfin, la richesse des épisodes, le ton désinvolte, les nombreux arguments traités, un certain mystère sur les fils qui relient les lettres entre elles, tout fait de cet ouvrage une belle surprise littéraire qu’on n’aurait jamais imaginé sortir d’un érudit comme Montesquieu. DE L’ESPRIT DE LOIS 1748, 31 volumes présentes comme un traite destine à explorer l’univers de la jurisprudence, considérée dans sa nature, son histoire et sa vérité. Les livres I à VIII s’intéressent à la loi en général, aux raisons pour lesquelles les hommes ont dû se donner des règles écrites et aux trois formes de gouvernement. Les livres IX à XIII analysent les forces qui agissent dans les différents systèmes de gouvernement et mettent en relief l’importance des trois pouvoirs fondamentaux. Les livres XIV à XIX présentent en général les facteurs qui influencent la formation des lois (le climat, la géographie). Les livres XX à XXIII explorent les facteurs économiques et géographiques, les livres XXIII à XXXI complètent l’œuvre avec l’analyse de l’histoire romaine et médiévale. L’auteur enrichit son exposition avec des expériences personnelles, des souvenirs. On peut affirmer que ce texte est une tentative de comprendre l’humanité dans ses efforts d’organisation, dans ses réussites et dans ses erreurs. Montesquieu n’a pas le ton du professeur, mais celui de l’explorateur curieux et fasciné et quand il analyse rationnellement les lois et les gouvernements, il en montre les limites et suggère leur réforme dans l’intérêt des hommes. VOLTAIRE (1694-1778) François-Marie Arouet est né à Paris en 1694. Il a reçu une éducation humaniste et mondaine, ses écrits satiriques contre le Régent font qu’il est enfermé à la Bastille. Sorti de prison, il prend le son de Voltaire et devient célèbre grâce au succès d’Œdige (une tragédie) et de « La Lingue » (un poème). Une dispute le conduit de nouveau à la Bastille mais peu après il est autorisé à d’exiler en Angleterre. De retour en France, il donne des tragédies inspirées de Shakespeare comme Zaire. Il ne renonce pas à publier des ouvrages qui mettent en discussion le régime absolutiste : ses Lettres anglaises (1734) témoignent son admiration pour la démocratie anglaise. Quand il rentre à Versailles, il est nommé historiographe du roi. Mais il ne veut pas devenir un courtisan et préfère voyager. Voltaire est un poète qui a tenté tous les genres poétiques comme poèmes, satire, théâtre et il a traité tous les sujets de la philosophie à la religion. A tout cela, il faut ajouter ses collaborations avec Diderot à l’Encyclopédie. A la base il y a l’idée de la tolérance, qu’on trouve dans son Traité sur la Tolérance de 1763, qui permet l’égalité entre les hommes, sans elle, il n’existe pas de liberté. Contre le despotisme, il conseille le pluralisme des idées et donc l’acceptation des différences. En effet, il n’adhère à aucune religion et préfère le déisme qui se fonde sur la foi en Dieu, un Dieu qui unit les hommes et ne les sépare pas. Dans sa lutte pour la liberté, il emploie souvent l’ironie parmi la quelle il démontre l’irrationalité de notre system sociale et culturel. Candide en est l’exemple le plus connu. CANDIDE 1759 Avec Candide ou « L’Optimisme » est l’exemple par excellence du roman philosophique. Candide passe sa vie dans le château en Westphalie ou il reçoit les enseignements optimistes du professeur Pangloss et tombe amoureux de sa cousine Cunégonde. Surpris avec elle, il est chassé du château et commence à découvrir le monde qui ne correspond pas à la vision positive que Pangloss lui en avait donnée. Il voit la guerre et ses horreurs, l’intolérance des hommes, puis retrouve son professeur malade et découvre que Cunégonde est morte, violée par des soldats. Après des aventures avec Pangloss, il retrouve Cunégonde vive mais avec deux amants. Candide tue les deux hommes et part avec sa fiancée pour l’Amérique. Quand il réussit à marier Cunégonde, il ne l’aime plus donc passe le reste de ses jours en s’occupant de son jardin. Dans cet ouvrage ironique Voltaire attaque la pensée optimiste du philosophe Leibnitz en proposant une vision pratique de la vie. Plutôt de chercher des vérités absolues, il cherche de s’efforcer à améliorer la vie des hommes en retrouvant les liens avec la réalité. Ce qui a assuré le succès à cette œuvre est le style satirique qui caractérisent les intrigues. L’œuvre est une invitation à la sagesse et à l’équilibre : Candide apprend les limites de l’homme et trouve dans le travail et la modération la clé du bonheur que la philosophie ne lui avait pas donnée. DENIS DIDEROT Diderot a été un point de repère pour les hommes du XVIII siècle. Sa misère économique le rend sensible aux problèmes du monde réel. C’est son activité de traducteur de textes scientifiques qui change sa vie : il réussit à convaincre Le Breton de l’utilité d’une Encyclopédie pour la doctrine des lumières et il commence la direction de ce travail. A part ses articles pour l’Encyclopédie, il écrit aussi des œuvres scientifiques comme L’interprétation de la nature 1753, artistique comme Le salon 1759, il écrit aussi sur la limitation de la liberté humaine et sur la psychologie sociale. A la base de ses ouvres il y a le matérialisme : l’idée que les hommes sont sujets seulement aux lois de l’univers physique. Pour exprimer ses idées, Diderot cherche des formes différentes du traité philosophique : il adopte la vivacité du dialogue, la fiction du théâtre ou l’ironie du conte. Car il ne cherche pas de décrire la variété du monde mais il veut la reproduire.
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