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Vita e opere di Victor Hugo, Appunti di Letteratura Francese

Riassunto dei fatti più significativi nella vita dello scrittore Victor Hugo Elenco di tutte le sue opere e riassunto/analisi delle principali

Tipologia: Appunti

2019/2020

Caricato il 27/04/2020

fefferica394
fefferica394 🇮🇹

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Scarica Vita e opere di Victor Hugo e più Appunti in PDF di Letteratura Francese solo su Docsity! Vie et Oeuvre de Victor Hugo Victor Hugo est un monument de la littérature française du XIXe siècle. Inscrit dans le courant romantique, il a laissé sa trace dans la poésie, dans le théâtre et dans le roman. Il est l’auteur d’incontournables connus de tous et de toutes au moins par le titre : Les Contemplations, Les Châtiments, pour la poésie par exemple ; Cromwell, Hernani, pour le théâtre ; Les misérables, Notre-Dame de Paris en matière de romans. Son désir de création et sa volonté d’innovation marquent toujours la perception que l’on a de la littérature du XIXe siècle. On n’oublie pas non plus le militant, l’homme qui bataille en politique, celui qui se bat pour de grandes causes et ose critiquer le pouvoir quitte à devoir partir en exil. C’est une grande figure que je prends la responsabilité de présenter en quelques courtes lignes dans cet article. Victor Hugo est né le 26 février 1802. Son père était un général sous Napoléon. C’est à sa mère qu’il doit son éducation. C’est vers l’âge de 19 ans que Victor Hugo publie son premier recueil, Odes. La qualité de son oeuvre lui vaut une pension du roi Louis XVIII. Victor Hugo rejoint un groupe d’écrivains que l’on appellera « romantiques ». Leur rassemblement porte le nom de « Cénacle ». Les auteurs qui y participent échangent leurs créations et discutent littérature. Aux côtés de Gérard de Nerval et de Théophile Gautier, Victor Hugo deviendra le modèle de l’école romantique. En 1822, Victor Hugo épouse Adèle Foucher. Elle lui donnera 5 enfants. L’une d’entre eux est Léopoldine qui voit le jour en 1824. Cette fille mourra en 1843. Cette tragédie affectera beaucoup Victor Hugo et, dit- on, le poussera à entamer une carrière politique. Mais avant cela, il s’écoule 19 ans qui marquent l’essor de sa carrière littéraire. En 1827, il publie Cromwell. Il écrit cette pièce de théâtre avec la volonté de rompre avec le théâtre classique. Ce désir naissant avec Cromwell trouvera toute sa force dans la réalisation d’Hernani représenté et publié en 1830. Entre temps, paraissent les Orientales, un recueil poétique, et le Dernier jour d’un condamné, un roman. En 1831, Victor Hugo publie, Notre-Dame de Paris, un roman dit historique. C’est un succès. En 1838, c’est la parution de Ruy Blas. En 1841, Victor Hugo a l’honneur d’être élu à l’Académie française. En 1843, sa carrière politique débute. Il est nommé Pair de France par Louis-Philippe en 1845. Hugo se déclare républicain. Il est élu député à l’Assemblée constituante de 1848. L’auteur condamne le coup d’Etat du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon. Sa réaction n’est pas bien perçue et a pour effet de le contraindre à l’exil. Sa carrière d’écrivain n’est pas freinée par l’exil. Il écrit les Châtiments en 1853, puis les Contemplations en 1856. C’est en 1862, qu’il termine les Misérables. Cette oeuvre romanesque qui décrit et dénonce la misère du monde rencontre un succès formidable. En 1870, l’exil prend fin. Victor Hugo retourne en France au moment où la République est proclamée. Il est perçu comme une figure de la résistance républicaine au Second Empire. En 1871, il est élu à l’Assemblée nationale. Puis, en 1876, il prend place au Sénat. Il poursuit son travail d’écriture et publie des oeuvres comme La Légende des siècles et l’Art d’être grand- père. Victor Hugo meurt le 22 mai 1885 d’une congestion pulmonaire. Ses funérailles rassemblent un grand nombre de personnes, hommage proportionnel au succès de son oeuvre littéraire et politique. Victor Hugo est inhumé au Panthéon. Bibliographie choisie Principales oeuvres théâtrales : 1827 : Cromwell 1830 : Hernani 1832 : Le roi s’amuse 1833 : Lucrèce Borgia 1833 : Marie Tudor 1838 : Ruy Blas 1882 : Torquemada Principaux romans : 1829 : Le Dernier Jour d’un condamné 1831 : Notre-Dame de Paris 1834 : Claude Gueux 1862 : Les Misérables 1866 : Les Travailleurs de la mer 1869 : L’Homme qui rit 1874 : Quatrevingt-treize Principales oeuvres poétiques : 1822 : Odes et poésies diverses 1829 : Les Orientales 1831 : Les Feuilles d’automne 1835 : Les Chants du crépuscule 1853 : Les Châtiments 1856 : Les Contemplations 1859 : Première série de la Légende des siècles 1865 : Les Chansons des rues et des bois 1877 : L’Art d’être grand-père 1877 : Nouvelle série de la Légende des siècles 1883 : Série complémentaire de la Légende des siècles mystère finit par s'arrêter, faute de public. Gringoire, à cette occasion, entend parler d'Esmeralda, une danseuse bohémienne qui passe pour égyptienne. L'ayant aperçue, il la suit dans les rues de Paris à la tombée de la nuit. Esmeralda manque d'être enlevée par Quasimodo accompagné d'un mystérieux homme vêtu de noir (qui se révèlera être l'archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo), mais elle est sauvée par l'intervention d'un capitaine de la garde, Phœbus de Châteaupers. Gringoire qui a été renversé lors de l'intervention reprend ses esprits un peu plus tard et erre dans les rues, il se retrouve sans le vouloir au cœur de la Cour des miracles, le quartier hanté par les pires truands de la capitale. Il manque d'y être pendu, et doit la vie à l'intervention d'Esmeralda qui le prend pour mari, mais seulement pour le sauver. Le livre III évoque Notre-Dame de Paris, son histoire et ses restaurations mal pensées, puis donne une vision d'ensemble de la ville de Paris telle qu'elle apparaissait à un spectateur médiéval regardant la capitale du haut des tours de la cathédrale. Le livre IV, au cours d'une analepse, revient sur les conditions dans lesquelles Frollo a adopté Quasimodo et sur la jeunesse de l'archidiacre. Frollo fut une personne affectueuse dans sa jeunesse, mais devint petit à petit rigide et triste. Sa vie est entièrement consacrée à la quête du savoir, et il ne porte d'affection qu'à deux personnes : son frère cadet Jehan élevé par lui, un écolier dissipé mais qui passe son temps au cabaret et dans les maisons de passe ; et le bossu Quasimodo, qu'il a adopté à quatre ans quand il le vit exposé comme enfant trouvé dans la cathédrale. Frollo n'a jamais éprouvé de passion pour les femmes, dont il a une piètre opinion, et il déteste les bohémiens. Au livre V, Frollo, à qui son savoir et ses connaissances en théologie ont permis de devenir archidiacre de Notre-Dame, reçoit la visite de Jacques Coictier, médecin du roi, accompagné d'un mystérieux visiteur, le « compère Tourangeau ». Tous trois discutent de médecine et d'alchimie, et, en partant, le mystérieux personnage révèle être l'abbé de Saint-Martin de Tours, c'est-à-dire le roi Louis XI en personne. Au cours de la discussion, Frollo a fait allusion à la révolution technique que représente l'invention de l'imprimerie : le livre va provoquer le déclin de l'architecture, qui représentait jusqu'à présent l'œuvre la plus aboutie de l'esprit humain. Dans le chapitre suivant, « Ceci tuera cela », Hugo développe cette réflexion de son personnage. Au livre VI, Quasimodo est jugé au Châtelet pour sa tentative de rapt. L'affaire est écoutée par un auditeur sourd, et Quasimodo est sourd lui-même : le procès est une farce, et Quasimodo, sans avoir été écouté et sans avoir rien compris, est condamné à deux heures de pilori en place de Grève et à une amende. Sur la place de Grève, dans un entresol, se trouve le « Trou aux rats », qui sert de cellule à une recluse volontaire, la sœur Gudule. Un groupe de femmes, Gervaise, Oudarde et Mahiette, discute non loin de là ; Mahiette raconte l'histoire de Paquette, surnommée la Chantefleurie, dont l'adorable fillette a été enlevée quinze ans plus tôt par des bohémiens alors qu'elle n'avait pas un an, et remplacée par un enfant bossu dont on comprend qu'il s'agit de Quasimodo, plus tard recueilli par Frollo. La Chantefleurie aurait été rendue folle de douleur par la perte de sa fille, qu'elle n'a jamais retrouvée. Mahiette est persuadée que sœur Gudule n'est autre que la Chantefleurie, car celle-ci garde dans sa cellule un petit chausson d'enfant, seul souvenir de sa fille. De plus, la recluse voue une haine féroce aux bohémiens, et en particulier à Esmeralda. Peu après cette conversation, Quasimodo est amené en place de Grève et subit son supplice. Il doit son seul réconfort au geste généreux d'Esmeralda qui lui donne à boire. Le livre VII commence plusieurs semaines plus tard. Esmeralda danse sur le parvis de Notre-Dame, tandis que Gringoire, qui s'est fait truand, est à présent jongleur. Esmeralda est regardée par la foule, mais aussi par Frollo, du haut des tours, et par Phœbus de Châteaupers. Celui-ci se trouve alors chez sa future épouse, Fleur-de-Lys, dont la maison fait face à la cathédrale. Reconnaissant la bohémienne, il la fait monter chez Fleur-de-Lys. Esmeralda, qui, en secret, est éperdument amoureuse de Phœbus, suscite la jalousie de Fleur- de-Lys à cause de sa beauté. Esmeralda est trahie par sa chèvre, Djali, à qui elle a appris à disposer des lettres pour former le nom de Phœbus : elle est alors chassée. Frollo accoste Gringoire pour le faire parler à propos d'Esmeralda, et comprend qu'elle est amoureuse de Phœbus. Les jours passent. Frollo devient peu à peu obsédé par sa passion pour l'Égyptienne et par sa jalousie pour Phœbus. Alors que son frère Jehan, qui dépense régulièrement tout son argent dans les cabarets et les maisons de passe, vient lui demander de lui prêter de l'argent, Claude Frollo reçoit la visite de maître Jacques Charmolue, et Jehan doit rester caché dans un coin pendant leur conversation. En quittant la cathédrale, Jehan croise Phœbus, qui est de ses amis. Phœbus, qui n'est nullement amoureux d'Esmeralda mais a envie de passer une nuit avec elle, a donné rendez-vous à la bohémienne dans un cabaret le soir même. Claude Frollo, qui a vu Jehan aborder Phœbus, abandonne son entretien avec Charmolue pour suivre discrètement les deux hommes. Lorsque Phœbus abandonne Jehan ivre mort après qu'ils ont bu ensemble, Claude l'aborde et demande à pouvoir assister à ses ébats avec la bohémienne, moyennant paiement ; Phœbus accepte. Esmeralda vient au rendez-vous, où Phœbus se montre très entreprenant ; mais au moment où elle va céder à ses avances, Claude Frollo surgit et poignarde le capitaine, avant de s'enfuir par une fenêtre donnant sur la Seine. Au livre VIII, Esmeralda est arrêtée et jugée pour le meurtre de Phœbus de Châteaupers, qui a été gravement blessé. Elle est également soupçonnée de sorcellerie. Elle apprend que Phœbus est probablement mort, et, abattue, cesse de plaider son innocence. Soumise à la torture, elle avoue tout ce dont on l'accuse. Quelque temps après, Frollo vient la voir dans son cachot, confesse son amour pour elle et offre de l'aider, mais elle refuse et le repousse, toujours éprise de Phœbus dont elle le croit le meurtrier. En réalité, Phœbus a survécu et guérit progressivement, mais décide de s'abstenir de revoir Esmeralda, de peur que toute l'affaire ne compromette sa bonne réputation et son futur mariage. Quelques jours après, Phœbus se trouve chez Fleur-de-Lys au moment où Esmeralda est amenée sur le parvis de la cathédrale pour être pendue. Esmeralda aperçoit Phœbus vivant et l'appelle, mais il se retire précipitamment : Esmeralda, désespérée, s'abandonne à la mort. Mais Quasimodo intervient soudain, s'empare d'elle et la traîne dans l'église, où le droit d'asile la met à l'abri. Au livre IX, Frollo errant dans le voisinage, est pris de souffrances par sa condition, il pense Esmeralda morte. Le soir même, de retour à Notre-Dame, il croise la bohémienne sans se faire voir. Pendant des jours, dans la cathédrale, Quasimodo veille sur la jeune fille. Il tente de persuader Phœbus de venir voir Esmeralda, mais ce dernier refuse catégoriquement. Pour ne pas blesser celle qu'il aime de plus en plus, Quasimodo dira à Esmeralda qu'il n'a pas trouvé Phœbus. Le bossu tente de faire comprendre à la jeune fille que l'apparence physique ne fait pas tout, mais la bohémienne est toujours fortement amoureuse de Phœbus et croit encore aveuglément que le capitaine l'aime également. L'amour de Quasimodo pour Esmeralda commence à prendre le dessus sur sa loyauté envers Frollo, au point que, lorsque Frollo tente d'abuser de la bohémienne, Quasimodo lui fait barrage. Au livre X, Frollo demande à Gringoire de sauver Esmeralda en retour de la vie qu'elle lui a sauvé jadis lorsqu'il a failli être pendu. Le poète a une idée approuvée par Frollo : faire appel aux truands avec lesquels vivait Esmeralda pour qu'ils viennent la délivrer. En pleine nuit, les truands venus en très grand nombre assiègent la cathédrale. Mais les portes sont fermées et Quasimodo retient l'invasion jusqu'à l'arrivée des soldats envoyés par le Roi Louis XI que l'on a prévenu rapidement. Par autodéfense, Quasimodo tue Jehan Frollo (frère de l'archidiacre) qui venait de rallier les truands le jour même. Les truands sont décimés par les soldats du roi. Au livre XI, Frollo profite du désordre qui règne sur le parvis de Notre-Dame pour emmener Esmeralda avec lui hors du bâtiment, accompagné de Gringoire et de Djali, la chèvre d'Esmeralda. Ils quittent l'île où se trouve la cathédrale et Gringoire prend la poudre d'escampette avec la chèvre. Resté seul avec Esmeralda, Frollo lui réitère ses déclarations d'amour et essaie de la convaincre : il peut l'aider à s'échapper et ainsi la sauver de la mort si elle accepte de l'aimer. Mais elle refuse toujours. Furieux, il la livre aux griffes de la vieille recluse du Trou-aux-rats, en attendant l'arrivée en force de la Justice. Mais au lieu de cela, la sœur Gudule reconnaît en l'Égyptienne sa propre fille, Agnès, volée par des gitans quinze ans auparavant. Sœur Gudule ne peut cependant en profiter, car les sergents de ville retrouvent la jeune bohémienne qu'ils traînent à nouveau au gibet. La mère meurt d'un coup à la tête lors de sa lutte pour sauver sa fille. Du haut de Notre-Dame, Quasimodo et Frollo assistent à l'exécution, par pendaison, d'Esmeralda. Quasimodo comprend que Frollo a livré Esmeralda; furieux et désespéré il pousse le prêtre du haut de la tour, et va lui- même se laisser mourir dans la cave de Montfaucon, tenant embrassé le cadavre d'Esmeralda, enfin uni à elle pour l'éternité. Thèmes principaux Un roman historique Notre-Dame de Paris relève du genre du roman historique, qui est à la mode au début du xixe siècle16, de même que la période du Moyen Âge qui suscite un intérêt nouveau de la part des écrivains et des poètes à partir des années 1820, sous l'impulsion d'auteurs comme Chateaubriand ou Madame de Staël17. Le chapitre «Paris à vol d'oiseau», en particulier, présente une tentative de reconstitution historique du Paris de 1482. Mais Victor Hugo ne se considère pas comme tenu de respecter la vérité historique à tout prix et n'hésite pas à modifier le détail des faits et à resserrer l'intrigue pour faire mieux ressortir le caractère de personnages historiques comme Louis XI ou pour mettre en avant sa vision de l'Histoire18. En cela, il applique à son roman les principes exposés dans un article «À propos de Walter Scott» qu'il a publié en 1823, et où il affirme : « j'aime mieux croire au roman qu'à l'histoire, parce que je préfère la vérité morale à la vérité historique19 ». La réflexion philosophique: entre progrès de l'histoire et drame de la fatalité Le roman historique tel que le conçoit Hugo comporte également une part de réflexion philosophique et morale20. Sa mise en scène du xve siècle et d'événements tels que le soulèvement populaire pour libérer Esmeralda vise moins à une reconstitution exacte de l'époque qu'à nourrir une réflexion politique adressée aux lecteurs français du xixe sièclevivant sous la monarchie de Charles X. Le roman propose une philosophie de l'histoire et une théorie du progrès exposés en détail dans le chapitre «Ceci tuera cela». Quant au sort tragique des personnages principaux, il nourrit une réflexion sur le destin traversée par la notion d’Anankè (Fatalité). Un cadre de réflexion politique La dimension politique du roman fournit à Hugo l'occasion d'affirmer, de manière plus ou moins directe, ses convictions politiques sur plusieurs sujets. Le combat le plus explicite mené par l'auteur à l'occasion du roman est un plaidoyer pour la préservation du patrimoine architectural dont la cathédrale Notre-Dame de Paris n'est que l'un des représentants les plus connus, et qui est mis en péril à l'époque du roman par des destructions pures et simples ou par des restaurations qui défigurent l'architecture d'origine des monuments : Hugo poursuit en cela le combat entamé plusieurs années plus tôt, par exemple dans un article qu'il publie en 1825, « Guerre aux démolisseurs ! », dont des rééditions paraissent en 1829 et 1932 (la seconde remaniée et augmentée)21. Hugo mène également une réflexion sur la justice : la justice médiévale est présentée dans le chapitre « Coup d'œil impartial sur l'ancienne magistrature » comme une mascarade injuste où l'accusé pauvre est condamné d'avance et est tournée en dérision jusqu'à l'absurde dans une scène de satire féroce (le procès de Quasimodo, accusé sourd condamné par un juge sourd sans que ni l'un ni l'autre n'aient rien compris à l'affaire) ; mais elle est aussi montrée comme soumise à l'irrationnel et à la superstition (le procès d'Esmeralda condamnée pour sorcellerie)22. De plus, lorsqu'il décrit le gibet de la place de Grève, Hugo donne une évocation effrayante de la peine de mort, qu'il dénonce comme barbare et qu'il affirme destinée à être abolie par le progrès de l'Histoire: il poursuit en cela le combat entamé avec Le Dernier Jour d'un condamné, dont la première édition paraît anonymement en 1829 (avant Notre-Dame de Paris) et qu'il complète d'une préface signée de son nom lors de la réédition de 1832. Enfin, le roman contient une réflexion politique sur le pouvoir royal à travers le personnage de Louis XI. La part du fantastique Les dimensions philosophique et politique du roman n'empêchent pas par ailleurs celui-ci d'emprunter en partie ses procédés au roman gothique anglais du xviiie siècle, avec la part de fantastique qu'il contient : le principal personnage de Notre-Dame de Paris rattachant le roman à ce genre qu'il a assistée à l'heure de sa mort : sauver Cosette actuellement pensionnaire asservie et malheureuse des Thénardier. Tome II : Cosette Dans ce tome, deux livres encadrent l'action, l'un est consacré à la bataille de Waterloo et l'autre à la vie monacale. Victor Hugo aborde le second tome des Misérables par la bataille de Waterloo qui s'est déroulée sept ans plus tôt. Le lien avec l'intrigue est très ténu : Thénardier aurait « sauvé » le père de Marius à l'issue de cette bataille. Sous ce prétexte dramatique léger, Victor Hugo place là une réflexion qui lui tient à cœur sur la bataille de Waterloo, bataille qui voit la chute d'un personnage qu'il admire, Napoléon Ier. Depuis longtemps, Victor Hugo est hanté par cette bataille. Celle-ci lui inspirera le poème L'Expiation du livre V des Châtiments. Il a refusé à plusieurs reprises de se rendre sur les lieux et c'est seulement en 1861 qu'il visite le champ de bataille et c'est là qu'il termine ce récit épique. La Parenthèse (avant-dernier livre) que constitue la réflexion sur la vie monacale, la foi et la prière, pour surprenante chez un révolutionnaire comme Victor Hugo, se présente comme une profession de foi. Réquisitoire violent contre l'Église carcan, c'est aussi une apologie de la méditation et de la foi véritable. « Nous sommes pour la religion contre les religions. », précise Victor Hugo. Le reste de ce tome est consacré à la traque de Jean Valjean. Victor Hugo met dans ce récit toutes ses qualités de romancier dramatique au service d'un suspense prenant, avec rupture de rythme, changement de focalisation. Alternance de période d'accalmie (avec Cosette à Montfermeil, puis à la maison Gorbeau) et de poursuite haletante. Échappant à Javert à la fin du tome I, Jean Valjean est rattrapé à Paris, mais a eu le temps de mettre de côté une forte somme d'argent. Envoyé aux galères, il s'en échappe, retourne chercher Cosette et se réfugie à Paris dans la masure Gorbeau. Javert le retrouve et le poursuit la nuit à travers les rues de Paris. Jean Valjean ne trouve son salut que dans le couvent du Petit-Picpus sous la protection de M. Fauchelevent, un charretier dont il a sauvé la vie à Montreuil-sur-Mer. Après un épisode dramatique de fausse inhumation, Jean Valjean s'installe au couvent avec Cosette sous le nom d'Ultime Fauchelevent et sera appelé par les religieuses « l'autre Fauvent ». Victor Hugo présente un Jean Valjean sublime ; la chute ne lui a pas fait perdre les qualités morales qu'il possédait en tant que M. Madeleine : c'est en sauvant un matelot de la noyade qu'il s'échappe des galères ; c'est à cause de sa générosité qu'il est repéré par Javert. On pourrait cependant reprocher à Victor Hugo des ficelles dramatiques un peu grosses : le croisement sur le champ de bataille de Thénardier et du père de Marius ou encore la rencontre miraculeuse et opportune de Jean Valjean et du père Fauchelevent. Tome III : Marius L'action se déroule entre 1830 et 1832. Le père Fauchelevent est mort. Jean Valjean et Cosette, alors âgée de 15 ans, ont quitté le couvent. Le tome s'ouvre et se referme sur le personnage de Gavroche. Victor Hugo se lance dans une longue digression sur le gamin de Paris, âme de la ville dont la figure emblématique est Gavroche, fils des Thénardier, mais surtout garçon des rues. Victor Hugo axe tout le tome sur la personne de Marius en qui il se reconnaît jeune. Il avouera même avoir écrit avec Marius ses quasi-mémoires50. On y découvre Marius, petit-fils d'un royaliste, fils d'un bonapartiste, qui choisit son camp à 17 ans, quitte son grand-père et fréquente les amis de l'ABC, groupe de révolutionnaires idéalistes, et côtoie la misère. Son destin croise celui de Cosette dont il tombe amoureux. On peut remarquer à ce sujet la tendresse de Victor Hugo décrivant avec humour et dérision ses premiers émois amoureux. Faisant fi de toute vraisemblance dramatique, Victor Hugo provoque la rencontre de Jean Valjean (alias Madeleine - Fauchelevent - Leblanc - Fabre) avec Thénardier (alias Jondrette - Fabantou - Genflot) sous les yeux d'un Marius témoin invisible de la confrontation, dans cette même masure Gorbeau rencontrée au tome II. Superbe face-à-face de deux personnages aux noms multiples qui se cachent de la justice, mais dont l'un est descendu jusqu'au fond de l'infamie tandis que l'autre accède à la noblesse morale. Toute la fin du tome est digne des Mystères de Paris avec bande de voleurs et d'assassins (les Patron-Minette), guet- apens, victime prise en otage et menacée, intervention de la police et apparition de Javert51. Marius découvre ainsi que le sauveur de son père est un infâme bandit et que le père de celle dont il est amoureux se cache de la police. Tome IV : L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis Toute l'action de ce tome est sous-tendue par l'émeute de juin 1832 et la barricade de la rue Saint-Denis. Victor Hugo estime même que c'est en quelque sorte là le cœur du roman52. Le premier livre replace les évènements dans le contexte historique de la situation insurrectionnelle à Paris au début de l'année 1832. Ensuite se déroulent en parallèle plusieurs vies qui vont converger vers la rue de la Chanvrerie53. Victor Hugo précise d'abord le personnage d'Éponine, amoureuse déçue de Marius, ange du bonheur quand elle confie à Marius l'adresse de Cosette ou quand elle défend le domicile de celle-ci contre l'attaque de Thénardier et sa bande, ange du malheur quand elle cache à Marius la lettre de Cosette ou quand elle l'envoie sur la barricade. Éponine martyre de l'amour quand elle intercepte la balle destinée à Marius et qu'elle meurt dans ses bras. L'auteur renoue ensuite avec le parcours de Jean Valjean et Cosette depuis leur entrée au couvent du Petit- Picpus. On assiste à l'éclosion de Cosette. À la remarque de la prieure du couvent, « Elle sera laide54 » répond l'observation de la servante Toussaint « Mademoiselle est jolie55 ». Grâce aux informations d'Éponine, l'idylle entre Cosette et Marius peut reprendre rue Plumet, initiée par une lettre d'amour (un cœur sous une pierre) et se poursuit jusqu'au départ précipité de Jean Valjean et Cosette pour la rue de l'Homme-Armé. Victor Hugo complète ensuite le personnage de Gavroche, gamin des rues, spontané et généreux, capable de gestes gratuits (la bourse volée à Montparnasse et donnée à Mabeuf, l'aide apportée à l'évasion de son père). On le découvre aussi paternel et responsable quand il recueille dans l'éléphant de la Bastille les deux gamins perdus dont il ignore qu'ils sont ses frères. Tous les protagonistes de l'histoire, ou presque, convergent alors vers la rue de la Chanvrerie et la barricade de la rue Saint-Denis56 : les amis de l'ABC par conviction révolutionnaire, Mabeuf et Marius par désespoir, Éponine par amour, Gavroche par curiosité, Javert pour espionner et Jean Valjean pour sauver Marius. Tome V : Jean Valjean La cinquième partie est celle de la mort et de l'effacement. Mort des insurgés sur la barricade qui a commencé à la fin du tome précédent par celle d'Éponine et de M. Mabeuf et qui se poursuit par celle de Gavroche puis par l'anéantissement de la barricade. Jean Valjean se situe comme un ange protecteur : ses coups de feu ne tuent personne, il se propose pour exécuter Javert, mais lui permet de s'enfuir et sauve Marius au dernier instant de la barricade. Le sauvetage épique s'effectue par les égouts de Paris (l'intestin de Léviathan) que Victor Hugo décrit avec abondance. Échappant aux poursuites et à l'enlisement, Jean Valjean sort des égouts grâce à Thénardier, mais pour tomber dans les filets de Javert. Marius, sauvé, est reconduit chez son grand-père. On assiste ensuite au suicide de Javert et à l'effacement de Jean Valjean. Javert en effet relâche Jean Valjean alors qu'il le raccompagnait, en reconnaissance du fait que Jean Valjean l'avait sauvé lors de l'attaque de la barricade, mais ce faisant Javert ne supporte pas d'avoir manqué à son devoir de policier scrupuleux, devoir qui lui impose de ne pas relâcher un suspect pour raison personnelle, ce qu'il a néanmoins fait. Ne pouvant supporter ce grave manquement à son devoir, et d'avoir remis en cause le principe supérieur qu'est pour lui l'obéissance à la hiérarchie, il décide de mettre fin à ses jours en se jetant dans la Seine (chapitre Javert déraillé — titre d'avant-garde pour l'époque). L'idylle entre Marius et Cosette se concrétise par un mariage. Jean Valjean s'efface peu à peu de la vie du couple, encouragé par Marius qui voit en lui un malfaiteur et un assassin. Marius n'est détrompé par Thénardier que dans les dernières lignes du roman et, confus et reconnaissant, assiste avec Cosette aux derniers instants de Jean Valjean.
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