Docsity
Docsity

Prepara i tuoi esami
Prepara i tuoi esami

Studia grazie alle numerose risorse presenti su Docsity


Ottieni i punti per scaricare
Ottieni i punti per scaricare

Guadagna punti aiutando altri studenti oppure acquistali con un piano Premium


Guide e consigli
Guide e consigli

STORIA LETTERARIA FRANCESE XVIII SECOLO, Appunti di Letteratura Francese

Movimenti letterari e principali autori della letteratura francese del XVIII secolo (in lingua francese)

Tipologia: Appunti

2023/2024

In vendita dal 16/07/2020

F.Madeleine
F.Madeleine 🇮🇹

4.5

(2)

8 documenti

1 / 7

Toggle sidebar

Documenti correlati


Anteprima parziale del testo

Scarica STORIA LETTERARIA FRANCESE XVIII SECOLO e più Appunti in PDF di Letteratura Francese solo su Docsity! Le siècle des Lumières Le mouvement des « Lumières » désigne le courant intellectuel, philosophique ou littéraire du XVIII siècle qui prône l’usage de la « raison éclairée », fondée sur la connaissance rationnelle et l’idée de liberté. Il met en avant le progrès des arts et des sciences ainsi que la recherche du bonheur sur Terre. Il rejette l’autorité arbitraire, l’absolutisme monarchique, les oppressions religieuses ou morales. On appelle « siècle des Lumières » la période qui va de la mort de Louis XIV au début de la Révolution française de 1789. C’est un siècle d’effervescence intellectuelle qui a ouvert les portes du monde moderne. En 1715, la mort de Louis XIV met fin à un règne long et assombri, dans ses dernières années, par les nombreuses difficultés du royaume. Dans les années qui suivent, les écrivains des Lumières vont contribuer à mettre en place un climat de contestation et de polémique autour des pouvoirs politiques et religieux (monarchie et catholicisme, sur lesquels se fondait la société du XVIIe siècle, sont remis en question). Ils militent pour le triomphe de la raison dans tous les domaines. Animés par leur confiance en la raison, ils débattent de science dans les salons et les sociétés savantes. Philosophie et savoir scientifique deviennent des instruments pour changer la société : l’écrivain-philosophe apparaît comme une nouvelle figure idéale, ouvert aux problèmes de la société dont il devient la conscience critique. En effet, tandis que le progrès des sciences et des techniques est visible, le progrès politique, sociale et moral et au cœur de la réflexion et l’ « Encyclopédie » (qui embrasse tous les domaines et est une synthèse des connaissances théoriques et techniques de l’époque) est le reflet de cette période en ébullition. Le rapport étroit entre la pensée scientifique, la réflexion philosophique et la création littéraire est une des originalités du XVIIIe siècle. L’époque est aussi celle de l’émergence d’une littérature plus personnelle, qui prend en compte la sensibilité. Avec Rousseau naît l’autobiographie moderne. Les nombreuses correspondances, réelles ou fictives, montrent que l’on n’hésite plus à dire « Je ». Le romantisme, au début du XIXe siècle, héritera de ces évolutions. La pensée des Lumières se heurte à l’hostilité des pouvoirs politiques et religieux. L’obtention d’une autorisation de publier, suppose que l’ouvrage ait affronté avec succès la lecture des censeurs, qui peuvent prononcer de lourdes peines s’ils considèrent que l’œuvre ne respecte pas la morale, la monarchie ou la religion. Beaucoup d’auteurs deviennent donc maîtres dans l’art de contourner la censure. Le meilleur moyen pour y échapper est de publier anonymement ou à l’étranger. La littérature connaît un succès grandissant : le roman est utilisé pour raconter mais aussi pour dénoncer. Il apparaît de plus en plus comme un genre majeur, mais à l’époque c’était un genre encore mal défini et contesté : on l’accusait d’ètre trompeur, de fausser la réalité et de conduire les esprits faibles (en l’occurrence des femmes) vers une conception trop facile de la vie et de l’amour. En outre, le roman s’adressait à un public de plus en plus vaste et pouvait devenir un instrument pour faire progresser les idées politiques et sociales contraires à l’ordre établi. L’affirmation du genre est parallèle à l’ascension sociale de la bourgeoisie. L’essai et le conte philosophique, plus amusants qu’un traité et plus instructifs qu’un roman, sont la réalisation de l’idéal du siècle. Le genre hérite de la structure du conte de fée et présente des personnages exceptionnels, aux aventures souvent invraisemblables. Mais l’intention est plus nettement didactique et polémique. Ce sont des armes de combat contre l’intolérance et l’injustice. Le goût pour le théâtre se confirme : on assiste à la naissance du drame bourgeois, ou drame sérieux. «Drame» parce qu’on y représente des situations pathétiques qui font pleurer le spectateur, et de ce fait l’instruisent, car on estime au XVIIIe que la morale se fonde sur l’émotion ; « bourgeois » parce que les héros sont des bourgeois qu’on représente dans leur vie familiale. Ce genre est l’expression littéraire d’une classe sociale. Le théâtre est vu comme un des moyens d’intervenir sur la conscience des gens. Seule la poésie semble en retrait, face à la primauté donnée à la raison et à l’argumentation. Le triomphe de la raison Montesquieu (1689-1755) Bien que sa grande passion fût l’écriture, il n’a pas renoncé à la vie politique active. Il obtient la faveur du public avec les « Lettres persanes ». Il était un esprit curieux et cosmopolite. Voulant écrire un grand ouvrage pour l’organisation politique des différentes nations, il entreprend un long voyage à travers l’Europe pour se documenter. Fasciné par l’organisation politique et sociale de l’Angleterre, il y fait un long séjour. C’est de ces pérégrinations que naît « De l’Esprit des lois », où sont analysées les différentes formes de gouvernement. Il a jeté les bases de la science politique moderne. Académicien depuis 1728, il participe à la rédaction de l’« Encyclopédie ». Les 161 « Lettres persanes » sont publiées à Amsterdam, sans nom d’auteur, par crainte des réactions d’un pouvoir qu’elles critiquent et tournent en ridicule. Dans ce roman épistolaire, Montesquieu se feint oriental pour se moquer de l’univers social et politique du XVIII siècle. Lorsque l’ouvrage paraît, l’Orient est très à la mode en France. Les « Lettres persanes » s’inscrivent dans la tradition des récits de voyage où une personne au regard ingénu observe le pays qu’il visite et rend compte de ses étonnements. Montesquieu adopte en effet le point de vue neuf, détaché et curieux d’un étranger qui invite le lecteur français à examiner, d’un œil distancié, les institutions et les usages de son propre pays, dont les habitudes paraissent alors ridicules et absurdes. L’ironie imprègne tout le roman et les critiques aux institutions françaises, à la religion et à la société sont extrêmement sévères. Trois niveaux de lecture se mélangent. À la base, l’intrigue est constituée par les vicissitudes de deux persans, qui dans leurs lettres abordent toutes sortes de sujets : politiques, religieux, moraux, économiques, sociaux. La satire sert à tourner en ridicule les manies de la société occidentale. Vient enfin la réflexion politique et religieuse sur la France entre la fin du règne de Louis XIV et la Régence. Dans « L’Esprit des lois » se fondent sa connaissance du droit, le fruit de ses voyages, beaucoup de lectures et une réflexion constante sur l’histoire. Il s’agit du premier traité de science politique. L’auteur y examine les lois et les institutions de plusieurs peuples pour démontrer que tout est relatif. Il recherche les principes qui sont à la base des différents codes juridiques et il les compare pour mettre en évidence les avantages et les défauts des principales formes de gouvernement. La meilleure est pour lui la monarchie constitutionnelle telle qu’elle est pratiquée en Angleterre, où le bonheur et la liberté sont garantis par la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Avec la Révolution, Montesquieu perd sa popularité car les réformateurs voient en lui un défenseur des valeurs aristocratiques. Voltaire (1694-1778) Né dans une famille de bourgeois aisés, il effectue des brillantes études chez les jésuites. Introduit dans les milieux libertins et habitué des salons aristocratiques, il se révèle un polémiste insolent. Ses vers satiriques irritent des personnalités en vue, dont le Régent en personne. Il essuie onze mois de prison à la Bastille. Libéré, il débute, sous le pseudonyme de « Voltaire », une étonnante carrière littéraire. Une lettre de cachet l’embastille à nouveau et un mois plus tard il quitte la France pour l’Angleterre. Voltaire y rédige les « Lettres philosophiques », où sont abordés l’éloge du progrès, la vulgarisation scientifique, les idées matérialistes, la défense des libertés politiques et religieuses. Il reçoit la protection de Mme de Pompadour, est nommé historiographe du roi et est élu à l’Académie française. En 1750 il se rend en Prusse, à la cour de Frédéric II, qui a la réputation d’être un monarque éclairé. À cause de son sarcasme habituel, ses relations avec le souverain se détériorent rapidement. La condamnation de l’« Encyclopédie », ses rapports difficiles avec le pouvoir, les guerres et les catastrophes naturelles le mènent à écrire «Candide». En 1760, il achète Ferney. Riche et admiré, il reçoit des intellectuels et des princes et entretient des rapports épistolaires avec l’Europe entière. Défenseur de la justice et des droits de l’homme, croyant fermement dans le progrès de De la sensibilité au scandale Madame du Châtelet (1706-1749) Opposée aux exigences culpabilisantes des moralistes du siècle précèdent et inspirée par l’épicuréisme, elle réhabilite les passions. Être heureux, sans attendre une incertaine vie éternelle, suppose d’être vertueux et de modérer les désirs, sans les réprimer. La quête du bonheur est une affaire de volonté. Pour préserver son bien-être physique, il s’agit d’éviter les excès ; pour être respecté dans la société, mieux vaut se conformer aux bienséances ; pour éviter l’erreur et la souffrance, il faut se détourner des préjugés et étudier, pour accéder à la gloire. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) Il est né à Genève dans une famille d’artisans d’origine française. Il n’a reçu aucune éducation régulière. Il abandonne Genève pour se réfugier à Annecy, où il est hébergé par Mme de Warens, une Suisse qui s’est convertie à la religion catholique. Il se fait baptiser er devient son amant. Il exerce les métiers les plus divers, tout en se consacrant à des études littéraires et philosophiques. Délaissé par sa maîtresse, il se rend à Paris, où il partage l’existence de Thérèse Levasseur, qui lui donnera cinq enfants, tous confiés aux Enfants-Trouvés à cause de ses conditions économiques précaires. À Paris il se lie d’amitié avec Diderot, qui lui confie les articles musicaux de l’« Encyclopédie ». Il affirme que le processus de civilisation de l’humanité provoque la dégénération morale plutôt qu’une amélioration des mœurs. Il critique la société à laquelle il attribue la responsabilité de la corruption morale de l’homme. Ces premières œuvres rendent Rousseau célèbre, mais son comportement est inconstant et imprévisible. Il se reconvertit à la religion protestante, ses rapports avec les philosophes s’enveniment. C’est dans l’isolement intellectuel qu’il écrit ses œuvres principales. Objet de la haine publique, il vagabonde à travers l’Europe. Seul et malade, pour gagner sa vie, il copie de la musique et travaille à sa réhabilitation qu’il confie à une œuvre autobiographique, « Les Confessions ». En ce qui concerne les romans et les textes autobiographiques, le style de Rousseau est souvent lyrique. Il devient minutieux, subtil et délicat dans l’analyse des sentiments et de leurs nuances. En 1756, après avoir abandonné Paris pour s’installer à la campagne, Rousseau se lance dans la rédaction d’une correspondance amoureuse fictive, qu’il transforme plus tard en un roman épistolaire. « Julie ou la Nouvelle Héloïse » reflète la passion que l’écrivain éprouvait à l’époque pour la comtesse Sophie d’Houdetot. Le titre est une allusion à l’histoire d’amour tragique entre le philosophe du IXe siècle Abélard et son élève Héloïse. L’action se déroule sur douze ans environ ; six personnages alimentent la correspondance. Il s’agit d’une fille, Julie, qui aime son précepteur, Saint-Preux. Son père l’oblige à épouser un aristocrate. Son mari, auquel elle avoue ses sentiments pour Saint-Preux, rappelle le précepteur pour lui confier l’éducation de ses enfants. Au cours d’une promenade, Julie et Saint-Preux découvrent que leur amour ne s’est pas éteint. Julie se jettera dans l’eau pour sauver son fils ; elle mourra peu près. Rousseau aborde des sujets moraux, sociaux et politiques : la famille, l’éducation et les conventions sociales qui étouffent les sentiments naturels. Il insiste sur les raisons personnelles qui sont à l’origine du roman, et invite explicitement le lecteur à s’identifier avec la matière sentimentale. Dans ses « Discours » il s’éloigne de la pensée dominante : selon lui, à l’état de nature, les hommes vivaient libres, heureux et vertueux. C’est le développement de la culture qui a causé une inévitable décadence morale. Il admet que les sciences et les arts sont nécessaires à la société, mais il invite à se méfier du progrès. Il attribue à la propriété privée la responsabilité des vices qui ravagent la société. Dans « Du contrat social », Rousseau imagine une société fondée sur un pacte social. Dans cet « état civil », les hommes renonceraient à la liberté naturelle pour adopter la liberté du citoyen dans la communauté. Les individus se soumettraient à la volonté générale qui vise à l’intérêt commun. « Émile ou de l’éducation » est un traité pédagogique qui se fonde sur le principe que l’homme est naturellement bon et c’est la civilisation qui l’a corrompu. Pour Rousseau on peut remédier à cette situation grâce à une transformation radicale du processus éducatif. Cette vision novatrice est encore à la base des théories de l’enseignement. Si l’on veut changer l’homme pour changer la société, il faut commencer par changer l’éducation. L’« Émile » se compose de cinq livres qui décrivent le parcours éducatif idéal, selon lequel l’enfant doit être éduqué conformément à la nature afin d’être protégé contre les danger de la civilisation. Élevé à la campagne, il est stimulé, sans imposition, par un précepteur, Émile doit être prêt à s’intégrer dans une société organisée selon les principes du « Contrat social ». Le peuple tout entier représenterait l’autorité politique souveraine. Car, si un seul homme impose sa propre volonté, il instaure des rapports de maitre à l’esclave, et les individus ne sont plus libres. Au contraire chacun devrait se placer sous la direction de la volonté générale. Le gouvernement donc serait le serviteur du peuple. Par conséquent le seul régime possible est la république qui garantit par ses lois la liberté individuelle, et évite l’arbitre. « Le Contrat social » a fait du « bon sauvage » un citoyen moderne. Ce qui pousse Rousseau à écrire son autobiographie, c’est l’envie de se comprendre et de se faire connaître tel qu’il est réellement. Il met de côté la toute-puissance de la raison et préfère sonder son monde intime. Tout son œuvre tend vers un approfondissement spirituel. Il annonce le romantisme. Dans « Les Confessions », Rousseau déforme souvent les faits et recrée avec sa sensibilité les lieux et les images de son passé. Chez lui, la mémoire du cœur est infaillible car elle est secondée par la mémoire des sens. Le ton de cette œuvre évolue : gai et souvent ironique au départ, il devient plus âpre et triste, et tend à se justifier. Ses précurseurs sont Saint Augustin (« Les Confessions ») et Montaigne dans ses « Essais » où il fait son autoportrait. Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) Dans « Paul et Virginie » il se pose la question du bonheur, à laquelle le rationalisme ne peut, pour lui, répondre seul. Il défend la volupté des élans de cœur, qui peuvent toutefois précipiter les hommes à leur perte. Même innocentes, les passions ne rendent pas toujours heureux. Choderlos de Laclos (1741-1803) Né à Amiens, il se lance dans la carrière des armes, qui se relève ennuyeuse et sans éclat. Il a suffisamment de temps libre pour écrire un roman par lettre, dont la parution provoque un véritable tollé. Chef-d’œuvre incontesté de la littérature libertine, « Les Liaisons dangereuses » est un roman épistolaire où la lettre est l’outil indispensable de la séduction car elle permet de prévoir, d’annoncer, d’amplifier le plaisir narcissique de la conquête amoureuse. Le lecteur est en mesure d’apprécier l’action racontée sous de multiples points de vue. L’enchaînement des épisodes éclate en mille fragments qui relèvent la véritable nature des êtres humains et déjouent vers la fin du XVIIIe siècle. Les deux héros sont des êtres qui ont fait de la conquête amoureuse et de la séduction le but unique de leur existence. Ils enlèvent à l’amour son caractère sacré, la fatalité et le sentimentalisme dont l’on enrobe à l’époque. L’amour se réduit alors à une sorte de stratégie militaire. Le théâtre du plaisir Marivaux (1688-1763) Né à Paris, il abandonne des études de droit pour se consacrer à la carrière littéraire. Il fréquente le salon de Mme de Lambert, où se réunissent les Modernes. Il s’essaie à plusieurs genres mineurs avant de choisir la voie du théâtre. Il confie son premier succès aux Comédiens italiens et il devient l’auteur de la troupe. Il est aussi journaliste et romancier, il fonde et dirige des périodiques littéraires. Il est élu à l’Académie française mais, dès lors, il n’écrit plus beaucoup et meurt dans l’oubli. Il participe à l’avant-garde littéraire de son temps. Dans la célèbre Querelle, il s’engage résolument au côté des Modernes. Se libérer de tout modèle, rompre avec l’esthétique du passé, exprimer la réalité contemporaine dans une forme nouvelle, telle est son ambition. Le temps de la Régence est passé par là : les mœurs se sont libérées, les mentalités, les goûts ont changé. On aspire à plus de vérité, à un style de vie plus soucieux de la liberté des individus. Le marivaudage caractérise le badinage amoureux, empreint de délicatesse, qui se révèle à travers le jeu précieux du langage et du sentiment. Dans ses nombreuses « comédies de l’amour » il explore toutes les nuances du sentiment amoureux et il en analyse surtout la naissance. Les personnages prennent peu à peu conscience du sentiment nouveau qui les habite, bien que mille obstacles les empêchent de s’avouer à eux- mêmes et d’avouer à l’autre leur tendresse. Dans les comédies de Marivaux tout semble jeu et illusion. C’est par le langage que les personnages se cachent et mentent, mais c’est aussi par le langage que s’exprime la sincérité de l’aveu. Dans les trois « Comédies philosophiques », l’analyse psychologique côtoie l’analyse sociale dans un cadre utopique. Il redéfinit les rapports entre dominants et dominés, pour démontrer que la noblesse véritable ne vient pas de la naissance. Il pose le problème de l’émancipation des plus faibles et revendique pour les femmes le droit à l’égalité civique et politique. Marivaux place au cœur de son œuvre l’essence même du théâtre : le déguisement et le jeu. Ses personnages s’expriment de façon appropriée à leur condition sociale. Il a créé des néologismes liés à l’expression des sentiments (tomber amoureux). Beaumarchais (1732-1788) Né à Paris, il devient horloger du roi. Cet emploi lui ouvre les portes de la cour et inaugure une carrière rapide. Il se lance dans la finance et il effectue un voyage d’affaires en Espagne, où il a l’occasion d’observer les usages d’un pays qui deviendra le cadre de ses « Comédies espagnoles ». Louis XVI se servira de lui comme agent secret. En 1775 il fait jouer le « Barbier de Séville », interdit auparavant et il reçoit un accueil très chaleureux. Beaumarchais écrit d’abord des parades – des scènes burlesques données devant la porte d’un théâtre pour engager le public à entrer – avant de passer à des thèmes plus proches du drame. Dans la querelle qui oppose les partisans de la comédie et la tragédie classique aux défenseurs du drame, il opte pour la fusion des genres car son but est de rénover la comédie. Beaumarchais rénove le personnage du domestique malin et intelligent : Figaro. Sa personnalité bien affirmée en fait le moteur de l’action. C’est lui qui donne le rythme à l’imbroglio, c’est lui qui prononce les meilleurs mots d’esprit. Le public y a vu l’emblème de la bourgeoisie qui cherchait à s’affirmer. Figaro est un ancien valet qui s’est mis à son compte comme barbier. C’est le symbole de l’homme du peuple, que son intelligence fait triompher sur la caste privilégiée des nobles.
Docsity logo


Copyright © 2024 Ladybird Srl - Via Leonardo da Vinci 16, 10126, Torino, Italy - VAT 10816460017 - All rights reserved