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TRADUZIONE IN FRANCESE DEL CAPITOLO TRADURRE L'AGGETTIVO IN L'AGGETTIVO NELLE TRADUZIONI ITALIANE DI ZADIG, Traduzioni di Lingua Francese

TRADUZIONE IN FRANCESE DEL CAPITOLO TRADURRE L'AGGETTIVO IN L'AGGETTIVO NELLE TRADUZIONI ITALIANE DI ZADIG DI MANUELA RACCANELLO

Tipologia: Traduzioni

2020/2021

Caricato il 18/07/2021

angelica-barone-2
angelica-barone-2 🇮🇹

5

(4)

4 documenti

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Scarica TRADUZIONE IN FRANCESE DEL CAPITOLO TRADURRE L'AGGETTIVO IN L'AGGETTIVO NELLE TRADUZIONI ITALIANE DI ZADIG e più Traduzioni in PDF di Lingua Francese solo su Docsity! TRADUIRE L’ADJECTIF Après une analyse sommaire des principales traductions italiennes de Zadig, nous voulons maintenant proposer une comparaison des manières dont l'adjectif qualificatif voltairien est rendu sous différentes formes linguistiques. On commence par circonscrire l'enquéte à un élément du discours dont la valeur stylistique a été soulignée, comparaison qui est possible étant donné le caractère particulier du texte littéraire, c'est-à-dire sa reproduction plurielle. L'adjectif générique. Comme nous l'avons vu précédemment, chez Zadig, les occurrences d'adjectifs génériques l'emportent largement sur celles d'adjectifs plus spécifiques, contribuant également à forger une expressivité « degré zéro », selon la définition de Contini. Dans une page qui doit étre claire et rapide, la qualification élémentaire, généralement confiée à un seul attribut réitéré autour d'un méme nom ou nom propre, ne ralentit pas la dictée, ni n'obscurcit sa clarté. Partant de l'analyse des rendements de beaw, l'adjectif générique le plus fréquent dans le conte, et en arrivant progressivement aux autres, nous voulons étudier comment cet aspect prototextuel passe dans les traductions. Avec de multiples itérations, cet adjectif, au féminin belle, caractérise le monde féminin de Zadig. A quelques exceptions près, comme la description d'Almona en présence des grands prétres (chapitre Les Rendez-vous), on a vu que la prosopographie ne bénéficie pas de grandes spécifications. Les femmes sont toujours toutes belles, à la seule variation qu'une peut l'étre plus que les autres ("Astartè était beaucoup plus belle ........ page 76) mais il n'est pas dit en quoi, ni formes ni couleurs, oui concrétiser la beauté, un concept dont Voltaire met l'accent en un autre lieu, la relativité. En principe, l'univers féminin de Zadig se retrouve, dans les traductions du conte, imprégné du méme adjectif générique, supprimé que dans quelques cas : .. Le roi ... pag 71)... RFp.144. Dans le passage de Bacchelli l'omission peut éètre largement justifiée par le fait qu'à ce moment du conte, deux phrases se succèdent pour désigner la femme impliquée dans l'épisode des vers infàmes (cap : L'envieux) : la belle dame et la dame . Dans la deuxième étape, l'effacement fait par Frattarolo n'est pas si compréhensible ; les applaudissements pour le choix de Zadig sont une manifestation de louange d'autant plus agréable qu'elle vient du bel univers féminin de Babylone. Dans l'apparition rapide de deux phrases, un ministre si jeune et les belles dames, la série des occasions galantes qui seront offertes aux nouveaux élus à la cour de Moabdar s'annonce déjà. L'adjectif neutre est rarement rendu par un autre adjectif : .. Il prit ses tablettes ..... p. 30). Dans ces exemples, les traducteurs voient la nécessité de se soustraire au caractère générique de la belle, brisant ainsi l'iomogénéité de l'icòne féminine qui prend forme chez Zadig. Une substitution, adjectif générique vs adjectif possessif, est opérée par Frattarolo dans une question redéfinie par le traducteur avec une augmentation emphatique (A quoi donc ..... pag 133). A ces variantes, pourtant sporadiques, s'ajoute une redistribution de l'adjectif générique faite par Richelmy au sein de la description d'Almona, où /e sein le plus charmant devient le plus beau sein, tandis que /es plus belles perles de la mer d'Arabie deviennent le plus brillantes perles de la mer d'Arabie. L'adjectif générique reste assez ferme dans les traductions, méme dans des domaines en dehors du monde féminin. Une seule omission, dans une phrase connotée comme une incursion stylistique par le traducteur, se retrouve chez Richielmy (C'est supplémentaire. C'est ce qui arrive au petit portrait d'Hermès, qui réapparaît amputé de l'apposition, le grand Hermès, où à còté de l'anthroponyme se trouve seulement l'adjectif générique, dans lequel le personnage se cristallise. Compte tenu du renouveau, le syntagme a une valeur cohésive dont la traduction doit tenir compte : « .... elle regretta .... pag 21. En comparant la restitution du grand médecin Hermès et du grand Hermès on note une attitude cohérente dans tous les traducteurs, à l'exception de Richelmy. On retrouve la mème précision dans la traduction anonyme (célèbre), ainsi que les précédentes versions littérales, qui pour des raisons euphoniques ne proposent plus la forme trongquée de gran. D'autre part Richelmy, en choisissant cette fois de se joindre à la forme adjectivale générique, il dénonce un comportement oscillant, qui nuit à la reprise cohésive, dissoute dans la double icòne d'Hermès (le célèbre docteur Ermete ; le grand Hermès). Sans le caractère de systématicité, presque dans chaque traduction, il y a une certaine omission de grand, ainsi qu'une synonymie bigarrée qui sape sa généricité.... A cela s'ajoutent les variantes lexicales qui s'imposent nécessairement dans le cas des procédures de traduction obliques . Appelés à rendre une image métaphorique introduite par grand, qui la souligne de facon hyperbolique, les traducteurs répondent inégalement à l'adjectif : Babylone etc... page 115). on constate que pour le traducteur anonyme et pour Pavone la fonction intensive d'adjectivation n'apparaît pas nécessaire, aussi bien tous deux s'appuient-ils sur la force inhérente aux représentations métaphoriques qu'ils ont forgées. Au contraireattarolo intensifie l'expression avec un immense hyperbolique. Chez Maria Moneti et chez Richelmy l'expressivité de l'énoncé - il faut se rappeler que la phrase est prononcée par le brigand Arbogad, aussi robuste dans les manières que dans le vocabulaire - utilise l'accentuation tout. Face aux créations bigarrées d'images suggérées par la coupe-gorge, on ne peut manquer de souligner que l'antre des voleurs, en traduction anonyme, est le moins approprié. Arbogad, un voleur qui en volant aussi fort qu'il peut - il volait avec une rapacitè furieuse - s'est construit un empire, ne représenterait jamais l'effondrement de Babylone avec une métaphore attribuable à sa profession (ce métier-ci n'est pas mauvais ). Dans certains cas, l'écart par rapport au prototexte peut étre vu dans une gradation différente de l'adjectif : On peut Lee pag 53Dans un premier temps, notamment, la variante de Bacchelli et de Frattarolo n'est pas anodine, car elle soustrait l'élan avec lequel le Chaldéen soutient sa croyance au poisson d'Oannès, lors de la dispute sur les différentes coutumes dictées par les dogmes religieux (chapitre Le souper ). Chez Bacchelli, d'ailleurs, on observe un comportement discordant : le superlatif est tantòt éliminé, tantòt introduit, ce qui entraîne une redistribution subjective de la signification emphatique du texte. si, parmi les aides de la langue de réception, plusieurs traducteurs choisissent le superlatif majeur (legrand ...... etc.), le recours à la suffixation reste assez isolé. Dans Frattarolo et. Richelmy il y a l'introduction de 1° augmentatif « ignorants » un rendu qui colore le débat houleux autour des différentes doctrines (vous etes.... p99 TR). Richelmy renforce également le portrait de l'anti-héros Itobad avec une nuance péjorative (Il a répondu... pag 167). Bacchelli, Bianconi et Frattarolo convergent dans le choix de l’augmentatif « occhioni « pour traduire la synecdoque du prototexte (Nabussan ...... p.122) PETIT Comme nous l'avons vu, pour exprimer le trait diminutif, la page voltairienne utilise toujours l'adjectif générique petit, sans autre précision. La périphrase que constitue cet attribut, avec le nom qu'il qualifie, se préte peu à une traduction littérale, étant donné la préférence de la langue italienne pour les formes altérées, une préférence si forte et productive qu'elle peut éètre définie comme la "marque la plus évidente de l'affectivité italienne". Méme lorsqu'ils ne recourent pas à la suffixation alternée, les traducteurs tendent vers des solutions plus idiomatiques : Vous avez meme ...... p?). cette première occurrence de petit, qui apparaît dans l'Epitre dédicatoire, se résout d'une manière assez différente, tandis que les suivantes ont des solutions plus homogènes, adéquates de formes adjectivales indéfinies (GS_PM_TR). Seul Bacchelli utilise. un diminutif, se montrant immédiatement plus enclin à la forme altérée, à laquelle les autres traducteurs adhèrent également dans la suite du conte, quoique d'une manière différente. En revanche, comme on peut déjà le voir dans le passage ci-dessus, le traducteur anonyme suit presque toujours la périphrase originale, réaffirmant la tendance à adhérer au sillon prototextuel.....Se différenciant des autres traducteurs, Bacchelli et Frattarolo choisissent des suffixes diminutifs à l'occasion qui comportent également une nuance péjorative. avec les versicules les petits vers sont investis d'un sens négatif, annonce de l'immense trouble qu'ils vont apporter à Zadig, tandis qu'avec satrapuccio est mis en évidence le mépris qui fuit de la narration du brigand Arbogad : Le....pag 167 Dans les autres traductions, le petit satrape est traduit littéralement par un petit satrape ; une exception est faite pour les anonymes, qui optent pour un satrape mineur - ne tenant pas compte du sens figuré de l'adjectif générique - et Pavone, qui avec satrapet aborde le choix changement textuel qui dépasse le binòme adjectival (en femme charitable et prudente> en tant que femme douée de charité et d'astuce à la fois), diluant la concision d'une écriture qui, comme cela a été souligné à plusieurs reprises, fait de l'économie lexicale sa propre monnaie. Toujours dans le signe de l'amplification, ainsi que d'un surplus emphatique, Richelmy redéfinit l'étonnement de Zadig devant Astardé réduit à un esclave, le soustrayant à l'immédiateté spontanée originelle. Lorsque Richelmy renvoie le binòme, il a tendance à le mettre avant le nom, donnant è l'ensemble un caractère moins objectif (barbe blanche ........ etc.). Ce type de variation n'est pas étranger, quoique moins fréquemment, à d'autres traductions : "Il avait ... pag 13) En plus de la collocation différente du couple adjectival par rapport au nom, Frattarolo utilise la forme la plus pure élative au lieu de vertueux, ainsi qu'une redéfinition des limites de la période, qui est modelée de manière plus incisive sur la variante faite par Bacchelli et par Bianconi. Dans Zadig, la forme adjectivale binaire est parfois augmentée par l'accent mis sur la forme superlative, un élément qui reflète les deux attributs. La qualification s'appuie toujours sur un lexique à faible connotation, sinon générique (riche, grandiose, etc.), cependant réactivé par la double présence d'une gradation intensive, qui ponctue l'histoire de divers noyaux qualificatifs, qui acquièrent une tonalité hyperbolique. Le rendu du binòme le plus riche et le plus galant résume à titre d'exemple la tendance observée en moyenne dans les traductions de Zadig : Elle se parfuma .... pag 105). La toilette d'Almona est le prélude à un moment assez savoureux du conte, où l'on assiste à la capitulation du grand prétre devant la fascinante séductrice. Le trait hyperbolique qui imprègne la page s'inaugure aussitòt avec l'intensification adjectivale (ajustement le plus riche et le plus galant), pour se développer à travers d'autres formes superlatives (le sein le plus charmant etc.) et attributs de signe emphatique (admirable, éblouissante) . Pas tous les traducteurs reconnaissent dans le signe accentué du binòme adjectival un élément nécessaire, aussi son effacement n'est-il pas rare (AN ; PB ; FR; TR). Deuxièmement, on note le maintien d'un signal unique de la forme superlative (GS ; CP ; MM) et un retour réduit de la plénitude originelle du binòme (RB ; PM). Avec l'expansion qu'elle avait , de plus, Maria Moneti réduit effectivement la portée de la gradation intensive, qui dans le prototexte n'implique aucune comparaison. Si les omissions in toto de la forme relative du superlatif sont sporadiques (la choisi plus simple etla plus aisée), il y a une tendance généralisée à éliminer le deuxième signal d'intensification (les coeurs les plus nobles...).Cette solution, probablement dictée de l'aversion è l'itération lexicale et à la redondance sonore qui en résulte, elle modifie en fait la mise en miroir structurelle du module binaire, affectant à la fois un sens sémantique et un sens rythmique dans un sens diminutif. Il semble que trois types de variantes puissent toujours étre attribuées à la méme motivation : 1) la réduction du noyau adjectival (la choisi ... PB) 2) l'utilisation d'une expression hyperbolique familière, dans laquelle le noyau adjectival est divisé par deux ( la chose ..... RF) 3) expansion, qui renvoie le ton emphatique mais élimine le parallélisme syntaxique (la chose ... CP). il y a aussi, à propos de cette construction adjectivale, le cas de l'itération lexicale (chapitre Les combats), qui n'est que partiellement respectée dans les traductions (le plus vaillant ........ MM). aussi les modules binaires caractérisés par le cui renforgant, que nous avons assimilés aux noyaux superlatifs puisque l'adverbe intensif remplit en réalité la fonction des formes usuelles très, fort et bien, trouvent des solutions réductrices dans les traductions. Un passage du conte est marqué d'une manière particulière par cette construction adjectivale : L'ermite salua ...... pag 109-110) Après une rapide esquisse de l'ermite, qui se résume à l'image de la barbe blanche et vénérable, l'intérét se porte sur d'autres qualités du personnage (un air si noble....), qui dessinent un portrait intérieur. Le déploiement adjectival est basé sur des structures spéculaires, insérées à leur tour dans un parallélisme plus large (les deux bin6mes sont suivis d'une proposition consécutive introduite par que Zadig). La tension rhétorique du passage est également soulignée par une accumulation assez corsée, figure assez rare au conte. Dans les traductions on observe rarement le maintien de la double forme du superlatif (si noble et si doux ..... TR). Le second binòme perd complètement le double signal intensif, qui reste partout compris, tandis qu'un certain choix lexical domine les intentions sémantiques originelles (oui instructif et agréable....MM). Le binòme asyndétique, dù à l'ellipse du lien subjonctif qui permet la stratification rapide des deux adjectifs, met effectivement l'accent sur certains passages du conte. L'état d'esprit de Zadig, combattu pour l'amour pour Astarté et la dette de gratitude pour Moabdar, se révèle avec emphase : Zadig sortait ....... page 76). semble irrémédiablement compromis : Zadig marchait......p.96). Outre l'additif asindeto, qui ponctue les deux situations émotionnelles, la page voltairienne ne diffère pas d'un système syntaxique similaire - la méme proposition modale qui suit, en l'expliquant, le noyau adjectival - ni du recours à l'accumulation, un figure, dit-on, mais enceinte à l'occasion, qui dans ce passage obstrue l'énoncé de la mèéme manière que les mauvaises pensées engloutissent l'àme de Zadig. Quant au premier binòme, égaré, éperdu, on note l'introduction de la syndèse chez Bacchelli et chez Frattarol : Zadig en d'abord, il y a l'utilisation d'un terme qui déjà à l'époque de l'auteur était ancien ou hors d'usage, donc aussi l'utilisation d'un terme qui, courant à son époque, n'est plus utilisé aujourd'hui. Il y a aussi un archaîsme purement orthographique et il y a un archaîsme sémantique : quand le méme mot, encore utilisé aujourd'hui, a pris un sens légèrement ou très différent de celui des autres époques. Le comte que nous analysons dénonce un archaisme unique, la phrase eau rose, qui trouve son épilogue dans Voltaire, déjà dépassé par l'eau de rose. Ceci est accompagné de quelques adjectifs dont le spectre sémantique est composé à la fois du sens archaîque et d'un nouveau, témoignant des lois dynamiques qui affectent le vocabulaire d'une langue avec une accélération particulière dans certains moments historico-culturels. Ci-dessous, nous examinerons les interprétations de traduction des formes adjectives utilisées par Voltaire avec le sens archaique, en laissant de còté l'analyse de la méme utilisée avec un sens moderne. BIEN ENTENDU ... page 157). Globalement, on observe que les traductions renvoient la valeur sémantique d'origine, mais avec des nuances différentes selon la variante synonymique. La somme des deux adjectifs qui qualifient le repas, propre et bien entendu, résume l'attitude du philosophe qui accueille Zadig et l'ermite, attitude qui se déploie en termes de simplicité, qui ne veut pas dire ni négligence ni avarice, mais sage moderation et la dignité des moeurs (le recevait ... pag 111). Dans l'ensemble frastique, les variations les plus évidentes sont le glissement opéré par le traducteur anonyme, qui introduit la visualisation du tableau disposé de la manière, et qui du point de vue lexical, au-delà des synonymes possibles, est influencé par l'original signifiant (propre> propre). Efficace et résumant en mèéme temps l'attribut honnéte employé par Severi. PAGE 129 non l’ho tradotta. La solution de traduction de délicat, utilisée dans Zadig avec un sens archaique, se résout dans l'alternance délicate/sensible, inaugurée par Bacchelli, le traducteur moderne du terme frangais est introduit, avec délicatesse on puise dans une phase diachronique précédente, en choisissant un archaîsme dont une mise à jour de l'orthographe. Le doute reste ouvert, qui concerne notamment la traduction anonyme, que cette seconde solution soit favorisée par l'homographie et l'homophonie partielles des deux termes, plutòt que par la conscience du choix lexical. Richelmy s'écarte de la dualité délicat / sensible, choisissant l'expression accentuante si fine, soulignant la perspicacité de Moabdar. Par ce geste, le traducteur met le roi en échec en le ridiculisant ; en réalité, face à un indice aussi frappant que l'identité chromatique de Zadig et Astarté, une grande subtilité d'intuition n'est pas nécessaire pour comprendre ce qui se passe. Avec délicat se termine un passage où le moment diégétique est souligné par une profondeur rhétorique particulière, qui s'appuie sur le parallélisme. La symétrie, qui a un effet mi- burlesque et mi-dramatique - si le point de vue est celui de Moabdar - repose sur une insistance lexicale où se détachent deux adjectifs de couleur, bleues et jaune / s. Au-delà du rendu de traduction, dont l'uniformité n'a changé qu'à partir de l'allumage de la note bleue de Pavone, il convient de s'attarder sur la manière dont le maintien de l'itération chromatique se réalise dans les métatextes, au niveau structurel. Comme déjà vu précédemment, la dissolution chez Richelmy de la construction sémantico-syntaxique particulière du noeud spéculaire, qui conduit à l'expulsion de l'adjectif de couleur, ainsi que du nom, dans la première séquence (le chausson de sa femme était bleu et Zadig aussi). Chez Bianconi, en revanche, il y a une accentuation emphatique à travers la variante du chiasme, qui implique symétriquement à la fois le bleu et le jaune. Le méme chemin est suivi par Bacchelli et Frattarolo, qui si d'une part ajoutent l'élément de la disposition croisée des adjectifs de couleur, en les mettant en valeur, d'autre part ils ampute un segment de la répétition préférant, comme Richelmy, l'usage de la pronom (et ceux de Zadig sont bleus). Une diminution lexicale que l'on peut voir chez divers traducteurs, et qui conduit è un appauvrissement supplémentaire du schéma itératif, est donnée par l'ellipse de certains éléments du prédicat. Dans la traduction anonyme, le renoncement à la prise anaphorique implique également femme, remplacée en second lieu par le pronom elle, tandis qu'avec l'introduction de la couleur apocopée il y a une augmentation lexicale qui ralentit l'immédiateté de la perception visuelle. Pénétré Jamais ..... p.15). A part Severi, pour qui la suggestion du terme francais est prédominante, tous les autres traducteurs éludent ce piège lexical. Cependant, les solutions sont assez différentes les unes des autres et la variabilité vient probablement du fait que pénétré est interprété sur la base des suggestions du co-texte. Les gardes du corps d'Orcan tentent d'enlever Sémire ; dans la lutte ils l'ont blessée, mais la jeune femme, quel que soit son état, s'inquiète pour Zadig, qui la défend abondamment contre les assaillants. Rouvrir les yeux après un évanouissement : .. Elle lui dit... p.58). Pour le traducteur anonyme une telle déclaration ne peut ètre dictée que par un coeur tendre, il confie donc sa reddition à une phrase qui n'est pas trop proche du prototexte quelque peu respectueux d'une collocation stéréotypée. Dans le je dois formulé par parties du conte. Les plans anaphoriques ne sont pas éludés (cui, ceux-là), alors qu'il y a une certaine autonomie dans la préférence de la position préalable de l'attribut sur le nom. On observe aussi l'interruption de la séquence asyndétique au moyen de la conjonction copulative et. Cette syndèse dénonce une méconnaissance du sens, puisque le traducteur fait du vain cliquetis des mots l'élément final de l'accumulation, alors qu'au contraire ce vain bruit de paroles a valeur de synthèse de tout ce qui a été précédemment énuméré. Chez Bacchelli également, nous notons la tendance à tracer le signifiant prototextuel, en dehors du non-sens tapageur deviné qui résume efficacement l'ensemble, trait créatif qui fait écho dans la traduction ultérieure de Frattarolo. Du point de vue structurel, les deux séquences qui caractérisent le pas sont rendues avec disparité. Le parallélisme se perd dans la triade adjectivale en raison de la chute de l'anaphore et de la dissolution de l'asindeto, alors qu'il est respecté dans la seconde partie. Severi et Bianconi ne perdent ni la structure ni la signification sémantique du passage, tandis que chez Pavone on note, comme déjà noté plus haut, la dilution lexicale due à la périphrase avec laquelle il résout à la fois décisions et ignorantes (ces positions résultant de l'ignorance) Cette infraction affecte la période avec une déconnexion rythmique notable, qui ne s'installe pas malgré la récupération ultérieure de la structure initiale. Pavone inaugure de nouveaux choix d'adjectifs moins calqués sur la lettre prototype ; les / s inchangés tumultueux et téméraires des traductions précédentes deviennent chaotiques et risqués, tandis que les grossières grossières sautent au premier plan, beaucoup plus connotées que les solutions nominales précédentes. Marciano et Frattarolo reviennent à des choix lexicaux littéraux, tout en re- proposant, en ce qui concerne la triade adjectivale, la redéfinition structurelle opérée par Bacchelli, pénalisant ainsi la mise en miroir syntaxique. De ce point de vue, l'intervention de Moneti apparaît d'autant plus arbitraire qu'elle supprime les deux séries anaphoriques créant une autre construction, assez maladroite et tout à fait insuffisante pour restituer l'insistance rythmique du passage voltairien. Les formes adjectives rencontrées dans Moneti ne diffèrent pas de celles des autres traductions, sauf délirantes. Le bavardage des Babyloniens devient ainsi le témoignage d'une exaltation collective, bien plus que tumultueuse, qui transmet un désordre cacophonique, tandis que le fouillis des contenus est décrit dans la seconde séquence. Chez Richelmy, on note que l'adjectif vagues est absorbé par le bavardage, qui par rapport à propos contient le sema des commérages éphémères. Le nom est associé à un attribut déjà trouvé dans Peacock (fragmentaire) et différent de tous les autres rendus ( désordonné). La plus grande originalité, de ce point de vue, se trouve dans le grondement peu concluant, qui délimite clairement la verbosité non fondée. La restitution de la construction syntaxique est connotée comme un exercice dans le style propre de Richelmy ; la variante asindeto vs polisindeto crée une chaîne anaphorique qui repose sur la conjonction copulative et rythme le texte, compensant l'effacement de l'itération originale. SENSIBLE ... elle croyait .... page 65) Comme le souligne Marcella Deslex à propos de sensible, « alors qu'aujourd'hui cet adjectif indique de manière générique que la personne ainsi qualifiée a des capacités particulières pour ressentir et comprendre des affections, des émotions, etc., dans la langue du XVIIEe siècle très souvent le sentiment que la personne sensible ressent n'est que "l'amour". Au sens sensible archaique, cependant, il peut aussi étre tracé au-delà des frontières de l'ère voltairienne. Dans le chapitre La jalousie Voltaire, elle décrit pas à pas son amour pour Astarté, d'abord inconsciente du sentiment qui s'empare d'elle ("tout servait à enfoncer dans son coeur le trait qu'elle ne sentait pas" p.76 ), mais qu'il se révèle déjà à travers les cadeaux qu'il fait à Zadig et à travers la facon dont il lui parle. L'image de la reine guindée qui se reconnaît encore totalement dans le ròle d'auguste épouse de Moabdar est lentement remplacée par celle d'une femme sensée, au point que les regards craintifs, qu'elle voulait détourner, deviennent des fléchettes bavardes de flamme. Aucun traducteur n'entend sensible au sens d'amoureux et la plupart d'entre eux évoluent passivement dans le sillage du signifiant originel. A còté du sensible servile, il existe trois solutions différentes : passionnée (PB ; RF), avec les sens en ébullition (CP) et affectueuse (TR), qui correspondent à trois gradations très différentes du sentiment amoureux. Comparé au moment diégétique, dans lequel Astarté apparaît comme une femme sensible, le choix qualificatif de Richelmy est le plus approprié, car il respecte l'idée d'amour naissant, qui n'est pas encore une affection vive. L'abandon qui unit Bianconi et Frattarolo, et plus encore celui de Pavone, viole au contraire la dimension du transport émotionnel, l'éclairant prématurément avec une intensité excessive. TENDRE (amoureux) .. "On pénétra......p.69). A Zadig les diverses occurrences de l'adjectif tendre se coagulent notamment autour du discours amoureux et toujours avec le sens courant, à l'exception du passage qui est rapporté ici, dans lequel il est synonyme du susdit sensible. Astarté est tendre, c'est-à-dire amoureux ; indice après indice, tout le monde à la cour l'a compris (Tous les esclaves des rois et des reines sont autant d'espions de leurs coeurs p.77), comme ils ont compris que le roi tremble de jalousie. Le
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